f
On assure que Ie remplacemerot des direc
teurs des trois écoles normales de 1'Etat pour
inslituteurs est résolu.
Done trois destitutions nouvelles, trois ac-
tes de violence, trois crianles injustices de
plus a l'aclif du ministère.
On ajonte que M. Castaigne, directeur de
l'école moyenne de notre ville, serail appelé
a la direction de Técole normale de Ntvelles.
Deux écoliersd'un collége de Paris
èlevés a la brochette libérale, s'élant pris de
querelle se sont battusen duel! N'ayant pas
de pistolets, ils onl pris des couleaus qu'un
externe a fait aiguiser avec soin. Puis en pre
sence de quatre marmousels, choisiscotnme
térnoins, Ie duel a commencé. En un clin
d'ceil c'élait fini: l'un des combatlants avail
un couteau planté dans les reins.
Vivent les mceurs et ['education libérales!
Quelle polissonnerie que la gueuserie!
A Tournai, dans la soiréede l'élection. des
bandes avinées parcouraienl la ville, afïublés
d'oripeaux. parwdanl cyntquetnenl les céré
monies sacrées de la religion.
Enlendez-vous, bourgeois reiigieux
qui avez vote pour la caste des gtteux?
«t
La justice francaise a eti dernièremenl a
sévirconlre les membres d'un congrès anar-
chique.
On voyait sur les bancs des inslilulrices,
des journalistes, des imprimeurs, etc.
On ne se fait pas une idee de la inaniére
insultante dont les prévenus se sont eompor-
tés au tribunal. Ce n'a été jusqu'a la fin qu'un
déluge d'insultes aux juges, au tribunal, a la
société.
Les prévenus étaient des geus i/islruits.
Le respect de Dieu et de la religion leur est
inconnu. Aussi nedoit-on pas s'étonner s'ils
out traité la justice humaine de la facon la
plus outrageante.
L'inslruction qui séme rationalisme ne
produit que corruption et désordre.
C'esl logique.
M. Rolin a elioisi le Jour des toorts pour
faire signer au Hoi un arrété inconslitution-
nel, qui decréle la promiscmtè des cadavres
a Ruddervoorde!
Le décret de prairial n'a jamais été abrogé.
L'n arrété royal de peut abolir une loi.
Voyez vous, électeurs; les gueux com-
mencent. lis ont atlendu que les éleclions
soient passées pour venir profaner les tom
bes catholiques, a l'heure niêine oii. dans
nos cimetières, nons priions au pied de la
croix pour ceux que la mort nous a ravis.
Maintenant, ils vont marcher... Jusqu'au
jour oü l'indignalion et le mépris publics les
renverseront dans l'abime d'ignominie qu'ils
sont en train de se creuser.
fondateur. des magistrals coinmunaux de
Monsau XVIe siècle et des nombreux dona
teurs dont les descendants existent encore
Quand les pouvoirs publics altentent ainsi
a la propriété, dans lout ce qu'elle a de res
pectable et de sacré, que font-ils sinon miner
de leurs propres mains le terrain qui les
porie? Le socialisme, pour avoir raison
d'en.f, n'aura plus qu'a lirer les conséquen-
ces logiques de leurs doctrines.
CONFISCATION.
Uu arrété royal réorganise prélendüment
les foudations de l'école dominicale de Mods.
Le Courner dn Bruxelles fait sur cel arrété
les reflexions suivantes
La gravité de ce décret révolulionnaire
n'échappera a personne. Nos gouvernants se
monlrent moms scrupuleux que les répubh-
caius francais. Ce que l'acle du 2a floreal an
X avait encore jusqu'a un certain point res-
pecté, va éne compléteinent fouléaux pieds
par le bureau de bienfaisance el le conseil
communal de Mons, el ce avec ('approbation
du gouvernement.
La création du chanoine De Buisserel et
des magistrals de Mons avait pour but ca pi la I
l'enseigneinenl de la doctrine chrétienne.
L'arrète royal n'en souffle plus mot. El le
avail pour but l'enseigneinent de l'ecriture
el de la lecture, c'esl-a dire les elements de
['instruction primaire. L'arrèlé royal n'en
parle pas davantage.
L'école dominicale foridée au XVIC siècle
est bel et bien anéantie et ses revenus, drja
dèlourriès en parlie de leur destination par
les libéraux révolutionnaires de France, en
sont compléteinent distrails anjourd'hui par
les libéraux de Belgique.
