Discours de M. Struye.
Extra it
du discours de M. De Haerne.
Fête militaire.
Nous nous empressons de faire connaitre
nos lecteurs les mesures qui viennent d'etre
prises, relativement au Concert que MM. les
Officiers de la garnison out décidé d'organi-
ser au benefice des inondés de Szegedin. II
sera donné, a la Salle de Spectacle, le Jeudi
17 Avril, a 8 lieures du soir, une fête musi-
cale et militaire; il y aura quelques mor-
ceaux d'harmonie par les musiques du 1"
régiment de ligne et du 2e régiment de gui-1
des, plusieurs solistes se feront entendre et
le corps des sous-officiers fera un assaut
d'armes.
Nous engageons vivement le public ;i assis-
ter a cette fête, qui, par sa nouveauté, offri-
ra beaueoup d'attrait. (Communiqué.)
11 vient de se fonder une Association des
Anciens Elèves du Collége Notre-Dame ii
lournai. Ceux qui par oubli n'auraient pas
repu 1 invitation d'en faire partie, sont priés
de considérer le présent avis comme en te
nant lieu et d envoyer leurs adhésións, avec
adresses complètes, au Préfet de l'externat
du Collége Notre-Dame a Tournai.
Un arrêté royal du 22 Mars répartit com
me suit le contingent de la levée de 1879 en*
tre les provinces:
Anvers, 1,141 hommes; Brabant, 2,014;
Flandre occidental, l,54o; Flandre oriënta
le, 1,878; Hainaut, 2,277; Liége, 1,428;
769 Lllxembour§'- *>21Namur,
Le Contingent assigné ii chaque province
seia réparti par la Députation permanente
entie les cantons de mi lice, conformément
1 article 5 de la loi.
Voici une lettre qui répond a quelques nié-
chantes allegations que 1 'Echo du Parlement
publiait il y a quelques jours.
M. Devosancien procureur général
Alexandre, vient de lui adresser la lettre
suivante:
MM. Berten et Struye m'ont interpellé sur la
question de savoir par quels motifs l'administra-
tiondes postes a refusé l'autorisation d'etablir
un service public de messageries entre Rous-
brugge et Poperinghe, par Crombeke, dont la
concession était demandée par un sieur Herkel-
bout.
La question est de savoir s'il y a lieu d'autori-
ser un second service de messageries et d'user
du pouvoir que l'article 1" de l'arrêté royal du
3t Janvier 1838 attribue au gouvernement.
lei, il y a conflit. 48 habitants des plus notables,
soutenus par l'ancien commissaire d'airondisse-
ment d'Ypres, M. Carton, par le commissaire
d'arrondissement actuel, par M. Ie gouverneur
de la Flandre occidentale, disent que le service
de messagerie du sieur Debeer a toujours été
parfaitement desservi, que le mouvement entre
Rousbrugge et Poperinghe ne comporte pas
l'établisement de deux messageries, qu'octroyer
une seconde concession ce serait faire une con-
curence ruineuse a M. Dobeer, et que, du point
de vue de l'administration, cela aurait pour con
sequence nécessaire une augmentation de la
subvention postale.
Ladministration communale sou,tenue par
la deputation permanente, appuie, au contrai
re, énergiquemenl la demande du sieur Herkel
bout, qui tend a obtenir une concession nouvelle
entre Rousbrugge et Poperinghe, en passant par
le village de Crombeke.
II n'y a de véritablement. intéressé dans la
question, aux yeux de l'administration des pos
tes que le village de Crombeke, qui compte 989
habitants, et l'administration fait cette remarque
que cette commune sera parfaitement desservie
par l'établissement d'un service de messageries
entre Poperinghe et Stavele par Crombeke.
L'administration ne voit autre chose dans l'oc-
troi de la concession réclamée que l'établisse
ment d'une concurrence ruineuse pour Debeer et
la crainte que cette concession n'em pêche l'éta
blissement de ce service entre Stavele et Crom
beke.
On se demande quel peut ètre le motif de I'a-
charnement que Von apporte dans cette discus
sion.
ilsemble queVonveuille exercerla une ven
geance. Une femme honorable, fllle d'un ancien
maitre de postes, femme d'un entrepreneur de
messageries, a été appelée a déposer comme tó-
moin a charge devant le tribunal correctionnel
dans un procés qui parait avoir surexcité les
passions politiques.
