B (note de la redaction). S et aveugles Ie libéralisme, soi-disanl modéré, lui-mème nourrit contre l'Eglise. Lesancê- tres de nos inodernes Gueux disaient: «Plu lót Turcs que Papisles! Nos libcraux d'au- jourd'hui prennenl pour devise: Plutól les émissaires de I 'Internationale que des prudhommes calholiques! II serail plus habile que loyal de relevcr ce propos de I"Eloile en I'appliquant aux elections qui ont eu lieu Diniancbe a Gand; mais la vérilé nous oblige a reconnaitre que la lisle qui a échouó «'avail aueune leinte cléricale. Elle élail au conlraire palro- née par le Journal de Gandpar I'holel-de- vilie el par plusieurs autres influences peu prodigues desympalhies pour les calholi ques. Le libéral le plus inlransigeanl pouvail done appuyer la lisle de la Ligue des élec- leurs libres sans crainle de comproineltre son puritanisme libéral. Ajoutons que les vainqueurs eux-mêmes onl pris soin de définir el d'accentuer leur vicloire en arboranl le drapeau rouge sur- monlé du bonnet phrygien et en braillant la Marseillaise. Quoi qu'en dise VElotle, e'est done une lisle exclusivement rougesans bleus ni noirs, que les électeurs ouvriers ont fail en- trer au Conseil des prudhommes de Gand. C'est un des signes du lemps el il nous parait digne d'etre remarqué par les libé- raux qui croient le moment venu dechasser Ie prétre de l'école el diapprendre a nos populations a mépriser le ctergè. PETIT BILAN MINISTERIEL. II y a peu de jours, utie feuille minïsté- rielle vantait la modéralion du cabinet libé ral. Quelle oulrecuidance!... Dressons un peu Ic biIan modérantiste de ces messieurs de la rue de la Loi el voyons cequ'ilsont porléa leur aclif depuis leur arrivée au pou- voir. Pas de pbrases, des l'aits, rien que des fails: 1° Créalion du ministère de l'instrnclion publique, vraie machine de guerre dirigée contre l'enseignemenl calholique et libre; 2° Démission forcée de M. le prince de Caraman-Chimay, gouverneur du Hainaut, lype de loyauté administrative et politique; 3° Relèvemenl brulal et grossier de M. Ruzelle, le gouverneur si svmpaihique de la Flandre occidentale, de ses fonclions el nomination de 4° M. Heyvaert, procureur du Roi a Bru- xelles, chargé, commel'adit un des confi dents du minislre deslilulionnel Rolin, «de surveiifer la dépulation permanente de la province, suspeclée de catholicisme; 5° Déplacement cafard, hypocrite et en tapinois de fonclionnaires attachés a leurs convictions calholiques; 6° Menaces faites a' d'autres qui ne tarde- ront pas a ètre suivies d'exécution; 7° Distribution parliale des fonds alloués au gouvernement pour faciliter les voyages de membres de l'enseignemenl a l'Exposition de Paris; parmi eux on remarque le poële gueux Jan Van Beers, d'Anvers. le protégé des De Wael et des Van der Taelen, plus une kyrielle de professeurs et d'instituteurs gueux; 8° Décoralion en qualité de chevalier de l'ordre de Léopold du sieur De Geyler, un énerguméne qui a écrit le Chant des Gueux un chant hostile a la religion et a la royauté. Et pour couronner le tout: loi d'ostracis- me électoral privaut 20,000 ciloyens beiges des plus intelligents el des plus respectables de leurs droits politiques. N'esl cc pas qu'elle est belle la modéra lion de nos adversaires?... Et nous ne som mes qu'au prologue, a l'ouverture! Que se- ra-ce de la pièce elle-mème qui commencera a se jouer en Novembre prochain? Palrie EDUCATION VRAIE. Les calholiques anversois viennent de prendre une initiative qui, nous en sommes convaincus trouvera des imitateurs partout oü l'enseignemenl populaire sera transformé en moyen de propagande anti catholiqne. VEscaul annonce en ces termes cette nou velle, qui sera accueillie avec joie, dit-il, par tous les parents calholiques: II fallait empèeher que la jeunesse füt ainsi égarée, il fallait ériger des écoles oü non-seulement l'enfant du bourgeois peu aisé, mais