Le bureau de bienfaisance de Mons se >er-
vira du tiers de ces biens pour peser sur les
électeurs feriniers des Hospices, pour forcer
les pauvres a envoyer leurs eufants a des
ecoles qui demain seront laïques, e'est-a dire
athèes, sans religion, sans doctrine chré
tienne, sans catèchisme el sans priére.
L'administralion communale se servira
des deux autres fiers cdmnie elle l'entendra
etc'est ainsi que l'école dominicale de Mons
sera réorganisee par les magistrals eómiiiu-
naux et les mintslres libéraux du XIX* siècle
en dépitde la volontè forinclle du chanoine
On lit dans i'Avenir
On a fréquemment signalé des fails qui
établissent Faffiniiê qui existe entre Ié libéra
lisme ei les sectes les plus séditi uses de la
Revolution, I'Internationale entre autres.
Les éleclions du 29 Oclobre dernier onl de
nouveau mis en relief cetie affimté. Ou re-
ma rque, en effel. qu'a Vervierset a Anvers
deux des villes du pays on l'intcrnaiionalis-
ine compte le plus d'adeptes, celte secte a
fait chorus avec les libéraux contre les can-
didats calholiques. Les organes rouges et pé-
troleux ont dans ces deux villes soutenu les
candidats libéraux sans doule en verlu
de l'adage gueux: Plutót tures que papis-
tes. Au scrtilin les interriationalistes out
ouverlement voié pour les libéraux el après
l'élection, ils ont fèié le iriomphe contmun.
Le dra pea u rouge, quoi que disent les Tar-
tufes des loges, ne fait point peur aux libé
raux el la trnelle et la torche sont de bon
accord devant l'urne électorale.'II est vrai
ques'ileu étail autrement il y aurait fralici-
de.
et cela sur une vaste échelle. Nous connais-
sons des électeurs foncièrement calholiques
auxquels a été présenté le billet de 100 fr.
par des personnes notoiremenl counties
cuiiiine agents élecloraux du parti gueux et
einployées comme témoiusdans les enquêtes
électorales.
II est évident que les billets de banque
écoulés avec lant de prodigalilé par la gueu
serie ne provenaient pas uniquement des
souscriptions locales, mais que la Fédération
libérale, les Loges onl envoyé des secours
considerables aux fréres et amis de Bruges.
Pour que l'électeur ail résislé a de si puis
san s moyens de séduction il faut que le sen
timent reiigieux soit bien vivace chez nos
populations. II faut aussi toule l'unpudence
du libera 1 pour oser reprocher a sesadver-
saires les infamies dont il est lui-méme
l'auleur.
oar
\cs
En résumé de lont le bruit occssiontic. p;
articles de VÜ.nita CA.rouCA, i, ue resle qu uiie
those: c'esl la ccrlilude que sur ia queslioii pa>
dile par celui qui, cuiuine Ir
uue parole u a etc
di uil de se
ENSEIGNEMENT LAIQUE.
L'association de francs-macons qui s'ap-
pelle la Ligue de 1' enseig riemen! a tenu,
Mardi soir, une réunion dans laquelle les
gueux ont fait Ie procés de la loi de 1842.
Tous les discours qui ont prononcés se ré-
duisent a ce tnolII faut chasser le prèlre
de l'école.
Lavoeatde Jaumart surtout a été expli-
cile. Ma solution, a-l-il dit, est radicale.
Plus de prétres dans l'école... Toute transac
tion, la Presse en sa polémique l'attesle, se
rail illogique et inconslitntionnelle. II ne
s'agit pas demainlenir d'une main ce qu'on
ferail totnber de l'autre.
N'est il pas évident qu'il y a un plan pré-
concu, arrété dansles Loges, et que le mi
nistère applique servilcment
Plus de prêtres, plus de reiigieux. On les
chasse paree qu'ils sont reiigieux et prétres.
Et la preuve, c'esl qu'on chasse tout.
Le citoyen Janson, plus sincére que l'hy-
pocrile E loi Ie, ne cherche point a le cacher.
Nous ne voulons plus de vous. C'esl co irt
et clair, el Cela suflit.
Aujourd hui que tous les ballottages sont
conn us, il est intéressant de comparer la
situation des partis dansles 8G villes de la
Belgique, avant et aprés les récenles élec
lions communales.
Avant le 29 Oclobre, 22 villes avaient un
conseil communal entiérement catholiqué;
34 avaient un conseil entiérement gueux:
30 avaient des conseils mixles.
