vyn de Lettenhove dans la séance du 6 Fé- vrier. L'lionorable depute d'Eccloo a exposé quelques-uns des procédés employés par le parti libéral pour obtenir des résultats élec- toraux conformes ses désirs. M. Kervyn cite les éleetions de Knes- selaere oü le bourgmestre de Gand, grand propriétaire dans cette commune, a usé d'une pression inouïe. Malgré les plus grands efforts la lisle libérale a été battue. Le conseil communal de Termonde viefe d'envoyer l'adresse suivante a MM. les pre sident et membres de la Chambre des rej présentants Dans le Hainaut l'opinion libérale domine et a Mons notammeut les éleetions sont depuis longtemps libérales; il n'en est pas de mème a Bruges. A Bruges les forces des deux partis sont a peu prés semblables, et lorsqu'on parcourt les résultats des éleetions communales depuis un grand nombre d'annues, on voit que les forces des partis se sont presque constamment contre- balaneées. II fallaitdonc démontrer, au nom du pays, que Facte brutal posé vis-a-vis de IvI. Ruzette avait mérité l'approbation de la population qui eu avait été le témoin; il fallait clemander au corps électoral de la ville de Bruges de se prononcer en faveur du ministère contre un foqctionnaire estimable a tant de clegrés qui avait su se con- quérir en quelques mois l'estime et les sympa thies de la population. La question se présentai la avec un grand intérêt, avec un plus grand in- térêt qu'ailleurs, avec un caractère tout a fait politique; il s'agissait d'approuver ou de désap- prouver le système destitutionnel du gouverne ment, a son origine et dés ses premiers actes. Eh bien, le devoir du gouvernement était l'ab- stention. Lorsqu'on interroge le pays, on n'a pas apparemment le droit de lui dieter la réponse, et cependant e'est ce que le cabinet a voulu faire. Les éleetions communales étaient fixées au 29 0ctobre. II est important d'étudier la politique du cabinet pendant les quelques semaines qui ont précédé l'élection communale de Bruges. Le gouvernement avait cru et trés légitimement pouvoir accorder 'certaines decorations. Les unos se rapportaient a des expositions d'art, d'autres a une fête musicale. Le gouvernement était parfaitement dars son droit. Ce que l'on at- tendait impatiemment, c'étaient des décorations ayant un caractère tout a fait politique. Dès le 6 Septembre, le Journal de Bruges, un des prin cipalis organes de l'opinion libérale dans cette ville, insérait un article oü se trouvait cette phrase un peu cynique, si vous me permettez do le dire, trés naive assurément: ïoutes les bou- tonnières sont en fièvre. Les boutonnières libé rales sans doute. Qu'arriva-t-il C'est que le Moniteur du lïr Octobre annonca une fournée de décorations politiqucs, et une part en fut dévolue a des candidats libéraux ;i l'élection de Bruges. Mais cela ne sufllsait pas encore. Les organes libéraux réclamaient. II fallut un supplément a ces premières décorations, et les choses furent portées a ce point que, sur quatorze candidats, cinq obtinrent des décorations, e'est-a-dire que plus du tiers des candidats se présentant aux suffrages des électeurs recurent une marque d'approbation officielle. La décoration devenait le signe distinctif des candidats libéraux aux éleetions communales de Bruges. Mais cela lie suffisait pas encore. MM. les rni- nistres crurent devoir se rendre a Bruges. On y avait recu la visite officielle de M. llolin-Jaeque- pages superbes sur les soeurs proscrites la mort a déchirées! On 11e recoit les postulantesqua partir de dix- liuit ans et jusqu'a vingt-huit. Ou recoit les veu ves dans l'ordre de Saint-Vincent de Paul. Chez les Augustinus de l'Hótel-Dicu et dans beau- coup d'autres ordres on ne les recoit pas. On se rnéfie des coeurs pleins de cendres encore chau- des. Quelque souffle pourrait les ranimer A travers les fenêtres, j'avais apereu des no vices au réfectoire. Un ange de Murillo aurait pu s'asseoir a cette table mohastique, comme dans le tableau du maitrèLes petits bonnets blancs des novices sont