ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. SAM EDI 2(> Avril 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. 1390. On s'abonnc rue au Beurre, (5(1, a Ypres, et a Lous les bureaux de poste du royaume. Résumé politique. Le gouvernement francais, d'après divers journaux, aurait, dans FafFaire Blanqui, p'ris un parti; celui de ne rièn faire etd'attendre que la Chambre se soit prononeée. C'est tou- jours le système de l'abdicatioii en face de la Révolution qui est en faveur auprès des mi- nistres de la République; ils ne sentent leur énergie se réveiller que lorsqu'il s'agit de tracasser les catholiques et de menaeer les ceuvres religieuses. lis tremblent devant Blanqui; ils montrent unè superbe arrogance en face d'un religieux qui se consacre k l'en- seignement. On annonce que M. Bonnet-Duverdier au rait été mis en demeure par les comités radi- caux dn Rhone de donner sa démission pour faire place a Ilenri Rochefort. Celui-ci est sür de son affaire, si M. Bonnet-Duverdier consent au sacrifice qu'on exige de lui. Com- me pour Blanqui, s'il était élu, le gouverne ment s'en tiendrait k la politique, qui semble être désormais la sienne, du laisser faire, du laisser aller. Les radicaux auraient bien tort de se gêner maintenant. Tout leur est permis. Qiiaud ils voudront ils n'auront qu'k étendre la main pour s'emparer du pouvoir. Qui done s'y opposerait? lis parient en maitres; qu'ils agissent de même. Ce ne sont pas les minis- tres qui leur fermeront la porte au nez; au contraire, ils la laissent toute grande ouverte comme pour les inviter a entrer. Le Petersburghski Listok annonce que sur la perspective Nevski, en plein jour, un jeune olficier a été poignardé par derrière par un inconnu. L'arme a été trouvée a quel- ques pas de la avec un papier portant: Serdionkof, traitrè, coridamné a mort. (Signé.) Le Comité exécutif. D'après un autre récit, les nihilistes ont tenté de faire sauter par une mine la maison d un général dont le nom n'est pas donné, mais une église voisine a été plus endomma- gée par ("explosion que la maison elle-même. On écritde Vladikawkas (gouvernement de Tersk), au Golos de Saint-Pétersbourg, que, le 13 Avril, le clief de la police de cette ville, Nicolas Chabaroffia, a été poignardé. L'as- sassin, un Polonais, nommé Constantin Slo- nietski, a été arrêté. De plus, on écrit de Kasan, chef-lieu du gouvernement de même nom, aux Vieao- nosti, de Saint-Pétersbourg, que, dans cette Olie, pendant les fètes de Paques, il n'y a pas eu moins de quatre attentats coutre des agents de police ou des fonctionnaires. Irois de ces attentats ont eu une issue mortollo pour les victimes. Les auteurs, trois hommes et une jeune lille, out été arrêtés et emprisonnés. La jeune lille s'appelle Mnc Agramovkaya; elle est très-bien élevée, très-jolie, el. n'a que dix-sept ans. Deux des prisonniers sont des ouvriers; le troisième est un géntilhomme nommé krot kof. Depuis l'attentat contre l'empereur, les mesures prises par la police russe sont très- rigoureuses; mais la frequence de ces crimes épouvantables, que rien n'a pu arrêtér jus- qu'ici, semble les justifier. Qu'opposer, silion la force, k une secte qui procédé systémati- quement par l'assassinat? En Italië, Garibaldi continue sa beso gne révolutionnaire avec une audace crois- sante; il ne rencontre aucuu obstacle; le gou vernement montre a son égard la plus grande faiblesse. L'agitation pour Yltalia irridenta auginente chacp „giur et l'Autriclie commence a s'émouvoir de oès menées qui, a un signal donné, pourraient se transformer en une attaque ouverte. Un conseil de maréchauxa été tenu k Vienne et une cscadre a été réunie k Pola, d'od elle doit partir pour faire une croisière dans l'Adriatique. On télégraphie au Daily News, de Ca petown, que les Zoulous, après l'evacuation d'Ekowe par le colonol Pearson, ont brülé cette localité. D'après le Daily Telegraph, Cetewayo, le roi des Zoulous, se serait enf'ui sur le fleuve