aussi les enfants de la classe ou- vriére pussent recevoir une instruction el une education conformes aux sentiments religieux et moraux des parents. Ce but, poursuivi par quelques philanthro pes, est aujourd'hui atleinl. A partir du lr Octobre, il sera ouvert en notre ville des écoles diles paroissiales pour les enfants dont les parents ne sont pas en état de faire les frais d'une école parlicuIière. L'ceuvre des Ecoles paroissiales est ap- pelée a prendre une grande extension et, nous n'en doutons pas, trouvera un puissant appui auprés des amis du peuple calholique, qui contribueront ainsi a mëttre le petit bourgeois eu état de donner a ses enfants l'instruction nécessaire el une bonne éduca- lion sans devoir les envoyer a des écoles dont lout sentiment religieux est banni et oü toute inspection est iuterdite au prétre. Deux Ecoles paroissiales s'ouvriront le lr Octobre: l'une rue des Peignes, 59, l'ali tre rue du Gaz, local Saint-Vincent; les le- cons seront données par les meilleurs pro fesseurs diplörnés. KAWOÏJ IET MI'S ETTE. Depuis hier, Ia commission organisatrice du banquet a offrir a M. le chevalier Ruzette siégepour ainsi dire en permanence, afin de prendre toutes les mesures nécessaires a la réussite de la manifestation deDimanche. Uier au soir, une réunion de cinquante jeunes gens prèls a accepter les délicates fonclions de commissaires, a eu lieu dans un des salons de la Concorde. Tous onl promis leur concours act if. lis portcront une co- cardeaux couleurs rouge et blanche. A l'arrivéede tous les trains, jusqu'a celui de midi et demi, des commissaires selrou- veront Dimanclie a la gare du chemin de fer; ils donneront aux amis él rangers tous les renseignemenls voulus. La musique calholique d'Ypres a promis de vènir prendre part a la fèle et de donner une aubade a M. Ruzette pendant le diner. L'harmonie de la Concorde se fera aussi entendre, Le bureau de la Federation des Cercles calholiques se rendra a mjdi et demi chez M. Ruzette, afin de lui remettre uncadresse de sympathie et de protestation contre l'acte inique posé par le ministère. Tous les convives sont priés de vouloir se trouver enlre 1 hen re et l beore et demie aux Halles, afin que le banquet puisse corn - meneer a 1'hen re lixée, 1 heure el demie. Les cartes jannes remises aux souscrip- teurs portent un N° correspondant a celui de la table a laquelle ils sont priés de prendre place. A leur entré dans la salie, les commissai res leur désigneront ces places. A la table d'honneur s'assiéronl 115 con vives, leis que: anciens ministres, sénaleurs, reprósentants,conseiIIers provinciaux, bourg- meslres de villes importantes, étrangers de distinction, etc. Le banquet aura lieu a la lumiére: les nombreux lustres de la salie des Halles se ront garnis de globes et de riches candela- bres orneront la table d'honneur. Le service des tables sera fait par plus de cinquante servants, auxqueis viendront se joindre les laquais des principales maisons de Bruges. Les toasts, sont limités par la commis sion. Nous finissons en renouvelanl le conseil que la Patrie donnait hier a nos amis; qu'ils se gardent des faux avis et des fausses dépê ches que des louslics brugeois ne manque- ront pas de lancer. Nous pouvens garantir que la santé de M. le chevalier Ruzette est parfaile: rentré avant hier des Ardennes francaises, il a appris avec émotion les manifestations que l'on prépare en son honneur el ne désire pas qu'elles soient remises. BULLETIN POLITIQUE. NECROLOGIE. M. Van der Donckl, dépulé d'Audenarde, vient de mourir a Cruyshaulem, a lage de 80 ans. La Chambre perd en lui un député aetif et consciencieux: il y siégeait depuis vingl-cinq ans. L'enterremenl du doyen d'age de la Cham bre a eu lieu a Cruyshaulem, Vendredi, a 3 lieu res de relevée. CBsrimijjaac locale. On lit dans la Patrie Que nousayons un gouverneur de la pro vince