kebkeboeken fosse Ie cadavre du catholicisme, est venu naturellement sur le tapis. La morale universelle et indépendante, c'est-è-dire ce rationalisme d'Etat dont le ministre de l'Instruction publique se con- stitue le pontife laïque, a été appréciée par l'éminent député de Namur. La philosophie païenne elle-même ne séparait pas la religion de la morale. M. Frère a essayé de profiter de cette circonstance pour dire: II y avait done une morale avant le christianisme et avant l'E- vangile. Oui, ïly an avait une, mais elle permet- tait lVsclavage, l'infanticide, le suicide, la eommunauté des femmes. Quelque chose comme la morale indépen dante de nos jours. Gela nous fait entrevoir l'abime de degra dation oü descendrait une société sans Dieu, élevée dans des écoles sans Dieu. La réponse du Fossoyeur a été pitoyable. II sest plaint de ce qu'on avait écouté aux portes, et a prétendu qu'on l'avait mal com- pris. LTn mensonge et une hypocrisie! II se croyait couvert par le secret de la loge! Or, son fameux toast a été imprimé com me une pièce remarquable et destinée ii guider le mouvement magonnique. II a été mal compris! Et ses explications embarrassées n'ont fait qu'aggraver sa po sition. Pour lui, le dogme catholique est une doctrine de mort. II a poussé l'audace jusqu'ii cherher un appui dans un discours de M. de Montalem- bert. Oil puise-t-il le droit d'insulter ii la mémoire du grand orateur catholique. MM. Jacobs et Kervyn de Lettenhove ont pris acte des graves déclarations de M. Van Ilumbeeck et montré les conséquences pratiques d'un pareil système professé au nom de l'Etat. Ce système tend ii s'aggraver encore. Deux députés libéraux, MM. Goblet ct War- nant, ont réclamé une extension de l'ensei- gnement offlciel et une aggravation de sévérité ii l'égard de l'opposition que ce système soulève dans le pays. Le premier a dénoncé l'administration communale de St-Nicolas, coupable de ne pas vouloir agrandir une école évidemment trop grande si la loi de M. Van Ilumbeeck passé, et d'économiser les ressources de la commune. L'autre réclame l'intervention obligatoire des communes dans les dépenses de l'en- seignement moyen et même supérieur. C'est toujours le même système iibéral, faire payer par les autres ce qu'on est trop pin- gre pour payer soi-même. M. Warnant a également préconisé l'in- troduction dans les Universités de l'Etat d'un cours d'histoire contemporaine. On n'y fait sans doute pas encore assez de libé ralisme. L'application de la loi des bourses, telle que la pratique M. Bara, a soulevé les justes observations de M. De Landtslieere. Les derniers arrêtés de reorganisation de fondations c'est ainsi que cela s'ap- pelleen style Iibéral, prouvent que M. Bara en est arrivé ii dire au nom de 1 Etat: je déchire le testament et je prends I argent. La loi de 1864 sur les bourses d'études permet cela, dit M. le ministre de la justi ce, mais l'honnêieté et la conscience qui reprouvent pareille jurisprudence ne comp- tent sans doute plus pour rien Aucun honnête homme a dit 1 honorable député de Dixmude ne voudrait accepter une donation en foulant aux pieds la vo- lonté du testateur; il ne faut pas que le gouvernement fasse ce que lhonnêteté privée ne ferait pas. C'est bien cela. La Chambre a voté un crédit de quatre millions pour le casernement des troupes. Quand nos soldats seront-ils aussi bien lo gés que les prisonniers Nous recevons a la dernière lieure le compte-rendu de la séance de Jeudi. Notre député, M. Eugène Struye, a prononcé dans cette séance un discours énergique, qui a été accueilli par les applaudissements de la droite. Nous félicitons de tout cceur notre hono rable député, il a fait entendre ii la Chambre un langage qui devrait y retentir plus sou vent. Quand nos adversaires nous attaquent comme calholiques, c'est en catholiques que nous devons leur répondre. M. Struye l'a fait avec la franchise d'un flamand. Honneur a lui. Nous ne pouvons aujourd'hui, faute d'es- pace, reproduire ce beau discours. Nous le publierons dans notre prochain numéro. Cercle catholique. Notre honorable conseiller provincial, M. Louis Biebuyck a donné Dimanche der nier une excellente conférence ii laquelle avaient été invités les membres du Cercle. L'orateur a exposé, dans un langage qui a charmé son auditoire, les projets du mi nistère en fait d'enseignement public. Son discours, nourri de faits et de cita tions empruntées surtout ii des auteurs ou des hommes d'Etat qu'on ne peut suspec- ler de cléricalisme, a prouvé toute l'impor- tance de l'instruction religieuse dans l'édu- cation. Sans religion, sans morale, on ne forme pas des hommes capables de dévouement ou de sacrifices, capables surtout de com- prendre la sublime destinée pour laquelle ils ont été créés. L'orateur a repoussé avec force les odieuses accusations d'un libéralisme sec- taire. 