plats comme des calottes de cuisiniers. Deux pattes d'étoff'e blanche retom- bent derrière. Rien de gracieuxLa première épreuve qn'on fait subir a ceéjeunes filles, c'est de diminuer leur beauté et comme leur jeunesse, Plus tard, devenues avee l'habit et la cornette les saistes qu'on sail, elles redeviendront les douces, attrayantes qu'ou sait aussi! Chaque More générale augmente un peu la longueur de la cornette, pendant son gouvernement de l'or dre. Est-ce un symbole? La cornette ainsi l'aite ernpechë la sccur d'embrasser même son père elle ne lui permet que d'embrasser les enfants! myns. On ent aussi la visite de M. Van Hum- beeck, puis celle de M. Bara. On eut soin d'agir sur Fopinion publique par tons les moyens. Lu jour, 011 annonca l'adjudication des travaux de l'école normale, qui devait avoir lieu quinze jours avant l'élection. Presque en même temps, on eut soin d'annoncer aussi la formation d une commission qui devait réalisei' le vceu le plus cher, le plus magnifique de la ville de Bruges, le voeu de devenir un port de mer. Et alors tous les journaux libéraux de s'écrier: Lorsque vous verrez les flottes de l'Océan pénétrer jusque dans les canaux de Bruges, ne l'oubliez pas, c'est au cabinet libéral que vous le devrez. Tont cela, Messieurs, se passait quelques jours avant l'élection. Vous savez quel on a été le résultat.Selon l'expression d'un vénérable meni- bre du Congrès, empruntée a un souvenir anté- rieur a 1830, le pays couronna ceux que le pou voir avait flétris. Dans tous les bureaux de la ville de Bruges, la majorité fut acquise avec une force, une puis sance qu'on n'avait jamais constatées dans aucu- ne autre élection, au candidat qu'avait frappé la politique ministérielle. La oü l'on ne peut pas annuler les éleetions en validant ou en invalidant quelques bulletins pour créer une majorité dans le sens libéral, il y a un autre système. On ordonne des enquêtes. On allègue des faits d'intimidation ou de corruption pour les justifier, et nous verrons tout a l'heure par qui et com ment elles sont faites. La 1 utte electorale ne réussit point; les can didats libéraux sont repousseset c'est alors que M. Rolin-Jaequemyns ordonne une enquête. Et comment l'organise-t-il 11 désigno lui-mcnie les fonetionnaires du gouvernement provincial qui devront faire cette enquête a Knesselaere. Elle se fait sous la direction du comité libéral de Gand. Voici, messieurs, quel est le motd'ordre qui est donné et que nous retrouverons sans doute dans toutes les autres enquêtes que nous communi- quera M. le ministre de l'intérieur. On aura soin de dire que le clergó s'est rendu au domicile de divers électeurs. M. Lippens. C'est ce qui a eu lieu a Sel- zaete. M. Kervyn de Lettenhove. Oui, c'est la même thèse qu'on nous opposera partout. On aura soin de dire que le clergé s'est rendu au domicile de divers électeurs qu'il lesamenacés des peines de l'enfer. On ajoutera que des prêtres sont moutés en chaire qu'ils y ont fait des ser mons qui ont répandu la terreur cliez les esprits faibles. Et comme cela ne suffirapas, on ajoutera que, dans le confessionnaf, on a exercé la même inlluence et protéré les meines menaces. Pour l'affirmer, on aura soin de rechercher quelques pseudo-pénitents qui déciareront s'être confesses la veille de l'élection et qui pourront atte'stër que Avant-hier, deux soeurs ont été prévenues par la supérieure qu'elles partiraient, le lendemain, pour Nouka-Hiva. Elles arriveront ayant comme le double sens des hirondelles qui voient le but ii deux mille lieues! D'ordinaire les soeurs out un tempérament nerveux, énergique. 'Foute inaladie héréditaire est un motif d'exclusion excepté la phtisie. Elles out le droit d'ètre phti- siques et elles en abusentü Tout a coup meurt toute une comnuinautó établie ii Fétranger. Leur ame s'éatit faite a tout leur chair, nou point! Le mal du pays a emporté ces fenmies quires- tent toujours lilies de notre France. 