La scène prit alors un air ridicule que le digne plumetdu commandant ne parvint pas k mitiger. Cache dans un coin, le Bourg- niestre donnait des ordres et tirait ses ti- celles; son secrétaire faisait l'empressé; deux petits mopses parcouraicnt le public soufllaut partout le mot d'ordre: on ne va pas a l'offrande. Enfin Pompiers et musi- que lirent demi-tour et allèrent se placer a la porte de 1'église. li leur était ainsi permis d'interrompre stirement la cérémonie et de causer un ve ritable scandale. C'est ce qu'ils lirent. La première porte fut fermée pour obtenir un peu de silence. Une bousculade s'en suivit et ces Messieurs, chez qui ia dignité et le savoir vivre sont innés, ne trouvèrent rien de mieux pour en dormer la preuvo que de souflleter un employé de 1'Eglise. Le Prog rès ne relate pas ces diverses circonstances. II préfère laisser croire qu'on n'a en rien dérogé aux anciens usages et qu'il s'agit seulement du morceau de inusi- que funèbre exécuté pendant le défilé de l'offrande Nous n'avons rien dit du défunt. C'é- tait un brave et honnête citoyen, esclave de son devoir, jouissant de la eonfiance et de l'estime de ses chefs et ne comptant que des amis Noussouscrivons volontiers a eet éloge fu nèbre décerné par le Progrès. Nous en tire- rons en même temps quelques conclusions. Le défunt était employé k l'Hótel-de-Ville, Pompier, etc., etc. Tout cela est fort bien. II peut avoir été en outre liberal sincere et convaincu. Mais il n'en est pas moins vrai que M. Dezutter est mort en catholique, voulant, dans toute la force du termë, sa- tisfaire a ce devoir dont il était l'esclave. 11 aura reconnu dans ces derniers instants de la vie, si redoutables mais également si pleins de miséricorde, il aura reconnu oü est le droit chemin, celui que tout hom- me doit suivre non-seulement pour être un type d'honnëur et de loyauté, selon le Pro grès, mais surtout pour se conformer aux obligations que le Créateur a imposées a la creature et que le chrétien contracte par le baptême. Peut-être même, ce brave et honnête ci toyen aura-t-il acquis la conviction qu'une bonne prière bien humble et bien fervente est. plus utile a ce moment suprème que tous les honneurs rendus par les camarades avee tambours, trompeltcs, musique, plu mets et uniformes. D'autres encore partageront un jour eet avis qui aujourd'hui trouvent malière a pa rade ou a injures dans le décès d un cir f è- re.Mais alors... la mort pincera; el an lien de se moquer d'un requiescal in pace, i is en demanderont probablément un second. Miscellanées. On nous somme de rep rod ui re le texte intégral du décret du 4 ventóse d'après le- quel le conseil communal d'Ypres se eroit autorisé k établir des courants d'air rue des Récollets. Nous n'avons pas obtenu les renseigne- ments demandés rue d'EIverdiughe, mais, sans pouvoir donner la contexture hu décret, nous sommes k même de dire que ce docu ment n'a pas force de loi, et qu'en tout cas il n'est applicable qu'aux villes marjtitnes. Or quoique la ville d'Ypres forme une Üc de l'avis de M. Hévard, nous croyons qu'elle n'est pas uue ville maritime. Nous croyons d'ailleurs que le consed communal terait une oeuvre inutile en éta- blissant soit, des courants d'air soit des ven- tilateurs, rue des Piéeollets. Les maisons de cette rue sout éventées au point qu a certaines heures on s'y croirait on plein antre d'Eole. Ue pays entier est heuivux d'ap- prendre <jue S. M. Humbert I, dit roi d'Italievoulant honorer les brillajus débuts de M. Rolin-Jaequemyns clans la carrière ministérielie, vient de lui envoyer par l'intermédiaire d'uu illustre citoyen romain, Don Pasquino, des lettres de no blesse lui conférant le litre de baron de Fiasco ne. Nous apprenons dc source certaine que la même Majesté, pour reodro homma ge aux quarante aunées d'expériencé de notre ex-commissaire ad interim, a fait parvenir k M. Carton le grand Cordon de l'ordre di Spartirénto. Ce qui reléve spécialement notre