Chronique judiciaire. Actes olficiels. Necrologie. Fails divers. Variétés. Les animaux utiles et nuisibles. communal, sont allés remercier M. le cure dans la sacristie. Après le service funèbre, on devait se rendre au cimetière pour y déposer des couronnes de lierre et d'immortelles. Pierre et Paul et Notre-Dame), Roulers (Sainl. i Michel ot Notre-Dame), Rumbeke, Ruysselede, i Staden, Swevezeele, Tiiielt, Thourout, Waere- ghein, Wervicq, Wevelghein et Wyngene. eonseillers. Venait ensuite le corps des ingé nieurs; le deuil porté par des ouvriers de l'A- grappe, les Fanfares de Frameries; une grande couronne de lierre, portée par quatre hommes. Au milieu, sur un fond blanc, se détache en gran- des lettres l'inscription suivanteAUX V1CTI- MES DU GRISOU a cóté, quatre jeunes filles en blanc portent des drapeaux noirs. Plus loin, dans le cortége, nous remarquons la Société la Concorde, de Valenciennes, avec un drapeau aux couleurs nationales de la France surmonté d'un nceud noir, et une bannière sur laquelle on litAux sauveteurs et aux échappés de la ca tastrophe du 17 Merit 1879. Citons encore la Société des décorés avec son digue président, M Poivre, commissaire de police a Frameries. Cet- te phalange d'hommes distingués, sur la poitrine desquels brille le signe de l'lionneur etdu cou rage, donne un aspect des plus imposants a la manifestation. La ville de Valenciennes était en core représentée par la Société de bienfaisance dite des Incas. Le cortége se déployait sur une immense éten- due et de la cour de l'Agrappe a l'Eglise c'était un veritable Hot liumain. Vers onze lieures la l'oule arrive sur la Grand'Place et se précipite vers l'Eglise. Dès le matin les cloches de la vieille église faisaient entendre leur son lent, monotone, et portaient au loin leurs notes tristes et lugubres comme un chant des morts. Le sanctuaire se reni- plissait peu a peu; longtemps avantla messe, il y avait déja foule dans le temple. Quand le cor tége arrive, c'est une véritable irruption; en un instant toutes les places sont prises, il est impos sible de faire un mouvement tant la masse hu- maine est grande. L'église avait été décorée très-simplement, mais avec beaucoup de goüt; tout le choeur était tendu de noir. Au fond, a quelques pas de l'autel, sedresse.le catafalque arrangé avec inflniment d'art; sur les cótós sont les places réservées aux dignitaires,a MM. les députés des villes deLille et de Valenciennes, aux membres du conseil com munal et aux ingénieurs. Parmi les notabilités nous remarquons MM. de Rotschild; Wasseige, administrateur des Charbonnages beiges; Ma- lneu, bourgmestre de La Bouverie; Cousin, con- seiller communal; Hardy, Durant, directeur, etc. C'est au milieu d'un silence solennel, quelque- fois interrompu par les pleurs et les gémisse- ments des orphelins et des veuves, que le saint sacrifice commence, M. Maroquin, le vieux curé de Frameries, dit la messe; sa téte vénérable, couronnée de longs chevauxblancs, se détache dans le fond sombre; tous les fronts sont cour bés, toutes les lèvres murmurent une prière. Cette grande manifestation de la douleur géné rale va droit au cceur et il faut faire des efforts pour ne pas pleurer. La messe a été chantée en plain-chant; les voix douces des jeunes enf'ants alternant avec les voix graves des hommes sont du meilleur effet et ajoutent encore ii l'imposant au grandiose de cette solennité. II fallait qu'une parole autorisée s'élevat pour répondre au remarquable discours prononcó par M. NVerquin et pour remercier publiquement nos voisins de France, qui ont montró tant de zèle et de dévouement pour les victimes de la terrible explosion. Le respectable curé de Fra meries s'est parfaitement acquittó de cette mis siën. Après le Credo il a, dans une remarquable improvisation, adressé des paroles touchantes a tous ceux qui sont venus au secours des mal- heureux que la catastrophe a si cruellement at- teints. On voyait que dans ce vieillard, énergi- que, a la voix forte et vibrante, c'était le ccè'ur qui parlait, et le coeur lui a dicté de bien belles choses, a ce bon curé de Frameries, car, tandis qu'il parlait, nous avons vu bien des mouchoirs portés aux yeux. M. Maroquin a trouvé des termes émus, cha- leureux pour la France et pour ceux qui la re- présentaient