Certainement, ajoute le député d'Anvers mais seulement, ainsi que l'observe M. Tie~ lemans, i's nesont chargés que de ce qu1 est impose légalement. Sinon le Gouvernement ne peut rien leur imposer. L'arrêté royal de présentation do la loi sur l'enseignement, que M. Bara invoquait, a sorti son plein et entier effet par le fait de son dépot ii la Chamber. L'arbitraire et la violence, voila bien les amies des libéraux. Les moyens dont ils sont obligés de se servir pour maintenir une do. mination que les populations repoussent avec une énergie qui ne s'est pas rencontrée depuis longtemps. Manifestation a Bruges. L'accusation injuste lancée par M. Frè- re it l'honorable Bourgmestre de Bruges, a soulevé une profonde indignation. L'in- jure adressée au Bourgmestre a été rele- vce par la ville eulière. Les quelques gueux qui ont voulu s'y opposer n'ont pas tardé a s'apercevoir que leur velléité d'opposition n'avait aucune chance de succès. Une foule énorme, composée de plusieurs milliers de personnes, s'est rendue Lundi de- vant la demeure de M. le Bourgmestre Visart et l'a longuément acclamé. M. Léon Van Ockerout se lit l'interprète des sentiments de tous. Son discours a été applaudi avec force. Vous avez rempli un devour de conscien- ce, a-t-il dit au Bourgmestre, et un iniiiis- tre vous a outragé. Let outrage nous le considérons comrne adressé a nous mème. Nous venous en masse protester contre cette indignité. Un ministro a osé vous dire que vous avez mécohnu les devoirs de votre charge et a semblé faire peser sur votre tête, je ne sais quelle menace. A ce gouvernement, violent et. despotique, nous répondrons ce que nous lui avons répondu déjii dans une circoiistance récente, ce que nos pères di- saient des défenseurs de leur liberté; le pouvoir les proscrit le peuple les couron- aè\ [Bravus.) Les catholiques Brugeois, et spécialement les pères de familie, vous re- mercient de votre généreuse initiative dans ce populaire pétitiorinement contre uu pro- jet de loi si justement flétri par M. Malou, quand eet lioinme d'Etat l'a appelé uu alten- tat contre la nation. J'ai eu l'honneur de signer ;i cóté de votre notn eet écrit qui vous a valu les injures ministérielles. Je suis heureux et. fier de les partager avec vous. Ce que nous avons dit, nous le mainte- nons a la face du pays. Oui nos adversai- res veuleut uous imposer des écoles saus Dieu; ils veulent anéantir l'autonomie coni- munale etarracher les ames a l'Eglise. Le ministre de l'instruction publicjue lui-même n'a-t-il pas declare qu'il voulait enterrer l'Eglise catholique? Le gouvernement est. done bien l'ennemi de notre religion, car il veut la proscrire de l'école, pour la rem-. placer par des doctrines funestes et anti- sociales. (IJe tovtes parts: Oui! Oui!) La circulaire ministérielle a en vain voulu tromper l'opinion publique indignée. En re- fusant de l'afficher, vous n'avez pas voulu contribuer a la defense d'une cause détes- table. Vous avez eu raison, le bourgmestre de Bruges ne pouvait être le valet du mi- nistère. (Bravo!A ses injures nous répon- dons en vous acclamant et nous uous écrions tous, vive notre représentant, vive notre bourgmestre, vive Visart!!... (Gris répétésVive Visart! Fire noire bourg- mestre!) M. Visart répondit a ce discours par des paroles émnes vingt fois interrompues par les applaudissements entbousiastes de l'as- semblée. 11 termina en disant Encore une fois, MM., je vous remercie de votre éclatante sympathie. Elle est une recompense pour ce que j'ai pu faire, soit comme bourgmestre soit comme représen- tant, en faveur des intéréts de notre chère ville de Bruges; elle est un encouragement pour moi dans l'avenir. Mon dévouement le plus absolu vous est acquis et je ne tra il birai ni vos intéréts matériels, ni vos iiité- réis moraux et je défendrai partout et tou- jours la cause de la religion et de Ja li- berté. Cette manifestation, comme celle faite na- guère en l'honneur de M. le Chevalier Ru- zette, indique clairement quel est. l'état de l'opinion publique et cómbien les sentiments catholiques se sont réveillés devant les pré- tentions libérales. Que le ministre Rolin essaie de prendre une mesure quelconque contre le Bourgmes tre de Bruges, le corps électoral lui répon- dra. Une circonstance nous a frappés dans cet te affaire. M. Frère a parlé de calomnie paree qu'on accusait le gouvernement de vouloir faire des athées; M. Rolin a soutenu que la traduction franraise de la circulaire de M. Visart ëtait fidéle et mème mitigée. Eli bien! le mot alhée ne se trouve pas dans la circulaire