f On assure que Ie remplacemerot des direc teurs des trois écoles normales de 1'Etat pour inslituteurs est résolu. Done trois destitutions nouvelles, trois ac- tes de violence, trois crianles injustices de plus a l'aclif du ministère. On ajonte que M. Castaigne, directeur de l'école moyenne de notre ville, serail appelé a la direction de Técole normale de Ntvelles. Deux écoliersd'un collége de Paris èlevés a la brochette libérale, s'élant pris de querelle se sont battusen duel! N'ayant pas de pistolets, ils onl pris des couleaus qu'un externe a fait aiguiser avec soin. Puis en pre sence de quatre marmousels, choisiscotnme térnoins, Ie duel a commencé. En un clin d'ceil c'élait fini: l'un des combatlants avail un couteau planté dans les reins. Vivent les mceurs et ['education libérales! Quelle polissonnerie que la gueuserie! A Tournai, dans la soiréede l'élection. des bandes avinées parcouraienl la ville, afïublés d'oripeaux. parwdanl cyntquetnenl les céré monies sacrées de la religion. Enlendez-vous, bourgeois reiigieux qui avez vote pour la caste des gtteux? «t La justice francaise a eti dernièremenl a sévirconlre les membres d'un congrès anar- chique. On voyait sur les bancs des inslilulrices, des journalistes, des imprimeurs, etc. On ne se fait pas une idee de la inaniére insultante dont les prévenus se sont eompor- tés au tribunal. Ce n'a été jusqu'a la fin qu'un déluge d'insultes aux juges, au tribunal, a la société. Les prévenus étaient des geus i/islruits. Le respect de Dieu et de la religion leur est inconnu. Aussi nedoit-on pas s'étonner s'ils out traité la justice humaine de la facon la plus outrageante. L'inslruction qui séme rationalisme ne produit que corruption et désordre. C'esl logique. M. Rolin a elioisi le Jour des toorts pour faire signer au Hoi un arrété inconslitution- nel, qui decréle la promiscmtè des cadavres a Ruddervoorde! Le décret de prairial n'a jamais été abrogé. L'n arrété royal de peut abolir une loi. Voyez vous, électeurs; les gueux com- mencent. lis ont atlendu que les éleclions soient passées pour venir profaner les tom bes catholiques, a l'heure niêine oii. dans nos cimetières, nons priions au pied de la croix pour ceux que la mort nous a ravis. Maintenant, ils vont marcher... Jusqu'au jour oü l'indignalion et le mépris publics les renverseront dans l'abime d'ignominie qu'ils sont en train de se creuser. fondateur. des magistrals coinmunaux de Monsau XVIe siècle et des nombreux dona teurs dont les descendants existent encore Quand les pouvoirs publics altentent ainsi a la propriété, dans lout ce qu'elle a de res pectable et de sacré, que font-ils sinon miner de leurs propres mains le terrain qui les porie? Le socialisme, pour avoir raison d'en.f, n'aura plus qu'a lirer les conséquen- ces logiques de leurs doctrines. CONFISCATION. Uu arrété royal réorganise prélendüment les foudations de l'école dominicale de Mods. Le Courner dn Bruxelles fait sur cel arrété les reflexions suivantes La gravité de ce décret révolulionnaire n'échappera a personne. Nos gouvernants se monlrent moms scrupuleux que les répubh- caius francais. Ce que l'acle du 2a floreal an X avait encore jusqu'a un certain point res- pecté, va éne compléteinent fouléaux pieds par le bureau de bienfaisance el le conseil communal de Mons, el ce avec ('approbation du gouvernement. La création du chanoine De Buisserel et des magistrals de Mons avait pour but ca pi la I l'enseigneinenl de la doctrine chrétienne. L'arrète royal n'en souffle plus mot. El le avail pour but l'enseigneinent de l'ecriture el de la lecture, c'esl-a dire les elements de ['instruction primaire. L'arrèlé royal n'en parle pas davantage. L'école dominicale foridée au XVIC siècle est bel et bien anéantie et ses revenus, drja dèlourriès en parlie de leur destination par les libéraux révolutionnaires de France, en sont compléteinent distrails anjourd'hui par les libéraux de Belgique. Le bureau de bienfaisance de Mons se >er- vira du tiers de ces biens pour peser sur les