La plus grande facte qu'un gouvernement Akeliger en quelque nombre que ce soit LES CONSCIENCES RELIGIEUSES, EST UNE FAUTE qu'un GOUVERNEMENT n'a PAS LE DROIT DE COM METTRE. Erratum Cercle musical. Le Cercle musical a clos dignement, le 53 dernier^ la série de ses concerts d'hiver. Ces soirees se transforment petit a petit en véri- tables concerts populaires ou la musique clas- sique trouve des iriterprêtes dignes de iigurer dans des villes de premier rang. Un Quatuor de Beethoven, une Serenade d'Haydn, de Lieber Liedchen de Tambert, enfin un Menuet de Bocclieriniexécutés par MM. A. et E. Gaimant, Alb. Ligy et A. Petit, ont été écoutés dans un religieux silence, bissés ct applaudis avec une veritable fréné- sie. La Symphonie acquiert sous la direction de M. Breyne une precision remarquable; elle a joué avec un ensembleun brio, une netteté que l'on doit admirer, 1'Ouverture de Zampacet immortel chef-d'oeuvre de Hérold, et le Leichte Cavallene de Van Suppé; ces morceaux ont été enlevés avec un grand succes. La Marche turque de Beethoven, ce bijou si délicat, dont le rythme, empreint d'un certain cachet exotique et sauvage, a été bien rendu; un peu plusde délicatesse cepen- dant, et l'exécution en eüt été ifréprochable. M. Derryx' nous a donné une Fantaisie sur divers motifs d'opérac'est un artiste habile, justement apprécié du public d'Ypres, qui le revoit et l'entend toujours avec un nouveau plaisir. M. Siroux a execute avec infiniment de goüt les dernières pensees de Weber, pour saxophone. M. Siroux possède du mécanis- me; il est maitre de son instrument, et son départ laissera un vide regrettable, La partie vocale était brillamment fournie: Mademoiselle Evelina van der Stichele de Maubus avait eu la gracieusetë de prêter le concours de son talent ii cette soirée. Le public l'a couverte d'applaudissements a son apparition sur l'estrade, il les a renouvelés a juste titre après qu'elle eut chanté, avec un sentiment plein de mélancolie et de douceur, la ravissante romance, Une voix du passé et la Ballade de Barberini. Mademoiselle van der Stichele est toujours maitresse de sa voix puissante et sonore, elle exprime toutes les nuances avec finesse et un sentiment de distinction; elle s'attache surtout a bien rendre le caractère des oeuvres qu'elle inter- prête. La Chanson vénitienne de l'opéra 11 bravo a prouvé que Mademoiselle van der Stichele est initiée a tous les secrets de l'art. Le choeur La Saint Hubert a ététrés-bien étudié. M. Wenes a imprimé a cette oeuvre le mouvement et 1'expression voulus. M. Debbaut nous a révélé un talent spécial dans cet art qui ne souffre pas de médiocrité: La chansonnette comique. il a obtenu un succès désopilant. On peut dire que M. Deb. baut faisait contraste dans la salle: seul il ne riait pas. Sa diction est parfaite, burlesque, sans jamais tomber dans la charge. On nour- rit l'espoir de voir cet élégant jockey renou- veler ses courses a Ypres, il entrainera sans peine tous les rieurs. Une charmante valse pour llüte, intitulée le Rossignol, nous a donné un avant-goüt. du printemps. L'illusion par moments était com pléte et nous avons entendu exprimer le soup- Qon que M. YanSeveren avait sournoisement introduit dans son instrument le gosier d'un de ces charmants oiseaux. Ajoutons que le piano était tenu par Made moiselle Cuignet, avec la précision et la grace qu'on lui reconnait. L'abnégation et la modestie, cliez elle, se marient a la science et au talent, Nous apprenons que les réunions hebdo- madaires seront clóturées, Samedi, 5 Avril, par une brillante soirée extraordinaire. Tout le monde a lu ou aura déjii entendu parler de la terrible catastrophe qui vient de plonger dans la plus aft'reuse misère des mil- liers de families de la ville de Szegedin, en Hongrie. 11 est impossible de donner une idéé de l'état de cette ville, d'une popu lation de 70,000 limes, après cet épouvanta- ble malheur. La Tlieiss, sur laquelle se trouve Szegedin, transformée en un véritable torrent, a la suite de la fonte des neiges et des glacés, étant sortie de son lit, a inondé cette localité et ses environs en renvérsant et en dévastant tout ce qui se trouvait sur son passage. Un vent terrible, par une nuit noire, langant les eaux avec une impétuosité inou'ie; a du don ner ;i cette horrible scène un sinistre aspect. Sur '10,000 habitations, 500 a peine restent debout; les habitants ont fui, abandonnant leurs biens; deux a trois mille personnes ont péri. Voilh, en peu de mots, la description des ruines de Szegedin. Ue cceur le moins