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ses projets sont renversés, il estvrai, mais
la politique anglaise ne craint pas des
échecs de ce genre, elle sait les prévoir et
trouver d'autres éléments pour défendre ses
intéréts avec succés.
FRANCE. La loi des garanties est
en discussion la Chambre. Son caractère
distinctif et vraiment anormal est de donner
au président de la Chambre un pouvoir
exorbitant sur 1'armée de Paris. Gambetta
serait-il disposé faire un coup d'Etat?
Un conflit s'est élevé récemment entre ce
gros personnage et le Gouvernement. Gam
betta a exigé que la Chambre lui donniit
raison. Le ministère a été battu.
EGYPTE. Les affaires se brouillent
sur les bords du Nil. La France et l'Angle-
terre, appuyées du reste par la plus grande
partie des puissances européennes, ont exi
gé l'abdication du Khédive. Ce prince n'est
pas pressé d'abandonner son tröne; il a
renvoyé l'affaire au Sultan. On négocie.
II parait que les créanciers seront payés.
ITALIË. Une partie de 1'armée
italienne, 75,000 hommes, a été concentrée
le long de la frontière du Tyrol et de l'Is-
trie. Ce fait a éveillé l'attention des jour-
naux autriehiens. En réponse auxdémentis
de la presse italienne, ils publient les nos,
l'effectif et les lieux de garnisons des régi-
ments qui composeraient 1'armée italienne.
ALLEMAGNE. Le prince de Bis
marck a réussi convertir une notable par
tie des nationaux libéraux ses projets
financiers. II parait que cela se fait faci-
lement. M. Frère les convertit ses projets
militaires. Toujours au détriment de la
religion catholique. En Prusse le Kultur-
kampf continuera; en Belgique on fait la loi
sur l'enseignement primaire, qui chasse
Dieu de l'école.
S. M. l'Empereur vient de faire grace
du reste de sa peine au vicaire Einowski,
qui avait été condamné a deux ans de pri
son. La population catholique apprendra
avec satisfaction cette nouvelle, car c'est le
premier exemple d'une amnistie aceordée
un prêtre catholique condamné pour con
travention aux lois de Mai.
Le vote du Sénat.
En reproduisant il y a quelques jours un
article d'une gazette libérale quelconque
relatant le vote de la loi de l'enseignement,
le Progrès a oublié d'adresser une injure
a notre honorable sénateur.
II s'empresse de réparer eet oubli dans
son dernier numéro.
Le Progrès perd de vue que s'il est des
attaques qu'on relève parfois, il y a des in
jures qu'on ne ramasse jamais.
La Loi de malheur.
En présentant la loi-Van Humbeeck aux
Chambres, les libéraux savaient parfaite-
ment que cette oeuvre de sécularisation pro-
voquerait les protestations de l'épiscopat et
de tous les catholiques attachés leurs
croyances.
On peut même dire que c'est l'unique
pensée de blesser ainsi au vif l'Eglise et ses
adhérents qui a dicté cette prétendue ré-
forme.
Les documents magonniques qui ont pré-
cédé l'élaboration de la loi sont formels a
eet égard.
D'autre part, la resistance du clcrgé s'ex-
plique par la nature même du projet qui
renverse les bases traditionnelles de l'édu-
cation chrétienne.
Un homme d'Etat, peu suspect de cléri-
calisme, M. V. Cousin, disait, il y a trente
ans, en présence de l'éventualité d'une le
gislation analogue la loi Van Humbeeck:
Le devoir du clergé serait de combattre
les écoles sécularisées.
M. A. Dechamps, ministre d'Etat, écri-
vait de même dès 1863:
La conséquence inévitable de la sécula-
risalion de l'enseignement primaire, se-
rait LA NÉCESS1TÈ FOUR LE CLERGÉ
DE FONDER, A I/INSTANT MÊME,
UNE ÉCOLE REL1GIEUSE A COTÉ DE
CHAQUE PRESBYTÈRE ET DE CHA-
QUE ÉGL1SE.
L'école religieuse qu'on aurait suppri-
mée devrait être immédiatement rétablie
par les families et par les cultes.Ce serait
le devoir impérieux des families croyantes
et des clergés des divers cultes.
Ce devoir impérieux, l'épiscopat beige
s'apprête le remplir, et il sollicite, pour
l'aider dans l'accomplissement de cette ta-
che laborieuse, le concours de tous les ca
tholiques dignes de ce nom.
voyer les enfants a l'école. II a a eet égard
rempli son devoir d'une manière complete. II
a souvent repoussé les enfants qui se présen-
taient au catéchisme, quand ils ne fréquen-
taient pas l'école.
Plus bas, l'orateur condamné en ces
termes la suppression de l'enseignement
religieux et. la prétendue morale indépen-
dante, ou universelle
Que l'on prétende remplacer l'enseigne
ment de la morale catholique par une autre
morale religieuse quelle soit dogmatique
ou non, soit mais la suppression sera
évidemment mauvaise, les prescriptions du
devoir n'apparaitront plus comme sanction-
nées par Dieu et perdront de leur force.
