La Cavalcade et Se Progrès.
Mettons ces deux choses sur la même
ligne; e'est une justice a rendre ;i l'une et
l'autre. Taut valait la cavalcade, tant vaut le
Progrès.
Le journal de M. Carton na vu la caval
cade que dans les colonnes du Journal d'Y-
pres. La description que nous avons faite
de cette ignoble mascarade a dü être bien
rigoureusement exacte pour que le Progrès
se sente si profondément blessé et perde
toute mesure dans la réponse qu'il essaie
de nous t'aire.
Décrire lui-même ce qui s'est exhibé
dans les rues d'Ypres, Dimanclie dernier,
il nen a garde. 11 préfère laisser ces hor
reurs dans 1 obscurité. C'est le seul moyen
pour lui et ses patrons d'en tirer quelque
profit au bénéfice de leur cause.
Contester la vérité, chercherü amoindrir
la portee de certaines exhibitions, dénatu-
rer les faits les plus évidents, voila une ta-
ohe qui lui est aisée; c'est sa manière habi-
tuelle.
Mais a qui f'era-t-il accroireque la caval
cade du grand carnaval n'était pas dirigée
contre la religion catholique, le clergé, les
frères; que les organisateurs n'avaient pas
eu pour hut de bafouer les ministres du
culte catholique?
ün acces de franchise a échappé ce jour
lü ii un grand nombre de libéraux. On a
trouvé la chose trop forte et on n'a pas
cache son indignation.
Ouoi qu'en dise le Progrèsla manifesta
tion a été blêmée, et cela hautement, même
paries partisans du libéralisme.
Le peuple a flétri les procédés gueux.
Nous avons cité uu de ces traits énergiques
comme le peuple sait en lancer. Ce trait est
parfaitement historique. Nous en avons
recueilli maint autre. On se demandait aus
si comment le premier magistrat de la ville,
qui était mieux ii même que d'autresii ce
moment, d'apprécier la c/iarité catholique,
avait permis cette insulte publique une
religion qui apprend rendre le bien pour
le mal.
Celles qu'on a jeté sur le pavé des rues,
savent encoi-e pousser le dévouement jus-
qu'ii s'exposer au chevet des malades at-
teints des maladies les plus contagieuses.
Le Progrès ne comprend pas cela. 11 ne
jouit que de l'heure présente. Nunc est bi
benduin!
Le maitre de l'école laïque.dans la caval
cade, était très-imbu de ce principe.
Le journal de M. Carton ramène encore
cette vieille rengaine, si souvent mise en
pièces: person ne ne songe a attaquer le prê-
tredans l'exercicede son ministère,ni a faire
des ministres du culte l'objet de satires car-
navalesques. C'est le vieux refrain.
Comme il est desaison! 11 y a quelques
semaines, dans une société assez connue,
on parodiait les cérémonies les plus sacrées
de la religion. C'était probablement pour
l'honorer et augmenter le respect dü aux
choses sacrées.
Sur l'un des chars de la cavalcade on en-
seignait aux enfants les prières chréliennes
entre les couplets de YOngediert det Papen.
Ou faisait le signede la croixavec moque-
rie. Sur un autre, on se mettait ii geuoux
en grimacant eL on se permettait cent autres
postures dont le bul était évident.
N oila comment on sépare au Progrès la
religion de ses ministres.
Le vieux cliché, Respect a la religion
de nos pères, est usé. Que le Progrès
félicite la Commission organisatrice du
courage dont elle a fait preuve. Soit! II
convient ainsi de tout ce que nous lui re-
prochons avec tous les honnêtes gens.
Quel courage y a-t-il insuller sous le
couvert du masque ce qui est digne de res
pect, a cacher son visage sous quelques
oripeaux pour se iivrer sans danger a des
actes absolument ignobles; ii diminuer par
l'anonyme la responsabilité qu'on encour-
rait?
Ce courage est celui des hommes du
1 ïogiès. Mais ce n est pas celui d un homme
loyal et honnête.
Le Piogrès ferait mieux de garder le si
lence, comme M. Carton le*fait si bien.
Cest le seul maintien qui lui convienne.
A propos de la circulaire de M.
Rolin.
M. Rolin veut absolument justifier le titre
honorifiquequeSa Majesté Ifalienne lui a con-
féré.
Après ses brillants débuts a la Chambre,
le Baron de Fiascoue se met écrire.
Cela est devenu de mode depuis le 11
Juin. On sc rappelle la lettre de MM. Carton
et consorts.
Malheureusement si la parole s'envole,
léciit roste, et 1 écrit devient souvent un
enfant terrible.
