ORGANE CATHOLiqUE DE L'A RRONDISSEMENT.
SAMEDI 4 Juillel 1879.
10 centimes le numéro Win «viifchiim umnvi 14e année. N° 1410.
On s'abonne rue au Beurre, 66, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume
Resumé politique.
ROME. On parait trés satisfait au
Vatican de la visite du prince de Battenberg,
d'abord k cause des conséquences que cette
visite peut avoir sur le sort de l'Eglise catho-
lique en Bulgarie, ensuite k cause des bonnes
nouvelles apportées au Vatican de la part des
empereurs de Bussie et d'Allemagne.
La Cour de cassation, dans l'affaire de
la comtesse Lambertini contre les héritiers
Antonelli, a repoussé le recours de la com
tesse et Fa condamnée aux dépens.
ITALIË. Le gouvernement a fait ex-
pulser un certain nombre dTnternationalistes.
11 en était arrivé beaucoup en Italië dans ces
derniers temps et le gouvernement concevait
quelques inquiétudes.
La Cbambre a approuvé le projet de loi
décrétant la construction de 6020 kilometres
de chemin de fer. La dépense sera de 1,260
millions.
La loi sur la mouture menace d'etre
fatale au ministère Depretis. Un ordre du
jour pur et simple a été adopté par 251 voix
contre 159, malgré la déclaration du ministre
qu'il considérait ce vote comme exprimant la
défiance.
Le cabinet tout entier a remis sa démission
entre les mains du Roi.
C'est le commencement d'une crise dont
l'issue est difficile k prévoir et qui, d'après
l'état des esprits, menace d'avoir des consé
quences sérieuses.
La santé du roi Humbert est gravement
compromise. Les médecins lui ont ordonné
un séjour k Madère.
IIOLLANDE. Le ministère conserve
ses portefeuilles.
GÜANDE-RRETAGNE. Le bill d'eii-
seignement supérieur pour la catholique
tiiande ne trouve guère d'admiration parmi
les catholiques. Ceux-ci l'acceptent comme
un pis-aller, tandis que les protestants en
sont ou trés.
D'après les dernières nouvelles, on en-
trevoit une espérance de terminer la guerre
des Zoulous. Leur chef a envoyé des délégués
Pour traiter de la paix.
EGYPTE Tewfik pacha a été installé
etlsmaël est parti pour Constantinople. Ce
changement amènera probablement une amé-
lioration dans la situation flnancière du pays
TURQLTE. -On craint des difficultés
nouvelles entre la Porte et la Grèce. Le Sul-
tan, qui a aidé les puissances éuropéennes a
vaincre la résistance du Khédive, émettrait,
dit-on, des prétentions plus considérables.
FRANCE. M. Paul de Cassagnac a
été acquitté par le jury.
Le Sénat a adopté le projet de loi fixant
la résidence des Chambres k Paris.
L'articl'1 de la loi-Ferry a été adopté
par la Chambre.
La scission est faite dans le parti bona-
partiste. M. Rouher a annoncé l'intention de
se retirer de la direction du parti.
M. de Cassagnac public dans le Pays un
article en faveur du prince Victor, désigné
dans le testament du prince Napoléon.
De son cóté, le prince Jéröme, sans se
prononcer d'une manière formelle, ne semble
pas d'humeur a abandonner ses droits. II est
certain que les conservateurs ne suivront pas
ce dernier.
C'est la fin de l'Empire et pour un moment
la consolidation de la République, délivré de
son plus redoutable adversaire.
La République tombera sous le poids de
ses propres excès.
Les Catholiques k l'oeuvre.
Aussi longtemps qu'a duré la discussion de
la loi sur l'enseignement, les catholiques ont
protesté par des meetings et des pétitions
contre l'atteinte qui était portée k leurs droits.
Aux Chambres, les projets des ministres
francs-macons ont rencontré des contradic-
teurs auxquelles la haine libérale n'a trouvé
rien k répondre.
La loi de malheur a été votée.
L'opposition catholique ne s'arrête pas.
Pour sauvegarder leur foi, pour conserver
k Dieu l'ame de leurs enfants, pour satisfaire
enfin k ce grand précepte de la loi divine que
l'homme a été créé pour servir Dieu en ce
monde et le glorifier éternellemnt dans l'au-
tre, les catholiques sauront prendre les me-
sures nécessaires. Ils établiront des écoles
oü l'enseignement religieux sera en honneur,
oü les enfants recevront une éducation chré-
tienne, oü l'homme sera instruit de ses de
voirs. On lui apprendra ce qu'il doit k Dieu
et ce qu'il doit k César.
