f Mercredi 18 tl.Wmli». 1 «7«^^A/Q5ë|^4; L'13 année. N° 1,353. - LES SCIENCES ET LES ARTS. a s S [,e Journal parait Ie Mercredi et Ie Samedi. Les insertions coiilent 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiciaires se paient 30 centimes' la ligne. On traite d forfait pour les insertions par année. (Jn numéro du journal, pris au Bureau. 10 centimes Les numéros snpplémentaires commandés pour articles. Réclames ou Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires. C ES JE M 5 3V H I® E E E 35. Les personnes qui s'abonneront au .foiirnal d'Ypa-es pour l'année 1879, le recevront gratis aussilól que leur demande, accompagnée du monlant de leur abonnement, nous sera parvenue. LA LIBERTÉ ET LES LIBÉRAUX. Les libératix, malgré leur nom, malgré leurs cris en faveur de la liberié. sont les pins grands ennetnis de la liberié des autres; ils ne veulent la liberié que pour eux-mcmes el il la leur faut lout entière. On peut aflirmer avec la plus grande vé- riié, qu'ils ne veulent avoir la liberié qu'afin de l'enlever aux aulres; ils sont les assassins de la liberté de lous cenx qui ne pensent pas conune eux; et semblabiesa leurs devauciers de la révolution. qui menaienl leurs victi- mes a la guillotine en criant: Vive la fra- lernilé! les libéraux confisqueronl loutes nos plus chéres libertés, loutes nos plus pré- cieuses franchises, lous nos droils les plus sacrés, en criant: Vive la li bet té. lis nous deslitueronl, ils nous priveronl de nos cimelières cbréliens, ils nous prive- ront des secours de la bienfaisance publique, si nous avons le courage de ne pas periser comme eux, et lout cela en crianl: Vive la liberté! lis enléveront leurs positions a nos gou verneurs calholiques, a nos comrnissaires d'arrondissemenl caiholiques, a nos bourg- mestres caiholiques, a nos jnges d instruc tion caiholiques, en uu mot a lous ceux qui auront assez de cceur pour èire fidéles a Dieu, a la Religion, a l'Eglise, a leurs croy- ances, et loui cela en crianl: Vive la li berté! Eh bien, que doit leur réporidre un hom- mq„qui sent encore uu cceur battre dans sa poilrine? Vous ètes des lyrans! Vousèles les assassins dc la liberie! TRACASSER1ES LIBÉRALES. La Chambre a été occupée la plus grande parlie de la semaine de la discussion d'une circulaire de M. Bara au sujet des larifs des églises el des fondations de messes. Ce débal devail naturellement surgir dans la discus sion générale du budget de la justice. II a été d'une part fort inslruelif en ce qu'il a montré combitn servilement le ministère entend suivre la voie que lui onl ont tracées les loges maconniques; mais d'aulre part ii a élé déplorable par la révélalion des mesu- res draconiennes prises par M. Bara el qui vont jeter un trouble profond dans l'admi- nistralion des paroisses. Par une simple circulaire, M. Bara remet en vigueur un tarif suranné qui remonte au commencement du siècle et n'a jamais élé apphqné. II réduit a la somme dérisoire d'un franc les honoraires des messes fondées ej, par surcroit d'audace, il décrèle que celle mesure aura un efïet rétroactif. Ainsi, il revient sur les apprécialions qui ont élé données aux fondalions pieuses par M. de Haussy, par M. Tesch, el par lui-mème! II ne stipule pas seulemeni pour l'avemr, mais il méconnait les droils acquis, el pour en avoir plus facilement raison il les me. La liberié des fondaleurs est frappée de slérilité. Chacun ne pourra plus suivre les inspirations de sa générosité et fonder en consequence sans la reseive d'approbation du gouvernement, Non! Celui-ci exige un niveau uniforme pqur lous, pour les riches comme pour les classes moins aisées. El ce niveau sera un maximum. Tandis que jus qu'a préseul les larifs ont élé considerés comme le laux des minima qu'il fallan don- ner pour une fondalion régulière. M. Bara s'est écrié a la Chambre, aprés avoir tnsullé le clergé de mille manières, que le désordre Ie plus elïroyable régnail dans les fondalions; qu'aucun controle n'é- lait possible; il a élé jusqu'a parler de dé- touroements. Voila bien le libéralisme, habitué