sensible doit éprouver de la commisération devant une situation aussi cruelle. Une autre circonstance qui, pour nous Bei ges, ne pourra que développer nos sentiments humanitaires, c'est que Szegedin se trouve a environ 30 iieues de Pest, ville natale de no tre bien-aimée souveraine; c'est done la patrie de S. M. qui vient d'etre si cruellement éprou- vée; ce sont done ses frères, ses soeurs, qui, avec leurs biens, souvent le fruit de pénibles labeurs, y ont laissé leur santé, leur vie mê- me. On comprend dès lors, sans peine, com- bien notre Reine, si justement reconnue pour sa charité inépuisable, doit s'intéresser au sort de ces malheureux et combien il lui serait agréable d'apprendre que les habitants de notre ville, touchés par tant de souffran- ces, désirent tendre une main secourable a ces pauvres Hongrois. Du reste, quand diverses parties de notre pays se sont trouvées dans des circonstances aussi douloureuses, nous avons été heureux, et ce souvenir nous est encore cher, de trou- ver cliez tous les peuples, et enlr'autres chez les Austro-Hongrois, une générosité qui a largement soulagé nos infortunes. Cest, mus par cette double considération, d'une part la pitié, cette belle qualité qui tient des grands coeurs, d'autre part, un sen timent de profond respect et de sincere dé- vouement, pour notre Auguste Reine, que MM. les officiers de la garnison ont décidé d'organiser une fête au bénéflee des malheu- reuses victimes de cette catastrophe. N. B. C'est avec une bien vive satisfaction que nous venons d'apprendre cette bonne nouvelle et nous espérons, en présence de l'immense malheur qui vient de frappen les habitants de Szegedin, que tous nos compa- triotcs voudront, dans la mesure de leurs moyens, aider ii soulager cette infortune. Dans notre proclaim numéro, nous tien- drons nos lccteurs au courant des disposi tions qui auront été prises en vue de l'orga- nisation de la susdite fête. A lire par nos ininistres. Dans l'admirable discours prononcé par M. Thiers a Versailles le 22 Juillet 1872, le pre mier président de la République frahgaise disait Nos libéraux qui ne juraient que par M. Thiers, continueront-ils il mépriser ses aver- tissements? Un rapprochement caractéristique sufiit a définir la situation que l'adoption du projet- Ferry créerait h la France. Si le R. P. Olivaint et ses compagnons, si les Dominicains d'Arcueil, fusillés par les libres-penseurs de la Commune, pouvaient revenir ;i la vie, il leur serait interdit de rou- vrir leurs écoles et leurs colléges mais, en revanche, leurs assassins, généreusement graciés par la République athénienne et clé mente de M. Grévy, pourraient librement fonder des pédagogies de la morale indépen- dante et de l'assassinat. Telle est la logique, telle est la justice du libéralisme. En Belgique, nous ne sommes pas encore aussi avancés. Nos Gueux n'osent pas, dans les circon stances actuelles, franchir ouvertement les barrières légales qui s'opposent ii la pleine réalisation de leurs desseins; mais s'ils ne passent pas au-dessus de la ConstRution, ils passent au-dessous et ils espèrent par cette voie détournée arriver au même résultat que leurs comperes de France: la suppression de l'enseignement catholique et libre. C'est pourquoi ils ont créé le ministère de l'instruction publique, vaste machine d'ab- sorption et de centralisation dont le hut évi dent, sinon avoué, est la reconstitution frau- duleuse du monopole. Un arrêté royal du 22 Mars annule une dé- libération du conseil communal de Rousbrug- ge-Haringhe, en date du 4 Février '1879, ainsi congue «A. Le bourgmestre pourra, chaque an- née, lorsqu'il le jugera nécessaire, défendre, pendant les jours de carnaval et de la mi-ca- rême, les mascarades travestissements et dé- guisements dans les rues et places ainsi que dans les lieux publics; B. Toutes contraventions ii la présente ordonnance seront punies d'une amende d'un ii dix francs. Chronique judiciaire. coxDAMNATioN du Westvlaming et de ÏAvenir des Flandres. 