ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. MERCREDI 18 Juin 1879. 10 centimes le numéro. trroo r m o?f>- b f:i fib On s'abqnne rue an Beurre, 66, a Ypres, ct a tous les bureaux tie poste tlu royaume Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a VAgence Havas Lafjite, et C10 Bruxelles, 89, Marché aux Lierbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Résumé politique FRANCE. La discussion du retour des Cliambres a Paris est chose décidée par 19 voix de majorité au Sénat. Sur 279 votants, 149 sénateurs se sont prononcés pour, 130 contre. La discussion a été des plus animées Same di au Sénat. Orateurs de la droite et de la gauche se sont pendant une longue séance succédé la tribune pour soutenir les uns les dangers, les autres les avantages du retour de Paris. La présence de tous les ministres et celle de certains sénateurs mandés expres, comme notre ambassadeur a Londres par exemple, 1'amiral Pothuau, pour venir assister aux débats, indiquait assez quelle importance le gouvernement attribuait ii cette discussion, en même temps que son incertitude et ses craintes quant au résultat final. -La discussion générale du projet de loi relatif a l'enseignement supérieur, ii la Cbam- bre des députés de Versailles, a produit un tumulte extraordinaire. M. Paul de Cassagnac, ayant accusé M. Ferry de décbainer des calomnies systéma- liques et de falsifier les pieces. M. Gambetta, président de la Chambre, in- vita forateur ;i modérer son langage. M. de Cassagnac n'en tint point compte et il insista sur le mot falsifications et pro- nonya le nom de M. Girerd. (Protestations. Cris: la censure. M. Gambetta proposa alors la censure avec exclusion temporaire. (Applaud issements a gauche, agitation, tumulte.) II. Gambetta se couvre eusuite et la séan ce est levée de fait. Un refuge de nuit. M. Teste, dans Paris-Journal, rend compte en termes émus et avec des détails intéressants de l'inauguration d'une maison de refuge fondée par VfEuvre de VHospitalité de Nuit. Cette oeu vre est née d'hier; elle date a peine d'une année. Sa première maison de refuge a été fondée 59, rue de Tocqueville. On ne saurait trop faire con- naitre cette institution, dont un digneprêtre, M. labbé Hardouin, inspiré peut-être par les èta- blissements de ce genre, qui existent a Rome, a Madrid, a Geneve, a Londres, a Berlin, a New- York, a eu la glorieuse initiative. Kile a pour but d'olfrir un gite au voyageur isolé, sans ar gent et sans abri; au jeune homme qui, sembla- ble a l'enfant prodigue, a dóserté la maison pa- ternelle; a l'ouvrier ou employé sans domicile, paree qu'ils n'ont pu payer leur terme; au con valescent qui sort de l'hópitalau pnsonnier qui vient de recouvrer la liberté; au travailleursans ouvrage, qui est venu demander aux cbantiers encombrés de Paris un travail qu'il n'a pas en core trouvé. Nous les rencontrons, a deux ou M. Margaine fait évacuer les tribunes. M. Gambetta sort de la salie. Des scènes tumultueuses continuent dans fhémicycle. La séance est reprise après une longue interruption. Après quelques explications de M. de Cas sagnac, la Chambre prononce contre lui la censure avec exclusion pour trois jours. M. Gambetta invite M. de Cassagnac ii quitter la tribune. M. de Cassagnac traite le gouvernement entier d'infame. M. Gambetta dit que toutes les paroles de M. de Cassagnac seront désormais considé- rées comme délit de droit commun et consé- quemment déférées au procureur de la répu- blique. La discussion du projet Ferry est renvoyée au lendemain. Le congrès se réunira Jeudi ou Samedi. ITALIË. 