a s'em- parer du bien d'aulrui et qui crie au voleur! Voleurs! Monsieur Bara, clierchez-les dans les ancèlres de votre parli. Ils ont volé a la grande révolution francaise tous les trésors accumulés par la piété des fidéles! Les couvents, les églises, les séminaires, les abbayes, rien n'a échappé a leur rapacité. Dignes héritiers d'aussi nobles instincts, les libéraux aujourd'hui, après avoir mis la main sur les bourses d'études fondées par les ca iholiques, s'apprêtenl a s'emparer de la di rection du culte et surlout des fondalions qui le soutiennent. Mais mal leur en prendra. Les caiholiques feronl dorénavanl des fonda tions secréles, on fera de l'administralion secrèle mais non officielle. Et si les iracasse- ries du gouvernement coulinuent on lui rappellera avec lout le respëcl qu'il mérite que Joseph II el Guillaume sont tombés le jour oü ils out pris au sérieux leur rölede sacrislain. Les tribunaux seronl bientót saisis de la question. Nous engageons forlement les Fabriques a défendre énergiquement leurs droits. (Gazelle de Louoain.) CHAINE RADIQLE. La Ligue de f Enseigncmeht recommande beaucoup a ses membres cetle excellente revue C Agenir qui re preset) le les idéés progressisles en malière de pédagogie, e'est a dire que les principes de la Ligue de Enseignemenl y trouvenl desdefen- seurs zélései convaincus. Cetle publica- lion, du elle, contribue puissannnent a rèpandre parmi les iusliiuleurs les pritici- pesappliqués a I'Eoole modéle el préconi- ses par noire association. De quelle nature sont ces idéés progres sisles et ces principes qu'il s'agil de rèpandre parmi les inslituteurs? L'Avenir va nous l'apprendre. II y a deux ans a peine la mème revue écrivail: Eh bien, ce que n'onl pu faire nos libéraux, sous toules leurs déno- minations, avec loutes leurs malices et lout leur dévouemenl les GUEUX D'E- COLE le peuvenl. Ces jeunes générations qui leur sont confiées, ils peuvenl les sousiraire a jamais a l'influence nefaste es disciples du Sylla- bus. Une simple variante, comme on voil, de la formule générale: Arracher les ames a l'Eglise. En liaut lieu l'on dirait, avec M. Rolin-Jaequemyns, que le minisière se considére comme investi d'une mission de defense nationale contre les prétentions inconslilutionnelles de la faction uliramon- laine. Ajoulons que la Ligue de f Ensei gnemenl, en sa qualité de federation macon- nique, a naturellement toutes les sympathies du ministère de l'instruction publique et de son titulaire. Ainsi se tiennenl lous les anneaux de la chaine radicale. Du haut jusqu'au bas de l'echelle, il n'y a toujours qu'un cri: Guer re a mori au caiholicisme! Et celui qui crie le plus vigoureusemenl a les plus belles re- commandalions. CA ET LA. Ouvrez vos or. illes, bourgeois.Les forces tnilitaires de la France atleignenl au jourd'hui le chilïre de 3,600,000 hommes, le dixième de la population. Or nos militaristes beiges déclarent que notre pays doit s'organiser, comme la Fran ce, a la prussieune. Done, atlendez-vous bientót a voir, sous le ministère liberalles forces mililaires de la Belgique porlées a 500,000 hommes, Ie dixième de noire population. Voila ce qu'on a gagné a voter pour leS gueux! La Gazette de Bruxelles, avec uu cynisme quia au moins Ie mérite d'éclairer la situa tion, nous apprend que Cinlérét du parti liberal est le seal argument invoqué par les ennemis de la loi de 1842. Arrière done les hypocrites qui pièchent la secularisation de renseignement dans l'inlérèl du people, dans 1'inlérét de 1'instruc- lion nationale. L'inlèrêt de parti est le seal mobile des aeies du parti libéral. IJn roman, écril par une dame mariée et mère de familie, vient d'èlre saisi en France. Si Ton juge par les livres que l'on laisse pu blier, cclui-ci doit étre èpouvanlable, pour avoir provoqué les rigueurs de la justice républicaine, fort large en la malière. Ajoulons que e'est la cinquième fois que la mère de familie commel des romans auxquels il arrive pareil accidenl. L'auteur a du resledéja passé par le correctionnel pour un ouvrage