dans cette douloureuse circonstan- ce. Lorsque le vénérable prètre a parlé des houil- leurs du Centre et qu'avec des larmes dans la voix il s'est écrié: Braves coeurs de charbon- niers! le jour oü vous avez envoyé votre aumöne a vos malheureux frères du Borinage, peut-être les enl'ants de plusieurs d'entre vous n'ont-ils pas mangé leur appétit; que Dieu vous protégé et vous récompense! il y eut un fréraissement dans la foule et, n'eüt été la sainteté du lieu, des bravos seraient sortis de toutes ces poitri- nes oppressées. L'offrande, commencée ii onze heures et de- mie, n'était pas encore terminée après la messe; on peut, sans exagération, fixer a six mille le nombre des personnes qui s'y sont présentées. Après la cérémonie, MM. les délégués de la ville de Lille, suivis des membres du conseil Le pamphlet De Burgerij,organe attitré de la gueuserie malinoise, vient d'etre condamné pour lacinquième fois il la suite d'un procés que lui a intenté l'honorable conseiller communal M. Broers. Le tribunal, dans un jugement sévèrement motive, a déclaré, diffamatoires et calómnieux les articles publiés par eet honnête «journal en 1877, lors de la suppression du collége de la ville et dans lesquels elle représentait M. Broers comme ayant corrompu ou tentó de corrompre un de ses collègues du conseil communal afin d'assurer une majorité a la proposition de sup pression. La Burgerij a été condamnée a payer 1, 000 fr. a titre de dommages-intérêts et a insé- rer le jugement de reparation dans deux de'ses numéros. La feuille gueuse a eu devant la justice une attitude fort penaude, conti astant singulièrement avec les allures de matamore qu'elle aimede prendre dans ses polémiques. Elle a essayéd'é- chapper par une tangente en prétendant n'avoir jamais articuló contre M. Broers lacalomnie dont elle avait a répondre. Le tribunal a écarté ce pi- teux moyen de défense et la Burgerij, mise au pied du mur, n'a pas osó offrir la preuvede ses allégations, avouant ainsi qu'elles étaient men- songères, et qu'en les produisant elle avait lache- ment outrage et vilipendé un homme d'une ré- putation mfacte et d'une honorabilité parfaite. Les feuilles libérales qui ont servi d'écho aux calómnies de la Burgerij auront-elles la loyauté de se rétracter en enregistrant la condamnation de leur congónère malinoise COUR D'APPEL DE GAND. Lundi ont commence devant la cour d'appel, président M. Grandjean, ministère public M.le chevalier Heyndrickx, les dóbats dans l'affaire Coppieters de Bruges. On se rappelle quel retentissement eut ce pro cés devant le tribunal correctionnel de Bruges. Coppieters est l'auteur de nombreuses lettres anonymes renfermant les imputations les plus infamantes et, en outre, d'une tentative de meur- tre sur M. de Boesinghe, une des personnes sur lesquelles s'était le plus particulièrementachar- née la malveillance du prévenu. La cour a prononcé hier son arret. Du chef de tentative de ineurtre, la peine est portée de 4 mois a un an. Le reste du jugement du tribunal de 1™ instance est confirmé. II y a quelque ffemps déja qu'on n'avait plus entendu parler de M. Fortamps, l'ancien gouver neur de la Banque de Belgique, condamné a un an do prison. On le croyait en train de subir sa peine a Termonde, oü il devait, en elfet, secon- stituer dans les premiers jours d'Avril. Mais, a sa demande, motivée par des raisons de santé, M. Fortamps avait obtenu un sursis, et c'est dans le courant de la semaine dernière seulement qu'il est allé se constituer a la maison d'arrêt de Tour- nai. COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Mardi 3 Juin comparaitra, a Bruges, devant la Cour d'assises une bande de 21 individus, accu ses d'avoir commis de nombreux vols avec cir- constances aggravantes. M. De Schyver estle président de fa Cour; le sióge du ministère pu blic sera occupé par M. le chevalier Hynderickx, substitut du procureur-gónéral a Gand. Un arrêté royal du 22 Mai annule l'arrêté, en date du 9 Mai, par lequel la députation perma nente du conseil provincial de la Flanilre occi dentale a approuvé sans réserve l'article 43 (dé- penses pour l'acquit des auniversaires, messes et services religieux fondés) du budget des fa- briques des églises de Courtrai (Saint-Martin, Notre-Dame et Saint-Roch), Dixmnde, Furnes (Ste-Walburge), Harlebeke,- Ingelmunster, Ise- ghem, Lichtérvelde, Langemarck (Langemarck et Poelcappelle). Menin (Saint-Francois et Saint- Vaast), Meulebeke (Meulebeke et Marialoop), Moorslede, Mouscron, Qostcamp, Ostende (Saints. Une triste nouvelle nous arrive de I.ouvain. M. Emile de Becker, représentant, est mort avant- liier a 1/2 heures du soir. II souffrait depuis quelque temps de vives douleurs d'estomac. 