Cette sanction M. Van Humbeeck,
répondant en section a une interpellation
de M. Woeste, a dit quelle serait la néga-
tion de la morale.
Quelques aveux précieux.
Nous extrayons les aveux suivants des i
discours de MM. Pirmez. Janson et Cou-
vreur, tous orateurs de la gauche parle
mentaire
M. Couvreur. (Séance du 28 Mai)
II ne me plait pas de voir le ministre de
l'instruction publique disposer souveraine-
ment des méthodes d'enseignement, et je
n'ai pas une conftance absolue dans le mo-
nopole qu'il demande pour ses écoles
normales.
M. Couvreur n'en votera pas moins ce
qui ne lui plait pas, et le monopole dans
lequel il n'a pas confiance.
M. Janson. (Séance du 17 mai)
Je n'ai nulle envie, ni nul besoin de nier
le róle historique de l'Eglise dans ses rap
ports avec le progrès de la civilisation.
On sait que pour MM. Bergé, Neujean,
Mallar, Crombez, et autres Jottrand, l'Eglise
n'a jamais commis que des atrocités et des
crimes de lèse civilisation... païenne.
M. Pirmez. (Séance du 16 mai)
Savez-vous combien il s'est donné de
classes sous l'empire de la loi de 1842
11 y a eu en moyenne 4000 écoles inspec-
tées ouvertes, oü il a été donné au moins
250 classes par an, ce qui fait un million de
classes par an, ou 37 millions de classes
depuis que la loi existe Dans combien de
classes y a-t-il eu des abus
M. Janson. Et les abus que nous ne con-
naissons pas
M. Pirmez. Va-t-on faire une nouvelle loi
pour les abus qu'on ne connait pas?
(Hilarité).
On n'a pas cité quarante faits, et l'on est
en présence d'autant de millions de classes.
Passer de l'un l'autre de ces chiffres,
avouez-le, c'est assez raide.
Et plus loin, le même orateur disait
La force du clergé en Belgique est im
mense et redoutable, et vous le reconnai-
trez. A peu d'exceptions prés, nous avons
eu cette force pour peupler les écoles com-
munales. Je sais qu'on a cité des faits de
concurrenceil n'y a pas toujours deux
écoles en présence, et faction du clergé ne
s'est produite que pour faire aller les élèves
son école plutöt qu'a l'école communale.
Dans les communes, et c'est le très-grand
nombre, oü il n'y a qu'une école, ce que le
rlergé a faitil faut Ie reconnoitre, c'est en-
Nouveaux impóts.
Les projets de loi financiers, préparés
par le gouvernement, seront trés probable-
ment déposés dans le courant de cette
semaine.
11 n'y serait question d'aucune impo
sition sur le sel.
Nous devons nous attendee il un impót
sur le tabac, non-seulement paree que le
ministère trouve ce moyen bon pour cou-
vrir ses nouvelles dépenses, mais surtout
paree que M. Bismarck le conseille. Plus le
tabac renchérira en Belgique moins on
pourra le frauder en Allemagne. (Paix).
Fêtes de 1880.
On lit dans la Paix
Le ministère a engagé nos évêques
chanter un Te Deuml'an prochain, sur la
Plaine des Manoeuvres. N'est-ce pas une
inconséquence de la part d'hommes qui
veulent renfermerle clergé dans ses églises?
Quelle que soit la réponse de l'Episcopat,
elle sera approuvée par tous les fidèles,
mais si le Te Deum n'était célébré que dans
nos six cathédrales, de quoi et de qui nos
libéraux auraient-ils se plaindre
Plusieurs affirment tort que les deux
droites parlementaires ont décidé de s'ab-
stenir en 1880. Aucune resolution n'a été
prise, et notre avis est, qu'il n'y a pas lieu
d'en prendre une collectivement, chaque
eitoyen réservant sa liberie pour cette
époque.
La raison d'intérêt public qui a fait
maintenir provisoirement le ministre beige
au Vatican, n'était qu'un intérêt de parti,
car, après le vote de la loi scolaire et de la
loi qui décime encore le corps électoral au
profit des libéraux, le représentant du roi
des Beiges auprès du Pape sera définitive-
ment rappelé. Telle est la promesse faite
par leurs indispensables alliés les radicaux.
(Paix).
Mort du Prince Napoléon.
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Nous avons aujouriflmi des détails plus com
plets encore que ceux qu'on a lus Samedi, sur la
mort du prince Louis-Napoléon.
Le 26 Mai, le general Wood, de l'état-major
duquel le prince faisait partie. recevait l'ordre
de se rendre a Mumlah. II emmenait avec lui
plusieurs batteries d'artillerie, et le 80e régiment,
partant de Doorukop, devait le rejoindre le len-
denaain.
On arriva le soir a Itelezi-Hill.