obscéne, allaquant l'Eglise el les couvents. Quelles ordures produil la libre-pensée! La loi contre les socialistes fonctionne vi goureusemenl a Berlin. Depuis un mois M. de Bismark a interdit 135 associations, sup- primé 35 journaux el 100 publications non périodiques. Les journaux gueux de la Belgique récla- mcnl, pour commence)-I'expulsion des reli- gieux etrangers. En revanche ils soutiennent que noire bospilaliére nation doit laisser aux pélroleurs et aux communards la latitude de conspirer et d'habiter chez nous. aö O 'fl r. O C0 n O co CD 2: b3 O cD cc cc Cd s cc 3 "O WSS0B^< *S ra po T3 3- z ca "H öo O- "O Os" P*" 30 os 3 _3 o »H P ro 2 ra co ■H 30 ra H O a H W oo w r- O C5 ra 2 O CO c* O n ra 2: H ra 30 Bruges-Roulers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Courtrai, poperinghe-1 pres, 5,15 15 9,33 11,00 11,30 2,20 o,05 5,30 9,30. Ypres-Poperinghe, 6.20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50 poperinghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8,25 4,00 8,25. Vl)r0g-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Roulers-Ypres, 9,10 1,50 7,50. HcJulers-Bruges, 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Thourout.) 5,15 mat. Ypres-Courtrai, 5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Courtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,40 8,49. vnres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matiu jusqu'a Langemarok.) Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le Samedi a 0,20 du matin de Langemarck a Ypres). Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6,00 12,00 3,35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnóton- o= n aa aak Commes-Warnèton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Lundi 6,30.) Warnèton-Comines, 5,30 11,10 (le Comines, 7,25 2,00 4,45 Lundi 6,50.) Coraines-Belgique, Commes-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambreehies, la Madelaine, Lille, 7,20, 11,45, 6,43,9,30. i f .1 .1 m A 117 n w\ WrlAAM t AA /Y11 AA rt /Air 1'A T*V aA I /~S Y71 M TA 1 m* i Lille, 46 2 31 2 56 5 41 ö"46 7,41 9,02. Heyst-Bfankenberghe-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,454/10 5,30~ 7,35'8^5~ [ngelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58,11-20. 4-41. Deynze-lngelmunster, 12,00 8,20. [ngelmunster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15 11,05 3,40 5,00. pixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,56 6,50. Tliourout-Ostende,. 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15. Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05. Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55 Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-23 (leMardi, 10-09). OOH.H.ElfflI"OKri>AWCJ3S. COURTRAI, BRUXEI.LES. Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,10 8,54. COURTRAI, TOURNAI, LII.LE. Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5.27 8,47. Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 0;39 9,41. Lille - 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04. BRUXELI.ES, COURTRAI. Bruxelles dép. 5,22 8,2S 12,21 5,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,46 2,46 7,56 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. Tournai Courtrai arr. 5,10 5,42 6,34 8,12 8,56 9,17 11,05 2,21 11,32 2,40 12,26 3,38 4,10 8,10 5,21 8,50 6,33 9,28 COURTRAI, GAND. GAND, COURTRAI. Courtrai dép. 6,32 6,42 9,49 Gand arr. 8,01 7,21 11,08 12,31, 3,44 6,40 1,51, 5,04 8,00 9-32. 10,20. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 6,43 8,43 Bruxelles Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand ar Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. Bruges Gand dép. 5,15 8.45 9.24 1,28 4,14 7,21. Courtrai arr. 6,34 9,33 10,51 2,49 5,23 8,12. BRUXELLES, GAND, BRUGES. dép.ö,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01, arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13 7.23 7,35. 