le danger. accusation vingt, fois déja réfutée par nous Faut-il redire encore que les doctrines des Encycliques et du Syllabus, qui sont nos régiesnos croyances el les vótres, sont vieilles comme l'Eglise, qu'elles sont recues universellement par les calholiques de loute nation régie par des institutions analogues aux nötres et que nul Gouvernement mo- narcbique ou républicain n'y a vu jusqu'ici un danger pour l'ordre établi, ni une raison pour trailer les calholiques en ennernis ou eu suspects Abordant ensuite la grande question a l'ordre du jour, la plus vitale, la plus im portante de toutes, celle de ['education de la jeunesse, nos maitres el nos guides dans la Foi s'écrienl: Ah! s'il ne s'agissait dans leurs nou- veaux projets (de nos adversaires) que de prérogatives politiques, de Fhonneur de siéger dans lesconseils de la couronne, de prendre part aux travaux des assemblees legislatives, de diriger I'administration des affaires publiques, et d'aulres privileges de ce genre, qu'on nous accuse a tort d'ambi- tionner, il nous coCiterait peu de nous voir enlever le droit d'y prétendre. Nous dirions comme le Prophéte an roi d'Assyrie: Munera lua tecum sint, o Rex! Prince, réservez a d'aulres ces chargeset cesdignités. Mais ce ne sont pas des priviléges, ce ne sont pas des droits que les ennernis de la religion veulenl aujourd'hui nous ravir, ce sont les ames elles-mèmes, les ames de I'enfance et de la jeunese qu'ils prétendent arracher a l'Eglise. Mettant leur haine antichrélienne au-dessus des intéréts les plus sacrés de la société, de la patrie et de la familie, ils onl résolu de bannir la religion de l'école, de proscrire de l'éducation populaire Jésus- Chrisl, le divin éducateur de l'humanité, Jésus-Christ, l'auteur et le principe de la vraie civilisation!,.. Ah! laissez nous vous dire d'abord, N. T. C. F., qu'aucune entre- prise ne pouvait faire a vos pasteurs une blessure ni plus profonde ni plus cruelle. Héritiers de la predilection que Notre Sei gneur témoigna pour I'enfance dans le cours de sa vie mortelle, les Evèquesont toujours éprouvé pour la jeunesse la sollicitude la plus dévouée; toujours ils onl mis au pre mier rang de leurs devoirs celui de former les jeunes itnes a la verlu et a la science. L'hisloire du chrislianisme, qui nous montre partoul 1'ècole a cöté de l'église ou du mo- naslére, n'est que l'application de cette tou- chante parole du Sauveur; Laissez venir d rnoi les en funis et gardez-vous bien de les éloigner! Sinite parvulos venire ud me el ne prohibuerilis eos. (Marc. X, 14). Sans demanderaux autres pays et aux siécles pas sés la preuve de ce grand fail, qui est altes- té dans les anuales de tous les peoples el par les monuments de tous les ages, qu'il nous suffised'en appeler aux souvenirs plus récents des Beiges qui out assislé au réveil de la patrieen 1830. Alors que tout était désorga- nisé et que l'instrucliou populaire agonisait sous l'étreinte de l'oppression, qui done sau- va l'éducation primaire, sinon l'Episcopat aidé du clerge? Par sa généreuse initiative, des écoles s'ouvrirent sur tons les points du pays; le prètre se fit insiituieur la ou les maitres manquaienl; les congregations en- seignanles repondaut a l'appel des adminis trations locales s'établireot dans un grand nombre de centres populeux; des cours nor- maux pour la formation des inslituteurs fo ren t créés a cöté ues seminaires; le clergé fit des sacrifices d'argeul afin de pourvoir aux frais d'études des éléves normalistes, et bientöt, sous l'égide de l'Eglise, l'enseigne- ment primaire refleuritse perfectioona et prit un élan qui porta rapidement la Belgi- que au rang d'honneur qu'elle occupe par- mi les nations les plus civilisèes. Si en 1842, époque a laquelle i'Elat pril a sa charge de continuer aux frais du trésor public, l'admirable mouvement donné a l'instruction primaire, les Evéques aban- donnérent au Gouvernement one part de la lache glorieuse qu'ils avaient rerriplie jusque-la, e'est que I'Elat, reeonnaissant la nécessité d'entourer l'éducation d'une atmos- phére religieuse, slipnla formellement l'in- tervention du prètre a l'école, et garantit par une loi a l'enseignement de la religion la dignilé et l'efficacilé que réclame sa sou- veraiue importance. Nos Evéques pénétrent ensuite plus avant dans le cceur de la question, et dans un lan- gage aussi persuasif qu'éloquenl, ils éla- blissenl a l'aide d'argumenls irréfulables que priver I'enfance et la jeunesse de l'enseigne