selles; comment chacun sut apprécier l'hom-
me éminent qui a ouvert pour l'arrondisse-
ment d'Ypres une ère d'apaisement, de
liberté et de bien-être.
Qui n'a vu, lors de l'cntrée officiellede
M. Ie Procureur provincial Hévard, l'attilu-
de de notre Hospodar. II se produisait dans
toute sa splendeur et semblait dire a ce
liaut fonctionnaire:
11 aurait du se rappeler a ce moment la
fable du bon Lafontaine: Le coche et la
mouclie.
Le petit insecte croyait aussi que seul il
faisait mouvoir le grand vébicule. Le co
che du fabuliste gagnait du terrain, tandis
que le char libéral, mené par M. Carton,
fait constamment des progrès... d'écrevis-
ses. sans compter les fois qu'il a versé en
route.
Les amis politiques de notre commissai-
re ont bien le droit de dire avec la Flandre
libérale: Quelle prétention M. Carton peut-
il avoir d'etre le chef du parti et de parler
au nom de l'arrondissement d'Ypres, lui
qui n'a pas pu faire passer un seul de ses
candidats lors des élections legislatives?»
Au reproche parfaitement juste, ils pour-
raient ojouter avec autant de raison qu'il a
fait perdre au libéralisme presque toute
influence dans les principales communes de
l'arrondissement, même dans celles oh la
puissance libérale était le plus fortement
assise. Le despotisme, l'esprit exclusif du
leader et la crainte qu'il inspire n'ont eu
pour résultat que d'aviver les divisions en-
tre les habitants, de ruiner les rëunions
d'agrément, de rendre la fréguentation de
quelques sociétés absolument impossible,
enfin de semer dans les rangs de ses pro-
pres amis des germes de désunion, qui
éclatent aujourd'hui au grand jour.
Après tant d'essais infructueux, mainte-
nant que ses partisans le quittent ou le dés-
avouent, que son étoile paiit de plus en
plus, que les journaux de son part' Ie mon-
trent h nu avec son manque de franchise et
ses desseins cachés; assuré qu'il est au
jourd'hui de ne pouvoir atteindre jamais a
ce sommet de la popularité si souvent rèvé,
e'est-h-dire un mandat pour représenter
eet arrondissement d'Ypres dont il pretend
ètre l'incarnation, il ne lui reste plus qu'a
cliércher un autre theatre.
Qu'il suive ceux qui se sont déja envolés
vers les plaisirs et les douceurs de la eapi-
tale. Mais qu'il ne songe plus a reprendre
son sié<?c la Fédération des Associations
libérales, on y rirait trop de I'avis libéral
d'Ypres et de son auteur.
Le temps du repos est. arrivé pour lui.
R. 1. 1'.
C'est le consei! que nous nous permet-
tonsde lui donner très-gracieusement.
Fas est ab hosli docere.
O.n vientde nous envoyer un exemplaire
du discours prononcé par M. l'avocat
Rossaert, lors de riuauguration du nionu-
ment élevé tt la mémoire de M. Eric Rouc-
kenaere. Est-ce uue attention délicate d'un
ami du défunt, ou un hommage de l'auteur
du discours? Nous n'en savons rien. Peut-
ètre voudrait-on connaitre notre opinion
soit sur le monument, soit sur le d scours
lunèbre? Jusqu'ici nous n'avons pas vu le
.monument; quant au discours, si l'on tient
il notre appréciation, qu'it cela ne tienne;
la voici:
Nous laissons la 1'élonre sans doule exa-
géré des qualités du défunt, pour ne relever
que ses opinions qui sont aussi celles de
l'orateur, et que M. Rossaert attribue a tout
le parti libéral, ce grand parti qui ne doit
et ne peut ètre, a peine de faillir a son
nom, que le parti de la tolerance et du
respect de la conscience humaine.
11 est un point sur lequel nous sommes
d'accord avec l'orateur, c'est que le parti
libéral, pour être quelque chose, devrait
ètre le parti de la tolérance et du respect
de la conscience humaine. Mais, n'en dé-
plaise li M. Rossaert, il y a longtemps que
le parti libéral a failli a son noin et qu'il est
devenu le parti de l'intolérance et de l'op-
pression de la conscience. A vrai dire le
parti libéral n'existe plus; il est mort ct
enterré. Le radicalisme lui a succédé. en
attendant que le socialisme prGnne sa pla
ce. Ceux qui se disent libéraux dans le sens
de M. Rossaert sont désavoués par leurs
propres amis. 11 n'y a pas quinze jours que
les grands journaux libéraux du pays di-
saient que les libéraux d'Ypres sont en
arrière des sentiments de la généralité des
libéraux.
M. Rossaert se trompe done quand il dit:
Souvent, Messieurs, on se plait répé-
ter, dans un but facile a saisir, que le
libéralisme n'est rien s'il n'est la négation
religieuse ou la libre-pensée. C'est peut-
être l'opinion de queiques-uns; ce n'est
assurément pas celle du plus grand nom-
bre. Ce n'est pas la notre, et, nous pou-
vons l'aflirmer sur cette tombe, ce n'élait
point cello non plus d'Eric Rouckenaere.»