dans M. Heyvaert, nous le nions, et lui-mème lienl a le détnonlrer: ce monsieur n'est et ne sera jamais ici qu'un procureur du libéralisme le plus accentué. II l'a déja prou- vé en fermant les yeux sur mainle infraction a la loi commise parses amis politiques, lui qui, dans une circulaire de fanfaron, procla- maitque la loi serait son unique guide. Mais cela ne sullil pas au Ills de feu le ta- bellion de Ghistelles: d a voulu établir qu'il n'est qu'un seclaire libéral, par les deux piéees suivantes L Association libérale de l'arrondis-e- ment d j.tres, réuine eu assemblée géué- 1le, adresse a Monsieur le Gouverneur ses plus sincéres et ses plus cbaleureuses felicitations. Elle [tlace en lui loule sa confiance el lui promet lout son concours. \oici le réponse du procureur gueux: M. Henri Carton, Président de CAssociation Libérale h' Ypres. »Vifs remerciments pour les felicitations d uae association sur Ie concours de la- quelle je savais pouvoir compter en toutes circonstances et qui sera un de mes meil- leurs auxiliaires. 0 Le Gouverneur(Signé) HEYVAERT. Uu chef de province et un commissaire d'arrondissement qui s'entendent pour faire la guerre a la catholique Flandre occidentale, voila certes de |a politique nouvelle a cette Fiandre qui n'envpie que 11 membres libcraux au Conseil provincial, et 2 libéraux a peine au Parlement! Aussi prédisons-nous a M. Ie procureur dans ses tentatives pour liberaliser notre province le succés qu'il a oblenu ces jours-ci dans ses receptions annoncées a grands fra cas. Saul les fonclionnaires con train ts d'y assister Monsieur e: Madame Hcvard so.it restes dans un isolemeut, complet. Cela de- vail ai river. un étudiant pauvre et capable. Puis attendez ma mort pour juger ma vio. Pendant cinquante ans, Staszic permit a la mal- veillance de noircir ses actions; il savait qu'un temps viendrait oü toute la Pologne lui rendrait justice. Le 20 janvier 1826, trente mille Polonais se pressaient tristement autour de sou cercueil et cherchaient a toucher le drap mortuaire, comme si c'eüt été une relique précieuse et vénérée. L'armée russe ne pouvait comprendre l'hom- mage rendu par le peuple de Varsovie a eet liomnie illustre. Son testament révélait laraison de son apparente avarice. Ses vastes terres avaient été divisé'es en cinq cents portions, dont chacune devait devenir. la propriété d'un paysan libre, son ancien serf. Une école, d'un plan admi rable, devait ètre étabüe pour enseigner divers métiers aux enf'auts des paysans. Une sornrne réservée était destinée aux malades et aux vieillards. Une petite taxe annuelle devait être payée par chacun des serfs libérés pour acheter, peu a peu, la liberté de leurs voisins, condamnés, comme its l'avaient été, a un travail dur et ingrat. Après avoir ainsi pourvu a l'émancipation de ses paysans, Staszic disposait de six cent mille tlorins pour fonder un liópital-modèle, et d'une autre somme considerable pour élever des jeu- nes gens pauvres et studieux. Quant a sa sceur, il lui laissa seulement la petite rente qu'il lui faisait pendant sa vie; car c'était une personne prodigue et extravagante, qui dépensait sans réflexion tout l'argent qu'elle recevait. Etrangè destinée que celle de Stanislas Staszic! Martyr de la calomnie tant qu'il vécut, après sa mort sa mémoire fut bónie par la multitude re- connaissante dont il avait assure le bonlieur. Traduit du russe de W. Cus.ux, par Brumaxdicr On se souvient qu'au moment de sou arreslation Nobiling avoua avoii- eu des complices depuis, il a répélé cette declaration mais on n'a pu lui arra- cher Ie moindre éclaircissement a ce sujet. Pen dant ces deux derniers inois, la police prussienne a arrêté une vingtaine de personnes sbupconnées d'avoir trempé dans l'a tiental contre l'empcreur Guillaume mais toutes ces personnes sont au jourd'hui relachées, et, nous apprend la Gazette d