électeurs feriniers des Hospices, pour forcer les pauvres a envoyer leurs eufants a des ecoles qui demain seront laïques, e'est-a dire athèes, sans religion, sans doctrine chré tienne, sans catèchisme el sans priére. L'administralion communale se servira des deux autres fiers cdmnie elle l'entendra etc'est ainsi que l'école dominicale de Mons sera réorganisee par les magistrals eómiiiu- naux et les mintslres libéraux du XIX* siècle en dépitde la volontè forinclle du chanoine On lit dans i'Avenir On a fréquemment signalé des fails qui établissent Faffiniiê qui existe entre Ié libéra lisme ei les sectes les plus séditi uses de la Revolution, I'Internationale entre autres. Les éleclions du 29 Oclobre dernier onl de nouveau mis en relief cetie affimté. Ou re- ma rque, en effel. qu'a Vervierset a Anvers deux des villes du pays on l'intcrnaiionalis- ine compte le plus d'adeptes, celte secte a fait chorus avec les libéraux contre les can- didats calholiques. Les organes rouges et pé- troleux ont dans ces deux villes soutenu les candidats libéraux sans doule en verlu de l'adage gueux: Plutót tures que papis- tes. Au scrtilin les interriationalistes out ouverlement voié pour les libéraux el après l'élection, ils ont fèié le iriomphe contmun. Le dra pea u rouge, quoi que disent les Tar- tufes des loges, ne fait point peur aux libé raux el la trnelle et la torche sont de bon accord devant l'urne électorale.'II est vrai ques'ileu étail autrement il y aurait fralici- de. et cela sur une vaste échelle. Nous connais- sons des électeurs foncièrement calholiques auxquels a été présenté le billet de 100 fr. par des personnes notoiremenl counties cuiiiine agents élecloraux du parti gueux et einployées comme témoiusdans les enquêtes électorales. II est évident que les billets de banque écoulés avec lant de prodigalilé par la gueu serie ne provenaient pas uniquement des souscriptions locales, mais que la Fédération libérale, les Loges onl envoyé des secours considerables aux fréres et amis de Bruges. Pour que l'électeur ail résislé a de si puis san s moyens de séduction il faut que le sen timent reiigieux soit bien vivace chez nos populations. II faut aussi toule l'unpudence du libera 1 pour oser reprocher a sesadver- saires les infamies dont il est lui-méme l'auleur. oar \cs En résumé de lont le bruit occssiontic. p; articles de VÜ.nita CA.rouCA, i, ue resle qu uiie those: c'esl la ccrlilude que sur ia queslioii pa> dile par celui qui, cuiuine Ir uue parole u a etc di uil de se ENSEIGNEMENT LAIQUE. L'association de francs-macons qui s'ap- pelle la Ligue de 1' enseig riemen! a tenu, Mardi soir, une réunion dans laquelle les gueux ont fait Ie procés de la loi de 1842. Tous les discours qui ont prononcés se ré- duisent a ce tnolII faut chasser le prèlre de l'école. Lavoeatde Jaumart surtout a été expli- cile. Ma solution, a-l-il dit, est radicale. Plus de prétres dans l'école... Toute transac tion, la Presse en sa polémique l'attesle, se rail illogique et inconslitntionnelle. II ne s'agit pas demainlenir d'une main ce qu'on ferail totnber de l'autre. N'est il pas évident qu'il y a un plan pré- concu, arrété dansles Loges, et que le mi nistère applique servilcment Plus de prêtres, plus de reiigieux. On les chasse paree qu'ils sont reiigieux et prétres. Et la preuve, c'esl qu'on chasse tout. Le citoyen Janson, plus sincére que l'hy- pocrile E loi Ie, ne cherche point a le cacher. Nous ne voulons plus de vous. C'esl co irt et clair, el Cela suflit. Aujourd hui que tous les ballottages sont conn us, il est intéressant de comparer la situation des partis dansles 8G villes de la Belgique, avant et aprés les récenles élec lions communales. Avant le 29 Oclobre, 22 villes avaient un conseil communal entiérement catholiqué; 34 avaient un conseil entiérement gueux: 30 avaient des conseils mixles. Anjourd'hui il y a: 28 villes entiérement calholiques; 32 villes entiérement liiié'raies; 2G mixles. Nos amis onl expulsé les minorilés libéra les dans huil villes; nous avonsélé