Pacha, c'est que ce litre honorifique lui est arrivé sans aucun intermédiaire. Qu'on se le dise! Peine de mort. M. le Général Dartels dont les opinions sur la peine de mort sont suffisathment eon- nues, nous demaude l'insertion de la leltrc suivante dans nos colonnes insertion tpie l'Etoile lui a refusée. Nous voulons bien aecéder a son désir lout en lui laissant la responsabiiite complé te de ses assertions. A Monsieur le Directeur de l'Etoile Beige. Bruxelles 8 Eévrier 1879. Monsieur le. Directeur. Yotre numéro du 3 do co mois contient encore une de ces nonvelles a sensation des- linées k entretenir dans leur horreur de la peine de mort les bonnes ames dont voire propaganda abólitionniste a faussé le juge- ment. Dans l'oceurence, il s'agit de deux indi- vitlus qui. désignés pour exéculer une sen tenee rendue par la Société secrète des Mollie Maguiers out assassiné un parfait honnête homme, K. Smith, industriel des plus honorables: a bon el liberal envers ses owners. (V. Cincinnati weekly Gazette du 22 Janvier.) A l'instant mème oil Mac Donnell et Sliarpe, venaient d'etre lancés dans leterni- lé, arrivait l'ordre desurseoir ii rexéculion. Ceci est exact, mais ce qui n'est plus aussi correct. Monsieur Ie Directeur, c'est la couleur de voire récil, duquel on est porté k inférer que les suppliciés étaient innocents, et qu'ils eussent été sauvés si le sursis tut parvenu en temps utile au Shërif'. Gette présomption d'innocence, vous no l'exprimez pas explicitement il est vrai, mais voire tendance k la faire prévaloir se rail, déjk suflisamment prouvée, ne fut-ce que par ce fait qu'en pat-la.nl des assassins vous dites: les victimes; le journal Amé- ricain prëcité dit: les coupables. Or, de renseignements dont je garantis l'exactitudeparee qu'ils sont puisés k source süre, résulte I" Que jamais ié moindre doute n'a surgi quanta la eulpabilité des assassins, bien et düment convaincis d'avoir commis le crime qu'ils out expié sur l'éehafaud. Une voix a bien proclamé avec la plus grande énergie leur compléte innocence 'mais cette voix n'était autre quela leur! lis ont positi- vement déclarc n'ètre pour rien dans le meurtrede Smith. (Parbleu 2° Que le sursis, s'il fut arrivé en temps utile, n'eut. eu d'autre résultat que de pro- longer de quelques jours l'existence des condamnés; car je le répète, aucun doute n'avait surgi quant a la eulpabilité de Mac Donnell et de Sharpe, et si un sucsis avait été accorclé, ce n'avait, été que sur les in stances du père Dunce, un des confesseurs qui avait sollicité quelques jours (le répit. jugés par lui nécessaires pour mieux pre parer k la mort l'un des deux condamnés Je fais appel a voire loyauté, Monsieur, le Directeur, en sollicitant l'insertion de ces lignes dans voire prochain numéro, et, d'avaiice vous remèfciant, je vous prie da- gréer, etc. (Signé) DARTELS, Général a la retraite. Cliambre des représentanls L''abondance de matières nous a fait re- metlre Samedi dernier notre résumé heb- domadaire des débats parlemèntaires. La Chambre a commencé la discussion du budget de l'intérieur. MM. AVasseige et Woeste ont interpellé M. le ministre au su jet des récentes destitutions de Commissai- res d'arrondissement et de s« corrections faites aux résultats de certaines élections. lis out énergiquement protesté contre les procédés arbitraires et despotiques d'un gouvernement dont les violences sèment dans le" pays la désaffection et la désunion. M. Rolin-Jaequemyns ne s'est pas renfer- mé dans un majestueux silence, mais il a longtemps parlé pour ne rien dire, et n'est pas sorti des banalités que l'on a déjk si souvent entendues k ia Chamlire. II résulte cependanf des declarations du ministre que les fonctionnaires destitués n'ont été frappés qu'en raison de leurs opi nions. Leur conduite administrative a été a l'abri de tout reproche. Ils étaient catholi- ques, cela a sufli. Le lendemain, M. Beemaert a pris la parole, il a fait en excellents termes le procés de la politique destitutionneile du ministère. 