Augsbourg, ii la police est arrivée a cette con viction que les complices de Nobiling ne sont pas en Allemagne, et qu'ils ne sont autres que les chefs des comités secrets de l'Internationale, siégeanta Londres et a Paris. On lit dans le Journal officiel be Pyriuont Les gazettes s'occupcnl d'un manage de notre anguste princesse Emma avec le Roi des Pays-Bas. Les uns disent que les ftancailles out eu lien, d'au tres prétendent qu'elles auront seulement lieu au printemps prochain. D après nos informations, tons ees bruits sont faux; il n y a de vrai qu une chose c est que le Hoi a annoncé sa visite a Arol- sen pour l'automne. Ce démenti, fait observer la Gazette de Colo gne, est très-incomplet, et probableinent non sans intention. On con teste settlement que les fianeailles aient déja eu lieu, ou qu'elles se leronl au inois de février. Mais enlre Ie passé et I'avenir plus éloigné, vient se placer la prochaine visite du Roi. Les operations du 4' corps d'armée autricliien dans 1'angle enlre la llosna et la fronlière serbe ont été inaugurées par des succes notables que constate le journal ofliciel de Vienne. Ces troupes, venant des confins militaires, out traversé la Save a Beretzka Pelanka et out successivement occupé les localilés siluées sur les bords de la 'i'inja jus qu'a Uobrova. Ces succès paraissent loutefoisavoir été obtenus au prix de combats contintiels et acharnés. FRANCE. Paris, 16 seplembre. Sous ee litre les Religieuses au Senegal, nous IL-ons dans un journal peu calholique, la Patrie, de Paris Ene dépêche de Bordeaux, répélée par tons les journaux, annonce que «quatre religieuses viennent de partir pour la cólé du Senegal, oü sévit une épidémie terrible et oü la petite colonic franeaise paie chaque jour a la mort le tribui de nouvellés victimes. Ces religieuses vont remplacer celles qui ont succombé en soiguaut les malades. Elles partent sans que rien les y oblige elles vont, elles aussi, au danger el probablement a la mort, sans que rien les y contra igneelles y vont simpiement paree qu'elles veulent secourir ceux qui souflfreni et paree qu'elles ont la foi. Si I on s'étonnait de leur admirable dévouement, si on les louait de leur héroïsme, elles répondraient avec sincérilé qu'elles sont très-Bères d'avoir oblenu |a faveur d aller au feu et d'avoir été préférées a cent antres qui le demandaient comme elles. Partout oü il y aura un danger a affronter, partout oü une épidémie peupiera les villes de cadavres, el jusqiie dans les colonies les plus loifltaines partout oü des inalbeureux auront besoin d'etre secourus, disputes a la mort a force de sollicitude et de soms, les soeurs arriveront pour accomplir leur mission. Dans lous les pays étrangers, oü leur abnegation est connue, on les admire, on les ai me, ou les vénère en revan che, certains Francais les dénigreni, les altaquent, lts oiilragcnt et demandent que leurs congréga- tions soient dispt-rsées ou détruiles. Quand ua citoyeuveul faire preuve de radicalisme, quand un journal vent caresser la populace brutale qui détesle les vertus qu'elle se sent incapable de compreiior.e, ce citoyen et ce journal tombenl sur les congrégations religieuses, ils exigenl qu'ou expulse les soeurs de leurs astles ou de leurs écoles. Aussilöt que la Répubiique apparail, ees passions liebétées se révetlleul, et la persétuliou recoiumence. En altendant que nous revenions a des lemps inoins orageux, moins chargés de coières hauieu- ses el de bèlise mallaisaiile, 011 iioiis pei metlra de poser une question au Siecle, ii la Réfubuque francaise et autres fcuilles ijui réclament la sup pression des soeurs dans les bÓpitaux el leur reiuplaceqjeut par tjes in[jrii|i(ires lappies I! Cette question la vpjc.i Ces junruaux vou- draient ils avoir l'obiigeance de puliljer la |js(e des ti citoyenii -slaVques, républicaines (el pas obiigaloires, Uieu merci!) qui