éliminés dans 2 autres villes. Quant aux 20 villes inixtes, nous avons renlorcé nos positions dans 11 maisons com munales; nous avons perdu du terrain dans 10; b ont mainlenu le statu quo. O.i vuil que les gueux mil bien fait de rengainer leurs chants de victoire. LES BILLETS DE BANQUE CCWPÉS EN DEUX. Ou lil dans la Rutrie Les feuilles gueuses onl accusé nos amis d'avoir ohtenu la victoire du 29octobregiace a la corruption. lis auraient eu recours a un procédé lout nouveau pour acheter la voix de l'électeur. Voici la recette: On coupe en deux un billet de banque de cinquanle ou de cent francs. On doune a l'electeiir l'une ties moi- tiés avant le scrutin et on lui promet en cas de suecés l'autre moitié sans laipiclle la pre mière n'a absolunient aucune valeur. L'elec- teur est amorcé par le pent carré de papier dont il est délenteur et qu'il peut couverlir en écos sonnants en volant pour le parti qui est resté en possession du complément. Le procédé est vraimenl ingénieux. Jl a été employe nous en avons la preuve cer- aine. Seulement cc ne sont pas nosainis qui y ont eu recours, mais bien nos adversaires L'mtolérance de la presse gueuse com mence a révolter certains libéraux eux- mémes, lémoin l'exlrait suivanl d'une lettre adressée par un franc-macon a une feuille de trottoir, qui avail pris a partie un M. Waefelaer, coupable d'étre marguillier et de faire doneer a ses eufants une éducation religieuse. Le bourgmestre d'Etterbeek, M. Ed. Lacumblé, écrit done «La Chronique me prend personucllement a partie paree que j'ai appuyé, au sein de ['Association libérale d Etterbeek qui l'a adoptee a une grande inajorité, la candida ture de M. Waefelaer. Afin de permettre d'apprécier le calibre du liberalisme de nos uberaux elle cite l'exemple du bourg- uiestro d'Etterbeek, farouche radical que fori a vu presser sur son cceur et défendre, unguibus el rostro, un candidal ultranion- luiu fanalique, lequel n'aurail rien de plus presse que de lane monter sur les bücliers de I'lnquisiiion, s'il le pouvait, son excellent patron Lacomble. OniMonsieur Ie Rédacteur, j'ai ajipuyé la candidature dc M. Waefelaer; et je I'ai fait: 1° Farce qu'il n'est ni uliramonlain ni fanalique; 2" Farce que, depuis neuf ans qu'il est conseilter coin in una I a Etterbeek, il n'a emis sucuu vote cxprinie aucune opinion qui soient contraires aux principesdu libéralisme; 3" Farce qu'il a fonnellement et publique- menl adhere au programme de ['Association liberate d Etterbeek; 4° Farce qu'il est honnète homme el que je ue me crois pas en droit de douter de la parole d uu iionnéte homme, alors surioul qu'elle est eu pai faile harmonie avec les acles de sa vie putuiquc; 5° Farce que je ne me reeonnais pas le droit dedemauder cmnpte a personne de ses croyauces religieuses mi de ses principes philosophiques; et que je ne sais trop a quel titre je pourrais reclaniér Ie respect des miens si je ne commences par respecter ceux d aulrui. Je n'ai pas a re< hercher ici les causes de la Iutle ardente qui est engagee depuis quel- que tenqw cnire I'ullramoiiianisine el Ie libé ralisme. Mais je ne saurais ètre de ceux t]in veulenl substiiuer l'iniolérance rationaliste a I'lnlolerance religieuse. Je n'aime pas plus la lyranniede la L'bre- Pensée que les luichers de I'lnquisiiion, el lorsque je rencontre uu honnète homme, qui professe et pratique les mèines principes de tolerance, je le salue et le respecle sans lui demander s'il eroil au Dieu des chrétiens ou a Bouddha. lilt l'OsSKIlVATORE ItOMANO, a sflll t' nronouuur. Taut que cetle p.irule ne sera pas d.le, .1 faut sen ten r au programme des calhüi.qnes itahen, approuvés par le l'ape Lean XIII dans sou brei du 3 juin deruier. Or, dans ee programme, ce u'élait pas l'uitervenliou prêchée par llsirx, mais l'abslentiou qui ctail reeouuilandée. Le Daily News public la nouvelle suivante de Vienne La formal on d'un cabinet provi.