ïf ll i ORGANE CATHOLIOUE DE L'A RRONDISSEMENT. m SAM ED I 8 Mars 1879. 10 centimes le Numéro. 14R anheë. N° 1376. On s'abonne rue au Beurre, GG, a \pres, et i\ tons les bureaux de poste du royaumc. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout pays; pour l'étranger, le poft en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. ,es articles et communications doivent être adressés franc do port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, t franc la ligne. Les nuinéros supplé- mentaires coiitent 10 francs les cent exemplaires. Pour lea annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Laflite, etO Bru'xelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Résumé politique. - Les derniéres nouvelles arrivées de Afghanistan font prévoir la fin prochaine e la guerre avec l'Angleterre. Shefe-Ali t mort. Son tils Yacoub-Rhan a triomphé s partis qui lui disputaient le pouvoir, irès de nombreux massacres. Le bruit urt qu'il a abandonné Caboul et s'est reti- a Herat. Les Russes auront, dans une quainzai- e, presqu'entièrement evacué Andrinople et s Etats du Sultan. Le général Totleben it a Varna. Les dilficultés entre la Porte et la rèce, au sujet de la délimitation des fron- ères, ne sont pas applanies. M. Canovas, chef du ministère espa- nol démissionnaire, a conseillé au Roi de rendre un cabinet conservateur. M. Cano- as sera probablement chargé de la consti- ition du nouveau cabinet. Sera-t-il plus viable que le ministère •angais, qui vient d'etre rapiéceté par la omination de M. Lepère au département de Intérieur? La Lantefne ne regrette pas cette situa- ion. G'est un moyen de vider les vieillès [uestions, sans user un ministère nouveau. )uand les questions irritantes seront écar- ées, on pourra constituer sérieusement un ;ouvernement stable. M. Cléinenceau va done continuer son ravail de dissection. La mise en accusation du ministère du 16 lai se présente en première ligue. La com mission maintient sës conclusions ce sujet, ille veut une mesure de rigueur. AI. Wad- iington devait apporter ii la tribune une léclaration importante du cabinet qui de on cöté maintient une opposition absolue. La Chambre aura done ii choisir entre le ainislère et la mise en accusation. La dis mission aura lieu Mardi ou Mercredi. II parait probable que le ministère sera >aiiü. Et alors? Le radicalisme est la pret ii saisir le pou- oir et ii en user a sa fagon. On ne sait ce quefera AI. Grévy. 11 peut ecourir a une dissolution. Pour AI. Gambetta l'ère des difficultés est lérieusement ouverte. Le gouvernement hollandais a été au- orisé par la seconde Chambre, h prendre es mesures les plus énergiques contre la >este de Russie. 11 est de nouveau question d'une dis- olution du Parlement anglais. Déjh les li- léraux, en prevision de cette éventualité, se ivrent une fabrication effrénée de faux ilecteurs. On dement la nouvelle de la retraite lu ministère Ivappeyne la Ilaye. Quoi qu'il en soit ce ministère ne peut iller bi en loin. Petits agrómgnts du régime parlementai re qui aident a la stabiiité du gouverne ment. M. Van Humbeeck et les administrations communales. AL Van Ilumbeeck a apporté au pouvoir de naïves illusions. 11 a été témoin a Bru- xelles de I'influence toute-puissante que de belles tirades sur l'enseignement exercent sur les badauds du libéralisme, et il a cru désarmer les administrations communales catholiques par des armes de la même trem- pe. 11 leur fait offrir des écoles normales officielles. II y a quelque temps, il a proposé h la ville de Grammont d'établir dans cette ville une école d'institutrioes. Le Conseil com munal ayant refusé ce présent magonnique, le V.-. F.-, fossoyeur s'est adressé a la vil le d'Eecloo. Lii aussi il vient d'etre repoussé avec perte. L'administration lui a répondu qu'elle- même avait suffisamment pourvu aux be- soins de l'instruction, et quelle n'entendait point imposer ii la ville dc nouveaux sacri fices en faveur d'un enseignement anti-ca- tholique Nous applaudissons de tout cceur cette décision. Elle a du éclairer le ministère sur la vraie situation des esprits dans les Flan dres, et lui démontrer que nos villes catho liques ne sont point disposées ii se laisser tromper par ses offres intéressées. Les Conseils communaux de Saint-Nico las, de Grammont et d'Eecloo se sont trou- vés unanimes pour refuser les vivres ii l'en seignement sans Dieu dont M. Van Hum beeck est le pontile, lis ont eu raison de ne pas vouloir entrer dans la voie des gaspil- lages magonniques oü les ont procédés les grandes villes libérales. Peut-être 31. Aran Humbeeck a-t-il ajouté foi aux diatribes de AI. Bergé et de la presse gueuse, représentant les Elamands comme dépourvus de toute intelligence politique et administrative. II se sera flatté de les cir- convenir et de les amener fi soutenir des deniers communaux un enseignement contre lequel proteste leur esprit de foi. Le fos soyeur ministeriel en a été pour ses avan ces. Nos communes catholiques