11 a oppose cette conduite k celle du ministère tombé le Tl juin. M. Wasseigc a parlé ensuite. L'attitude de M.le ministre de l'intérieur, pendant ces discours, qui out souvent rxas- péré la gauche, était celle de l'aplatisse- ment et M. Frère lui-rnèmc semblait avoir perdu de son imperturbable assurance. Jeudi, M. Kervyn a prononeé un excellent discours k propos des scandale,uses nomi nations de bourgmestres qui ont eu lieu clans les Eland res. L'orateur a insisté sur l'annulation svsté- matique des decisions prises par les depu tations permanentes en matière d elections communales. S'pccupant des prétendus fails d'intimi- dation et de pression invoqués par M. Rolin pour rasser los élections communales, M. Kervyn a révélé des fails de pression et d'inlimidation incroyables commis sur l'or dre de M. le eomte de Kerchove de Renter - ghem, bourgmestre et représentant de Gaud. Le comic a tait cxpulser do leurs terres, dix do ses fermiers élecleurs qui n'avaient pas fait triompher un candidat gueux a Knesselaere! M. de Kerchove. present a la séance, n'a grommelé que quelques mots pour toute explication. M. J. Dara, exaspéré par ces revelations s'est livré a son genre habituel d eloquence. Le reste du discours de M. Rara n'a k qu'une longue tentative de dénigrement; l'adresse de M. Ruzette, mêléa d'aboiemeni contre les catholiques qui, k Touvnai, Guild, partout, déclarent vouloir suivr leurs évéques afin de résister a la déchrij t ianisation des écoles par les fossoj/eurs dl èaliwlicisme Bilan samestriel. Nous avons dressé rapidement le bilaj semestriel des griefs du pays contrei gouveanement. Nous répétons que les Asso ciations catholiques feraient bien d'envow régulièrement un bilan a tous les électeun libéraux et catholiques. 1° Radiation de 8,000 électcurs cathol ques des listes électorales. 2° Aggravation des impuls'pbur'les at| tres citoyens par suite du privilege accord! aux électeurs susdits. 3° Ministère de l'instruction publiqu- pour détruiré l'enseiguement privé, etl catliolicisme dans les ames de nos enfaiik 4° Frais d'installation do ce ministère, frais de dotation du nouveau ministère, trail tement des nouveaux employés. 5° Le nom de Dien biffé de l'Adresse en- voyée au Roi au nom do cinq millionsd- catholiques. G" L'enseiguement, (donné aux frais d< cinq millions de catholiques et au préjudio des établissement^ prix és), rendu allé L'athiIisme impose a une population catlw lique. 7° Augmentation du contingent de l'ai méé, élévation du prix des remplacants. 8" Augmentation de dix millions du bui get de la guerre, déjk démésurément gi flé. 9" Les gouverneurs catholiques et le eommissaires d'arrondissement catholique destitués ou menaces de destitution. 10° Les directeurs prêtres des écoles nor- males de 1 Etat destitués uniquement part qu'ils sont prêtres. 1T1 Une foule de fonctionnaires et d'enr ployés destitués, menaces, tracassés, o:' mis a la retraite pour leur refus d'apostasie; la toi catholique, 12" Les élections communales favorable aux catholiques cassées. 13° Les bourgmestres catholiques de missionnés ou inquiétés dans l'espoir de E intimider. 14° Gaspillage honteux des deniers pu blics ordonné par le ministère a plusieufi communes pour les forcer k batir une écok communale, alors que ces villages soit pourvus depuis longtemps d'une excellent! école entretenue aux frais de quelque richt familie catholique. En un mot, le chantage politique sur plus vaste échclle possible: voilk l'histoir de ce premier semestre! Beiges, courbez la tête el baisez niaise- ment la botte dont vous senlez le talon su'i votre visa se 1! Le Concert organise par MM. les officios de la garuison, au protit des pauvres df notre ville, aura licu Mercredi prochain. 1- révrier 1879, en la Salle de spectacle, T heures du soir. Les porles souvriront i G i 2 heures très-précises.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2