1 n de nos médeems célébres me disait hier, que la gardienne laïque était dans un cercie vicieux. Si elle appartient ii une des plus basses classes de la société, elle n'acquiert aucune auto rité sur ses inalades. Si elle est duscendue de plus haut - le malheur a brisé son ame. Certes, elle a pu relaire cette ame. Mais lemiroiren reste toujours obscur, comme une vitre raccom- modée avec des bandes de papier! Au contraire, la Soeur est toujours d'origine sufflsamment élevée. - Toute jeune fille qui a été ou qui est au service, dit le reglement, est éxclue du postulat. Vous ne savez jamais si une reli- euse qui vous parle n'est pas de grande maison. telle on telle cboso s'est passée dans le confes" sionnal que telle chose a été dite par le prêtre que son devoir sacerdotal empêehe de venir la i démentir. Voila done le mot d'ordre qui est donné pour j l'enquéte de Knesselaere et que nous retrouve* rons pi'ibablement dans l'enquéte de Selzaete, I si j'en juge par 1'interruption de l'lionorable M. Lippens. Mais ce qui détermine la valeur de cetta en quête, etj'appelle sur ee point l'attention de M. le ministre de l'intérieur, c'est le petit nombre, c'est la position particuliere des témoins enten dus. Savez-vous, messieurs, eombien on en entend On eu entend onze. Voyons sous quelle inlluence ils se trouventet n'oubliez pas, messieurs, que l'élection était organisée par ce grand proprié taire dont je pariais tout a l'heure. Le premier témoin est un locataire deM. de Kerchove Ledeuxième témoin est le beau-frère d'une fermière de M. de Kerchove Letroisième témoin est un locataire de M. de Kerchove Le quatrième témoin est un locataire du bourg mestre libéral qui n'avait pas été élu Le cinquième témoin est le frère du bourg mestre qui n'avait pas été réélu Le sixième témoin est un locataire de M.-de Kerchove Le septième témoin est unlocatairedeM.de Kerchove Le liuitième témoin est encore un locataire de M. de Kerchove (rires); Le neuvióme témoin est un locataire d'une fermière de M. de Kerchove Ledixióme témoin est encore un locataire de M. de Kerchove Le onzième témoin est un locataire de la belle- soiur du régisseur de M. de Kerchove. (Hilaritê.) II était bien inutile que M. le ministre de l'in térieur prit la peine d'envoyer ses agents jusqu'a Knesselaere il lui suflïsait de faire procéder ii l'enquéte dans le cabinet de M. le bourgmestre de Gand. Mais une contre-enquétp a eu lieu, etqueré- vèle-t-elle Elle porte qu'il y a un individu qui relève de Fadministration communale, a qui Foil a promis une augmentation de traitement de 50 francs s'il votait pour les libéraux. N'est-ce pas encore la un cas prévu par le Code électoral Ici on promet de Fargenttout a l'heure nous trouverons qu'on a aussi offert, pour obtenir un vote, certains avantages ce qui, dans la loi èlectorale, est placé sur la mème ligne que Far gent. En effet, un autre témoin déclare que l'ancien bourgmestre libéral non élu lui a dit que s'il vo tait pour les libéraux, il pourrait prendre du bois dans les vastos sapimèrés de M. de Kerchove, (Hilaritê.) Savez-vous, messieurs, ce qu'il y a de non moins sérieux et de plus déplorable encore dans cette affaire? Voix a gauche: Non! M. Kervyn de Lettenhove. C'est que, le J'aurai l'indiscrétion de prendre au hasard quel que noms de Sceurs appartenant aujourd'hui a l'ordre de Saint-Vincent de Paul: de Mornay- Soult do Puységur d'Aragon de Montes- quiou— de Moissae, etc. 11 y a, en outre, une fille de sang royal, dont je ne puis dire le 110111. La gardienne laïque est-elle jeune fille Elle songera plus aux amours qu'aux malades. Veuve? aux regrets on a de nouvelles espérances Ma- riée ii son mari ou a sos enfantsChez la Sceur, les amours sont a sou höpital les enfants aussiLes horizons de sa vió sont bornés par les murs de la salie qu'elle surveille. La Soeur hospitalière se léve a quatre heures, été comme hi ver. Elle a une journée de dix-sept heures. Une fois par semaine, elle a un service de nuit. J'engage quelqu'un de nos peintres école Rembrandt a visiter l'hópital du Gros- Caillou, pendant la