Black Umvolosi. Le prince Louis-Napoléon est au camp d'artillcrie prés de Durbar. Ou annonce de Londres que le gouverne ment anglais vient d'expédier 1,200 hommes de renfort. Chambre des communes. La lecture du télégramme annönpant la victoire des Anglais a été accueillie par des applaudissements cbaleureux. Ou mande de Constantinople que cinq bataillons lures doivent entrer dans le dis trict de Novi-Bazar en même temps que les troupes autrichiennes. Discours prononcé par M. Siruve, clans la seance de la Chambre du 23 Avril. Journal d'Ypres, Les annonces content 15 centimes la ligne. Les 'réclames dans le corps da journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, l franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 l'rancs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique.(excepté les 2 Flardras) s'adresser a 1 'Agerice Havas Lciffite, et Clc Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le JOURNAL, D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étrauger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port l'adresse ci-dessus. M. Struye. Messieurs, il est de droit eon- stitutionnel en Belgique que le gouvernement, du moment qu'il organise des écoles publiques, n'exclue pas les catholiques du bénéfice de cette organisation. Sous le régime de la liberté de conscience, de la liberté des cultes, de l'égalité de tous les Bei ges devant la loi, la tidélité a notre religion et a notre culte ne peut être une raison d'exelusion- Nous avons notre part de contributions a payer pour l'enseignement public, l'équjté exige que nous y ayons notre part de bénéfice. C'est élé mentaire. Etcependant que voyons-nous, messieurs, dans le projetde loi soumis a nos deliberations 1 Toutes les écoles primaires organisóes sur un pied qui en rend la fréquentation impossible aux erifants des families catholiques, des families catholiques qui forment l'immense majorité de la nation, qui presque partout, forment la totali- té des communes. C'est done de 1 immense majorité des families beiges que le projet ministeriel méconnait le premier intérêt et le droit le plus sacré. Et au profit de qui ce droit est-il méconnu Au profit de quelques rares libres-penseurs, qui veulent vivre et mourir sans religion et sans Dieu, et dont la race ne se rencontre guère que dans certaines villes oil le libéralisme est predo minant. Encore, la plupart des libéraux fibres sont-ils loin de désirer, pour leurs propres en fants, des écoles d'oü toute religion positive soit bannie tous les jours nous leur voyons donner la préférence, pour leurs fils et pour leurs lilies, aux écoles catholiques. Et ils ont bien raison. Que, dorunavant, suivant le projetdu gouver nement et de la section centrale, les écoles pri maires ne seront plus catholique's; m les écoles gardiennes non plus, ni lés écoles d'adultes, ni les écoles normales, appelées celles-ci a former sans exception tous les instituteurs et toutes les institutrices, c'est ce qui se dégage, avec la clar- té du soleil, et du texte de la loi, et de l'Exposé des motifs, et du rapport de la seetion centrale, et des déclarations ministérielles, et du rapport de la Ligue de l'enseignement maeonnique; Ligue qui a évidemment inspire, dicté et qui a expres- sément ratilié le projet de revision de la loi sco- laire de 1842. L'article 5 de la loi exclut absolument la reli gion du programme de l'eole. Le prêtre doit être inexorablement repoussé toute participation du clergé dans i'enseignement scolaire, soit a titre de professeur, de surveil lant, d'inspecteur, n'importe a quel titre, est ab solument prohibée. Toute intervention dans le choix des livres, dans le recrutement et dans la formation des maitres, est absolument interdite. Toutes mesures sont prises et toutes menaces sont faites contre les complaisances éventuelies que lo clergé pourrait rencontrer auprès des administrations coinmunales catholiques. L'Exposé des motifs le dit nettement, expres- sément, dans