11 s'est fait quelque bruit dans la presse italiemie et frany-aise aulour d'un incident qui s'est produit, il y a quelques jours, la Chambre des députés d'Italie. La Chambre discutaii le tracé d'une ligne de chemin de fer du nord de l'Italie allanl de Nice h Coni. Au cours de cette discussion et en faveur de l'un des deux projets en présence, un député, M. Biancheri, l'ancien président de la Chambre, ayait fait valoir l'intérêt des populations nipoises, dont les sentiments de sympathie pour l'Italie, a-t-il dit, ne se sont jamais éteints. C'était lh une parole imprudente, mais qui aurait passé inaperyue, si M. Depretis, parlant dans le même sens, n'avait repris et accentué pour son compte l'argument de M. Biancheri, en ajoutant que, malgfé les circonstances douloureuses qui trois heures après minuit, ces malheureux, er rant tristement, pour ne pas tomber aux mains do la police, jusqu'a ce que, le jour revenant, ils puissent pénétrer dans une église ou dans quel que monument public, pour y goüter unpeude sommeil. L'CEuvre de l'hospitalité de nuit leur effre un abri gratuit et temporaire, sans distinction d'age, de nationalité ou de religion, a la seule condition qu'ils observent, sous peine d'expulsion imme diate, les mesures de moralité, d'ordre et d'hy- giène prescrites par le réglement. L'entrée dans l'établissement a lieu tous les soirs, de 7 a 9 lieu- res. Les hommes qui s'y présentent sont tenus de donner tous les renseignements sur leur indivi- dualité. lis ne peuvent y passer plus de trois nuits consócutives, a moins d'une autorisation spéciale d'un des membres du conseil d'aduiinis- tration. Le coucher est lixé a 9 heures et demie. La décence la plus rigoureuse est exigée pendant tout le séjour. Le lever se fait a 5 heures ou a 0 heures, süivant la saison. Aces deux moments, ia prière estdite en commun: cliacun doit obser ver le silence, et se tenir découvort, soit debout, soit a genoux, comme il croit devoir le faire après quoi, on leur souhaite affectueusement le Tont séparée de l'Italie, Nice n'avait pas cessé d'appartenir a la familie italiemie. Ce langage, dans la bouche du président du conseil a éveillé les justes susceptibilités du gouvernement francais. On a parlé a ce propos d'une démarche qu'aurait faite immé- dialement M. de Noailles chez M. Depretis, lequel se serait empressé de donner a l'am- bassadeur de France les explications les plus satisfaisantes. On a dit aussi que M. Wad- dington avait'télégraphié ii M. de Noailles afin d'obtenir que les déclaralions échangées entre M. Depretis et M. Biancheri fussent ou rayées du compte-rendu sténographique des débats, ou modifiées de telle tacon que le texte en pourrait être approuvé par l'ambas- sade de France. Quoi qu'il en soit, une dépêche de Rome, d'origine officieuse apparemment, a depuis rétabli le sens exact des déclarations de M. Depretis, et tout indique que l'affaire n'aura aucune suite facheuse pour les rapports d'a- mitié entre les cabinets de Paris et de Rome. RUSS1E. Un corrcspondant russe de la Gazette de Cologne fair remarquer que, a l'inverse de la revolution de 1863, les pro- vinces polonaises etbaltiques del'empire rus- se sont restées étrangères a la propagande nihiliste. Cette attitude de populations qu'on supposait prêtes a se jeter dans le mouve ment révolutionnaire aurait, suivant ce cor- respondant, des conséquences favorables ii ces provinces qui verraient prochainement se réaliser des vceux restés stériles jusqu'a pré sent. II va sans dire que nous laissons a la feuille rhénane la responsabilité de ces in formations. ESPAGNE. Les autorités viennent de découvrir une fabrique de faux billets de bonsoir ou le bonjour. Avant de partir, on fait son lit, on balaie sa place, on se débarbouille. Trente minutes se sont óconlées: ón sort pour chercher de l'ouvrage. II estbien entendu que les höt.es sont soumis l'obóissance aux