11 a établi que les révolutionnairès ne se trouvaient pas dans nos rangs; qu'ils se rangeaient au contraire aux cötés de ceux qui attaquent la loi divine, seul soutien des trónes et de la société tout entière. Nous applaudissons sans réserve ii ce discours, et nous le disons franchement, la parole de M. Biebuyck sera toujours ac- cueillie avec bonheur. Cercle musical Aujourd'hui, Samedi 8 Mars, soirée ex traordinaire a 8 heures. Le dernier grand Concert de la saison d'hiver est fixé au Dimanche, 23 Mars, a 6 heures et demie du soir. Incendie du chateau de Tervueren. France. La chute de M. de Marcère. L'Union parle en ces termes de la chute de M. de Marcère Bij Van der Ghinste-Fossé, Drukker, Boterstraat, G6, Yperen. 8 C m B5 X 2A K 1 S in hat l laamsch cn Fvcttischj EERSTE COMiVlUrJIE, in alle slaeh xan banden, met cn zonder sloten. a a Une grave nouvelle courait Lundi matin a Bru- xelles et s'est conlirrnée. Un ineendie a éclaté de bonne lieure dans le chateau royal de Tervueren, residence de l'in- fortunée princesse Charlotte. Des troupes sont parties a 6 heures. Une dépêche arrivée vers huit heures annon ce que tout le chateau est en feu. C'est la partie du palais royal de Tervueren oCi réside la princesse Charlotte, qui a brülé d'a- bord. Le feu a été maitrisé au bout d'une couple d'heures. Les pompiers de Bruxelles avec une pompe a vapeur sont partis dés 7 heures pour Tervueren, sous la conduite de trois officiers de ce corps. Nous recevons une dépêche particuliere de Tervueren (3 heures 22 du soir) portant ce qui suit: Un feu violent a détruit le palais de Ter vueren. II ne reste plus que les murs. La prin cesse Charlotte est sauvée. Elle vient de partir avec la Reine pour Laeken. Les pompiers de Bruxelles assistés des habitants et des militaires de la résidence ont maitrisé Tincendie. Yoici denouveaux détails sur eet incendie Ce matin a 5 heures et demie le feu s'est décla- ró avec une extréme violence dans la rotonde a l'entresol du chateau dans sa partie antérieure. Une assez forte brise du nord-ouest alimentait les flammes dés leur début. La princesse Charlotte qui habitait l'aile droite du chateau a dü se sauver a demi-vêtue avec les personnes de sa suite et s'est réfugiee chez le docteur Arts, son módecin traitant qui habite a cóté du Palais. Aussitót que la nouvelle du sinistre est par- venue a Bruxelles, un détachement de sapeurs- pompiers s'est transporté avec tout le matériel nécessaire, y compris une pompe a vapeur. La Reine, partie immédiatement du palais de Bruxelles, est arrivée a Tervueren et y est venue prendre la princesse Charlotte que S. M. a con duite au chateau de Laeken. Le comte et la comtesse de Flandre se sont également rendus a Tervueren, après le depart de S. M. la Reine. Dés que Talarme fut donnée, arrivèrent sur le théatre du sinistre le détachement des carabi- niers, en garnison a Tervueren, les autorités lo cales, la police et la gendarmerie de l'endroit et eelle d'Auderghem. L'étang du pare du chateau sa trouvait trop éloigné du foyer de Tincendieon dut, pour alimenter la pompe a vapeur, faire la ehaine aiin de transporter l'eau dans un réservoir établi dans l aile gauche du palais des charrettes avec des tonneaux servaient également a ce transport. Tout cela a cause naturellement une perte de temps assez considérable. On na pu sauver que quelquesobjets parmi les plus précieux qui garnissaient les apparte- ments du palais et notamment celui qu'habitait l'infortunée princesse. De tout le batiment du chateau de Tervueren il ne reste absolument plus que les murs. Des appareils métalliques qui garnissaient les fenc- tres de l'appartement de la princesse Charlotte sont suspendus encore au bas des clotures. Le