Anjourd'hui il y a:
28 villes entiérement calholiques;
32 villes entiérement liiié'raies;
2G mixles.
Nos amis onl expulsé les minorilés libéra
les dans huil villes; nous avonsélé éliminés
dans 2 autres villes.
Quant aux 20 villes inixtes, nous avons
renlorcé nos positions dans 11 maisons com
munales; nous avons perdu du terrain dans
10; b ont mainlenu le statu quo.
O.i vuil que les gueux mil bien fait de
rengainer leurs chants de victoire.
LES BILLETS DE BANQUE CCWPÉS
EN DEUX.
Ou lil dans la Rutrie
Les feuilles gueuses onl accusé nos amis
d'avoir ohtenu la victoire du 29octobregiace
a la corruption.
lis auraient eu recours a un procédé lout
nouveau pour acheter la voix de l'électeur.
Voici la recette: On coupe en deux un
billet de banque de cinquanle ou de cent
francs. On doune a l'electeiir l'une ties moi-
tiés avant le scrutin et on lui promet en cas
de suecés l'autre moitié sans laipiclle la pre
mière n'a absolunient aucune valeur. L'elec-
teur est amorcé par le pent carré de papier
dont il est délenteur et qu'il peut couverlir
en écos sonnants en volant pour le parti qui
est resté en possession du complément.
Le procédé est vraimenl ingénieux. Jl a
été employe nous en avons la preuve cer-
aine. Seulement cc ne sont pas nosainis qui
y ont eu recours, mais bien nos adversaires
L'mtolérance de la presse gueuse com
mence a révolter certains libéraux eux-
mémes, lémoin l'exlrait suivanl d'une lettre
adressée par un franc-macon a une feuille
de trottoir, qui avail pris a partie un M.
Waefelaer, coupable d'étre marguillier et
de faire doneer a ses eufants une éducation
religieuse. Le bourgmestre d'Etterbeek, M.
Ed. Lacumblé, écrit done
«La Chronique me prend personucllement
a partie paree que j'ai appuyé, au sein de
['Association libérale d Etterbeek qui l'a
adoptee a une grande inajorité, la candida
ture de M. Waefelaer. Afin de permettre
d'apprécier le calibre du liberalisme de
nos uberaux elle cite l'exemple du bourg-
uiestro d'Etterbeek, farouche radical que
fori a vu presser sur son cceur et défendre,
unguibus el rostro, un candidal ultranion-
luiu fanalique, lequel n'aurail rien de plus
presse que de lane monter sur les bücliers
de I'lnquisiiion, s'il le pouvait, son excellent
patron Lacomble.
OniMonsieur Ie Rédacteur, j'ai ajipuyé
la candidature dc M. Waefelaer; et je I'ai
fait:
1° Farce qu'il n'est ni uliramonlain ni
fanalique;
2" Farce que, depuis neuf ans qu'il est
conseilter coin in una I a Etterbeek, il n'a emis
sucuu vote cxprinie aucune opinion qui
soient contraires aux principesdu libéralisme;
3" Farce qu'il a fonnellement et publique-
menl adhere au programme de ['Association
liberate d Etterbeek;
4° Farce qu'il est honnète homme el que
je ue me crois pas en droit de douter de la
parole d uu iionnéte homme, alors surioul
qu'elle est eu pai faile harmonie avec les acles
de sa vie putuiquc;
5° Farce que je ne me reeonnais pas le
droit dedemauder cmnpte a personne de ses
croyauces religieuses mi de ses principes
philosophiques; et que je ne sais trop a quel
titre je pourrais reclaniér Ie respect des miens
si je ne commences par respecter ceux
d aulrui.
Je n'ai pas a re< hercher ici les causes de
la Iutle ardente qui est engagee depuis quel-
que tenqw cnire I'ullramoiiianisine el Ie libé
ralisme. Mais je ne saurais ètre de ceux t]in
veulenl substiiuer l'iniolérance rationaliste a
I'lnlolerance religieuse.
Je n'aime pas plus la lyranniede la L'bre-
Pensée que les luichers de I'lnquisiiion, el
lorsque je rencontre uu honnète homme, qui
professe et pratique les mèines principes de
tolerance, je le salue et le respecle sans lui
demander s'il eroil au Dieu des chrétiens ou
a Bouddha.
lilt l'OsSKIlVATORE ItOMANO, a sflll t'
nronouuur.