-oire sous la présidcnce du conile l aaf est probable. Dans tine teltre qu'il adresse ii la Pall Mall Gazette, lord Shaftesbury dit au sojet de la com mission do Ithodope «II est probable que depuis l'époque oil les Goihs. les Huns el les Vandaies paren lira lent I'Empire roinain, rien n'a égalé, el a coup sur l ien n'a surpassé les atrocités qu'on rapporte ■i des armées du Tsar. La Curresposdanck provinciale de Beriin, oigane officietix, allaqne violemmenl le eenlre qui a refuse de se faire le janissaire de M. de Bismarck. Les journaux progressistcs allemands sont unani- raes a blamcr ces violences, qui, disent ils, ne peuvent avoir pour clfet que d'aggraver les divi sions dans fe m pi re et d'amener finaleuient sa dislocation. La Corhesposdance nationale libé rale. journal de M. Lasker, se joint a loigane des conservateurs, la Gazette de la Croix, pour demander l'abrogation des lois de mai. On voit que l'Allemagne est déja loin de I époque oil elle ouvrail la persecution avec la fougue et le brio que Foil sail. BULLETIN POLITIQUE. I! est avéré. déxirinais, que les articles publiés par I'UiMTA CAiTOLiCA pour engager les calholi ques a prendre part aux éleclions, exprimenl sinipleiiienl Fopinion de ce journal el ne se rap portent pas ii one decision prise en haul lieu pour ainener ce changement d'attilude chez les calho liques ilaliens. Voici, en i ifc.l, la note auloi isée que public FUsservatoue homano Nous n'avons pas eru devoir inlervenir dans !a queslion soulevér par quelques articles de I'-x- eellenle II nit a cattolica, loucliant l'intervénlion des calholiques ilaliens aux unies politiques, arti cles éorils dans l'hypothèse que Ie gouvernement arluel élargirait le droit de vote en [talie. Et nous nous sommes lus par cette consideration que tout ce que nous auriohs pu dire stir uric si grave question était inopportiin nous savions en eff'et, qu aucune parole n'avait été prononcée Id-dessus par Celui qui seal en a le droit. Nous sommes de plus en mesiire de démenlir tout ee qu'affirmail, I'Italie, sur l'origine des articles ou notes publiés, ces joursci, (tans plu- sieiirs journaux calholiques, articles et notes qui nVxpriinent que des opinions pnvées et person- nrlles. Quant a toutes les autres inexactitudes conte- nues dans le susdit article de I'Italie, nous ne les reelifierons pas, paree qii'cn vérilé eela n'en vaut pas la peine. Dans I'article dont il est queslion, I'Italie disail. entre autres ehoses, que ('article publié dans la Voce, aurait été rédigé par le Sainl-Père Itti-méine. Un voil ce que valeut de telles infor mation'. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Le 4 novetnbre ont commencé, devant la Cour d'assises du Brabant, los débats dans l'affaire de la Banque de Belgique. Eugène T'Kint est accusé d'avoir détournó frauduleusement étant employé salarié, environ seize millions de francs a la Banque de Belgi que, commis des faux en écriture de commerce ou de banque, prévenu en outre d'abus de con- iiance. Quand it Fortamps, it est slmplement prévenu d'infractions aux dispositions de I'article 134 de la loi du 18 niai 1873, sur les sociótés. Pour se faire une idéé de la longueur de l'acte d'accusation, il sufflra de dire que sa lecture prendra trois séances. T'Kint de Roodenbeke est accusé d'avoir com mis 149 vols domestiques. II les avoue tous. Le chift're exact des vols est de 16,773,000 francs. L'acte d'accusation explique longuement com ment il se fait que T'Kint a pu détourner des sommes aussi considerables. Les prescriptions réglementaires du service des dépots étaient naturellement très-sévères; le conseil d'adininistration et le conseil des com- missaires avaient pris des précautions nombreu- ses pour mettre leur responsabilitó a couvert. Les dépots entrants et sortants devaient étre soigneusement annotós. Cltaque dépot devait être constaté par un récó- pissé signé par le secrétaire Heyvaert et par T'Kint. M. Heyvaert avait seul la clef de la Tour; au- cun employé ne pouvait en extraire des titres sans la participation du secrétaire. Enfin, un des administrateurs, M. Vande Vin, était spéciale- ment chargé de la