11 avait demandé a la Chambre un congé pour se remëttre. Avant-hier matin, a I t heures une dé- chirure se produisit dans l'organe et causa de violentes hémorragies. A It 12 heures, il était administró, et a 6 1/2 heures du soir il mourait comme tuó par la foudre. II s'est senti et vu mouriret a demandé lui mème les derniers Sa- crements. L'Opinion d'Anvers annonce que le F.-. Olin sera nommé rapporteur du nouveau projet de loi électoral bilfant plus de 4,000 ólecteurs. A joindre a la liste déja longue des bévues Rolinniennes. Dans le Conseil communal de Chatillon, deux membres portent le même nom Charpentier. L'un catholique convaincu a pour prénom Da- mien, tandis que l'autre, liberal, se nomme Con. stant. Or, il y a quelques jours, le Moniteur apporta la nomination du premier comme bourgmestre. Jugez de l'émoi des frères dans le pays Immé- diatement on courut a Bruxelles, et le iendemain le Moniteur apporta une rectificationO Insuffl- sance Inutile de dire que dans trois ans, ce bourgmestre, rectifié aujourd'hui par M. Rolin, sera rectilié d'une autre facon par les électeurs de Chatillon. Nous cueillons dans une correspondance, adressée a un journal liberal, l'anecdote sui vante Le discours de M. Neujan était assurément bien, mais absolument trop long; qui ne sut se bornerne sut jamais écrire, la maxime est aussi vraie pour l'art oratoire. Cette immense plaidoi- rie a amené un incident amusant. Les membres de la gauche s'étaient distribué les róles avant l'ouverture de la discussion; l'un devait parler de l'enseignement de la morale, l'autre des co mités scolaires et du röle de la commune dans l'enseignementcelui-ci de l'application de la loi de 1842, celui-la des conséquences de l'enseigne ment dogmatique donné par l'Etat, etc. Neujean s'est promené a traverb toutes les questions soulevées parle projet de loi et a jeté une perturbation dans les discours préparés par ses collègues. L'un d'eux, voyant l'honorable député de Liége donner lecture de citations, qu'il avait soigneusement découpóes, les placa dans une envelloppe sur laquelle il écritScher- retnoeg. et fit remettre le paquet a l'orateur par un huissier. M. Neujean perplexe regardait de tous cótés pour savoir de qui lui venait cette étrange missive. Un savant anglais, M. E.-J. Lowe, vient d'écrire une lettre au Times pour lui annoncer qu'il résulte de ses études sur la marche des sai- sons et la combinaison des périodes atmosphéri- ques, qu'il faut s'attendre une grande'et désas- treuse sécheresse. A la suite de cette calamité, les saisons repren- dront leur ordre normal, trouble, depuis plu sieurs années. On l'a déja prédit. Mais UI Le Times appelle sur ces predictions l'atten- tion des cultivateurs anglais. Nous en faisons autant pour les nötres. - A Schaerbeek. On nous écrit de cette commune: Dernièrement M. Dewilde asaisile conseil communal de Saint-Josse-ten-Noode d'une demande relative a l'établissement au cimetière communal d'un appareil de erémation. II n'y a que le premier pas qui eoüte. Bientóton aura la erémation gratuite, laïque et obligatoire. Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire, a dit Boileau. En voici la confirmation Dans la séance du 13 Mai, M. Bois-d'Enghien, conseiller communal de Schaerbeek, a reproduit par voie d'interpellation, la demande f'aite par M- Dewilde au conseil communal de Saint-Josse- ten-Noode. Voici comment s'est exprirné l'hono rable conseiller Tout homme qui professe des idéésphiliso- phiques (terminologie rnactmnique) est soucieux ii un moment donné, de savoir ce qu'on fera de ses restes! En 1S76, le 2 Mai, j'ai fait une dispo sition testamentaire. Voici le pli. (M. Bois-d'En ghien exhibe un papier cacheté), Plus tard, I j'ai assistéa une conférence donnée par M. Ber gé :i la Libre-pensée. Rentré chez moi, je fus frap. pó de la justessedes idees émises etj'ajoutai