Taut que cetle p.irule ne sera pas d.le, .1 faut
sen ten r au programme des calhüi.qnes itahen,
approuvés par le l'ape Lean XIII dans sou brei
du 3 juin deruier. Or, dans ee programme, ce
u'élait pas l'uitervenliou prêchée par llsirx,
mais l'abslentiou qui ctail reeouuilandée.
Le Daily News public la nouvelle suivante de
Vienne
La formal on d'un cabinet provi.-oire sous la
présidcnce du conile l aaf est probable.
Dans tine teltre qu'il adresse ii la Pall Mall
Gazette, lord Shaftesbury dit au sojet de la com
mission do Ithodope
«II est probable que depuis l'époque oil les
Goihs. les Huns el les Vandaies paren lira lent
I'Empire roinain, rien n'a égalé, el a coup sur
l ien n'a surpassé les atrocités qu'on rapporte
■i des armées du Tsar.
La Curresposdanck provinciale de Beriin,
oigane officietix, allaqne violemmenl le eenlre qui
a refuse de se faire le janissaire de M. de Bismarck.
Les journaux progressistcs allemands sont unani-
raes a blamcr ces violences, qui, disent ils, ne
peuvent avoir pour clfet que d'aggraver les divi
sions dans fe m pi re et d'amener finaleuient sa
dislocation. La Corhesposdance nationale libé
rale. journal de M. Lasker, se joint a loigane
des conservateurs, la Gazette de la Croix, pour
demander l'abrogation des lois de mai.
On voit que l'Allemagne est déja loin de I époque
oil elle ouvrail la persecution avec la fougue et le
brio que Foil sail.
BULLETIN POLITIQUE.
I! est avéré. déxirinais, que les articles publiés
par I'UiMTA CAiTOLiCA pour engager les calholi
ques a prendre part aux éleclions, exprimenl
sinipleiiienl Fopinion de ce journal el ne se rap
portent pas ii one decision prise en haul lieu pour
ainener ce changement d'attilude chez les calho
liques ilaliens. Voici, en i ifc.l, la note auloi isée
que public FUsservatoue homano
Nous n'avons pas eru devoir inlervenir dans
!a queslion soulevér par quelques articles de I'-x-
eellenle II nit a cattolica, loucliant l'intervénlion
des calholiques ilaliens aux unies politiques, arti
cles éorils dans l'hypothèse que Ie gouvernement
arluel élargirait le droit de vote en [talie. Et nous
nous sommes lus par cette consideration que tout
ce que nous auriohs pu dire stir uric si grave
question était inopportiin nous savions en eff'et,
qu aucune parole n'avait été prononcée Id-dessus
par Celui qui seal en a le droit.
Nous sommes de plus en mesiire de démenlir
tout ee qu'affirmail, I'Italie, sur l'origine des
articles ou notes publiés, ces joursci, (tans plu-
sieiirs journaux calholiques, articles et notes qui
nVxpriinent que des opinions pnvées et person-
nrlles.
Quant a toutes les autres inexactitudes conte-
nues dans le susdit article de I'Italie, nous ne
les reelifierons pas, paree qii'cn vérilé eela n'en
vaut pas la peine.
Dans I'article dont il est queslion, I'Italie
disail. entre autres ehoses, que ('article publié
dans la Voce, aurait été rédigé par le Sainl-Père
Itti-méine. Un voil ce que valeut de telles infor
mation'.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le 4 novetnbre ont commencé, devant la Cour
d'assises du Brabant, los débats dans l'affaire de
la Banque de Belgique.
Eugène T'Kint est accusé d'avoir détournó
frauduleusement étant employé salarié, environ
seize millions de francs a la Banque de Belgi
que, commis des faux en écriture de commerce
ou de banque, prévenu en outre d'abus de con-
iiance.
Quand it Fortamps, it est slmplement prévenu
d'infractions aux dispositions de I'article 134 de
la loi du 18 niai 1873, sur les sociótés.
Pour se faire une idéé de la longueur de l'acte
d'accusation, il sufflra de dire que sa lecture
prendra trois séances.
T'Kint de Roodenbeke est accusé d'avoir com
mis 149 vols domestiques. II les avoue tous. Le
chift're exact des vols est de 16,773,000 francs.
L'acte d'accusation explique longuement com
ment il se fait que T'Kint a pu détourner des
sommes aussi considerables.
Les prescriptions réglementaires du service
des dépots étaient naturellement très-sévères;
le conseil d'adininistration et le conseil des com-
missaires avaient pris des précautions nombreu-
ses pour mettre leur responsabilitó a couvert.