surveillance des depóts. Tout cela était admirablement réglé... en théo rie. Mais en pratique c'était tout autre chose. La comptabilité des dépotsn'existait pas; T'Kint recevait des titres contre tin simple requ signé par luiles irrégularités des écritures étaient telles qu'il était impossible de vérifier les dépots; le secrétaire Heyvaert, tout en ne confiant a personne la clef de la Tour, ne vériflait jamais les dossiers qui avaient passé par les mains de T'Kint, aussi celui-ci faisait-il le plus facilement du monde ses petites operations. M. Vande Vin lui-même ne songea jamais a vérifier la Tour. OUVERTURE DE LA SESSION ÉGISLAT1VE. DISCOURS DU TRONE. Hier midi a eu lieu Fouverture de la ses sion législative. S. M. Ie Roi a prononcé le discours sui vanl: Messieurs, Je me félicite en ouvr'ant cette session parle mentaire de pouvoir constater qu'é aucune épo que les rapports entre la Belgique et les autres Etats ne furent empreints, a un plus haut degré, d'un sentiment d'estime et de contlance récipro ques. Les fêtes dont la capitalo a pris l'initiative, l'occasion du 25* anniversaire de mon mariage, ont fait éclater a nouveau l'union étroite quj règne chez nous entre la nation et la dynastie. La Reine et moi, nous avons été profondément tou chés des témoignages spontanés d'atïection que nous ont prodigués les populations de toutes les provinces comtne de toutes ies communes et auxquels l'enfanee même s'est associée d'une facon qui nous a particulièrement emus. Nos arts et nos industries ont pris une part brillante a l'Exposition universelle de Paris. Les nombreuses recompenses que la Belgique a recueillies dans eet imposant concours, prouvent que ses nationaux aussi bien que les administra. tions publiques ne sont denteurós étrangers aucune des branches importantes de l'activité humaine et co.itribuent, dans la plupart d'entre elles, au progrès de la civilisation. La culture intellectuelle d'un peuple est plUs que jamais au temps présent, la source essentiel- le de sa prospérité. En créaut un ministère spécial de l'instruction publique, mon gouverne ment a sufiisamment annoncé la resolution fie veiller avec un soin particulier a ce noble et grand intérêt. L'enseignemt nt donné aux frai3 de l'Etat doit être placé sous la direction et sous la surveillance exclusives de l'autorité civile, g aura pour mission, a tous les degrés dinspirer aux jeunes générations l'amour et le respect fies principes sur lesquels reposent nos libres insti. tutions. Mon gouvernement róclamefa votrê concours pour étendre et foitilier eet onseigue- ment. Une seule session ne sufllra pas a terminer cette oeuvre de transformation et de développe- ment, mais les projets qui vous seront très-pro- chainement présentés traceront nettement la voie dans laquelle mon gouvernement croit devoir inviterles représentants du pays a mar- clt6r avec lui. Si l'instruction générale élève et fortifie l'es- prit des nations, l'enseignemeut spécial i'avorise l'essor des Beaux-Arts et fait progresser les pro fessions qui se rattaclient a l'agriculture, a l'in- dustrie et au commerce. Mon gouvernement se préoccupe de plus en plus de procurer a la jeu- nesse beige les moyens de développer les apti tudes dont, en tout temps, nos populations ont fait preuve dans ces divers domaines. Notre organisation militaire est demeurée ina- chevée. Les gouvernements qui se sout succédé pendant ces dernières années ont tous reconnu la nécessité etl'opportunité de la création d'une réserve nationale. Des propositions vous seront soitmises en vue de combler cette lacune et d'ap- porter a l'instruction de l'armée les compléments que l'expérience a signalés cornnte indispensa- bles. La garde civique de nos principals villes a montré, dans ces derniers temps, un redouble- ment de zéle patriotique. Le tir national est de- venu une institution populairedigne d'étre sérieusement encouragée. Vous estimerez sans I doute d'accord avec mon gouvenement qu'il eat temps de pourvoir notre milice citoyenne d'un