signée par M. Visart. Les minis!,res flamands!out traduit goddeloos par alhée,- au lieu de irréligieux. lis ne savent pas qu'athée se dit on fla- mand godloochenaar ou godverzaber. Flamands de comédie On lit au Monitèur de ce jour: Voila des cadeaux dont le Limbourg et l'arrondissement de Bruges seront pou re~ connaissants envers M Rolin. Ces deux messieurs apparticanent a cette frac'ion avancée du libéralisme connue sous le nom de gueux. Heureusemeut, le Limbourg et. Bruges sauront maintenir ces messieurs dans un isolement bieufaisant. La Flandre liberale publie ce matin la note suivante: Nous ailons bien. D ins qnelque temps, sans doute, le père Laurent sera également chargé des études préparatoires et. de la redaction (fun avant- projet de revision de la Constitution. L'influence prépondérante riue eet homme funeste exerce de plus en plus dans les sphè- res officielies est un des signes du temps et elle donne le caractère d'une amère ironie a ce titre de ministère de la défense natio nale dont aime a se purer le cabinet des sept fossoyeurs. (Bien public.) Fails divers. Nous publions la lettre que le St-Père vient d'adresser a Son Eminencd le Cardinal do La Valette. 11 s'agit a Rome comme en Belgique de l'enseignement populaire et l'Eglise est seule it même a prendre les mesures néces saires pour sauvegarder la foi des peuples et. les principes sociaux. Lettre de S. S. le Pape Léon XHI Monsieur le cardinal, 1! Nous parut nécessaire, fan passé, au mois de juin, de vous écrire au sujet du très- gravc péril (|ue courent la foi et les moeu.rs de notre peuple de Rome, depuis que tant de voies sont ici ouvertes au vice et ii l'incrédu- lité. Aujourd'liui, Nous Nous sentons obligé de vous écrire de nouveau sur un sujet étroi- tement lié au précédent, ét qui nest pas moins de la pi us haute importance: Nous i voulons parler des écoles de Rome. On suit trop, par une douloureuse expé- rience que, dans la guerre aujourd'hili dééla- rée a 1 Eglise, les ennemis prennent surtout pour point de mire le jeune age, avec le des- j sein manifeste de faconner d'après leurs idéés les generations qui se lèvent et. de les gagner de bonne heure a leur cause. Ainsi, après avoir refuse a l'Eglise tout pouvoir I dans lc gouvernement de la chose publique, - après avoir accordé L'égalité des droits a tout genre de religions et de cultes, on veut enco- re soustraire l'instruction publique a la vigi- lance ct a l'autorité de l'Eglise, a jamais mère et maitresse de tout savoir; tandis qu'on donne liiire et. universel accès tout, ensei- gnement, fut-il infecté d'atbéisme ou d'hérè- sie. \'ous savez, monsieur le cardinal, que ie mode d'instruire la jeunesse en dehors de la bie.huisante iniluenae de l'Eglise a été intro duit, mème dans les Etats de l'Eglise, h in sure qu'ils ont été enlevés au legitime g0o. vernement du Souverain-Pontite. Bien piU3) saus tenir nul compte des conditions trés- spéciale,s i:t du caractère exclusif que présen te Rome ;i tous les regards, en tant quelle est le siége du Vicaire du Christ et le centre de la catliolicité, ici même on a ouvert ii l'erreur la porte de la plus ample liberté. D'oü il est ad ven u que, dans 1'enceinte de ces murs augustesoü il n'y avait place que pour l'enseignement très-pur voulu par l'Eglise, maintenant, au contraire, lc catécliisme ct tholique est ii peine toléré quelques heures dans les écoles publiques; et dans celled qui sont ouvertes et tenues par les protestants, i les tendres intelligences des enfants et des i jeunes lilies sont imbues de doctrines per- verses, conformes a l'esprit hétérodoxe de ceux qui les enseignent. G'est ainsi que d >s faits nombreux et bien connus révèlent clairement le dessein conqu par les ennemis de la religion catholique, de répandre largement dans Rome les faux prin cipes du protestantisme, et de profiter de la liberté accordée par certaines lois pourtour- nér principalement sur Rome les elfarts ten- tés jusqu'ii ce jour dans les diverses cités de la péninsule, afin d'établir ici comme le cen tre de la propagaude hétérodoxe en Italië, a l'aide des influences et des puissants secours qui viennent du dehors. On veut réaliser ce dessein spécialement dans les écoles et par les écoles. Celles-ci, en conséquence, au lieu de diminuer avec le temps, vont croissant d'année en année, graces aux meuées et-a. l'argent des étrangers, qui en arrivant ici les ouvrent et les muitiplient, employant toute sorte d'artifices pour y attirer une nombreuse jeunesse. Dans cc but, a ceux qui sentent l'aiguillon et les privations de I'indigence, on