ment religieux c'esl violer a la fois les droits de la religion et ceux de la sociéte; c'est aller a l'enconiie de l'esprit de la Constitution et des intéréts du pays. Dans nolre proehain numéro nous nous réservons de reproduire sornmairement les considéranls de l'ordre le plus élevé que font valoir a l'appui de ces vérités les vénérables membres de l'Episcopat Beige. La lettre de NN. SS. les évéques de Belgi- quesur la grave question de l'enseignement a produit dans le pays entier mie impression considerable. On voit bien que la presse libérale elle- même se rend cotripte de la porlée de ce fait. Les journaux gueux qui ont paru hier débordent d'outrages conlre les vénérables prelats, signataires de eet acte pastoral. Anogunls, insolenls, audticieuxcyni- gues, hommes de mauvaise fut, etc., lelies soul les agréabies épilhéles que prodiguenl nos adversaires aux chefs du clergé beige. lis ajoutent que les protestaiions des évé ques n'empècheront (tas le gouvernement de poursuivre sou oeuvre et de séculariser 13 loi de 1842. En d'aulres lermes, on répond a des rai- sonspar des injures, el, faute d'avoir pour soi ia force du droit, on proclarne avec jac- tance le droit de la force. Ce mode d'argumenlalion peut étre trés- libéral, mais il ne paraiira gnére conciuant. LÉT Al' DE LA QUESTION. La Flandre liberale a du means le mérité de la franchise: Lu guerre au cléricalisme, dit-elie, nous réuntl, elle esl nolre force ft twire vie; en dehors d'elle, lout nous dietse et nous a/fuiblit. a C'est ce que nous avons loujoers soutenu: enlevez Tos clerical que rongent les liberaux, el ils se battronl eutre eux comme des chiens enragés: leur paru n'a pasd'autre bul, d'au- tre raison d'èire que de faire la guerre aux calholiques et a la Religion. Ils le procla- ment eux-tnémes: en dehors de la question religieuse, disent iIs, lout nous tltvisclout nous a/fuiblit. Le corps électoral ne peut enanquerde prendre bonne note de ces aveux! 'Le ministère et la gauche se donnenl tou ted es peines du monde pour aggraver les charges mililaires du pays, lis flairent un danger extérieur; ils croienl voir se dresser devaut nous Ie fantöme des menaces éiran- gères et ils veulenl sauver le pays. (!)r, ce n'esl pas de l'étranger que nous viam la menace; c'esl a l'intérieur que le pétiil se révéle. Toule nation divisée est une proie a l'anar- clhieet au travail de désorganisation. Le-libéralisme souffle la discorde. II vise a séparer les Beiges en deux castes: les man- geurs du budget el les parias. II n'y a plus de droits que pour les gueux; i! ne reste aux calholiques que celui de payer les impöts. Le libéralisme maconnique sèine la divi sion; il propage la désaffection; car l'injus- ticen'a jamais élé soufferle paria fierté bei ge. Et c'est l'injustice formuléeen doctrine, qui régne aujourd'hui. Voila le danger. II n'est pas uilleurs. 0n souille, on déshonore notre helle devi se nationale: Union fait la force Et pendant que le libéralisme range airisi les Beiges en deux camps ennernis, I'Inter nationale, le Socialisme, la République élar- gissent leur cercle de propagande. Religion, propriété, liberie, inslitnlions, dynastie, sont par eux décrélés de mort. Wflilit la situation vraie. Qui, legrand peril qui menace la sécurité nationale, ce péril vient du milieu de nous: ce danger c'est le libéralisme. CHRONIQUE judiciaire. Affaire des troubles cle Tournai. L'arrêt cle la cour d'appel de Bruxelles, cham- bre correctionnelle, dans l'affaire de la Ali-Carè- meaTournai, a été rendu hier matin. La cour a admis le système plaidé avecéloquen- ce par Al0 de Curlet, déi'enseur de M. Peelers. Elle a écarté comptètemeut la préméditation im- putée au prévenu du chef de coups portés dans la hagarre et déclare que les manifestations qui avaient amené cette bagarre avaient un caractère immoral, provocateur et de nature a froisser les sentiments religieux de la population catliolique. En<conséquence la peine d un mois de prison prononcée contre M. t'eeters a été réduite a 15 jours. En re qui concerne M. Schaumans, l'arrêt l'ac- quittedu chef de rebellion, sur les plaidoirios de M. Ninauve et Desmedth. Emoe qui concerne M., Kerremans, défendu par ffl' Rolin, et condamné' pour rebellion sa peine;» été réduite de 8 jours de prison a 20 fr d'aniende purement. La oondamnation de Charles Bara, parent du miMlre de la justice, dit-on, du chef. de gestes obseeues a été maiutenue ainsi que celle de son co-pt'évenule sieur Bonduel, prononcée du même