armement eflicace et de lui dontier une organisa tion qui la mette éventuellement a même de concourir utilement a la défense du pays. La crise industrielle qui sévit depuis quelques années chez toutes les nations n'a pas laissé de faire égalemeut ressentir en Belgique ses fa- cheux effet. J'ai toutefois le ferme espoir que, grace a l'esprit d'initiatiVë et a l'ónergie des chefs d'industrie, comme a l'esprit d'ordre et de pré- voyance des ouvriers, le jour n'est pas óloigné oü nous atteindrons le terme d'une épreuve vail- lamment supportée par tous. Les chiffres du mouvement commercial de cette année, comparés a ceux de l'exercice précédent, témoignent d'une amélioration qu'il faut considérer comme un in- dice rassurant. L'abondance de la derniêrerécol- te parait d'ailleurs devoir maintenir le prix des denrées alimentaires a un taux qui compense jusqu'a un certain point la diminution générale des salaires. Toute la sollicitude de mon gouvernement est acquise a la recherche des moyens capables d'atténuer les souffrances de cette crise excep- tionnelle. L'expérience a dómontró que le dé- veloppement de la richesse nationale est étroi- tement lié a celui des voies de communication. Les travaux publics déja décrétés seront pour- suivis avec vigueur. Si considerables qu'aientété j dans eet ordre de faits, les efforts de l'Etat et j ceux des particuliers, il reste boaueoup a faire I pour perfectionner l'outillage économique du pays. G'est la une des préoccupations constan- tes du pouvoir. Le chemin de fer de l'Etat i occupe sous ce rapport une position prépon- déranteen accroissant les services qu'il rend journellement aux populations; mon gou vernement s'eff'orcera en même temps de le faire contribuer comme autrefois pour une large part aux ressources du trésor public. La situation tluancière téclame un examen approfondi; l'équi- libre des recettes et des dépenses a eessé d'étre assure. Le budget de 1877 a été cloture en déficit, celui de l'exercice courant ne se présente guère sous un jour plus favorable. Le trésor a contracté en outre des engagements considerables il fau- dra aviser aux moyens d'y pourvoir. En dehors des graves et multiples questions que je viens de signaler, plusieurs projets de loi déposés dans la session précédente se reconnnandent égale- ment a votre attention. La révision des codes prescrite par la Consti tution ne saurait étre interrompue. La protection légitime due aux auteurs d'oeuvres littéraires ou artistiques, aux modèles et aux dessins in- dustriels, aux marques de fabrique et de com merce devra être, le plustöt possible, assuréa? ou complétée. Les élections qui ont eu lieu récomment pour le renouvellement de la moitié des Chambres legislatives et des conseils communaux se sont faites, en général, d'une maniöre régulière. Eli® out mis en evidence la nécessité des lois adoptées naguèro pour assurer le secret du vote et rópri- mer les fraudes électorales. Cette legislation a paru encore susceptible d'atnóliorations ulté- rieures. Mon gouvernement vous soumettra d.es propositions dans ce but. Pendant la période électorale qui vient d'etre close, la Belgique a éprouvó a un iiaut degré les agitations inséparables de )a vie politique des peuples libres. Cependant i'ot dre public n'a pas été un instant trouble d'une maniöre sórieuse. Le pays n'a pas eessé de se moutrei' a la liauteui' des institutions qui le régissent. Lorsque la Bel gique célèbrera le cinquautieme anniversaire de la proclamation de l'lndépendance nationale elle trouvera intacte cette constitution qui a fait sa force et sa prospérité. Ce grand événement ne saurait trop tót-préoccuper les esprits. Des propositions vous seront faites au cours de la session afin que cette solennité revéte tout l'écla'. et acquière la signification élevóe que coni{)0'.'- tent de telles fêtes. 11 sera fait appel dans ce hut au concours de nos écrivains, de nos artistes,du nos sa\ants, de nos industriels, pourprouv^ r au

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2