Nous supposous que M. Rossaert n'igno-
re pas que c'est Ie journalisme libéral qui a
dit que le libéralisme est la libre-pensée
ou qu'il n'est rien. Si nous nous plaisons it
répéter cet aveu d'un journal jusqu'ici doc
trinaire, c'est que nous voulons démasquer
le libéralisme et faire voir au public sa face
hideuse d'impiété et. de libre-pensée. Nous
aimons it croire et nous sommes convaincus
que M. Rossaert ne pense pas a eet égard
comme ses co-irreligionnaires; nous espé-
rons, pour l ame de M. Eric Rouckenaere,
que ce n'était point non plus l'opinion du
défunt. Mais, ne vous en déplaise, M. l'E-
chevin, le libéralisme est la libre-pensée ou
il n'est rien. Interrogez la Flandre libérale,
Yliulépendaiice, la Chroniquetous vos jour
naux depuis les feuilles d'antichambre jus-
qu'ii celles de trottoir, vous infflgeront un
désaveu formel. Interrogez les membres de
la gauche parlementaire; tous, une ou
deux exceptions prés, vous diront que le
libéralisme est l'ennemi de la Religion,
tout au moiiis de la Religion catholique.
Interrogez les fails: ils sont plus éloquents
encore que lavoix de vos journaux. V raiment
vous avez manqué voire coup en proclamant
les sentiments religieux des libéraux, au
moment oü le libéralisme est en trainde
démolir la loi de 1842, oeuvre de tolérance
et de libéralisme raisönnable, un des der-
niers vestiges de la religion dans nos lois.
L'opinion libérale est jugée. Elle est tout
ce quelle ne devrait pas ètre, et elle n'est
rien de ce qu'elle a la prétention d'etre. Le
libéralisme n'est plus une opinion politique.
Quoiqu'en dise M. Rossaert, il est une secte
anti-religieuse; il est enneini de tout culte,
hostile ii toute croyance; nulle confession
ne trouve grace devant lui, pas même le Ju
daïsme, quelque modestes que soient ses
pretentions.
Oü vous êtes vrai, M. l'échevin, c'est
quand vous dites que le libéralisme veut un
pouvoir exclusivement civil; c'est-a-dire un
pouvoir affranchi de toute influence dogma-
tique, de toute ingérence religieuse, de toute
tut elle cléricale, n'importe d'oü elle vienne et
quel nom elle se donne.
Oui, le pouvoir s'aftranchit de toute in
fluence dogmatique. L'existence de Dieu est
un dogme; les libéraux de la Chambre, de
concert avec le gouvernement, ont. biffé le
nom de Dieu des actes publics, sous prétex-
te que la Divinité est trop élevée au-dessus
de nous pour que sou nom puisse être invo-
qué dans une adresse au Roi!
De toute ingérence religieuse! Cela veut
dire: Le prêtre hors de l'école, le manage
exclusivement civil, l'enfant sans baplê-
me, le moribond sans crucifix, la tombe
sans croix; en un mot,, la vie sans espéran-
ce et la mort sans consolation. Tout cela
est libéral, oui, M. l'échevin, trés-libéral.
De toute tutelle cléricale! 11 s'agit sans
doute du Pape et des Evêques. M. Van
llumbeeck, ministre de l'instruction publi-
que, traduit la même idéé par ce cri de to
lérance libérale: a bas la calotte
M. Rossaert termine sou discours en in-
vitant ses auditeurs a être tolérants et justes
en toute circonstance. Nous nous demandons
si M. Carton, l'homme tolérant et juste par
excellence, a entendu cette parole. La le-
Con eut été bonne et un pen rude; mais
elle n'eiit pas profité.quoi qu'en pense peul-
être M. Rossaert. C'est prêcher dans le de
sert, de conseiller même sur une tombe, la
modération et la justice It un parti qui se
laisse aller it tous les excès.
CHRONIQUE DE CA LA.
C'est moi qui suis Guillot,
.-> Berger de ce troupeau.
VEXATIONS ADMINISTRATIVES.
L'hostilité du ministère contre la religion se
manifeste de toutes manières. AI. Bara, par plu-
sieurs circulairesa informé les conseils de
fabriquë qu'ils ne peuvent apporter aucun chan
gement au mobilier des églises sans son autori-
sation, et il les a avertis en outre qu'il se moutre-
rait très-sévère pour accorder ces autorisations.
I.e protégé des chanoines de Tournai tient
parole. Depuis qu'il est rentré au ministère de
la justice, les conseils de l'abrique demandent
vainement des autorisations ils n'essuient que
des ref'us. AI. Bara ne permet pas que des con-
fessionuaux, des orgueè, une chaire ou des che-
mins de la croix soient places dans une église.
Et si on lui adresse des iettres de rappel, il ne
répond pas.