l'article 4 du projet. L'Etat, ajoute-t-il sous l'article 5, ne peut avoir qu'un ënseignetnènt pour tous, sans distinc tion de culte. L'Etat revendique la mission et se reconnait lacapacitcde former de bons citoyens, sans Vintervention et, par conséquent, sans le controle des églises. Or, on ne forme pas de bons citoyens sans avoir formé de bons fils, de bons maris, de bons pères, de bonnes épouses et de bonnes mores. L'Etat laïque, l'Etat absolument séparé de l'Egli- se, l'Etat sans religion et sans Dieu, se reconnait et se proclarne apte a tout, sufiisant a tout. Et c'est sur la base de cette capacité(qu'aueun atliée assurément ne démentira) que seront fondées nos écoles primaires detoutdegré. C'est la nega tion la plus compléte, la plus carréë du sens chrótien, de la loide la doctrine, de la pratique chrétienne. Et l'on voudrait que les families catlioliques, qui tienne'nt a leur foi et a la foi de leurs enfahts plus qu'k leur vie, aient confiance dans de pa- reilles écoles, ainsi définies, décrétées, érigóes? Jamais I Toutes les duplicités. toutes les hypo crisies, toutes les supercheries n'y l'eront rien. Jamais une familie catholique n'aura confiance dans des écoles ainsi constituóes, pas plus que dans les instituteurs et dans les institutrices l'ormés dans les seules écoles normales de l'Etat, dans des écoles normales, oü, comme l'Exposé, sous l'article 42, le déclareformellement, l'ensei gnement religieux est supprinié. Pourquoi? Par ee quo le reglement d'ordre intérieur assurera aux élèves la liberté compléte de remplir les de voirs religieux du culte auquel ils appartien- nent.Cette mesure, ajoute l'Exposé, cette mesure répond a toutes les exigences legitimes pour des jeunes gens de lage des normalistes, oui, des normalistes, internes de l'ótablissement, éloignés de leur familie, óloignés de toute in- lluence religieuse quelconque, et a lage des pas sions les plus violentes La simple faculté de se confesser une fois Fan de faire ses Paques ou de ne pas les faire d'aller, le Dimanche, a la messe ou de ne pas y allerde faire maigre ou de jeü- ner au milieu de ceux qui ne le font pas, pour l'honorable M. Van Humbeeck et pour tout le gouvernement, c'est tout ce qu'il faut pour former d'exeellents maitres et d'exceilentes mai- tresses, dignesde toute ia confiance des families catholiques Si tel est le sentiment de MM. les ministres, tel ne sera jamais le sentiment des pères, des mères beiges; généralement ils tiennent tons en core a la foi et aux moeurs chrétiennes de leurs enfants. Et cependant par de tels instituteurs et de pa- reilles institutrices seront nécessairement des servies toutes les écoles gardiennes, toutes les écoles primaires, toutes les écoles d'adultes des deux sexes, et ces écoles seront obligatoirement imposées a toutes les families catholiques pau- vres, en attendant qu'elles soient décrétées uni- versellement obligatoire», suivant les vceux de la Ligue de l'enseignement maeonnique et sui vant les vues de la section centrale, qui est d'a- vis que le système de recrutement par la per suasion (e'est-a-dire par les membres des comi tés scolaires), mérite d'etre essayé, car, ajoute le rapport (remarquons bien ceci), eet. essai con- stitue pent-être une des dernières tentative» qui nous séparent de l'enseignement obligatoire L objectif de la société moderne, c'est la guerre a l'ignorance, ajoute encore le rapport, et la so ciété épuisera tous les movens pour arriver a la détruire. 11 n'y aura done plus decoles communales ca tholiques, c'est clair comme le jour. Mais, objecte-t-on, l'article 4 ditUn local dans l'école est mis a Ia disposition des minis tres des cultes pour y donner, soit avant, soit après l'heure des classes, l'enseignement reli gieux aux enfants de leur communion fréquen- tant l'école. De bonne foi, un homme sensé peut-il s'imagi- ner qu'un prêtre, qui prend au sérieux sa mis-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1