ORGANE C ATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. SAMEDI 7 Juin 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. N° 1402. On s'abonne rue au Beurre, 66, Yprès, et a tous les bureaux tie poste du royaurae. Le JOURNAL D'YPRES parait le Meroredi et le Samedi. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal palent Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- le pays; pour l'étranger, le port en sus. mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. I.es abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. j Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) é'ad'res^er XAgeriëe Havas Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adrespe ci-dessus. Lciffite, et C'c Bruxelles, 80, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Boui se. Résumé politique Nous sommes sans nouvelles de la question Blanqui. D'après nos confrères parisiens, Ie délai d'amnistie serait expiréhier a minuit et pourtant nous n'avons pas appris encore qu'une mesure ait été prise a l'égard du pri- sonnier de Clairvaux. Est-ce que le gouver nement répüblicain, trompant toutes les pré- visions, aurait pris sur lui d'escamoter aux gaucbes famnistie du vieux révolutionnaire? Nous en douterons jusqu'a preuve évidente du contraire. On a beau nous assurer que le gouvernement sc eon tentera de gracier Blan qui demain, c'est-ii-dire de manière a lui enlévcr, avec le benefice de famnistie, toute chance de devenir eligible, nous n'y croirons qu'h la toute dernière extrémité. Plutót que d'admettre cette hypothèse, nous dirons que le gouvernement n'a pas épuisé son sac k malices; nous demanderons si e'est par lia- sard ou par inspiration que M. de Mazade, le cbroniqueur de la Revue des deux Mondes, parte d'unè prorogation du délai d'amnistie dans sa dernière quinzaine politique. Dans eet ordre d'idées, tout nous semble possible, excepté Ja fermeté du gouvernement répübli cain devant les sommations redoublées des gauches. Continuant leur campagne de recrimina tions contre le gouvernement britannique, les journaux républicains prennent a tache d'expliquer au mfeux.de leurs intéréts fintér- vention de l'Allemagne dans les affaires de l'Egypte; ils vont même jusqu'a menacer l'An- gleterre d'une évolution grave dans le groupement européen Poverini! 11 fa ut citer ce langage pour se faire une idéé de l'outrecuidance et de l'insanité républieaines: Le fait de l'intervention de M. de Bismark, dit la feuille de M. Gambetta, résultat forcé des hésitations excessives de la politique anglaise, n'est que le précurseur d'une évo- lution grave dans le groupement européen, évolution k laquelle l'Angleterre devra, si elle s'opère, un isolement d'autant plus complet et frappant qu'elle aura volontalre- ment laissé échapper l'occasion de sortir de ce röle d'inertie qui naguère a si fort en- dommagé son prestige. La Répulique francaise dit qu'on avait espéré un moment que lord Beaconsfield montrerait plus d'éner- gie que M. Gladstone, mais il n'en est rien. Quel fond peul-on faire sur un gouverné- ment qui se dérobe k peu prés sur tous les terrains? Quelle confiance peut-on avoir dans la durée de ses résolutions? Sou atti- tude décourage les meillëures intentions, les sympathies les plus sincères. On nc peut construire surun sable mouvant; on 'ie peut sc fier it des projets dont la mobi- lité déconcerte les moins incrédules. Telle est la position it laquelle la politique de lord Beaconsfield conduira gradüëjlement «l'Angleterre en se retranëhant dans f ab- stention après avoir affirmé bien haut des intentions c'ontraires. On est saisi d'une pitié profonde en lisant ces lignes. Ce qui y saute aux yeux, en effet, c'est que eet isolement dont l'Angleterre serait frappée, le peu de confiance qu'in- spireraient ses résolutions, la mobilité de ,.ses projets construit sur le sable mouvant, son attitude qui déeouragerait les meillëures sympathies,toutes ces expressions retombent comme de poignants sarcasmes sur la mal- heureuse France! Et pour surcroit de mal- lieur, voici que M. de Bismark une dépê che nous apporte cette nouvelle aboride tout a fait dans les vues du gouvernement répüblicain; voici qu'il menace indfrectement le khédive d'une intervention armée s'il n'o- bëit pas bien vite aux injonctions de l'Alle magne. Tout cela est bien cmbrouillé et bien menacant. Nous recevons de Rome, dit YUnivers, la dépêche suivante, qui montre que le gou vernement italien n'a pas sugarder longtemps l'attitude hypocrite sur laquelle il comptait pour obtenir certaines concessions auxquel- les il sait bien que le Papc neconsentira ja mais Rome, 2 Juin, 2 li. 45 soir. Le gouvernement vient de s'emparer par violence de liobservatoire remain. Lc père Ferrari, qui avait succédé au père Secchi comme directeur de eet obserVatoire, a déclaré qu'il ne céderait qu'k Temploi de la force. Lc délégué et les gardes onl alors entrainé lejésuite hors de l'observatoire. Ee Voltaire a requ de Saint Pétersbourg la dépêche suivante 20 Mai 2 Juin. Les nihilistes, le 31/19 Mai au soir, ont fait une bien mauvaise plaisanterie au gou verneur de Kieuw, lis se sont introduits, cliez lui au nombre de six et, tombant k l'fm- proviste sur le gouverneur, ils ont commencé par le baillonner; cela fait, ils font deshabil le et. lui ont infligé cinquante coups de verge. Après quoi ils