Ces passions sont-elles êtrangêres Vidêe de
créer un service de messagerie en concurrence
avec celui qui est organisé depuis trente ans par
le sieur Debeer, a la satisfaction pleine et entière
du public? L'administration, évidemment, n'a
pas pas a obéir a ces passions.
Debeer est soutenu dans sa protestation contre
la demande de concession Herkelbout par 48
habitants signalés comme les plus notables de la
localité. L'administration n'a pas hésité a me
proposer, a deux reprises différentes, le rejet de
la demande en concession faite par le sieur Her
kelbout et je me suis rangé a son avis.
Séance du 28 Mars.
M. Struye. Messieurs, je commence, par
remercier l'honorable ministre des travaux pu
blics de ses déclarations relatives au prompt
achèvement du Lichtervelde-Thielt et a la con
struction de la route de Reninghelst a Ivemmel
par la Clytte.
Je prends acte de ses déclarations plus ou moins
favorables au transport des engrais agricoles, a
la prochaine reprise du canal Lys-Yperlée, aux
négociations óventuelles pour le rachat des' che-
mins de fer de la Flandre occidentale.
Nous avons done l'assurance que l'honorable
ministre emploiera sa sollicitude la plus active a
la prompte solution de ces questions.
La Chambre me permettra maintenant de ré-
pondre par quelques observations aux tins de
non-recevoir queMle ministre m'a opposées sur
deux autres points.
I.e régime plus quefacheux qu'on nous fait su-
bir sur l'Ostende-Armentières reste inexpliqué
et semble inexplicable.
Je persiste a croire que, sans dommage pour
le détenteur définitif de la ligne, quel qu'il doive
être, plusieurs améliorations peuvent être immé-
diatement assurées au public.
Le rachat de l'Ostende-Armentières par l'Etat,
dit M. le ministre, ne peut être considóré comme
effectif qu'après arrangement avec le gouverne
ment francais, et, en attendant, l'exploitation
par l'Etat se fait pour qui de droit.
C'est incontestable.
Mais, comme le qui de droit définitif ne peut
être ici que l'Etat ou la société concessionnaire,
pourquoi, dans cette situation, le gouvernement
ne pourrait-il se mettre d'accord avec la société
concessionnaire pour déterminer certaines amé
liorations
Les améliorations de régime que je recomman-
derai do nouveau apparaissent comme aussi fa
vorables au détenteur définitif, quel qu'il doive
être, qu'au public qui les réclame.
Ainsi, en admettant que l'abaissement des
tarifs au niveau de ceiix de l'Etat fasse diminuer
les recettes, ce qui parait douteux pour les par
ties de la ligne qui peuvent faire concurrence a
la compagnie anglaise, il n'en reste pas moins
vrai qu'un meilleur reglement des lieuresde train
ne saurait causer prejudice a qui ni a quoi que
ce soit.
Aussitót le public serait évidemment déterminé
a préférer pour les rnèmes destinations, l'Ostende-
Armentières a la ligne anglaise: il payerait déjè.
un peu moins, la oil le chemin est plus court, et,
voyageant plus vite, il profiterait notablernent ou
au départ ou a l'arrivée.
Ainsi encore pour la section d'Ypres a Comines,
sur laquelle la Compagnie anglaise devra, un peu
plustard, livrer passage aux trains de l'Ostende-
Armentières, pourquoi l'Etat ne pourrait-il, dans
la situation présente, tacher de se mettre d'ac
cord avec l'administration de l'Ostende-Armen
tières, afin do régler immédiatement avec la
Compagnie anglaise ce droit de passage En tout
état de cause, le détenteur définitif de l'Ostende-
Armentières aura a le payer.
J'ai démontró les grands avantages que pro-
curerait l'exercice de ce droit pour la livraison
des marchandises dans les gares de Comines et
de Warneton: ellesyarriveraient ainsi sans droit
de réinscription et sans surtaxe de nouveau par
cours. J'ajoute que nos correspondences avec la
j France pourraient être immédiatement beaucoup
I mieux établies. Et n'est-il pas évident encore
une l'ois que ces conditions plus favorables ne
I manqueraient pas d'attirer un nombre de voya-
geurs et un tralie plus considérables par l'Osten-
de-Armentières Ici encore ce serait done immé-
i diatemeut tout profit pour la ligne, quel qu'en
doive être le détenteur définitif.