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50. On a longuement discuté sur les earactères qui (listinguent les sciences des arts, et le débat, pour quelques-unes des applications du savoir bumain, pour la médecine en particulier, est bien loin d'etre clos, les uns la classant dans l'ordre des sciences, les autres en faisant un art. Le langage vulgaire, ce grand et simple re- dresseur des malentendus, a tranché la question dans up sens décisif, et la médecine restera l art de guérir, bien distincte des sciences, sur les- quelles elle s'appuie et qui ne sont pour elle que de simples instruments, lui permettant de rem- plir sa mission secourable. La célèbre definition que Cicéron a donnée de la science: connais- sance certaine déduite de principes certains demeurera le criterium infaillible de la distinc tion a établir entre la science et Tart. L.a pre mière est abstraite et b'a d'autre tin que de satis- taire la soit' d'apprendrele second s'applique aux besoins physiques, moraux, esthétiques de l'homme. On peut dire que les arts ne sont que les sciences humaines sortant de la spéculation pure dés qu'elles traversent ce milieu de Thomme Pour répondre aux besoins divers de sa nature. 1' y a une science des sons, il y a a cöté d'elle, oil Plutót au-dessus d'elle, un art de la musique; il y a une science des ombres, ces perspectives, de la lumière, a laquelle répond Tart du dessin et <je la peintureil y a des sciences médieales qui ütudient Tanatomie, la physiologie, la pathologie, et 11 y aussi uq art cle guérir qui fait converger toutes ces eonnaissances scientifiques, condam- nées sans lui a rester de stériles spéculations, vers le but suprème de ses efforts la conserva tion humaine. Quoi qu'on lasse et qu'on veuille, les arts (et je lie parle ici que des beaux-arts et non des arts industriels) demeureront Texpres- sion la plus difficile et la plus haute de Tintelli- gence humaine, et un artiste, dans l'acceptation la plus large du mot, sera, a horizons ógaux, supérieur a un savant pur. On compreud que les rapports qu'entretiennent entre eux les sciences et les arts soient étroits et de tous les instants; les arts se servent des scien ces, mais leur apportent ce quelque chose qui leur est propre: le sentiment esthótiqus, qui est a la fois un reflet et un souvenir. Depuis quelques anfiées, la science fait des efforts considérables pour interpiéter et coor- donner par des lois des laits purernent artistiques et Ton doit mettre au premier rang des savants qui sontentrés dans cette voie MM. Briicke, de Yienne, et Helniiioltz, de Berlin. On vient de réunir en un volume les recherches du premier et les conférences'faites par le second a Berlin, Dusseldorf et Cologne, et les matériaux qui y sont contenus montrent, par leur diversité et leur importance, que la peinture et la sculpture ne perdaient rien, tant s'en faut, a devenir sa- vantes tout en demeurant artistiques. La perspective, la distribution de la lumiöre et des ombres, la couleur avec ses harmonies et ses contrastes, sont autant de sujets scientitiques que les peintres ne sauraient se dispenser d'étu- dier sans tomber dans des effets choquants qui pe font pas disparaitre, sans doute, la valeur esthétique de leurs ceuvres, mais qui les dépa- rent et en attéuuent la beauté. La perspeciive n'est pas moins indispensable au portraitiste qu'au paysagiste et au sculpteur, et il ne devrait prendre ses pinceaux que muni des eonnaissances géométriques susceptibles de le mettre en garde contre des fautes grossières et qui choquent Toeil le moins scientifique. L'art de faire poser un modéle ne saurait s'af- franchir de régies mathématiques. Le peintre et le modéle étant de mème niveau, ou mème le premier étaut assis et, par conséquent, a un niveau inférieur, il en rósultera, le portrait de- vant ètre vu de bas en bant, des fautes choquan- tes de perspective e'est ains.i que la tète demeu rant droite, sans inclinaison en avant, on verra ie dessus des cheveux du portrait, paree que le peintre aura reproduit ce qu'il a vu, et l'effet péeliera grossièrement contre la perspective; on aurait óvité eet inconvenient, si Ton avait placé l'horizon a la portee inférieure du tableau. Le