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ORGANE CATHOLIOUE DE L'A RRONDISSEMENT.
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SAM ED I 8 Mars 1879.
10 centimes le Numéro.
14R anheë. N° 1376.
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Résumé politique.
- Les derniéres nouvelles arrivées de
Afghanistan font prévoir la fin prochaine
e la guerre avec l'Angleterre. Shefe-Ali
t mort. Son tils Yacoub-Rhan a triomphé
s partis qui lui disputaient le pouvoir,
irès de nombreux massacres. Le bruit
urt qu'il a abandonné Caboul et s'est reti-
a Herat.
Les Russes auront, dans une quainzai-
e, presqu'entièrement evacué Andrinople et
s Etats du Sultan. Le général Totleben
it a Varna.
Les dilficultés entre la Porte et la
rèce, au sujet de la délimitation des fron-
ères, ne sont pas applanies.
M. Canovas, chef du ministère espa-
nol démissionnaire, a conseillé au Roi de
rendre un cabinet conservateur. M. Cano-
as sera probablement chargé de la consti-
ition du nouveau cabinet.
Sera-t-il plus viable que le ministère
•angais, qui vient d'etre rapiéceté par la
omination de M. Lepère au département de
Intérieur?
La Lantefne ne regrette pas cette situa-
ion. G'est un moyen de vider les vieillès
[uestions, sans user un ministère nouveau.
)uand les questions irritantes seront écar-
ées, on pourra constituer sérieusement un
;ouvernement stable.
M. Cléinenceau va done continuer son
ravail de dissection.
La mise en accusation du ministère du 16
lai se présente en première ligue. La com
mission maintient sës conclusions ce sujet,
ille veut une mesure de rigueur. AI. Wad-
iington devait apporter ii la tribune une
léclaration importante du cabinet qui de
on cöté maintient une opposition absolue.
La Chambre aura done ii choisir entre le
ainislère et la mise en accusation. La dis
mission aura lieu Mardi ou Mercredi.
II parait probable que le ministère sera
>aiiü.
Et alors?
Le radicalisme est la pret ii saisir le pou-
oir et ii en user a sa fagon.
On ne sait ce quefera AI. Grévy. 11 peut
ecourir a une dissolution.
Pour AI. Gambetta l'ère des difficultés est
lérieusement ouverte.
Le gouvernement hollandais a été au-
orisé par la seconde Chambre, h prendre
es mesures les plus énergiques contre la
>este de Russie.
11 est de nouveau question d'une dis-
olution du Parlement anglais. Déjh les li-
léraux, en prevision de cette éventualité, se
ivrent une fabrication effrénée de faux
ilecteurs.
On dement la nouvelle de la retraite
lu ministère Ivappeyne la Ilaye.
Quoi qu'il en soit ce ministère ne peut
iller bi en loin.
Petits agrómgnts du régime parlementai
re qui aident a la stabiiité du gouverne
ment.
M. Van Humbeeck et
les administrations communales.
AL Van Ilumbeeck a apporté au pouvoir
de naïves illusions. 11 a été témoin a Bru-
xelles de I'influence toute-puissante que de
belles tirades sur l'enseignement exercent
sur les badauds du libéralisme, et il a cru
désarmer les administrations communales
catholiques par des armes de la même trem-
pe. 11 leur fait offrir des écoles normales
officielles.
II y a quelque temps, il a proposé h la
ville de Grammont d'établir dans cette ville
une école d'institutrioes. Le Conseil com
munal ayant refusé ce présent magonnique,
le V.-. F.-, fossoyeur s'est adressé a la vil
le d'Eecloo. Lii aussi il vient d'etre repoussé
avec perte.
L'administration lui a répondu qu'elle-
même avait suffisamment pourvu aux be-
soins de l'instruction, et quelle n'entendait
point imposer ii la ville dc nouveaux sacri
fices en faveur d'un enseignement anti-ca-
tholique
Nous applaudissons de tout cceur cette
décision. Elle a du éclairer le ministère sur
la vraie situation des esprits dans les Flan
dres, et lui démontrer que nos villes catho
liques ne sont point disposées ii se laisser
tromper par ses offres intéressées.
Les Conseils communaux de Saint-Nico
las, de Grammont et d'Eecloo se sont trou-
vés unanimes pour refuser les vivres ii l'en
seignement sans Dieu dont M. Van Hum
beeck est le pontile, lis ont eu raison de ne
pas vouloir entrer dans la voie des gaspil-
lages magonniques oü les ont procédés les
grandes villes libérales.
Peut-être 31. Aran Humbeeck a-t-il ajouté
foi aux diatribes de AI. Bergé et de la presse
gueuse, représentant les Elamands comme
dépourvus de toute intelligence politique et
administrative. II se sera flatté de les cir-
convenir et de les amener fi soutenir des
deniers communaux un enseignement contre
lequel proteste leur esprit de foi. Le fos
soyeur ministeriel en a été pour ses avan
ces.