sont parties pour aller au Senegal secourir les inouranls et disputcr, a force de soins et de dévouement, des Francais a l'épidémie. Ce serait la, pour celles qui ont la prélendue vocation, one belle occasion de prouver que les partisans des inürinières laï pies 11 onl pas risqiié a la légere line ulée aussi iinpraiicable que ridi cule. Nous alleiidons la lisle de ces ciloyeiiues el nous l'alléüdroiis luuglenlps Eu general quand ces femines lillies parleol e'e-t pour Geuève 011 pour Bongival. Ou lil dans lOcéuu La icllre de Mgr l'évêqtie de St-Brieuc donne fidéle rl émuuvante la pliysiouomic de la scène finale de l'expulsiun des Soeurs de Poullaouè'n. Iiis repetitu pluccutdit-on quelques fois iioiis pensons que l'adirge peut s'appliquer ici aussi, sanscrainie de l'ailguer le lecteur, croyon-uous pouvoir donner une deuxième édition de cel épiso de, suivant la relation d'un témoin oculaire, qui ajoute quelques détails accessoires que. dans sa lettre a M. Bardoux, Mgr David a cru pouvoir négliger. Le Maréchal des logis de Carhaix est dans la salie, suppliant les digncs religieuses de sorlir. Mme la supérieure répond avec calme a ses ex hortations. Quel scandale vous allez donner sorlez done, mesdames Monsieur, ce n est pas nous qui donnons le scandale, ce sont ceux qui nous chassent Madame, je sais, mais nous sommes ici qualre gendarmes, nous allons venir tous les quatre. Ils arrivent en efTet lous les quatre, avec le maire a peine entrés, ils chassent les prêtres et les autres personnes présenles M. le rectéur de Poullaouè'n, M. Le Borgne, M. Lécnyer, vicaire de Pouguer, M. Allain, président du eonseil de fabrique, MM. Quilliou et Le Bras, la sceur du recteur, une petite pensionnaire et le domestique des Soeurs. Ces personnes, (émoins gênants de l'iniquité qui allait s'aeeomplir, une fois dehors, les quatre gendarmes renlrent dans la salie, oü il n'y a plus que les trois pauvres saintes filles, calmcs, rési- gnées, soutenues par la force d en haul. A ce moment VsJngeltls sunnait, elles étaient a genoux disant Vjngtlus. Laissons-les achever leur prière dit l'un d eux. Quand elles out lini et se sont relevées, les gendarmes, très-émiis et corifus, sans nul doute, de cette triste mission, les prient en grace de vouloir bien sortir, car ils vont ètre contrahits d user de violente. - I'aites messieurs, ce qui vous est comman- dé, répond stoïquement ou plulót chrétiennem'ent 1 héroïque supérieure. Et comme elles rcslaient immobiles, pr'enant leur courage a deux mains, les gendarmes se mettenta les pousser toutes les trois. Quand les hommes du piétoire cessaient de pousser, fortes de leur droit et fidèles a l'obéissance, les saintis vierges du Seigneur cessaient de marcher. Les gendarmes poussaient encore, et ainsi s'achyvait la besogne de M. Duma rest Cet épisode nous rappelle un fait analogue perpétré, il y a peu d'années, sous nos yeux, a Ypres mêrne. Seulement les gendarmes de la Répubiique frangaise y ont mis, semble-t-il, plus de formes que nos policiers, et n'ont pa's mangé les fricadelles des bonnes soeurs. LA FAMINE EN CHINE. appel a l'auaióne. Une efl't-oyable famine désole tout le nord de la Chine, la Mongolië et la Corée. Les journaux cliinois estiment a plus de cinq millions le chitt're des xictinits. Dans plusieurs iirovinces les cas d'anthropophagie se multiplient. Vers le milieu de mars, la Gazette officielle de Pékin publiait un rapport du gouverneur du Honan qui consta te expressément ce fait horrible. Non-seulement, d'après ce rapport, lessurvivantsse nourissaient des cadavres des morts, mais on était venu a ce point que les plus forts tuaient les plus faibles pour les manger. Un évêque catholique, Mgr Crassi, coadjuteur du vicaire apostolique du Cben-si, écrit de son cótó - Au Chen-si, le sol n'est plus qu'un affreux désert sans un brin d'herbe; les deux tiers des habitants