ORG A NE CATHOLIQUE DE ^ARRONDISSEMENT.
MERCREDI 5 Février 1879.
10 centimes le Numéro.
14" année.
N° 1367.
On s'abonne rue au Beurre, 6(5., k Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume.
Résumé politique.
.e qouveau Commissariat
d'arror\dissexï\ent.
Nos lectetii's nous en voudraient si nous
i leur l'aisions connailre le fonctionnaire
ji va présider, Ilenri Carton aidant,
ix destiuées de 1'arrond.issement d'Ypres.
Le Journal d'Ypres a annoncé la nomina
tion de M. Ferdinand Merghelynck. Le
Progrès le présente aujourd'hui au public.
Son boniment a fait un brin de toilette. Un
bout de cravatte blanche et les gants se
montrent de ci de lit. On y sent mêmele
coup de peigne. Visiblement le Progrès a
passé deux jours dans les salons de Mos-
sieur le Commissaire, il a aidé it ce qu'ils
ne se désemplissent pas.
Monsieur Merghelynck, dit le Progrès,
est capable et instruit, il est docteur! Le
gouvernement ne pouvait faire de meilleur
choix. II est déja revêtu.
Aussi est-ce du Carton avec son admira
tion personnelle et avonculaire, ses accès
d'anti-cléricalisme, et ses illusions obsli-
nées. La grifFe y estsigne indélébile,
un certain a eu a caractéristique de l'atte-
lage essouflé et poussif.
Le sujet a parlé. Au moment de mettre
sous presse le Progrès a reQu la circulaire
de M. Ferdinand Merghelynck. Nous
navonspas eu ce bonheur. Si le roi par
arrêtê en date du 26 Janvier a nommé M.
Merghelynck aux fonctions de comrnis-
saire, M. Ferdinand n'a pas daigné nous
adresser sa circulaire. 11 était plus aimable
il y a quelques années et voulait bien être
notre correspondant, it défaut de son oncle
qui se recueille sans doute en ce moment.
Altendons avec patience pour ce dernier. M.
Henri Carton qui nous a fait promesse di-
rectementet indirectement ne nous fausse-
ra pas compagnie. Ce qui est différé n'est
pas perdu.
Quoi qu'il en soit, nous nous déclarons,
ainsi que l'espère le Progrès amplement sa-
tisfaits et enchantés de la circulaire; nous
y trouvons tout ce que nous pouvions dé-
si rer.
Tout d'abord le coup d'encensoir it la
familie, la prétention h la sympathie et it
Finfluence, la promesse hypocrite d'impar-
tialité et de justice, la sollicitude pour 1'a-
griculture et les intéréts politiques, enfin
et surtout Faudace libérale.
Aussi nous le disons sans hesitation,quoi-
que signée Ferdinand Merghelynck cette
circulaire eest du Carton. Né au milieu
de vous, mais vous ayant laché pour aller
habiter Bruxeiles, appartenant h une fa-
mille qui depuis longtemps a pris une
large part h la gestion des affaires publi-
ques, afin de conserver cette influence
qu'assure le nepotisme et les coteries, re-
vêtu d'ailleurs moi-même d'un mand at, que
je tiens de vos suffrages, mandat décro-
chépar hasard dans un miserable ballotage,
je ne suis pas un inconnu pour vous.
Non, Ferdinand, vous n'êtes pas un in
connu. Ou n'a pas oublié vos succès au
Conseil provincial, ni la piélrö figure que
vous y faisiez malgré l'inspiration que vous
chercbiez chez M. Vrambout, uu m»tre il-
lustre.
On en rit encore a Bruges et ailleurs.
Aussi ai-je accepté mes nouvélles fonc-
tions avec la conviction que vous ne tar-
d'erez pas ii m'accorder cette estime et
cette confiance, que vous n'avez cessé de
témoigner a celui qui a dirigé l'arrondis-
sement pendant prés de 25 ans.
Si cette estime et cette confiance ont
jamais existé, ce dont il ne peut douter. M.
Ferdinand s'estime a une bien haute valeur
pour avoir la conviction qu'elle ne tardera
pas.a lui être accordée. Cela nous parait un
peu outrecuidant. Un peu de modestie lui
eut dicté avec l'espoir et non avec la con
viction. Mais un Carton songe-t-il a cela
Qu'il en fasse son deuil. Le patro
nage qu'il invoque est sans force. Comme
on estime l'oncle, on estimera le neveu, et
le neveu pas plus que l'oncle, s'il continue
le système de direction qu'il déclare vouloir
suivre, ne parviendra hacquérir la moindre
sympathie.
Veiller li l'observation des lois et des
actes de l'autorité, surveiller et inême
faciliter leur execution, me semble être
le premier de mes devoirs et je m'effor-
cerai de le remplir avec impartialité et
justice.
M. le Procureur provincial Heyvaert a
parlé cians les mèmes termes lorsqu'il a
annoncé son arrivée aux administrations de
la province. On sait ce que valent ces pro
messes. M. Carton veut remettre le com
missariat sur le pied oü il était il y a buit
ans, ct on vientparler de la sorte Amère
dérision La nomination de M. Ferdinand
ne change rien a la situation. II y a un
commissaire de plus M. Carton duigera
les affaires par personne interposée.
La prospérité et la richesse de nos
belles communes sont dignes de toute
notre sollicitude; aussi toutes les fois que
vous agiterez une de ces questions, dont
i la solution est de nature contribuer Y
I leur bien-être moral ou materiel, vous
trouverez en moi un auxiliaire dévoué.