Nos communes catholiques sont trop fiè-
res de leur autonomie pour vouloir, h
l'exemple des villes gueusifiées, aliéner leur
indépendance en retour des aumónes plus
ou moins déguisées que leur ferait le trésor
public. Administrées avec intelligence, elles
fleurissent par leurs propres ressources,
alors que les loges conduisent a grands pas
ii la ruine les cités bien plus riches et plus
puissantes qu'elles se sout soumises. AL
Van Humbeeck n'a pas songé ii cette circou-
stance, quand il a cru s'inféoder les villes
catholiques par les mêmes moyens qui out
asservi Hruxelles, Gand, Anvers et Liége.
Non, les misères d'autrui ont servi d'en-
seignement aux villes de second ordre. Les
embarras financiers que la gueuserie amène
partout, les ont instruites. Bruxelles ne vit
plus qu'il la turque, eu accumulant les em-
prunls; Anvers est en présence d'un déficit
de quatrc millions au budget ordinaire; ii
Gand, l'édilité, qui prouve a consacrer 30
p. c. de ses revenus aux écoles libérales,
ne sait par quels artifices échafauder un
budget présentable.
Ces considérations suffiraient pour éloi-
gner les autres communes de cette voie
désastreuse. Alais un autre motif péremp-
toire de repousser les écoles rationalistes
dontM. Van Humbeeck voudrait doter nos
Flandres, est le danger que des établisse-
ments pareils ofirent pour l'esprit et la mo-
ralité publique. Toute administration hon-
nête combattra énergiquement les créations
du ministre-fossoyeur, et si celui-ci persis-
tait dans ses projets, malgré la réprobation
unanime des citoyens, les écoles de l'Etat
seront traitées en ennemies et entourées
d'un cordon sanitaire par la vigilance des
autorités et des pères de familie.
Le plan du gouvernement est de mettre
les administrations communales en tutelle;
déja le projet-Van Humbeeck confisque une
partie considérablede leurs revenus annuels
au profit de l'école athée. Cette centralisa
tion aura pour effet de tuer lentement l'auto-
nomie communale, déjh considérablement
restreinlc. L'Etat se réserve le moyen d'in-
troduire le désordre dans l'état financier
des communes, aussi bien que dans l'intel-
ligence du peuple; mais en s'arrogeant ce
droit, il a soin de décliner la responsabilité
en la laissant aux administrations locales.
Telle est la situation hypocrite que crée le
projet-Van Humbeeck: elle est intolérable
et aucune édilité ne voudra prêter la main
h ce système anti-constitulionnel et anti-
national.
Si les communes veulent échapper aux
étreintes dont les menace le Dieu-Etat, il
est temps pour elles d'organiser la resistan
ce, en mettant en quarantaine les plans du
ministère, quelque habile que soit leur con
ception. Les conseils communaux de Saint-
Nicolas, de Grammont et d'Eecloo ont
commencé le feu. Que leur programme ser
ve a rallier autour d'un centre commun tou-
tes les forces dont nous disposons suf le
terrain administratif. Le ministère serait
bien forcé de reculer si les 1500 adminis
trations communales catholiques du pays se
mettaient d'accord pour n'accorder h l'en
seignement sans Dieu ni un local, ni un
banc, ni un sou.
Chambre des Représentants.
La Chambre s'est occupée, depuis sa ren-
trée, du budget de l'instruction publique.
Deux objets ont principalement attiré son
attention. D'une part les tendances du mi
nistère en fait d'enseignement; de l'autre
la portee que AI. Bara veut donner A la loi
des Bourses.
Les tendances antireligieuses du Gouver
nement sont connues; elles s'affirment cha-
que jour davantage.
La soi-disant ncutralité qu'il prétend
pratiquer n'est qu'un leurre. Toutes les
mesures prises, les décisions ministériel-
les, les circulaires prouvent toute éviden-
ce que la guerre it la religion catholique
sera poursuivie partout avec le plus grand
acharnement.
AL De Becker a établi sans conteste que
la création du ministère de l'instruction pu
blique est l'arme principale de cette guerre.
C'est le premier pas dans la voie du mono-
Ie en fait d'enseignement. Sous prétexte de
garantir la liberie de conscience des dissi
dents contre les empiétements du clergó et
les prétentions ultramontaines des Evê-
ques, on annule en fait la liberté de con
science des catholiques.
11 sera libre ii chacun d'etre protestant,
juif, libre-penseur et même libre-viveur,
partisan effréné de la morale la plus indé-
pendante, celni qui suivra cette voie est
assuré d'obtenir les bonnes graces du
Gouvernement.
Alais être catholique, c'est autre chose;
pratiquer les préceptes de Dieu, conformer
sa conduite aux lois divines de N. S. Jésus-
Christ, c'est une mauvaise note, qu'on
nous permelte le mot: c'est un vice ré-
dhibitoire aux yeux du Gouvernement.
AI. Bara le disait criiment la Chambre,
plus de soutane dans les écoles de l'Etat.
AL de Moreau d'Andoy a prononcé un
excellent discours dans lequel il a, en ter
mes vifs et incisifs, attaqué les tendances
irréligieuses du ministère. Le fameux toast
oü AL Van Humbeeck parle de jeter dans la
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