M. Hévard a dit que la ville d'Ypres forme
une ile qui doitdevenir un continent.Ce n'est
i;i qu'une parole qui dans cent ans sera
I tombée dans le plus profond oubli. a moins
que d'ici-la, grace a notre intilligente ad-
ministration communale, Ypres ne devienne
un port de mer.
Mais M. Carton, a la tête du bureau de
l'association libérale d'Ypres, écrivit un jour
une lettre admirable de style et de logique.
Cette lettre passera a nos arrière-petits-
neveux, comme un document qui a soulevé
un moment le pays.
11 en est de même des fails. La cavalcade
d'Ypres sera inscrite dans les fastes de
I'llistoire de notre ville, parce que c'est la
un fait unique dans son genre. On ne par-
lera plus des entrées solennellesde nos sou-
verains. Ce sera la cavalcade, rien que la
cavalcade.
Revenons h notre Rolin. Au nom de son
collogue de fossis et cadaveribns, le ministre
de rintérieur a lancé une circulaire a tous
les gouverneurs de Province, y compris,
pensons-nous, le Procureur de la Flandre
Occidentale. Le factum de haut et franc li
béralisme abonde de contradictions, d'affir-
mations gratuites et perfides, de sophismes
et d'inexactitudes préméditées.
L'ex-membre de St. Vincent de Paui va
jusqu'a placer le projet de loi sous legide
j du Vatican, en soutenant que le régime de
j ce projet pratiqué en Hollande, aux Etats-
j Unis eten Irlande, paraitavoir étéapprou-
vé par le St. Siége
Est-ce bien trouvé ou non?
La vérité est qu'en Hollande les Evêques
ont condamné les écoles soumises a la loi
de 1S57; et cette réprobation a été appuyée
récemment par des petitions revêtues des
signatures de 142,000 pères de familie,
1 occasion de la presentation du projet de
loi-Kappeyrie, qui maintient le principe de
1357.
En Irlande, le St-Siége a permis l'essai
des écoles nationales. Mais si l'enseigne
ment religieux y est donné en dehors des
heures oflicielles, les livres classiques sont
soumis a I'approbation de fautorité ecclesiae -
tique et supprimés par celle-ci lorsqu'elle les
trouve peu convenables sous le rapport reli
gieux. C'est qu'en Irlande on ne s'est pas
donné pour mission de jeter dans la fosse le
cadavre du catholicisme.
Enfin, aux Etats-Uuis, la neutralité de
l'école a pour cause la multitude des sectes
religieuses.
Y a-t-il en Belgique une situation analo
gue? A part rips libres-penseurs et viveurs,
notre population est essentiellement catho
lique. Les dissidents tiennent la proportion
de 1 sur cent.
Silence done, M. Rolin. Dites a votre
collègue de l'instruction publique que le
peuple Beige vous a compris. Son bon sens
a déja fait raison de votre circulaire, qui
n est autie chose qu une humble supplique
en guice. 11 est vrai que vous voulez chas-
ser de l'école le prêtre, la religion et Dieu
lui-même. Oui, la pensée du Gouvernement
xa au-dela du texte de votre projet de loi.
Voire dernier mot est cefui-ci: Plus de ca-
téchisme a lécole! Suppression de toute
instruction religieuse! (Voir projet de loi
élaboré par le G.-. Or.-.)
Si vous n'allez pas jusque lü, c'est que
les électeurs vous en empêcheront. Déja Ia
fosse se creuse; le pays prépare un immen
se lev ier pour soulever le cadavre du mi
nistère et Ie prëcipiter dans la fosse. Satis
avoir le bon goüt de M. Van Humbeeck
nous vous disons que ce cadavre Commence
a répandre une odeur infecte. Votre projet
de loi lui servira de linceuil et l'urne electo
rale sera la fosse.
Elect on communale.
Line élection pour le conseil communal a
eu lieu a Blatou. Deux candidats étaient en
présence.
L un, M. le docteur Demanet, s'est recom
mandé aux suffrages des électeurs de Blaton
par une circulaire dans laquelle il essaie de
justi fier la revision de la loi de 1842.
Le second candidal, M. Charles Trivier
un enfant de Blatondans sa circulaire aux
électeurs, s'est placé sur le terrain des inté
réts de la commune.
M. Demanet n a obtcnu que 39 voix, tan-
dis que son adversaire, M. Trivier, en a eu
105 Indicateur de Péruwelz.
Mouvcment catholiqno.
ASSOCIATION CONSERVATRIGE
D'YPRES.