Jerecommande vivement ces considérations a
labienveillante attention de M. le ministre.
11 me reste enfin encore un mot a dire touchant
le service de messagerie Rousbrugge-Crombeke-
Poperinghe, service refusé par le gouvernement.
M. le ministre, qu'il me perrnettede le lui dire,
a tort de voir la une question politique et de per-
mettre que ses amis fassent cl'une question d'in-
éröt aussi général, une question de boutique,
une question toute personnelle. II est évident,
d ailieurs, que la messagerie de Rousbrugge-
Crombeke-Poperinghe n'empêcherait pas la mes
sagerie de Rousbrugge-Proven-Poperinghe de
subsister dans de bonnes conditions de clientele.
Les 48 signataires qui s'intéressent si person-
nellement au concessionnaire de ce dernier ser
vice en témoignent méme au besoin. Qu'il doive
en résulter quelque diminution de profit pour le
concessionnaire de cette messagerie, cela est
évident. Mais un intórêt d'un caractère unique-
ment personnel nedevrait point primer l'intérêt
public dans les regions de l'administration.
J'ai le regret de devoir le constater, par la
discussion, il est clairement établi que le refus
de l'administration a été déterminé bien plutöt
par la faveur personnelle que par une saine
appreciation des intéréts et des besoins des
localités en cause.
En effet, l'honorable ministre et les fonction-
naires de son administration reconnaissent que
Crombeke, au moins, a un intérêt réel, sérieux
a ètre relié, par un service journalier, a la ville
et a la station de Poperinghe, a avoir avec Po
peringhe des relations faciles d'affaires et de
négoce.
Et cependant, depuis dix mois, car la requête
du sieur Herkelbout date du mois de mai et non
du mois de décembre, le gouvernement a refusé
ce service si utile, sans égard aux intéréts de
Crombeke, sans égard aux instances de quatre-
eommunes et de la ville de Poperinghe yinté
ressées, malgré l'avis favorable du commissaire
d'arrondissement de Furnes, malgré l'avis con
forme de la députation permanente et a cause de
l'avis unique de M. le commissaire d'arrondis
sement d'Ypres, M. Carton d'abord, M. Merghe-
linck ensuite, l'un et l'autre appuyés par M. le
gouverneur Heyvaert, tous trois se constituent
les protecteurs des seuls intéréts du concession
naire Debeer et méconnaissant les intéréts de
cinq communes en cause.
Pour expliquer ce refus, on est mal venu a
invoquer l'établissement prochain d'une messa
gerie de Stavele a Crombeke-Poperinghe. Cette
demande date a peine de quelques semaines et
ne peut avoir motive les refus et les avis qui lui
sont antérieurs.
D'ailleurs, si ce service peut satisfaire, comme
je l'ai reconnu, aux intéréts de Crombeke du
cötó de Poperinghe, il ne satisfait nullement
aux intéréts d'affaires et de négoce qui existent
et se dóvelopperaient naturellement entre Crom
beke et Rousbrugge.
II y a plus, ce service entre Stavele, Crombeke
et Poperinghe, en l'absence d'un service entre
Rousbrugge et Crombeke, est de nature a nuire
a la prospórité de Rousbrugge, chef-lieu du can
ton dont Crombeke fait partie. Le commerce et
les affaires seront ainsi détournós de Rousbrugge
au lieu d'y être amenós.
Et Crombeke méme a évidemment plus d'inté-
rêt a être relié a Rousbrugge qua Stavele, Rous-
brugge ayant a tous égards, comme population,
négoce et affaires, plus du double de l'importan-
ce de Stavele.
Je livre ces considérations d'intérêt public au
bonjugement et a l'esprit pratique de l'honora
ble ministre. Ce sont les seules qui devraient
valoir devant l'administration.
Je crois devoir insister, messieurs, pour l'a-
chèvement du canal de la I.ys a l'Yperlée, ce
tra\ail éminemmenf utile, que j'ai recommandé
a la bienveillante attention de l'honorable M.