sont morts de faim. Les cadavres ne sont plus ensevelisils servent de pature aux survivants. L'anthropophagie est a l'ordre du jour; les parents mangent leurs enfants, et la chair humaiije a remplacé dans les marches la viande de bouclierie, qui en a disparu depuis longtemps. Enfin, des milliers de femmes et de jeunes filles sont vendues pour quelques pièces de inonnaie par leurs parents ou lours maris, comme en témoigne l'article suivant, que nous lisons dans le 2'imes du 24 juillet L'horr-ible famine qui ravage actuellement le nord de la Chine doit navrer les coeurs les plus durs. Tous nous devons être émus profondément par cette pensee: des milliers, des millions de nos semblables se meureqt flans les tortures de la faim, et qu aypns-noüs fait pour les soulager? pour les sauver Chacun d'entre nous doit s'e demander: Mot, qu'aije faitJe n'isnorais point cette eilroyable famine, j'avais eu toute occasion de sayoir que ces infqrtunés sont deve- nus enfin, a force de souifrir et de lutter contre la mort, Jous et cannibales que dos enfants sont exposés en vente pour l'alimentation publique et que des femmes et des jeunes filles sont ven dues aux Mahometans pour un peu de graiu ou d'écorce de grains; que ces femmes et ces jeunes filles sont livrées ators a l'esclavage, a l'infamie a une destinée pire que la mort de la faim. Deux ou trois shillings (aujourd'hui quelques sous) sufiisent pour racheter une de ces infortu- nées, et, moyennant quelques shillings de piUs une d'entre elles est nourrie et maiutenue dans les maisons de refuge ou orphelinats établis par les missionnaires. Nous empruntons les termes mènies d'un des plus grands organes des mis sions en nous écrivantPour une telle oeuvre y toute femme, toute jeune fille en Europe doit donner son superfluet si elle n'a point de superflu, elle doit donner de son nécessaire. Les aumónes pour le rachat des femmes et des jeunes lilies sont reeues et expédiées par les bureaux de tous les principaux journaux des missions la voie Is plus rapide est d'adresser a M. l'abbé I.averrière, directeur des Mis. sions catholiques a Lyon -. ou bien a M. Vrangkx, supérieur des Missions belges de Mongolië, a Scheut, prés Bruxelles. Depuis ce saisissant appel, le Times n'a cessé de recueillir des aumónes, et quelque nombreu- ses et magnifiques qu'elles soient en Angleterre, d'en demander sans cesse de nouvelles, car les besoins sont immenses la mort n'attend pas: CINQ MILLIONS de personnes sont mortes de faim CINQ MILLIONS Mais il reste une population de 70 millions qu'il s'agit de sauver. On a vendu et livré a l'esclavage, a la mort, plus souvent a l'infamie, hélasun grand nombre de femmes et de jeunes filles, que Ton aurait pu racheter et sauver en sacritiant un peu de son superflu, unpeu de son luxecependant il en reste des millions encore a racheter, a préserver de la plus horrible des tinée. La Belgique catholique ne voudra pas rester insensible a cet appel. Depuis trois mois, lisons-nous dans la Volks- zeitung, de Cologne, la population de Scltan-si, Shen-Si, Ho-Nan, Schang-Tong, Pótchély, n'é- chappe a la mort épouvantable de la faim que par les dons qui viennent d'Europe, et particu- lièrement de la protestante Angleterre... Ce serait le devoir spécial de Ia noblesse allemande de s'attacher a cette oeuvre de sauvetage d'oü dépendent la vie et l'bonneur de tant de milliers x de nos frères et de nos soeurs. Ce que dit le journal allemand h ses compa- triotes, catholiques et protestants d'Allemagne, nous le répétons a nos compatriotes de Belgique, et nous n'ajouterons rien de plus. Pensez seulement qu'il y a déja la-bas HUIT MILLIONS d'hommes, de femmes, d'enfants, qui sont morts lentement, tués par la faim Les offrandes des personnes charitables se ront regues avec reconnaissance au Bureau du Journal.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2