nuit. L'autorité militaire, qui aime les Soeurs, lui donnera facilement une per mission. A minuit, il verra la Soeur faire sa ronde. Auprès d'elle, une femme de service porte une lanternequel tableauJamais réunies plus d'ombres et plus do lumières L'liomme du peuple trouve eu ces Soeurs, une femme. C'est parfois la première et la seule vrai lendemain de l'élection, des actes de vengeance ont été exercés; ainsi j'ai sous les yeux trois con, gés signifié par le bourgmestre de Gand a dei locataires; eeux-ci ent été expulsés le lendemait de l'élection. M. de Kerchove de Denterghem. C'est une erreur M. Kervyn de Lettenhove. J'insérerai ces trois pieces aux Annates parlementair es. II y a plus que cela: ii cóté de ces trois congé signifies par le bourgmestre de Gand, il y a m congé signifié par une femme qui est la fermière, de M. de Kerchove et qui se trouve immediate, inent sous son influence. (Hilaritê a, gauche.) II y a aussi 1111 autre congé signifié par le ré' gisseur du bourgmestre de Gand et dont li bourgmestre de Gand est également responsable (Nouvelle hilaritê.) Et n'est-ce pas la toujours la même influence que j'ai le droit de signaler Enfin, il y a un dernier congé signifié par li bourgmestre qui n'avait pas été élu. A Loo-Christy, l'élection s'est prósentée auss; dans les mömes conditions qua Knesselaere. Une lutte trés vive s'établit. Un comité s'était formé, et nous allons retrouver la pression oflij cielle que j'ai signalée tout a l'heure. Le comité libéral de Loo-Christy se composai: du receveur des contributions, du percepteui des postes, du grefTier de la justice de paix et dej l'huissier attaché a la justice de paix. (Riresm clroite.) C'était un comité ofliciel. Le receveur qui, a raison de ses fonctions, I évidemment une influence toute spéciale, par] court toute la commune, se rend chez plusieuis électeurs et leur montre une lettre écrite par ui hom me des plus honorables, par un home qui oc- cupea Bruxelles une position éminente, et qui, dans toutes les cireonstances, s'est fait un devoii de loyauté de dire a ses locataires qu'ils poi: vaient voter en pleine liberté. Eh bien, les témoins entendus déelarent que li receveur des contributions a moiitré aux locatai res de ce propriétaire une lettre oü il les presse, disait-on, de voter pour les candidats libéraal Un électeui' demands a lire cette lettre. On le lit refuse en disant qu'il ne la comprendrait pi: paree qu'ellé était écrite en francais, et comn» eet éleeteur afiirmait qu'il comprenait le qais, on persiste dans le refus. Et pourquoi? Paree que celui qui colporte celi to lettre, scit parfaitement qu'elle 11e se rapport] point a l'élection. II s'agit a la fóis d'intimider et de tromper lel électeurs. C'est le receveur des contributions dl Loo-Christi qui remplit ce róle et je signale aM le ministre des finances. Messieurs, Les membres du Conseil commuual de Tefj monde ont Fhonneur de vous ex poser leursaf femme qu'il ait vue Quant a la malade, pauvri enfant du peuple, sou alïaissement est sans pi reil dans les höpitaux. La sosur de GavrocheF de l'extrême gaité au dócouragement absolu. S- figure devient comme un loup de bal masqw sans regards, qui serait jeté sur lo lit. La Soeni ranime la femme. Elle la fait prier. Voila k maloila le pêché dont on accuse la Sceur. Ma'- 11 ya-t-il tiasdans tout coeur de femme, comme oneens?La Soeur ar.denteymet lo feu voihj tout son crime Cependant les soeurs 11e penvent compter daft le conseil municipal, comme défenseurs avouér que MM. Binder, Delpech etWatel. Je comp« mettrais leur amis, cachés et timides, on donafmj leurs noms. Les modérés du conseil municipal sacrifieront-ils les soeurs? Ce sera-t-il toujoursl' Girondin eondamnant a mort Louis XVI 0;i sak les motifs de mon calme voulu. Mais n'est-ii Ps; bon d éclairer tout a coiq) cett nuit dont profi- taient des haines d'obscurs? Pour habiluer le peuple de Paris a l'idée proscriro les sceurs congréganistes et hospitf'

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2