Beaucoup d'églises sont dans un veritable état
de délabrement et des réparations sont urgentes.
Les matériaux sont prepares depuis longtemps
mais AL Bara refuse obstinément son autorisa-
tion. En attendant ces éditices s'en vont en
ruines.
Les ouvriers profiteraient de ces travaux, ce
serait pour eux un gaguepainles commerca'nts
et les artisans y trouveraient aussi quelques
avantages. Al. Bara s'inquiète-t-il de tout cela
Que lui importent que les ouvriers végötent dans
la misère, que les commercants se trouvent dans
la gêne. Avant tout il veut satisfaire ses passions
antireligieuses, il veut vexer les catholiqufes.
C'est la toute la politique du ministère dont les
élections du 11 juin out doté la lielgique. Le
reste ne l'inquiète aucunement. Triste triste
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Encore un bienfait ministériel poür les Flan-
dres la compagnie du ehemin de ter d'Ostende-
Armentiéres avail iait connaitre que le paiement
des obligations en rente 4 p. c. aurait lieu a la
tin du courant mois de janvier. Aujourd'hui on
apprend que ce paiement, si désiré par les por-
teurs d'obligations, ne pourra se faire, et on
ajoute que tout au plus il ne sera opéré qu'a la
fin du mois de mai.
D'aprös un journal de Bruxelles, la faute de ce
déplorable retard doit êtreirnputée au ministre
des finances, qui n'a point préparé en temps
utile le travail nécessaire pour que ledit paie'
ment puisse être effectué. Al. Graux était tro
occupé a sauver le pays.
M. le ministre des finances vient d'adresser
une circulaire a l'adtninistration des douane
afin de lui prescrire la plus extréme tolérance
pour la visite des voyageurs aux frontières de
royaume.
Désormais, les voyageurs ne pourront ètre
obligés de descendre des voitures pour la visite
et tous les petits colis devront être passés en
revue dans tes wagons par les employés de la
douane.
La convention monétaire signée a Parish
23 décembre 18(15 entre la Belgique, ia France
l'Italie ot la Suisse et a laquelle la Gréce a adhéri
le 21 décembre 1868 a étó respeetivement dénon-
cée par les pays intéressés, lesquels se son!
ensuite donné róciproquenièiit acte de la dénon-
ciation.
En conséquence, la convention dont il s'agil
cessera de produire ses efl'et.s ie 1 janvier 1880,
Les gueux vont ouvrir dans la qapilale un col
lege de femines. La femme, disenl-its, est l'égali
de l'homme; done elle doil ètre avani toni sou
égale en instruction.
(.'est en vertil de ce principe d'égalilé que It
collége en question va se livrer a l'art d'éiever da
fenmies a Iiarbe
On aura ainsi la femme scicntifique, anlropoli-
giste, darwinïenue, physiologiste, elc.' Elle lais
sera bien lom derrière elle ia précieuse ridiculi
de Molière
Car recevant uue teinture de toules les scien
ces, la femme n'apprendra rien du tont qu'a st
rendre insupportable.
Dieu préserre la société et ia familie des pseu-
do savaiilcs
Nos mères n avaient pas élé aux colléges gueux;
mais elles étaient la lumière et lame du foyer do.
meslique. Elles croyaienl avec raison que lent
róle éiait d'élever des enfanls qui dermssent d'bon-
netes gens, de bons chréliens el de bons citoyens,
Mais aux gueux il fint des femines a barbel
M. Robn continue ses exécutions.
Tandis que le ministère catholique a renoninif
b s boürginestres ct les échevins réélus par le
ecteurs, M. Roliu reléve les magistrals com-
munaux de leurs functions, do moment qii'tiD
gueux est parvenu a entree an conseil communal.
Cet exclusivisme est revoltant.
Daps un grand nombré d autres communes, l(
même petit aiitocralc casse les scrulins, sous pré-
texte de pression, ia oh les caiholiques ont triom-
phé.
M Roltn ne fera pas de vieux os au ministère.
Le systèine des bnitalités lonrne toujours conti
celui qui l'emploie.
On lit dans le Conskrv ateur, de Wavre
Les journaux out annoncé que M. de Gerlaclte
avait donné sa démission de eoinnnssaire d'arron
disseuienl a Nivellcs, et que celle démission avail
été aceeplée.
(.elle nouvelle est vraie, mais ce qu'aucunde
nos confrères n'a dit, e'esf dans quelles clnuir
stances M. de Gerlaclte a présenté sa démission.
Depuis longtemps 31. de Gerlache est souflraiil.
La maladie dont il est atteinl a pris, dans cel
derniers temps, quelque aggravation. Le rrpns
lm était lïgureuscrnent coininandé. Il sollicita »n
congé... il obtint un refus!
Lela n est il pas odiriix et cruel? On n'osait p1'
destituer brutalemenl M. de Gerlarhe: trop de
sympathies entouraient son nom; il avail rend'1
trop de services a l'arron lissetnrnt de Nivelles.
L honorable cotnniissaire d'arrondissement av'i'