ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT.
SAMEDÏ È28 Juin 1879.
10 centimes le numéro.
14e annce. N° 1408.
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Résumé politique.
ALGÉR1E. L'insurrection dc l'Au-
rés est terminée quoique les plus grandes
précautions soient encore nécessaires. Le
soulèvement avait !e caractère d'une guerre
sainte.
Mohammed-Ben-Abdallah, chef du mou
vement, parait avoir éehappé.
EGYPTE. Ee Khédive a recu un
ordre du Sultan demandant son abdication
en faveur de Tcwfik. Le Khédive s'est sou-
mis. Son successeur a été installé. Ismail
quiltera probablement l'Egypte le 30 Juin.
PORTUGAL. On a signalé deux cas
de fièvre jaune prés de Lisbonne.
RUSSIE. La population musulmane
de l'Adjarie émigre en Arménie. Le nombre
des émigrants s'élève 60,000 families.
Des terres leur sont accordées dans les
provinces d'Erzeroum, Van et Diarbekir.
La repression du nihilisme continue avec
la même sévérité.
ALLEMAGNE. La fin du Kultur-
kampft nest pas aussi proche que le disent
quelques journaux. La discussion des pro
jets financiers de II. de Bismarck a amené,
au point de vue de la politique intérieure,
une situation nouvelle oü le parti catholique
joue un röle considérable. Mais les faits
restent sur le terrain économique et fédé-
raliste. La question rcligieuse n'est pas en
jeu pour le moment.
Les projets de M. de Bismarck en fait de
tarifs de chemins de fer, projets inspirés
par sa politique unitaire et centralisatrice,
rencontre de 1'opposition dans les Etats
secondares. Uéja trois de ces derniers se
sont prononcés dans un sens opposé aux
projets du Prince.
FRANCE. La discussion des lois-Fer-
i'y continue. Un républieain, M. Lamy les a
violemment combattues et oblige la gauche
d'avouer le hut réel de la loi: guerre au
catbolicisme.
Le parti de l'Appel au Peuple roste dans
le désarroi. La situation est grave pour les
lmpérialistes. N'ayant pour chef légitime
fiue le César déclassé, il ne pourra conser-
ver la cobésion néces. aire pour former un
parti redoulable.
La division s'accentue entre les opportu-
nistes el les radicaux. Geux-ci gagnent du
terrain.
Encore la Pompe.
Le Progrès veut bien nous faire connaitre
'es motifs pour lesquels le Gonseil commu-
r'al a décidé que dorénavant les Pompiers
n'accompagneraient plus les processions de
St-Martin.
G'est d'abord paree que M. le Curé de
St-Nicolas n'a pas permis aux Pompiers de
jouer dans 1'église, a l'occasion des funé-
railles de SI. l adjudant Dezulter. G'est en-
suite, el plus encore, paree que les journaux
cléricaux ont voulu justifier l'acte posé par
M. le curé Ampe.
Comme notre Conseil communal est faci
le! Quel esprit de conciliation! Un désaveu,
un simple désaveu de la conduite de M. le
Curé,et nos libéraux étaient satisfaits. Mais,
a défaul de ce désaveu, le Conseil communal
a pensé quil y allait de la logique et de sa
dignité de faire cesser cette tolérance.
La logique de nos libéraux yprois! C'est
ü-peu prés comme si l'on parla.it de la capa-
cité de M. Rolin ou de la modestie de M.
Frère. Le mot de logique devrait bruler la
plume du rédacteur du Progrès depuis la
fameuse lettre-avis de l'Association libérale
d'Ypres l'Association-mère de Bruxelles.
Quant a la dignité du Conseil communal,
nous regrettons pour M. le Bourginestre et
ses deux collègues, qui ont voté contre la
déeision, qu'ils n'aient pas mieux compris
la dignité commune. Cela ne prouve pas en
faveur de leur tact politique.
Mais, cela prouve, dit le Progrès,
que cliez les liberal x chacun agit suivant son
sentiment personnel et quil règne au sein du
conseil une liberté d'appréciation et de vole
quon se complait trop souvent a dénier, abso-
lument comme sil s'agissait d'une édilité clé-
ricale.
De qui se moque le Progrès? Toute la
ville ne sait-elle pas que M. Vanheule et ses
deux collègues out été désapprouvés par le
parti libéral tout entier? N'a-t-on pas dit et
répété depuis quelques jours dans le clan
libéral que M. Ie Bourgmeslre songe sérieu-
sement se retirer pour se mettre h l'abri
des vexations auxquelles il est en butte
l'occasion de son vote? Car il parait que M.
Vanheule s'est non-seulement abstenu,
comme nous l'avons cru d'abord, mais
qu il a même voté contre la mesure de di
gnité commune..