sont trop fiè- res de leur autonomie pour vouloir, h l'exemple des villes gueusifiées, aliéner leur indépendance en retour des aumónes plus ou moins déguisées que leur ferait le trésor public. Administrées avec intelligence, elles fleurissent par leurs propres ressources, alors que les loges conduisent a grands pas ii la ruine les cités bien plus riches et plus puissantes qu'elles se sout soumises. AL Van Humbeeck n'a pas songé ii cette circou- stance, quand il a cru s'inféoder les villes catholiques par les mêmes moyens qui out asservi Hruxelles, Gand, Anvers et Liége. Non, les misères d'autrui ont servi d'en- seignement aux villes de second ordre. Les embarras financiers que la gueuserie amène partout, les ont instruites. Bruxelles ne vit plus qu'il la turque, eu accumulant les em- prunls; Anvers est en présence d'un déficit de quatrc millions au budget ordinaire; ii Gand, l'édilité, qui prouve a consacrer 30 p. c. de ses revenus aux écoles libérales, ne sait par quels artifices échafauder un budget présentable. Ces considérations suffiraient pour éloi- gner les autres communes de cette voie désastreuse. Alais un autre motif péremp- toire de repousser les écoles rationalistes dontM. Van Humbeeck voudrait doter nos Flandres, est le danger que des établisse- ments pareils ofirent pour l'esprit et la mo- ralité publique. Toute administration hon- nête combattra énergiquement les créations du ministre-fossoyeur, et si celui-ci persis- tait dans ses projets, malgré la réprobation unanime des citoyens, les écoles de l'Etat seront traitées en ennemies et entourées d'un cordon sanitaire par la vigilance des autorités et des pères de familie. Le plan du gouvernement est de mettre les administrations communales en tutelle; déja le projet-Van Humbeeck confisque une partie considérablede leurs revenus annuels au profit de l'école athée. Cette centralisa tion aura pour effet de tuer lentement l'auto- nomie communale, déjh considérablement restreinlc. L'Etat se réserve le moyen d'in- troduire le désordre dans l'état financier des communes, aussi bien que dans l'intel- ligence du peuple; mais en s'arrogeant ce droit, il a soin de décliner la responsabilité en la laissant aux administrations locales. Telle est la situation hypocrite que crée le projet-Van Humbeeck: elle est intolérable et aucune édilité ne voudra prêter la main h ce système anti-constitulionnel et anti- national. Si les communes veulent échapper aux étreintes dont les menace le Dieu-Etat, il est temps pour elles d'organiser la resistan ce, en mettant en quarantaine les plans du ministère, quelque habile que soit leur con ception. Les conseils communaux de Saint- Nicolas, de Grammont et d'Eecloo ont commencé le feu. Que leur programme ser ve a rallier autour d'un centre commun tou- tes les forces dont nous disposons suf le terrain administratif. Le ministère serait bien forcé de reculer si les 1500 adminis trations communales catholiques du pays se mettaient d'accord pour n'accorder h l'en seignement sans Dieu ni un local, ni un banc, ni un sou. Chambre des Représentants. La Chambre s'est occupée, depuis sa ren- trée, du budget de l'instruction publique. Deux objets ont principalement attiré son attention. D'une part les tendances du mi nistère en fait d'enseignement; de l'autre la portee que AI. Bara veut donner A la loi des Bourses. Les tendances antireligieuses du Gouver nement sont connues; elles s'affirment cha- que jour davantage. La soi-disant ncutralité qu'il prétend pratiquer n'est qu'un leurre. Toutes les mesures prises, les décisions ministériel- les, les circulaires prouvent toute éviden- ce que la guerre it la religion catholique sera poursuivie partout avec le plus grand acharnement. AL De Becker a établi sans conteste que la création du ministère de l'instruction pu blique est l'arme principale de cette guerre. C'est le premier pas dans la voie du mono- Ie en fait d'enseignement. Sous prétexte de garantir la liberie de conscience des dissi dents contre les empiétements du clergó et les prétentions ultramontaines des Evê- ques, on annule en fait la liberté de con science des catholiques. 11 sera libre ii chacun d'etre protestant, juif, libre-penseur et même libre-viveur, partisan effréné de la morale la plus indé- pendante, celni qui suivra cette voie est assuré d'obtenir les bonnes graces du Gouvernement. Alais être catholique, c'est autre chose; pratiquer les préceptes de Dieu, conformer sa conduite aux lois divines de N. S. Jésus- Christ, c'est une mauvaise note, qu'on nous permelte le mot: c'est un vice ré- dhibitoire aux yeux du Gouvernement. AI. Bara le disait criiment la Chambre, plus de soutane dans les écoles de l'Etat. AL de Moreau d'Andoy a prononcé un excellent discours dans lequel il a, en ter mes vifs et incisifs, attaqué les tendances irréligieuses du ministère. Le fameux toast oü AL Van Humbeeck parle de jeter dans la iV if ■T iff 1; i A.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1