otfre de larges subsides, on aide ;i subvenir aux mul tiples besoins de la vie. Aux autres, ou pro- digue les promesses, les recompenses, les caresses ct les appats de tout genre. Nous ne pouvons taire qu'avec une impu dence étrange on en est venu jusqu'h ouvrir des écoles anticatlioliques, sous nos propres yeux, aux portes du Vatican, siége vénérable des pontiles romaius. Et, par contre, tan- dis qu'on accorde une liberté si effrénée aux écoles hétérodoxes, on s'efforce, par des moyens détournés, mais söuverainement effi- caces, d'empêcher l'accroisseüieut ct le dé- veloppément des écoles catholiques. Contre elles, a eet effet, on ne négligé ni les insi nuations méchantes, niles rigueurs spéciales, ni les menaces aux parents pour les détour- ner de conlier leurs enfants a des inaltres sincèrement chrétiens. Nous ne Nous arrêterons pas ii vous dé- montrer, monsieur le Cardinal, combien la prospérité publique et l'intérèt social sont compromis par une instruction lelie qu'on D veut aujourd'hui, en dehors de l'ësprit du clirislianisme. En effet, chacun voit a quelles extrémités sera portée la société, quand on aura laissé croitre dans son sein une géné- ration dépourvue d'eiiseignement chfétien, dégoütée des pratiques de la religion, privée des fermes principes de morale. Les lamen- tubles etfets déja produits jettent, sur l'avenir de plus sinistres présngps. -- Par arrêté royal du 5 Avril, M. 1« vicomteA. Goupy do Beauvolers, commissaire de l'arron- dissenieiit dé Bruges, est nomnié gouverneur de la province de Limbourg, en remplacement de M. Bovy, dócédé - Par arrêté roval du 5 Avril, M. R. Jooris, an cien éelievin de la ville de Bruges, est nommé commissaire de ['arrondissement de Bruges, en remplacement de M Goupy de Beauvolers, appe lé a d'autres fonctions. - Nous apprenons que M. le ministre de la jus tice vient de charger M. Laurent, professeur a l'Université de Gand, des études pré para toires et de la redaction d'im avant-projet.de revision du Code civil. Lo4 courant, vers buit lioures du .soir. un in- condie a réduiten cendres une tnaison nabil ;e :>ar P. Muilier, a Fit them. .Malgré les prompts se cours, rien n'a pu être sauvéi La perte s'élève a :>öUu 1'rahcs, couvert1 par l'assurance. Le 31 Mars, vers onze h-mros du soir. un ineendie a réduiten eeiuhvs trois maisorm a Ba- dizeele, appart -naut a C Viiicke, de Rollegiieui, occupóes pa r Al al l'a it. Comoro et Belprez. Kien n'a pu êtresauvé. Los pertes s'élèvent a 3400 francs. On snit que l'Institut des Petités Soeurs des Pauvres a pris uue extension immense par tout le monde civilisé. S. S. Léon XIII a daigné ap- prouvei' pour sept ans les Constitutions de eet ordre. A l'expiration de ce délai, les constitu tions seront soumises a un nou vel examen et re- cevront la sanction definitive du S. Siége. Un accident qui aurait pu avoir des suites terribles a eu lieu Veudredi, vers 7 heures 1/4, sur la ligne d'Arlon a Namur, entre Assesses ei Naninne. Le train qui part d'Arlon a 3 heures 50 a cléraillé prés de la barrière de Courrière. La machine <a sautó lioi's des rails, qui ont été ar- racliés sur une longueur de 400 a 500 metres. On lit dansTEscAUT d'Anvers Dans le Bulletin communal du 15 Mars 1879 nous relevons ces paroles caractéristiques prononcées par M. Lynen.a l'oceasion de l'ora- toire projetédans le nouvel höpital J'ai pu constater d'autre part que les plans maintienneiit eu faveur du culte catholique uu de ces priviléges que le lib iralisme est bien x déeidé a fenlever a cette Eglisb römaine si - arrogante et si envabissaute que nous comuat- X TONS AVEC TANT DE SUITE ET AVEC U'ENERUIE. Certes, ce n'est un mystère pour personne que le libéralisme a pourbul unique de faire la guerre a l'Eglise catholique et de déraciuer dans les masses tout sentiment religieux; mais il importe de relever les aveux, dépouillós de toute hypro- crisie, échappés de la bouche de certains gueux plus li-aucs, moins cafardsque le grand noinbre, pour éclairer les aveugles volontaires pour qui le libéralisme n'est toujours qti'une innocente et inoffensive opinion politique. Quant a qualifier l'Eglise romaine d'envabis- sante, e'est la une veritable plaisantoi ie dans toute' l'Europe, a part peut-être une rare excep tion, tous les gouvernements lui sont carréinent iiostiles etlui tont une guerre acharnéeet de tous les instants. Soyez done envabissant quand on vous a mis les t'ers aux bras et aux jambes. - AS. EM. LK CAimi.NAL RAPHAEL MONACO LAYALETTA, CARDINAL VICAIRE HE ROME.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2