Oncampa sur une colline. Le camp n'était pas
plutöt installé qn'on recevait les envovés d'un
chef dont la tribu avait élu domicile a vingt-tr
milles de la. Ce chef ofïrait de se rendre s
envoyés afflrmérent que Cettewayo ne pen//!
nullement, d'ailleurs, a faire la paix, et quv'
grande concentration de Zoulous, command/
par les chefs Sirayo et Nikundi, avait lieu entre
Zlobani et Ineysani. De plus, les régiments zo/
lous, cantonnés a Mageni, Ukobamatosi et Ab-
mandali se préparaient a une attaque désespérée
Le général Wood, dans ces circonstances, or-
donna une reconnaissance. Les officiers William
Carey, James Soundy, Saundies, Mac Gregor et
le prince Louis-Napoléon, ce dernier sur sa
demande expresse, furent chargés de la din
ger.
On partit du cöté d'ülnudi, par des chetnins
épeuvantables et sous une pluie battante qui
moralisait les plus hardis. Cela se passait le 31
Mai.
Le premier .jour et la nuit qui suivit se passé,
rent sans incidents. Les cavaliers indigenes, qui
servaient d'éclaireurs, n'avaient relevé aucune
trace de Zoulous.
Le prince, toujours trés fatigué, par suite d'une
chute de cheval, manifests, dans la matinée, le
dósir qu'il avait de se reposer.
Le lieutenant Mac-Grégor proposa de s'arrêter
au bord de la rivière Hyotosi, qu'on devait attein-
dre une demi-heure plus tard. Le prince ayant
négligé d'emmener son domestique, qui portait
sa tente en croupe, le lieutenant Carey lui oiïril
la moitié de la sienne.
On descendit de cheval et l'on commenea a
dresser le petit camp. Tout semblait tranquille.
Comme l'on sellait les chevaux pour repartir
le lieutenant Carey s'écria soudain qu'il aperce-
vait les faces noires des Zoulous entre les tiges
de maïs autour d'eux. Le prince regardant a son
tour, ditje les vois aussi.
Chacun s'élanca vers son cheval. Le prince,
blessé a l'épaule droite, saisit d'une main ia cii-
nière du sien, de l'autre l'étrier du cöté montoir.
Par fatalité, une bride se défit, et l'étrier lui
resta dans la main. Le cheval s'élanca au gal
et le prince tomba en arrière, pour se relever
aussitót.
Deux des soldats de l'escorte, étaient démon-
tés comme lui. lis s'enf'uirent a pied, mais les
Zoulous, plus habitués qu'eux aux courses dans
les hautes herbes, les atteignirent bientót.
II faut croire qu'ils firent énergiquement tête,
car les blessures de tous trois sont par devant.
Ce fut sur le prince que les Zoulous s'acharni
rent surtout, car il ne recut pas moins de dit
sept coups de sagaies dont l'un dans l'milgau
che. Deux traversaient la poitrine, deux autres
avaient atteint le flanc.
Puis, les trois cadavres furent complétement
dépouillés de leurs habits et de leurs armes, et
laissés nus sur les bords d'un petit ruisseau.
En arrivant prés d'une donga, Clarey, en se
retournant, vit le cheval du prince qui lesuivait
sans cavalier.
Inutile de dire qu'aussitót la disparition da
prince constatée, on courut a sa recherche. Le
général prit lui-même le commandement de l'es-
pédition qui partait d'ltelezi-Hill. On trouva bien
tót les trois corps prés de la palissade d'un paw
a chevaux connu sous le nom de Douga. La dé
composition commencait déja. Le prince avail
lesyeüx grands ouverts et la figure couverte de
sang.
Les Zoulous ne lui avaient laissé qu'un médail
lon, attaché a son cou par une chaïnette d'oret
contenant le portrait en émail de Napoléon Ml
en outre, comme nous l'avons dit, une croix, un
chapelet et une médaille de la Sainte-Vierge,
dons de sa mere.
On forma un faisceau avec des lances, et le
corps fut étendu sur ce faisceau. Trois officiers,
aidés par le major Stewart, l'emportèrent,es
cortes par quiuze cavaliers du 17° lanciers.
Au cortége se joignit bientót le colonel Butler,
en compagnie duquel le prince avait précédent
ment fait une reconnaissance de trois jours sa®
seulement apercevoir l'ennemi.
Lord Chemlsford, retenu au camp, s'était fel
représenter par le lieutenant-colonel Ward a 'a
funèbre cérémonie, célébróe dans la petite clw-
pelle de Saint-Patrick.
Sir Garnet Wolesley, actuellement en route
pour le cap de Bonne-Espérance oü il va pre"
dre le commandement général de 1'armée arigla'
se, emportait un ordre formel rappelant enA"
gleterre le prince Louis-Napoléon Bonaparte.
Londres, 23 Ju'D-
Des ordres ont été donnés pour qu'un train spe
cial conduise aujourd'hui la reine a Chisleniu
Les officiers de l'artillerie royale ont ou»
une souscription pour élever un monument
prince Louis-Napoléon.