sont partis, n'ayant été vus ni entendus de personne. Ou cherche les coupables. Hollande. On nous écrit de la Haye que, d'après les dernières nouvelles de Paris, le prince d'O- range souffre beaucoup d'une oppression de poitrine, qui s'est aggravée par une pleurésie diapbragmalique. Depuis Dimanclie soir, l'état du prince s'est.uil peuamélioré. Le prin ce Alexandre, arrivé de la Haye, se trouve auprès de son frère. La princesse Mathilde soigne le malade. Les JéSuites et M. Ferry. La Liberté a publié ces jours-ci un excel lent article qui répond par des tints aux alle gations mensongères et aux caiomnies de M. Ferry Les membres de la Compagnie sont pres- que tous des hommes éminents. Toutes les professions liberates sont representees parmi eux. Le Père de Montfort, pour prendre quel- ques noms au.has.3rd, est un officier du génie (Lcole poly technique); le P. Turquand, un officier d'artillerie (Lc. pol.); le P. Jomard, un ingénieur des ponts et cliaussées (Lc. pol.); le P. de Benazé, un ingénieur des con structions na vales (Lc. pol.).; le P. d'Esclai- bes, un ingénieur des mines (Ec. pol.); le P. Saussier est un ancien officier de marine, qui est un camafade d'Ecole navale de nptre di1- ï'ecteur; le I'. Bernière est aussi un ancien officier de marine; le P. Deplat a été égale- ment capitaine de vaisseau. Les Pères de Lajudic, Escoffier, Fèvre, sörtent de Saint-Gyr; les deux premiers ont été officiers d'état-major, le troisième de chasseurs a cheval. Le Père Joubert, qui a été longtemps professeur a Rollin, est docteur ès-sciences; lc Père Leg'ouix, qui a été recu le premier k l'Ecole normale (section des sciences,) est docteur ès-sciences naturelles; le Père Ver- dier est. agrégé d'liistoire. Franchement, sans être fanatique, on ne peut s'empêcher de hausser les épaules en voyant un avocat comme M. Jules Ferry se permettre d'interdire a des pères de familie deconfier leurs enfants k de tels hommes, sous prëtexte qu'ils sont indignes d'enseigner. 11 serait aussi équitable de dégradei' le père de Benazé qui a été nonnné chevalier de la Légion d'honncur pour avoir sauvé son navi- re dans une expédition au pöle Nord. Le seul penseur logique dans cette question, ce n'est pas Ferry, c'est Ferré; il ne s'est pas anmsé k contester au Père OliVaint, qui avait été pro fesseur a Charlemagne, lc droit de faire rue Lhomond ce qu'il pouvait faire rue Saint- Anloine, il l'a tué... La Liberie raconte ensuite les massacres de la Commune C'est le 4 Avril 1871on le sait, qu'un bataillon de fédérés envabit l'Ecole de la rue Lhomond, et demanda qu'on lui livrat les ar- mes cachées. Pour la foule les arrnes ca- cliées sont le mot vague que les prétendus lettrés remplacent par le mot menées occultes ou agistments ténébreux. Ce sont les mêmes phrases toutes f'aites; seulement l'hom'me du peuple, en les cniployant, est plus sincere. Fau te d'armes qui ne se trouvèrent pas, on saisit lc Père Ducoudrax, le Père Anatole de Bengy et le. Père Clere, qui furent bientöt re- joints au Dépot pat' le Père Ülivaint et te Péfë Caubert, arrêtés rue de Sèvres. Ce n'est pas 1e cas d'emplöyëf une ex pression consacrée et de répéter que les dé tails de l'effroyable agonie de ces malheureux otages sont dans toutes les mémoires. 11 parait que dans certaines mémoiresd'hommes d'Etat, ces horreurs exereées sur de vieux prêtres n'ont laissé que le désir de tourmen- ter un peu, par de voies en apparence plus le gates, ceu.x que la Commune a épargnés On volt que les hypocrites menées des prétendus lettrés et les projets odieux du sieur Ferry produisent une indignation générale. A la protestation des cléricaux vient se joindre la protestation de tous ceux qui ont quelque souci de la liberté et 1e res pect des services rendus. Au Musée. Decidément le Progrès tient a consoler M. Alphonse Vandenpeerebooni de elimination que certains autocrates d'Ypres lui ont fait subir. Le nom de M. Alphonse est devenuune réclame. II a écrit un article dans je ne sais quelle revue. Le Proyrès en prolite pour essa'yer un émpïatre de sa coniposition et cal mer les douleurs de son fétiche. Nous croyoris savoir que l'élimination a produit des effets graves et qu'on serait beu- reux d'y apporter des soulagements. Le procfiain numéro du Progrès contieodra sans doute la recette d'un clysière emollient, dü a la collaboration d'un pbarmacien litte rateur. Aux personnes pieuses. Un arrêté royal du 31 Mai annule encore onze donations f'aites aux églises de Cuerne, Loo, Pervyse, Nieuport, St-Jacques.k Bruges et Zarren et k quatre bureaux de bienfaisance, par des catboliques qui désiraienl obtenir des services religieux après leur mort et faire des largesses aux pauvres. En présence de cette persécution systéma- tique, organisée par l'ancien boursier eano- nial Bara, nous répétons de nouveau nos avertissements aux personnes pieuses: tout legs et donation qu'elles feront par acte public ou même olographe, tendant k faire célébrer des messes pour le repos de teurame, sera annulé ou dénaturé par le ministère. 11 faut done, ;i tout prix, l'empêclier de tripoter leur dernière volonté et donner, de leur vivant, de la main a la main, k des personnes de confiance, l'argent ou les biens qu'elles dost i- nenta la celebration de services religieux. Journal d'Ypres,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1