Pour nous, nous nous obstiuons ii pré-
tendre que la déeision a été prise en haine
du catbolicisme, pour donner satisfaction
aux avancés du parti libéral. La mesure
vient des loges; car elle a été prise pour la
première fois dans toutes les viiles oü le
libéralisme domine plus ou moins. G'est
ainsi, pour rester dans notre arrondisse
ment, qua Warnèlon oü, grace M. Bolin,
une administration essentiellement calho-
lique est présidée par un Bourginestre libé
ral, celui-ei a empêché la gendarmerie
d'accompagner la Procession de la Fête-
Dieu.
La fameuse équipée du cure de St-Nicolas
n'est done qu'uïi prétexte qui ne justifie en
rien la déeision de notre édilité gueuse.
D'ailleurs nos lecteurs se rappellent les
circonslances dans lesquelles M. le Curé
Ampe a interdit a ces messieurs de la Pom
pe de faire entendre leurs sons harmonieux.
lis se rappellent que, pour avoir raisou du
Curé, qui avait exprimé le désir que la
musique s'abstint de jouer dans l'église
pour laisser les cérémonies religieuses et
les prières suivre leur cours, nos Pompiers
causèrent un véritable scandale et que l'un
d'eux ünit par souffleter un employé de
l'église. O dignité commune!
Au revoir. Progrès!
Si le journal de MM. Carton el Ci0 désire
entamer a nouveau unepolémique ce sujet,
nous sommes sa disposition.
Mais nous sommes assures d'avance de
ce qui ariivera.
Le rapport de M. le Commissaire d'arron-
dissement ad intérim, qui devait nous fer
mer la bouche, sous lequel nous allions être
aplatis, écrasés, pulvérisés, nous l'atten-
dous encore et nous l'attendrons loujours
sans espoir de le voir paraitre. II en sera
de même ici.
Une seule chose est logique chez les libé
raux, c'esl l'abus de la force.... stiivi d'un
imperturbable silence.
Oü deman&e la lumière.
G'est sous ce litre peu éclairé que le
Progrès reproduit un article du Journal de
Gand, commenté par 1 'Avenir des Flandres.
II s'an'it du concours général culre les élè-
ves des écoles primaires de noire province,
brusquemént retardé par ukase de M.
Ilévard.
Les questions circulaient a Bruges trois
jours avant le concours, et n'cn déplaise au
Progrès et au Journal cle Gand, ce n'est pas
M. l'lnspecteur provincial Van der Cruysse
qui a signalé ce fait étrange a M, Ie Gou
verneur.
Naturellement, les établissements con-
gréganistes, la Députation permanente et le
Greffier provincial sont les coupables.
Qui vivra verra, surtout si on veut faire
la lumière.
M. Ilévard, aujourd'bui Gouverneur et
bier Procureur, doit savoir comment se font
les enquêtes et se produit la lumière.
Allons, gaiemeut, de la lumière s'il vous
plait. Mais il faut procéder avec précaution
et ne pas oublier, aiusi que le fait le Pro
grès, que la loi confie au Gouverneur seul
1 execution des décisions de la Dépuiation
permanente.
Cela nous remet en mémoire une bistoire
très-véridiguedans laquelle les petits
pains, dits pistolels, jouent un röle impor
tant. Peut-être pourrons-nous raconter un
jour les exploits do certains personnages
qui n'ont jamais appartenu aux écoles con-
gréganistes.
Question de police.
[.'Administration a public un code do
règlements nombre.ux sur tons les points
qui intéressen! la police. Au Conseil com
munal, la besogne n'est même pas terminée.
Et cependant Dimanche dernier, vers 10
heures du matin, on a pu voir a.l'une des
portes de la ville un individu sortir d'un
cabaret, en costume de milicien devant
le Conseil de revision, et se jeter a l'eau
dans les fossés de la ville. 11 lut a plu de se
livrer au plaisir de la natation pendant un
temps assez considérable.
Absence compléte de police pour faire
observer les règlements.
La population se plaint avec raison de
la mauvaise qualité des eaux livrées it la
consommation publique. Croit-on par ha-
sard que les baigneurs pourront les amé-
liorer?
Miscellanies.
M. le Bourgmeslre d'Ypres donne sa
demission el il ne la donne pas. Mais s'il
l'avait donnée, il eüt été remplacë par M.
Jules Creton, conseiller communal.
Nous donnons cette nouvelle sous toutes
réserves. Elle mérite d'être confirmée offi-
ciellement.
11 est sérieusement question de la
nomination de M. Van Humbeeck comme
Bourgmeslre de Bruxelles. 11 mettrait ainsi
le premier en pratique la nouvelle loi sur
l'enseignemcnt primaire.
Mais savez-vous qui le remplacerait dans
le conseil de la couronne? Notre ex-corn-
missaire d'arrondissement, M. Henri Car
ton. Dans ce cas, dit un journal francais,
Bismarck il aurait d'abord a justifier que la
lettre de l'Asssciation libérale d'Ypres n'est
pas son oeuvre.
Le Progrès attaque le style et les pen-
sées du discours prononcé par le Prince de
Ligne au Sénat, lors de la discussion de la
loi-Van Humbeeck!
Journal d'"ïpres,
F) ca