Les dépots entrants et sortants devaient étre
soigneusement annotós.
Cltaque dépot devait être constaté par un récó-
pissé signé par le secrétaire Heyvaert et par
T'Kint.
M. Heyvaert avait seul la clef de la Tour; au-
cun employé ne pouvait en extraire des titres
sans la participation du secrétaire. Enfin, un des
administrateurs, M. Vande Vin, était spéciale-
ment chargé de la surveillance des depóts.
Tout cela était admirablement réglé... en théo
rie. Mais en pratique c'était tout autre chose.
La comptabilité des dépotsn'existait pas; T'Kint
recevait des titres contre tin simple requ signé
par luiles irrégularités des écritures étaient
telles qu'il était impossible de vérifier les dépots;
le secrétaire Heyvaert, tout en ne confiant a
personne la clef de la Tour, ne vériflait jamais
les dossiers qui avaient passé par les mains de
T'Kint, aussi celui-ci faisait-il le plus facilement
du monde ses petites operations.
M. Vande Vin lui-même ne songea jamais a
vérifier la Tour.
OUVERTURE DE LA SESSION ÉGISLAT1VE.
DISCOURS DU TRONE.
Hier midi a eu lieu Fouverture de la ses
sion législative.
S. M. Ie Roi a prononcé le discours sui
vanl:
Messieurs,
Je me félicite en ouvr'ant cette session parle
mentaire de pouvoir constater qu'é aucune épo
que les rapports entre la Belgique et les autres
Etats ne furent empreints, a un plus haut degré,
d'un sentiment d'estime et de contlance récipro
ques.
Les fêtes dont la capitalo a pris l'initiative,
l'occasion du 25* anniversaire de mon mariage,
ont fait éclater a nouveau l'union étroite quj
règne chez nous entre la nation et la dynastie. La
Reine et moi, nous avons été profondément tou
chés des témoignages spontanés d'atïection que
nous ont prodigués les populations de toutes les
provinces comtne de toutes ies communes et
auxquels l'enfanee même s'est associée d'une
facon qui nous a particulièrement emus.
Nos arts et nos industries ont pris une part
brillante a l'Exposition universelle de Paris. Les
nombreuses recompenses que la Belgique a
recueillies dans eet imposant concours, prouvent
que ses nationaux aussi bien que les administra.
tions publiques ne sont denteurós étrangers
aucune des branches importantes de l'activité
humaine et co.itribuent, dans la plupart d'entre
elles, au progrès de la civilisation.
La culture intellectuelle d'un peuple est plUs
que jamais au temps présent, la source essentiel-
le de sa prospérité. En créaut un ministère
spécial de l'instruction publique, mon gouverne
ment a sufiisamment annoncé la resolution fie
veiller avec un soin particulier a ce noble et
grand intérêt. L'enseignemt nt donné aux frai3
de l'Etat doit être placé sous la direction et sous
la surveillance exclusives de l'autorité civile, g
aura pour mission, a tous les degrés dinspirer
aux jeunes générations l'amour et le respect fies
principes sur lesquels reposent nos libres insti.
tutions. Mon gouvernement róclamefa votrê
concours pour étendre et foitilier eet onseigue-
ment. Une seule session ne sufllra pas a terminer
cette oeuvre de transformation et de développe-
ment, mais les projets qui vous seront très-pro-
chainement présentés traceront nettement la
voie dans laquelle mon gouvernement croit
devoir inviterles représentants du pays a mar-
clt6r avec lui.
Si l'instruction générale élève et fortifie l'es-
prit des nations, l'enseignemeut spécial i'avorise
l'essor des Beaux-Arts et fait progresser les pro
fessions qui se rattaclient a l'agriculture, a l'in-
dustrie et au commerce. Mon gouvernement se
préoccupe de plus en plus de procurer a la jeu-
nesse beige les moyens de développer les apti
tudes dont, en tout temps, nos populations ont
fait preuve dans ces divers domaines.
Notre organisation militaire est demeurée ina-
chevée. Les gouvernements qui se sout succédé
pendant ces dernières années ont tous reconnu
la nécessité etl'opportunité de la création d'une
réserve nationale. Des propositions vous seront
soitmises en vue de combler cette lacune et d'ap-
porter a l'instruction de l'armée les compléments
que l'expérience a signalés cornnte indispensa-
bles.