une nouvelle clause ;i mon testamentMoh cada- vre devra passer par la erémation. S'il n'existe pas a ma mort d'appareil cróinatoire, que Ton fasse l'opération dans tout autre four lil(Pour- vu que ce ne soit pas dans celui de son boulan- ger! N. D. L. R.j II m'a été affirmé qu'un appa reil serait établi a Bruxelles. Je vous propose de créer au cimetière de ScTiaerbeek un appareil crématoire. Je n''ai peur de rien! Mais j'ai peur d'etre enterré vivant. (Hilarité générale.) Vous riez? .Mais vous partagez ma manièrede voir... .1/. Discailles. Eviilemmeiit. Personne d'entre nous ne tient a ètre enterré vivant. M. ColignonGette proposition sera envoyée a la section compétente (la section des Fours?) M. Bois-d'Enghien rappelle eet acteur qui, estropiant les vers de Racine, disait «Je crairis tout, cher Abner, et n'ai point d'au- tre crainte. Un libre-penseur est mort dernièrement a Schaerbeek en léguant 6,000 fr. ii celui qui vou- drait accompagner son cadavre jusqu'en Italië, pour l'v faire brüler... Le libre-penseur si malin qui a peur d'etre enterré vivant n'aurait-il pas peur d'étre brülé vivant dans soufour Moyen d'assainir les maisons nouvellement construites. Ce procédé consiste a mettre dans les appartements nouvellement construits, des terrines pleines de salpètre; de verser des sus de l'acide sulfurique, vulgairement appelé huile de vitriol. Les vapeurs qui se dégagent de cette mixtion, se combinent avec celles qui sor- tent du platre et de la chaux, et les neutralisent. On commence, avant l'opération, par fermer les portes et les fenêtres, qu'on ouvre ensuite quand elle est terminée, afin de donner une issue aux vapeurs malsaines qui s'étaient dégagées. Op róitère ce procédé deux ou trois fois, a quelques jours de distance; on laisse ensuite les croiséès ouvertes pendant 4oucinq jours, au bout des quels on peut habiter, sans compromettre sa santé, la maison qu'on vient d'assainir. Nous ne pouvons assez recommander ce pro cédé. Les précautioiis que nous indiquons em- pêcheraient bien des maladies. De l'influence du verre sur l«s vins en bou- teilles. La composition du verre a bouteillea été l'objet d'un grand nombre de recherches de la part des chimistes. On a souvent répété que certains verres étaient mauvais ou dangereux, et de fait la pratique indigue les accidents que les vins peuvent subir par un séjour prolongé dans des bouteilles trop riches en alcalis ou en alumine, et par conséquent facilement attaqua- bles. Le docteur Macagno, directeur de la-sta tion agricole de Palermo, a voulu determiner s'il existait quelque relation entre la composi tion de ces verres et sa propriété pour résister a l'eau et au bitartrate de potasse. D'aprèsses recherches, il résulterait que le verre vert foncé est préférable a tous les autres, pour sa resis tance a l'eau et aux acides; que le blanu et le vert olive sont assez bons, moins que le vert clair; le rouge-brun etle jaune brun sont des verres dont il faut toujours se métier. Une maison en papier. Unindustriel fran cais envoie a l'Exposition de Sydney une vérita ble curiosité qu'il n'a pas eu, parait-il, le t.emps de terminer pour l'Exposition de Paris. C'est une maison en papier, dite paperhouse. composée d'un simple rez-de-chaussóe. Le corps du bfitiment est en bois, mais a l'extérieur un revStement de carton-pierre le garantit contre ia chaleur, le froid et les insectes. L'intérieur'est ornó d'un revêtement semblable, cloué directe- ment contre les rnurs. Une couche de carton- pierre recouvre également le toit. Comme aménagement intérieur, on trouve des portes en carton, des tapisseries, un plafond, des lustres, des tapis, des> stores et des rideaux en papier. Mais le plus extraordinaire, c'est qu'il y a aussi un poèle en papier oü Ton pourra faire du feu. L'ameublement, tables, appuis, chaises, etc., etc., est tout en papier maché. Les dineurs qui seront invités dans eet intérieur se serviront de ronds de serviettes, d'assiettes, de verres, de couteaux, de fourchettes et méme de serviettes en papier. Dans la chambre a coucher, on voit en carton- pate des draps de lit, des cfiemises, des jupons, des bonnets, le tout a la dernière mode et en papier. Le tableau suivant vient d'etre alliché dans

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2