Sainctelette dans la discussion du budget des
voies et moyens.
Cest un travail auquel le gouvernement ne
peut pas ne pas s'intéresser pour les motifs que
j'ai eu l'honneur d'exposer plusieurs fois a la
Chambre depuis 1832, travail dans lequel l'Etat
est intervenu pour une somme de 2,600,000 fr.,
somme qui exige impérieusement le supplément
nécessaire pour ne pas être perdue, comme capi
tal improductil'.
11 sagit aussi d'éteindre, par l'ouverture du
nouveau canal, le minimum d'intérêt que l'Etat
paye annuellement pour le canal de Bossuyt a
Courtrai, dont le premier serait la continuation
sur une distance de 3 lieues. Celui-ci doit ache-
ver la grande voie navigable, vraiment nationa
le, qui est destinée a relier le bassin de Mons,
auquel l'honorable M. Sainctelette ne peut se
montrer indifférent, a la nier du Nord.
M. le ministre a lait une objection que nous
avions déja entendue, a savoir que la compagnie
du canal Lys-Yperlée aurait a verser un million
pour qu'on put lui prëter la main. Mais je dois
dire que malheureusement la compagnie est
ruinée par suite de circonstances imprévues, in-
dépendantes de sa volonté et surtout par'les
changements apportés au tarif de la navigation,
depuis que ce travail a été entrepris. 11 s'agirait
done de conclure une nouvelle convention, pour
laquelle le gouvernement devrait faire, je l'a-
voue, un sacrifice que nous lui demandons, a titre
de justice distributive en faveur d'une partie de
la Flandre occidentale qui a été trop négligée
jusqua ce jour. Cette ligne de navigation avait
ótéarrótóe déja en 1828, par le roi Guillaume et
elle devrait avoir la priorité sur bien d'aut'res
travaux, surtout a raison du capital qu'y a versé
le gouvernement et qu'il s'agit derendre produc-
tif.
Je me rappelle qu'a l'occasion de l'arrivée du
r°i Guillaume a Ypres, on avait érigé un are de
triomphe portantl'inscription: Canal de.jonction
directe du bassin de Mons a la mer du Nord!
M. Berten. C'est exact.
M. de Haerne. II ne sera pas dit, j'espère,
quon ne fera pas, par exemple, pour l'année
i gouvernement hollandais avait
decide de faire avant 1830,
Le canal Lys-Yperlée et d'autres travaux étr
lement utiles sont considérés dans la Fland"3"
non comme ces ouvrages de luxe dont on
•re.
°rneia
capitale, mais comme des munuments i
res a la prospérité publique. Le ministère quTi"
érige peut dire: Exegi monumentum cere per
nius! J'ai élevé des monuments plus durables n
lemarbre et l'airain. Et pourquoi, messieurs l6
monuments dent il s'agit ont-ils ce caractère d'
perpétuité? Paree qu'ils sont consacrés a des
soins qui embrassent un avenir indéfini, et i
impriment dans le cceur du pouple un profo^
sentiment de patriotisme qui fait bénir la patrj8
par les géiiérations a venir.
M. Ie ministre de 1'intérieur nous a parlé, l
une séance prócédente, avec un accent eonva^
cu, a propos du monument a ériger sur la plaiDe
des manoeuvres, de la gloire de la patrie. Mai
qu'il me permette de dire que le fondement le
plus solide de cette gloire, aux yeux du pavs
consiste dans sa prospérité agricole et indüs'
trieile, si bien appréeiée méme a l'étranger, dans
la combinaison patriotique des intéréts moram
avec les intéréts matériels, dans la satisfaefe,
rationnelle a donner a ceux-ci, laquelle depend
en grande partie, pour la Flandre occidentale'
surtout dans la crise actuelle, des travaux que
nous avons l'honneur de réclamer de la bienveil
lante sollicitude de l'honorable ministre des tra
vaux publics et que nous espérons voir exécuter
a l'occasion du 50° anni versaire de l'indépendance
nationale.
1 0lu' rectifier les renseignements que vous
avez publiés sur mon compte, j'ai l'honneur de
vous remettre une copie conforme de la lettre
qui me lut adressóe le 31 janvier dernier paf
S. E. Nubar pacha, a cette époque président de