Teu n'a pu être maitrisé complètement que vers midi mais la pompe a vapeur a dü recom- mencer a jeter de 1 eau sur le toyer incandescent pendant plusieurs heures encore. La cause de ce terrible incendie est encore in- connue. Les dégats sont évalués plus d'un mil lion de francs. Le chateau de Tervueren, dont il ne reste plus que les murs, avait été construit a la suite des évenements de 1815. Profltant de l'enthousiasme qu'avait inspire a ses peuples la valeur du prince d'Orange, le roi Guillaume provoqua au sein des Etats-Gónéraux une proposition dans le hut d'offrir au prince un témoignage public d'appro- batiou et de reconnaissance pour la défense opiniatre de la position des Quatre-Bras et pour la part louable qu'il avait prise a la célèbre ba- taille de Waterloo. Une loi du 27 Décembre décréta l'abandon au prince du pare de Tervueren et la construction dans le pare d'un pavilion de chasse aux frais du Trésor. C'est alors que fut bati, sous la direction de l'architecte Vanderstraeten, le chateau aujour d'hui détruit, qui coüta 794,000 fr.; on le commen- ca en 1817 et le prince d'Orange alia l'habiter an mois de Juillet 1822. Le pavilion de Tervueren n'avait rien de bien remarquable comme oeuvre architectonique mais la situation en ótait délicieuse et la distri bution excellente. En 1830, le chateau et le pare furent séquestrés Une loi du 23 Mars 1853 céda la jouissance du chateau a S. A. R. le due de Brabant. Le débat s'est engagó entre un ministre du gouvernement de la République et le vrai chef du radicalisme. M. Clémenceau a froidement exécuté M. de Marcère, avec le ton et le geste d'un chirurgien expérimenté. La vraie Républi. que a dressé la table d'anatomie oü elle dissèque las victimes qu'elle va saisir a la table dejen préparée par Topportunisme. M. le ministre de l'intérieur est tombé de si bas que sa chute s'est accomplie au milieu de l'indifférence universelle Ce renégat a été renié par les siens son cha- timent est mérité. M. Clémenceau a pu dire en terminant son réquisitoire: Oü est le ministre? M. de Marcère n'était même pas tombé, il avait disparu. Mais ce qu'il importe de signaler, pour mettro en pleine lumière les beautés et les gloires du gouvernement républicain, c'est la honteuse at titude de ce centre gauche, qui n'a pas osé don- ner une parole, un signe de complaisance, un vote de sympathie au ministre de son choix, au représentant de sa politique. Ce qu'il importe de dénoncer, c'est la lacheté du cabinet qui a cyniquement abandonné M. le ministre de 1 intérieur qui, au mépris de toutes ses déclarations et de toutes ses promesses, s'est athanchi de Ia solidarité ministérielle, et amé- connu cette responsabilitó si vantóe qui devait lier tous ses membres. M. de Marcère a été sacriflé par ses collègues, qui ont participé a tous ses actes, dans un hé- roïque mouvement de sauvk qui peut. C'est un exemple fortiliant et salutairenous compre- nons maintenant cette parole du journai. des Débats Le terrain commence a se nettoyer La besogne est conflée aux avocats et aux sol dats de la Commune, a ce grand nombre d'hom. mesqui varevenir de Nouméaet d'autres lieux de refuge, dont M. de Marcère, dans son effare- ment, a salué le retour avec une singulière atti tude, et qu'il a désignés en termes comiques aux bienveillantes attentions de la police, pour com pléter 1 oeuvre de clémence et d'apaisement. Le gouvernement tremble aujourd'hui devant armée qu'il s'est engagé a ramener sur le sol francais le programme de Romans estcloué au fauteuil sur lequel s'étale M. Gambettac'est le programme radical qui s'impose, et c'est M. Clé menceau qui prend la direction du mouvement. La Commune varetrouver une armée, et la po lice lui sera soumise; tels sont les deux premiers points de ce programme patiemment élaboréet persévéramment suivi. Nous allons voir s'élever peu a peu les vrais chefs de la Repubhque, tenus jusqu'ici dans 1 ombre par les habiles de Topportunisme. M. Clemenceau leur ouvre la carrière, et il pohrra bientot e ever de nouveau la voix pour demander: Oü est le gouvernement Le terrain commen ce, en eff et, a se nettoyernous attendons la sui te de 1 épuration ministérielle. van voor Kanten en andere Beeldekens, Printen, enz.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2