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ORG ANE C ATHOLIQUE DE L'AR R OMDISSBMENT.
SAM EDI 10 Mai 1879.
10 centimes le numéro.
14e année. Nü 1394.
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Resume politique.
FRANCE. Pendant que les opportu-
nistes, croyant être des tacticiens consommes,
s'efforcent d'entrainer le parti républicain
francais contrele« clerical isme, les intran-
sigeants, sans se laisser distraire par la di
version de M. Gambetta, s'occupent de la
question sociale. La Resolution fran^aise nous
signale le réveil du quatriemè état et ses
préparatifs pour livrer la bataille au passé.
La feuille intransjgeante donne aussi sou cri
de guerre qui est significant'L'uuiversa-
lisation du travail et de la propriété, de
['instruction et des jouissances la réci-
yrocité des droits et des devoirs; le perfec-
tionnement et le bonheur de tous les êtres
humains, sans distinction de sexe, de cou-
leur, de race et de nationalité; en un mot,
finstauration de la justice et de la morale
dans la soe.iété universelle des hommes
égaux, instruits et libres. G'est bien un
programme de transformation socialeet
d'une transformation sociale supérieure a tout
cc qui aété tenté jusqu'a nos jours, a Exami-
nant ensuite si les act.es répondent aux paro
les, elle cite la Commune de Paris, les coni-
buts de Valence, de Seville, les ententes en
Italië, le socialisme en Allemagne, le nihilis
me en Russie, et conelut a l'existence et a
la formation rapide d'un parti de favenir,
d'un immense partisocialiste, qui eroiten nom-
bre et en puissance; qui, appelant les foules a
lemancipation, c'est-a-dire a la dignité, au
savoir, a la moralité, a la justice el au bon-
beur, fait déserter les vieux temples des vieil-
les divinités et jette les assises du temple
ideal de justice que les generations dont la
nötre est le précurseur élèyerpnt a Yhumaiii-
té.
La Marseillaise ne considère pas comme
sérieuses les menaces des opportunistes fran
cais contre la religion. Elle dit que la véri-
té, e'est qu'on a voulu donner le change a
l'opinion et détourner ses preoccupations,
et elle pose le dilemme suivant:
De deux choses 1'une:
Ou bien les catholiques,le mot cléricaux
et le mot jésuites sont, encore deux menson-
ges, deux faux-nez, ou bien les catholi
ques sont, réeilement une menace permanente
pour nos institutions, et alors il n'y a pas it
bf'siter: il fuut les réduire ii l'impuissance.
Que ia commission du budget supprime
dès demain les cinquante et quelques millions
alloués aux cultes par l'Etat. Personne n'est
obligé de nourrir, d'entretenir, de faire vivre
grassement ceux qui lui sont notoirement
bostiles et lui font la guerre.
Que le Gouvernement, comme il en a la fa-
oulté et le pouvoir, expuise immédiatement
de 1 enseignement public quiconque porte
une robe, de prètre, de Frère ignorantin ou
de religieuse
Ou bien les catholiques, quelle que soit leur
antipathie contre le régime nouveau; quels
que soient leurs regrets, leurs aspirations,
leurs tendances, leurs espérances; ou bien
les catholiques lie sont plus pour nous un ob
stacle immédiat, et alors que signiflent. vos
cris d'alarme, votre pseudo-guerre ii ou'tran-
ce, vos lois "soi-disant anticlëricales, vos ar
ticles a nticléricaux, vos innombrables romans
anticléricaux N'est-ce done qu'une ridicule
comédie
Si le cathqlicisme est un peril social, osez
done l'attaquer en face, le poursuivre impi-
toyablemenl, sans trève ni merci, comme
nous l'avons fait en 1789 et en 1793 Pas
de moyens détournés, pas de finesses legis
latives, pas de demi-mesures il faut pren
dre le taureau par les cornies pt fignorantisme
par les oreilles.
Je vous défie de sortir de ce dilemme.
Au moins, voilii qui est franc
ORIENT. L'évacua.tion de la Rou-
mélie oriëntale par les troupes russes est
commencée.
La Grèce a demaudé fintervention des
puissances pour réglcr le différent! qui s'est
éleyé entre elle et la Turquie.
Vaeoub-Khan est arrivé au camp anglais
pour trailer de la paix.
ALLEMAGNE. -A Berlin on prépare
les noces il'or de l'Empereur et l'on convient
d'avance que, bien que portant le nom d'un
métal supérieur, elies ne seront pas aussi
brillautes que celles de l'Empereur d'Autri-
elie.
La discussion des lois llnancières amè-
nera probablement: une scission dans le parti
national libéral.
RUSSIE. UUnigers dit tenir de
source sure que l'Empereur n'a nullement
l'intention d'abdiquer. Au moment de sou
depart pour Livadia, (qui n'a d'autre raison
que. sa santé,) TEmpereur ajouta:
Je resterai jusqu'a mon dernier souffle lit
oü Dieu m'a placé, et ce n'est pas dans un
moment de danger que j'abandonnerai mon
peuple au salut duquel il m'a été ordonné
de veiller.
tée, mise it la disposition des organisateurs
du Meeting par le propriétaire de cette insti
tution.
Les divers bratèufs qui out pris la parole
dans cette reunion ont pu monlrer, une fois
de plus, tout ce que le projet dé loi sur l'en-
seiguement primaire renferme d'attentoiro
aux droits des catholiques. lis ont fait ressor-
tir le caractère anti-religieux et anti-sbeial
du projet,ainsi que ses consequences au point
de vue de la liberté communale.