Ils sauront trouver dans la charité les res
sources indispensables pour réaliser cette
oeuvre, pour la maintenir, malgré les tra-
casseries du pouvoir et les persécutions des
loges magonniques.
Qu'on ne l'oublie pas, cette parole profon-
dément vraie d'un publiciste moderne
Quand l'homme oublie ses devoirs, la
brute reprend ses droits.
Les horreurs de la Révolution frangaise en
1793, les menaces de 1848, les massacres
de la Commune de Paris en 1871 ont. fait voir
au monde effrayé de quels excès Thomme ar
mé de ses droits est capable.
C'est le retour k la barbarie.
Déjk, dans un grand nombre de paroisses,
des catholiques zélés ont créé des établisse-
ments. Une organisation générale par diocèse
ne tardera pas k suivre.
Mgr F'Evèque de Gand a publié un arrêté
définitif. Un eonseil diocésain est établi k
Gand; chaque doyenné possède son comité et
enfin dans chaque paroisse le curé, assisté
de quelques catholiques zélés, est chargé de
la direction des écoles primaires.
Le Bien Public fait ressortir les avantages
précieux de cette organisation.
On ne saurait le méconnaitre, dit-il, cette
initiative de l'épiscopat est tout k la fois un
gage de force et de sécurité pour tous les ca
tholiques; elle donne la campagne qui va
s'ouvrir un caractère de grandeur religieuse,
étranger aux compétitions des partis et aux
luttes politiques, proprement dites.
L'organisation scolaire, définie et établie
par l'ordonnance de Mgr Bracq, est extréme-
ment pratique et simple. Elle s'appuie sur la
hiërarchie ecclésiastique, la prend k son point
de départ, la paroisse, passé des paroisses
aux doyennes pour aboutir enfin k un comité
diocésain, présidé et dirigé par l'évêque lui-
même. Dans la ville de Gand, oü la lutte
contre les Gueux ravisseurs d'ames est déjk
plus ancienne, le Comité des Écoles chrétien-
nes dont les efforts sont appréciés et loués
continuera ses fonctions.
On remarquera que, tout en maintenant
l'unité du but, ce plan réalise très-heureuse-
ment la division du travail que nous indi-
quions. il y a quelques jours encore, comme
la condition essentielle du succès des catholi
ques beiges dans leur défense contre la pro-
pagande scolaire du libéralisme officiel.
Chacun a son champ d'action bien délimité,
sa tache immédiate k remplir; chaque parois
se doit, en principe général, se suffire k elle-
même et pourvoir k son organisation scolai
re, catholique et libre; chaque curé est le
président, le commandant, le chef né de
cette organisation.
Le clergé aura done une part active et na-
turellement prépondérante dans Toeuvre de
défense religieuse et sociale qui va bientöt
étendre son réseau sur tout le diocèse de
Gand. La tache sera difficile et laborieuse
mais elle trouvera le sacerdoce k la hauteur
de toutes les difficultés et prêt, comme tou-
jours, k tous les dévouements.
11 n'en est pas moina vrai cependant que le
devoir impérieux de tous les catholiques di-
gnes de ce nom est de seconder, en l'occur-
rence, Faction du clergé avec tout le zèle,
toute la générosité, toute l'activité dont ils
sont capables.
Plusieurs d'entre eux, parmi les plus nota
bles et les plus aptes, vont être prochaine-
ment invités k faire partie, soit du comité
central diocésain, soit des comités parois-
siaux d'enseignement catholique et libre.
Nous estimons qui/ est du devoir de tous d'ac-
cepter les charges qui leur seront assignées
et, cela non-seulement comme un titre hono-
rifique ou comme un témoignage de sympa
thie donné k une bonne cause, mais avec la
volonté sérieuse et ferme de contribuer effiea-
cement et personnellement au succès général
de l'oeuvre.
Ceux qui ne seraient point appelés k rem
plir les postes dont nous venons de parler
peuvent toujours se rendre utiles dans l'oeu
vre du Denier des Ecoles catholiques. L'lieure
est évidemment venue pour cette oeuvre d'é-
tendre son action, de fonder de nouveaux co
mités, de multiplier ses collecteurs, de saisir
toutes les occasions de stimuler le zèle et la
charité. Nous signalons particulièrement k la
jeunesse ce vaste champ ouvert k ses géné-
reuses aspirations.
Voici Fénumération des travaux publics
compris dans le projet de loi déposé aujour-
d'hui k la Chambre et contre-signé par les
ministres des finances, des travaux publics,
de Finstruction publique et de l'intérieur.
.ooo
res,
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