L association agncole laisse passer ici ie
bout de l'oreille, avec ses primes, ses con
cours, ses expertises et ses médailles, un
tas d'engjns électoraux dont l'usage a été
apprécié.
Mais quelle prétention dans ce jeune
commissaire de vouloir tout diriger, tout
mener, d interposer même sa personne et
son autorité dans les inoindres questions.
Comme on sent bien eet esprit de domina
tion et de despotisme qui caractérisait son
oncle Carton
Le neveu comme l'oncle croit sans doute
que l'autonomie des communes, principe
fondamental de nos lois, n'est plus qu'un
vain mot et que le commissaire d'arrondis-
sement est maitre et seigneur. 11 s'aperce-
vra plus d'une fois de son erreur.
Nous sommes arrivés au dernier alinéa
de cette circulaire qui restera célèbre. C'est
le bouquet arrangé de la main de M. H.
Carton.
Mandatairé d'un gouvernement liberal,
je' considère comme un devoir de soute-
nir sa politique, que je crois être avant
tout nationale, et la plus conforme au tex-
te et a l'esprit de notre Constitution.
M. Merghelynck n'arrive done a Ypres
que pour faire du libéralisme et non pour
aider a Fadministration publique. Dans
quel texte de la Constitution a-t-il trouvé
pareille definition de ses fonctions? Lesca-
thoiiques, qui forment la grande majorité
dans notre arrondissement, ne compteront
plus pour rien; iis sont devenus taillables
et corvéables merci. On pourra les vexer
ct les opprimer de mille manières, en verin
sans doute de {'interpretation libérale de la
Constitution, qui proclame Fégalité de tous
les Beiges.
Le jeune M. Ferdinand soutiendra la po
litique du ministère qu'il croit être avant.
tout nationale
Politique nationale, celle qui fausse le
corps electoral en éliminant les éléments
dignes de tout respect pour conserver la
partie frauduleuss I
Politique nationale, celle qui par la des
titution de tonctionnaires méritants et capa-
bles, sa pai tialité dans les nominations jet-
te des ferments de divisions et de liaine
ent re les citoyens beiges 1
Politique nationale, celle qui inaugure la
persécution contre la religion catholique
sans doute en vertu de ia liberté des cubes
garantie par la constitution 1
Politique nationale, celle qui rétablit le
Journal d'Ypres,
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Lafiiie, etC10 Bruxeïïes, 80, Marehé aux ITerbes, et a Paris, S, Place de la Bourse.
La retraite de M. Dufaure est venu aggraver
a crise que traverse la France.
Quelques supplications qu'on lui en fit, M.
lufaure a tenu bon dans sa résolution. A une
situation nouvelle, il faut des hommes nou-
veaux, a-t-il dit et il s'est retire.
M. Waddington, ministre des affaires étran-
ères, a étó chargé de la composition d'un nou-
eau ministère. On le dit déjü constitué au
aoyen des clementsanciens, excepté M. Teis-
erencdeBort et de MM. Leroyer, Jules Ferry
t Lepere.
C'est un pas de plus dans le sens révolution-
laire.
Le plus ennuyé par tous ces événements, est
1. Gambetta. tous ses plans sont dófaits. La
auctie est complétement disloquée, et comme
opportunisme n'est plus de saison, M. Gambet-
a est battu; il est le vrai yaincu dans cette lutte
l'ambition personnelle avait plus de part que
2s intéréts de la France.
M. De Mun, le vaillant député catholique, a
choué aux elections du 5 Février. Ainsi aréussi
e projet des républicains d'écarter a tout prix
erudejouteur de la Chambre. Par contre MM.
'aul de Gassagnac, baron Reille et de Fourtou
int róélus a de belles majorités.
Paris, 4 février. nouveau ministère.
oici la composition ollicielle du nouveau ea-
inet
1M. Waddington, ministre des affaires ótran-
gères et président du Conseil
do Marcère, ministre de l'intérieuril fera
l'intórim des cultes
Le Royer, ministre de la justice
Léon Say, ministre des finances
Jules Ferry, ministre de l'instruction pu-
blique et des beaux arts
Général Gresley, ministre de la guerre
L'amiral Jauréguiberry, ministre de la ma
rine.
de Freycinet, ministre des travaux publics;
Lepere, ministre du commerce.
Le gouvernement allemand n'accueille le
langement de gouvernement en France qu'avec
ne grande réserve. Lesjournaux ofllcieux sont
mplis divertissements que MM. les radicaux
ront bien de peser.
M. le conite do Taaffe, appelé par le téló-
rapke, est arrivé dimanche a Vionne, et a eu
ussitót une entrevue avec 1'empereur. On télé-
raphie a la Gazette de Francfort qp'il est cer-
ia que 1'empereur l'a chargé de la formation
u nouveau cabinet.
M. Taaffe est conservateur catholique et fédé-
iliste. Son ministère pourrait peut-être sauver
Autriehe.
Les russes cherchent a élever des difficnltés
irtout en Orient. L'organisation de la Roumélie
avance pas.
Ju conflit sérieux s'est élevé en Roumanie.
ref le printemps pourrait bien nous apporter
guerre en même temps que les violettes.
Comma en tormes charmants ces cliosos-la sont ditos.
<D
La crainte tembe, l'homme reste
Et le héros s'óvanouit.