La garde civique de nos principals villes a
montré, dans ces derniers temps, un redouble-
ment de zéle patriotique. Le tir national est de-
venu une institution populairedigne d'étre
sérieusement encouragée. Vous estimerez sans I
doute d'accord avec mon gouvenement qu'il eat
temps de pourvoir notre milice citoyenne d'un
armement eflicace et de lui dontier une organisa
tion qui la mette éventuellement a même de
concourir utilement a la défense du pays.
La crise industrielle qui sévit depuis quelques
années chez toutes les nations n'a pas laissé de
faire égalemeut ressentir en Belgique ses fa-
cheux effet. J'ai toutefois le ferme espoir que,
grace a l'esprit d'initiatiVë et a l'ónergie des chefs
d'industrie, comme a l'esprit d'ordre et de pré-
voyance des ouvriers, le jour n'est pas óloigné
oü nous atteindrons le terme d'une épreuve vail-
lamment supportée par tous. Les chiffres du
mouvement commercial de cette année, comparés
a ceux de l'exercice précédent, témoignent d'une
amélioration qu'il faut considérer comme un in-
dice rassurant. L'abondance de la derniêrerécol-
te parait d'ailleurs devoir maintenir le prix des
denrées alimentaires a un taux qui compense
jusqu'a un certain point la diminution générale
des salaires.
Toute la sollicitude de mon gouvernement
est acquise a la recherche des moyens capables
d'atténuer les souffrances de cette crise excep-
tionnelle. L'expérience a dómontró que le dé-
veloppement de la richesse nationale est étroi-
tement lié a celui des voies de communication.
Les travaux publics déja décrétés seront pour-
suivis avec vigueur. Si considerables qu'aientété j
dans eet ordre de faits, les efforts de l'Etat et j
ceux des particuliers, il reste boaueoup a faire I
pour perfectionner l'outillage économique du
pays. G'est la une des préoccupations constan-
tes du pouvoir. Le chemin de fer de l'Etat i
occupe sous ce rapport une position prépon-
déranteen accroissant les services qu'il
rend journellement aux populations; mon gou
vernement s'eff'orcera en même temps de le faire
contribuer comme autrefois pour une large part
aux ressources du trésor public. La situation
tluancière téclame un examen approfondi; l'équi-
libre des recettes et des dépenses a eessé d'étre
assure. Le budget de 1877 a été cloture en déficit,
celui de l'exercice courant ne se présente guère
sous un jour plus favorable. Le trésor a contracté
en outre des engagements considerables il fau-
dra aviser aux moyens d'y pourvoir. En dehors
des graves et multiples questions que je viens
de signaler, plusieurs projets de loi déposés dans
la session précédente se reconnnandent égale-
ment a votre attention.
La révision des codes prescrite par la Consti
tution ne saurait étre interrompue. La protection
légitime due aux auteurs d'oeuvres littéraires
ou artistiques, aux modèles et aux dessins in-
dustriels, aux marques de fabrique et de com
merce devra être, le plustöt possible, assuréa?
ou complétée.
Les élections qui ont eu lieu récomment pour
le renouvellement de la moitié des Chambres
legislatives et des conseils communaux se sont
faites, en général, d'une maniöre régulière. Eli®
out mis en evidence la nécessité des lois adoptées
naguèro pour assurer le secret du vote et rópri-
mer les fraudes électorales. Cette legislation
a paru encore susceptible d'atnóliorations ulté-
rieures. Mon gouvernement vous soumettra d.es
propositions dans ce but.
Pendant la période électorale qui vient d'etre
close, la Belgique a éprouvó a un iiaut degré les
agitations inséparables de )a vie politique des
peuples libres. Cependant i'ot dre public n'a pas
été un instant trouble d'une maniöre sórieuse.
Le pays n'a pas eessé de se moutrei' a la liauteui'
des institutions qui le régissent. Lorsque la Bel
gique célèbrera le cinquautieme anniversaire de
la proclamation de l'lndépendance nationale
elle trouvera intacte cette constitution qui a fait
sa force et sa prospérité. Ce grand événement
ne saurait trop tót-préoccuper les esprits. Des
propositions vous seront faites au cours de la
session afin que cette solennité revéte tout l'écla'.
et acquière la signification élevóe que coni{)0'.'-
tent de telles fêtes. 11 sera fait appel dans ce hut
au concours de nos écrivains, de nos artistes,du
nos sa\ants, de nos industriels, pourprouv^ r au