Ainsi que nous l'avons annoncé, 1'Asso-
ciation conservatrice s'est réunie Samedi
après midi au St. Laurent. L'assemblée était
des plus nombreuses on y comptait plus
de 600 personnes, accourues de toutes les
parties de 1 arrondissement.
Les catholiques comprennent partout
1 importance exceptiouuelle des circonstan-
ces que nous traversons. Partout ïls s'émeu-
vent et se réunissent pour combattre, par
les moyens légaux, les sinistres projets du
ministère-Van Humbeeck.
Le peuple beige tient a sa foi, et s'il peut
beaucoup supporter, il devient intraitable
quand on touche a sa religion.
L abondance des matiéres ne nous per
met pas de donner aujourd'hui le compte-
rendu de cette réunion. Nous le ferons
dans notre plus prochain numéro. M. Victor
Begerem, avocat a Gand. et aprés lui MM
L. Biebuyck et Surmoutde Volsberghe ont
exposé dans les détails les plans du minis
tère libéral.
1 'arrondissement d'Ypres est entré dans
le mouvement; d s'associeau reste du pays
pour s'opposer a l'introduction d'un ensei
gnement athée et a ['application d'une loi
quona quahfiée a juste titre de crime so
cial.
E la t.s de 1 'Eg' 1 i s e
Nous reproduisons, sous réserves,, la dé
pêche suivaute de 1 Agence llavas:
t vI. ÏUen; q|Ue-ra q'leSti0n des raPlJ01'ts entre
CEHGLE CATHOLIQUE D'YPHES.
La place de limonadier sera va
cante a parlir du Mai prochain.
our les conditions s'adresser a
"'ebuyck, secrétaire du cercle.
cabinet. Ici, je puis copier textuellement les An
nates, séance du 20 Décembre 1878.
L honorable M. Frère déclare remercier l'ho-
norable M. Couvreur du langage patriotique et
politique qu'il vient de t'aire entendre: ce langage
sera compris et applaudi par le pays. «(Inter
ruption. Trés-bien! a gauche.)
Voice a droite: Ouioui
Voice a gaucheSauf par les évêqnes. In
terruptions a gauche.)
La guerre a mort contre l'Eglise romaine était
le prix stipulé par les antimilitaristes de la gau
che pour le vote qu'ils ont émis en faveur de
l'augmentation du contingent 1
Eh bien, Messieurs, en présence de toutes ces
déclarations, le pays ne s'étonnera pas de nous
entendre dire: Vous n'aurez pas un sou pour
cet enseignement et pour cette ceuvre-la
(Trés-bien très-bien a droite.)
Les catholiques laisseront vos écoles publiques
dósertes. En conscience, ilsne pourront les lais
ser fréquenter par leurs enfants. (Nouvelle ad-
hósion.)
Et vous, messieurs, vous ne vous étonnerez pas
de voir compléte l'union des catholiques sur le
terrain de l'enseignement, sur ce terrain ossen-
tiellementetavant tout religieux.
Dans 1 action, vous trouverez les catholiques
unis leurs évèques, unis au clergé, unis an Pape.
Vous trouverez uni tout le peuple éhrétien!
Sur le terrain religieux, qui est aussi le ter
rain de la patrie, l'union fait aussi la force. Nous
opposerons a vos entreprises la force de resis
tance qui est propre a un peuple catholique.
Le vieux peuple beige, peuple chrétien par
excellence, n'est pas mortil n'est pas a l'état de
cadavre, quoi que vous en disiez. II repousse les
fussoyeurs du catholicisme. II vit et ne se laisse-
ra pas jeter dans la fosse que creuse le parti li
beral. Le parti libéral y tombera lui-même.
Le pays catholique se réveille, llcomptesur
lui-même et sur Dieu, et vous aurez a compter
avec lui si vous ne voulez plus compter avec
Dieu (Vifs applaudissements a droite.)
Home, 5 Mars.
La liste officiefle des prélats qui seront nom-
mes cardiuaux dans le prochain consistoire, est,
jusqua présent, ainsi cornposée:
Le professeur Hergenvetkur, de Wurtzbourg;
Le docteur Newman, de Londres;
Mgr Desprez, archevëque de Toulouse
Mgr Pie, évêque de Poitiers
Mgr Meglia, nonce du Pape a Paris;
Mgr Sanguun, nonce du Pape a Lisboune.
Les trois ou quatre autres cardinauxseront
choisis parmi les prélats italiens.
rheëhln ParSUi|G de la lamination dupatriar-
)atlCan ,et.'f- i urquie sera résolue. Ges rap-
poits seront régies suivant la bulle liever sur us.