1 out le monde se rappelle la manière odieuse dontj M. le chevalier Ruzelte fut traité par le Westvlaming et ÏAvenir des Flandres, après sa destitution des fonctions de gouverneur Que l'honorable ministre me permette enfin de lui demander s'il est vrai, comme on l'aflirme, que l'administration des chemins de fer de la Flandre occidentale se montre disposée a re- prendre les négociations ajrant pour objet la re prise de nos lignes; s'il est vrai, comme on ]'affirme aussi, que la Compagnie est toute prëte a traiter sur le pied des propositions faites, l'an- née dernière, par l'honorable M. Beernaert. L'arrondissement d'Ypres attend avec la plus vive impatience la solution de cette question, qui lui est d'un intérêt vital pour le présent et pour l'avenir. II me rests, messieurs, a insister auprès du gouvernement pour qu'il achève ou fasse achever le canal de jonction de Lys-Yperlée. Qu'est-il advenu des propositions mises en avant par la société concessionnaire, propositions qui, a la fin de la session ordinaire de 1878, sem- blaient devoir aboutir, en conformité des der- niers engagements pris par le cabinet précédent! Est-il vrai que toute chance d'aboutir de ce cöté est perdue Je crois inutile, messieurs, de répéter ici une troisième fois toutes les raisons économiques qui doivent décider le gouvernement a procurer, en tout cas, l'achèvement immédiat de notre ca nal de jonction. Les intéréts du trésor, les intéréts du commer ce, de l'industrie et de l'agriculture, ainsi que le voeu séculaire de nos populations, le requièrent. Ainsi seulement se trouvera compléte le réseau des canaux de la Flandre. Ainsi seulement la West-Flandre sera reliée, dans de bonnes con ditions économiques, et au Hainaut et au Nord de la France et a la mer. Ainsi seulement nos po pulations verront livrei' a des prix normaux le charbon, ce pain quotidien de l'industrie; la chaux, eet élément indispensable a notre agri culture; les pierres de taille et le l'er, ces éléments mis tous les jours plus largement en oeuvre dans nos constructions les pavés, nécessaires a nos routes, etc., etc. Le chemin de fer ne pourra jamais ofl'rir, pour les matières pondéreuses, un transport aussi économique que le canal. En terminant, je me joins a mon honorable col- lögue, M. Berten, pour prier le gouvernement de ne plus reculer davantage l'adjudication de la nouvelle route de Reninghelst a Kemmel. Les difiicultés d'exécution semblent être levées, a cette heure, pour tout le tracé. S'il en était autre- ment, rien dans l'entre-temps ne peut s'oppsser a l'adjudication de la section de Reninghelst a la Clyte. Nous osons done compter que les travaux s'exécuteront maintenant avec toute la prompti tude possible. J'ose également insister, comme mon honora ble collègue, au nom de l'équité la plus élémen taire et de l'intérêt incontestable des cantons de Rousbrugge, de Poperinghe et d'Oostvleteren, jntérêt attesté par les délibérations favorables de cinq conseils communaux, par l'avis favora ble de la députation permanente et combattu seulement par le commissaire d'arrondissement d'Ypres, j'ose insister pour que le gouvernement cesse enfin de s'opposer a l'établissement gratuit et sans subside d'un service de messagerie entre Rousbrugge, Crombeke et Poperinghe. J'apprends a l'instant, il est vrai, qu'il est ques tion d'un service a établir entre Stavele, Crom beke et Poperinghe. Mais ce service ne répon- drait qu a la moitié des intéréts ici en cause. Rousbrugge et Crombeke ont un intérêt positif et réel a des moyens réguliers de transport et de communication entre les deux localitós. Ces com munes ont fait les frais de l'établissement et ont les charges de l'entretien de leur route. De quel droit le gouvernement leur ref'userait-il de jouir, sans frais ni dommage poui' personne, d'un ser vice public favorable a leurs intéréts commer- ciaux et autres? C'est déja bien trop que, depuis six mois, le gouvernement, sur l'unique avis du commissaire d'arrondissement d'Ypres et sans raisons appréciables, privé des communes d'a- vantages auxquels elles on droit. Confiant dans notre bon droit et dans la con science mieux éclairée du gouvernement, je re- commande tous ces intéréts légitimes et tous ces besoins impérieux a l'impartiale sollicitude de l'honorable ministre des travaux publics. Rectification d'une erreur typographique au discours de M. Berten. Nous avons imprimé au 4" alinéa du dis cours de M. Berten: 1,000 kilogrammes, au lieu de 10,000 kilogrammes. Le paragraphe doit done être reconstitué comme suit: Ce droit de réinseription et les taux du tarif de la Société continuant a être appliqués aux sta tions entre Ypres et la frontière franeaise vers Hazebrouck, il en rósulte, comme je l'ai établi lors de la discussion du budget des travaux pu blics de 1878, que le coüt du transport de mar- chandises de 4° classe s'élève, pour certaines de ces stations, jusqu'a 3 francs par kilometre, par waggon de dix mille kilo,grammes. PU1SSE COMMETTRE, C'EST DE TOUCHER AUX QUESTIONS RELIGIEUSES.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2