chef. Le tribunal de Bruxelles vient de condamner a dein mille francs de dommages-intérèts a l'inseittion du jiigenient dans cinq journaux'de la capitate, a sou afflebagè a 30 exetnplaires et aux frais du procés, buit individus qui, une car naval dernier, avaient organisé une mascarade visant d'une maniére odieuse AI. P. Parmentier de kamerbeek, et qui avaient fait distribuer un imprimé injurieux pour lui sur le parcours d'un char portant cette mascarade. On le sait, pendant le dit carnaval, de pareil- les scones odieuses eureut lieu a Gaud ou l'on représeutait iudignement S. Gr. Ms" Bracq M le beuigmestre d'Oostacker et M""> la marquise de Courtebourne. Les deux derniers porterent plaiutomais la ehambre du conseil prés du tribunal civil reudit une ordonnance de non-lieu Elle ne eonsidérait done pas comme un délit cetteücandaleuse exhibition perpétrée en dópit du Code penal par des róglements de police. Soit. Mais du jugement du tribunal de Bru- xeüesitont nous yeiious de rendre compte, ré- sulte pil y a la tout au moins un quasi-'délit passible de domrnages-intórêts. On eu prendra bonnemote pour l'avenir, (Pvraru NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr TEvèque de Bruges a nornrné Directeur des Soeurs de cliarité a Courtrai, AI. De Volder, vieaire de St-Amand, a Routers; Vicaire de St-Amand a Routers, M. Van de Lanotte, ancien coadjuteur de M. ie curé d'Alve- rlngbem; \icairo a Lichtervelde, M. Billiau, coadjuteur de Al. Je curé de St-Jacques, a Bruges, en rem placement de Al. DeCeuninck, qui a donné sa uémission Coadjuteur a St-Jacques, a Bruges, Af. Van Eeekhoutte, coadjuteur de AI. le curé d'Alveriu- giiem Coadjuteur a Alveringhem, Al. Cli. De Vos prètre au séminairé Supérieur du collége de Alöuscron, Af. P. Baes proiesseur au mème établissement, en remplace- ment de AI. Poulct, qui a donné sa demission. fiy'Sa»M»8tii|as« Iticaic. COMME QUOI L'ON SE GAUSSE DU PEUPLE EN PAYS LIBERAL. Eh bien! Oil done soirimes-nous? Avant les éleclionsde Juin, nos libéraux el leurs bons petits journalistes juraieut par tous les dienx de l'Olympe qu'ils n'étaient pas mili:arisles; que cétaienl les calholiques qui voulaient aggraver les charges militaires el augmenler le conlingenl; qu'eux n'auraienl gardeüls se mettaient la main sur le cceur innocent et prenaient un air candide. Fallait bien les croire! Ou sommos-nous a présent et que diront ies braves électeurs? 1° Par le dernier vote des Chambres, le contingent annuel est considérablement aug- menté et les charges militaires sont alloor- dies. 2° Ce sont les libéraux qui ont fait passer la loi. Les calholiques ont parlé conlre; les libéraux onl parlé pour; et parmi eux bon nombre ont fait le pelit discours suivant: Messieurs, nous avons promis a nos élec teurs de voter conlre le projel de loi, mais... c'étail pour rire! Nous avons l'habitude de nous rnoquer un peu de nos électeurs. Ils aimenl cela, et quand plus tard nous leur dirons que nous reslons antimilitaristes, ils seront heureux comme des a'nges. Toule la gauche a répondu: «Trés-bien! trés-bien!» Quant aux consequences de la loi, a la gravité des charges nouvelles, aux injustices tju'elle fait commettre, a I'illégalilé des me- sures qu'elle décréle, nous n'en dirons rien pour aujourd hui. Nous renvoyous le lecteur a l'exeellent discours de notre sénateur M. Ie baron Sutmonl et a ce qu'ont dit les deux sénateurs deLimbourg Stirum et de Coninck. Deux remarques encore: Messieurs les libéraux dc la Chambre et du Sénat sont mililaristes et parient avec enlbousiasme d'amour de la Patrie, de sacrifice, etc. Com ment se fait il que ces messieurs versent si volontiers les 200 francs qu'il faut pour pou- voir libérer leurs ftls de eet adorable serv\ic militaire? Tousles bons Yprois, libéraui e calholiques, lont dc même. Les cameia gnards aussi. Ceux qui ne sa vent pas paiei porleronl done encore une fois leschargl nouvelles. Cest I odieuse oppression des pat vres et des petits. Les libéraux, aprés ce.' crieront: Vive le Peuple et la dérnocralie! ont raison. II s'agil pour eux de duper monde, et le préceple de leur pére, M. V taire, n'esl pas oublié: Menlezi Les lois, d aprés les définitions d' jourd'hui, sont I'expression de la volonté peuple. Or si vous voulez bien ajouter nombre des antimilitarisies calholiques vote des liberaux qui 0ni prélendu res' antimilitaristes et ne voter les charges uc velles que pour rnaintenir le ministère

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2