conseil, donnó par Léouard de Vinci, de se poser de telle l'agon que les yeux du peintre soient a la hauteur de ceux du modéle, ne serait rationnel que pour des toiles destinóes a reposer sur le sol d'une galerieil conduit l'orcément a des fautes de perspective si le portrait doit ètre suspendu a une certaine hauteur. De même aussi la distanee a laquelle il faut se mettre pour pein- dre le portrait influe-t-elle sur les erreurs de perspective. Est-elle trop courte, ce qui a lieu ie plus habituellement, on realise quelques-uns de ces effets grotesques que donnent une image refletée par un miroir convexe ou une photogra- phie prise a trop courte distance, les détails rapprochés du spectateur étant exagcrés de dimensions et ceux éloignés étant trop petits. Une distanee de trois métres pour les portraits ordinairos en buste, et dq cinq a six rnètres pour les portraits eu pied, permet d'éviter ces fautes contre la perspective. La grandeur apparente des objets, la percep tion de leur prol'ondeur et la couleur des objets éloignés sont autant de détails qui sont absolu- ment justiciable» d'interprétations scientiflques. En ce qui concerne la couleur des objets placés sur des plans plus ou moins distants du plan autérieur il l'aut que l'artiste se mette dans Thypothèse réelle de la transparence simplement relative de l'air. On sait, en effet, que, malgré'la ténuité de leurs molécules, des couches d'air, en s'ajputant, finissent par éteindre plus ou moins complótement la couleur des objets qu'elles re- couvrent, et d'autant plus qu'elles confiennent une plus grande quantité dé substances pulvéru- lentes, ce qui est la condition générale des at- mosphères dans lesquelles sont placés les objets dont le peintre veut réaliser la representation. La degradation progressive des couleurs des plans successifs est done le procédé qu'emploie l'artiste pour distinguer et échelonner les plans, et il est absolument conforme aux lois physiques; il peut ainsi ajouter a la réduction des dimen sions, Tatténuation des couleurs, pour donner au spectateur la perception de Téloignement. Le dessin noir lui-mème accuse les distances des plans par l'intensité du trait, et, quand cette condition n'est pas scrupuleusement observée, on réalise ces effets grotesques que Hogarth a accqmulés avoc iuteutjQu (Ja.us ce paysage oü tous les plans se mèlent et se heurtent dans un fouillis des plus comiques. Les coloristes, sacri- llant la vérité scientifique a leurs gouts, se pla- cent souvent dans l'hypothése d'un air absolu ment transparent et donnent a des plans éloignés la vivacité de coloris du premier plan, ce qui conduit a des effets de perspective absolument faux. II u'y a d'autre moyen de donner de la couleur aux plans reculés que de mettre entre eux et le plan antérieur aussi peu de distance que possible. Le mode d'éclairement des différents modèles est déterminé par des lois rigoureuses dont on ne s'écarte qu'au détriment de la vérité des effets. Pour les portraits, on choisit de préférence pour son modéle la position dite de trois quarts, inter médiaire entre la pose de face et celle de profll, et l'on éclaire la moitió non raccourcie du visage, la moitié tuyante étant dans l'ombre; on s arrange de facon a faire arriver la lumière principale de haut en bas et obliquementquelques peintres, comme Rembrandt, faisaient volontiers veuir la lumière d'en haut et abritaieut le visage de leur modéle sous uu chapeau a larges bords, de ma- nière a laisser le front et les yeux dans une demi- obscuritéquant a l'éclairement par en bas, i! est peu favorable et peu pratique. Lo clioix de l'éclairement solaire pour les paysages suivant la hauteur du soleil, l'état serein ou nuageux du ciel, les dispositions diverses des nuages. n'offre pas un moindre intérêt pour l'artiste soucieux d'arriver a la plus grande somme d'effets pitto- resques et vrais a la fois. L'idée réservée, ces effets sont toujours dans la mesure de Texactitude scientifique. (A céntmuer.)

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 1