La politique du ministère a été également
stigmatised.
II faut que le corps électoral connaisse a
fond les projets des hommes néfastes qui gou-
vernent et les moyens qffijs comptent méttre
en oeuvre.
La nouvelle lol electorale qu'ils projettent'
est un iiöuvel attentat aux droits d'une foule
de citoyens.
Les catholiques doivent s'élever contre ces
mesures tyaimiques. L'ëmotion qui s'est em-
parëè du pays est la prcuve qu'ils compren-
nent toute la gravité de la situation.
Le nombre de signatures recueillies jus-
qu'ii ee jour s elève a 300,000, toutes éma-
nées d'électeurs ou de pères de familie, et le
mouvement ne s'ari'ête pas.
La discussion de la loi aux Chambres achè-
vcra s'ëclairer le pays.
Demain, II Mat.- Meeting aElverdinghe,
a 4 heures.
Pro testation coat re la loi
Van Humbeeck.
Le Meeting de Dickebusch a réussi comme
ceux qui favaient précédé. Le sentiment de
repulsion queprouve le peuple pour les pro
jets du ministère gueux devient de plus en
plus profond. Plusieurs communes deman-
dent qu'on organise des reunions et la foule
y accourt toujours plus nombreuse.
Le nombre des auditeurs s'élevait a plus
de 600 au Meeting de Dickebusch. Une teute
avait été dressée dans la cour de l'école adop-
Loi sur 1'enseignement.
La discussion du projet de loi et surtout
les discours des membres de la gauche vien-
nent jeter une compléte lumièi'e sur la porlëe
réelle de la loi \'an Ilnmbeeck.
Les logiciens du parti tirent les consëquen-
ces des principes posés par les opportunistes.
Gcux-ci, avec riiypocrisie qui leur est na
turelle veulent marcher lentement pour
about,ir surement.
Les au tres ne s'arrêtent pas aux finesses
de la tuctiquo. Le libéralisme est la librê-pen-
sée ou il n'est rien, et. le prètre, c'est Teririe-
mi. II faut agir en coïïséquence, carrément
et sans phrases.
De lit ces discours vraiment étonnants qui
ont été prononcés ces derniers jours.
Relevons un passage de la harangue de M.
Goblct d'Alviella, un avancé de la gauche:
Je commencerai par me rallier aux ob
servations ou plutót aux réserves forniulées,
il y a une dizaine de jours, par l'honorable
M. Willequet.
Comme lui, je regrette que le projet de
loi ne consacre pas l'obligation de l'enseigne-
nient comme corollaire de la secularisation;
i comme lui, je regrette que ie projet de loi
fasse encore une part quelconque h l'ensei-
gnement rcligieux:, et tont, en prenant acte
de cette importante declaration dc ia section
centrale qu'auc-une espèce de convention ne
sera fölérëe entre les administrations comnm-
nalès' et le clefgë, je tiens ii. déclarer que jo
j cbnsidère cbmme inutile et darigereuse la
clause qui róu'vre au prètre les porles de
lecole, füt-ce mèmèaprès leslieMresde das-
se, pour y donner l'enseignement religieux.
La loi actuelle aurait pu clore la question
de la sëcularisation de l'énèeigneihenl; elle
hen fait fieri, et je cfois rié pas êti'e un faux
prophéte en vous disant que l'agitation sur
cette question ne disparaitra pasdu paysavant
que nous ayons pu obtenir la satisfaction com
pléte que demande une part ie du libéralis
me.
J'ajouterai que les concessions que le
gouvernement a du faire aux 'scrupules de
certains libéfaux qui repoüssent encöre la së
cularisation compléte de l'enseignement, re-
présentent pour irioi le maximum de ce que
je puis concéder en pareille matière.
Je voterai le projet de loi tel qu'il est
présenté, bien que je voterai a contre coeur
les dispositions auxquellesjë fais allusion et
j'espère que la netteté de cette declaration
permettra d'ajouter qu'il me sera impossible
d'aller plus loin dans cette voie.
Ainsi les avancés votent la loi. Ne pcut-on
pas dire dès lors quelle cbntient en germe
tout ce qu'ils désirent voir se réaiiser et qu'ils
espèrent que son application liatera le mo
ment oil la franc-niaronnerie verra la réali-
sation de ses voeux: la déchristianisation du
peuple beige.
Electeurs et pères de familie, songez-y. 11
v va de favenir de la société entière.
M. Yan llutnbeeck condamnc par
M. Frère.
M. Van Humbeeck, mmistré de l'enseigne
ment, vient de sommer la viïle de St-Nicolas
de construire deux nouve.lles école.s primai-
res dont le conseil communal de cette viïle
cpnteste, ;i l'unanimité de ses membres,
l'utilité.
C'est lii une grave ingérence dans les affiii-
res communales que M. Frère a condamuéc
en 1851 dans des termes qui mentent d'etre
reproduils.
Voici les jiaroles qui out été prononcées,
dans la séance du 2 Aoöt 1851, par le chef
du cabinet:
Comme vient de Ie dire M. de Tlieux,
personne ne peut. vouloir jeter la perturba-
tion dans les finances des villes; ce serail
compromettre sérieusêment la liberté coni-
niunale, car la liberté communale repose
dans la caisse communale.
Journal d'Ypres