gérants et surveillants de la maison. Nous ne inentiön- nons ici que les prescriptions principales: il èe- rait trop long de descendre dans le détail. Mais cela suflit pour que l'on se rende compte que ces pauvres abandonnés trouvent la un peu de re pos, d'honnêteté, d'encouragement..., en un mot, un peu de lorce et d'espoir, en attendant l'emploi de leurs bras. Les bienfaits ne s'arrêtent pas la. On leur donne un morceau de pain ou des bons de four- neau; on leur distribue du linge et des vête- ments envoyés par les amis bienfaisants. Après leur avoir rendu un peu de vigueur physique et morale, on les met en état de se présenter chez les particuliers ou chez les industriels pour sol- liciter du travail. La maison de la rue Tocqueville a pu recueil- lir, du 2 Juin au 31 Décembre 1878, c'est-a-dire en sept mois, 2,874 individus, qui ont passé 14,305 nuits, soit prés de 5 nuits par tête. C'est une bien curieuse chose que la statistiquede ses pension- la Banque d'Espagne de 500 piécettes. Plu- sieurs arrestations ont été opérées. Le Sénat poursuit sans incident la discus sion de l'Adreese en réponse au discours du tröne'. PARAGUAY. Des nouvelles du Para- gvay annoncent que Godoy, un des chefs de l'opposition, a renversé le président Barreiro et s'est emparé du pouvoir. La Procession ct les Pompiers. On nous avait appris que le Conseil com munal d'Ypres avait décidé que dorénavant le Corps des Pompiers et sa musique n'ac- compagneraient plus les processions. Nous n'avons pas voulu d'abord ajouter foi a cette nouvelle si peu vraisemblable. Naïveté de notre part! Est-ce que nos libéraux ne sont pas capables de tout? La chose est bien vraie, tellement vraie qu'a la procession de la Féte-Dieu, les Pom piers brillaient pour la première fois non plus par l'éclat de leurs casques, mais par leur absence.... 11 en sera toujours ainsi h I'ave nir. Ainsi l'a voulu notre très-libérale Admi nistration communale. Peu nous importe, franchement, que les Pompiers accompaguent ou non le St-Sacre- ment. Dieu n'a pas plus besoin de la protec tion de ce corps armé, que la lune de ses prompts secours en cas de conflagration. II peut se passer du respect forcé et de la pom- pe officielle. Mais nous voyons avec bonheur que le libéralisme se démasqué et qu'il mon- tre ii nu sa face liaineuse et impie. Nous prenons acte de la décision du Conseil com munal, ne fut-ce que pour prouver ii l'occa- sion combien nos libéraux sont pénétrés de naires On y voit 26 professeurs, 17 élèves en pharmacie, 31 horlogers et bijoutiers, 406 em ployés de commerce et comptables, 1 journaliste hélas! 1 secrétaire-général de prefecture hola1 chirurgien de marine, 1 ingénieur ci- vil, 5 interprêtes, 3 acteurs, 3 musi'ciens, 490 cui siniers et garcons marchands de vins, etc.., to ont été embauchés' pour l'Exposition; 9 paries magasins du Louvre, de la Paix, etc.; 8 par l'Ouestet Ie I'aris-Lyon, etc. Par exemple, on n'a pu toujours leur trouver des emplois correspondant a leur profession. Un chapelier et un coiffeur se sont faits hommes d'équipe. Un hachelier a été réduit a balayer les rues. Mais, enfin... mieux vaut cela que de cre- ver de faim. Et, pour faire tout cela, 1 'CEuvre de l'hospitalité de nuit ne disposait que de 17,580 fr. 15 c. de recettes ses dépenses se sont éle- vées a 9 fr. 0 5 de plus. II a fallu déployer des prodiges d'économie. Gens Irivoles, qui gaspil- lez l'argent, voyez quel bien on peut faire avec 17,589 f'r. 20 c.i 2,874 individus ont été secourus. Plusieurs centaines ont pu retrouver un emploi, une profession. La maison du boulevard de Vaugirard est ba- tie sur le même planun généreux donateur, M. Journal - lUlOlO&l) V cO(j J0

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1