ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. MERCREDI 9 Juillet 1879. 10 centimes le numéro. 14H année. N° 1411. On sabonne i'ue au Beurre, 60, a \pres, et ci tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnemenlpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an» pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre, Les articles et communications doivent ètre adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne'. Les insertions judieiaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser YAgence Havas Laffite, et O Bruxelles, 89, Marchó aux Herbes, et a Paris, 8, Place d'e la Bourse. Résumé politique. AUTRIGHE. Les élections conti- nuent a être défavorables aux libéraux. Ceux- ci ont perdu 33 siéges eu 266 élections. Quatre membres du ministère ont échoué, dontM. Stremayer, président du conseil. ITALIË. Le Roi a chargé M. Cairoli de former un nouveau cabinet. M, Cairoli a accepté cette mission. La situation politique est très-grave. AMÉRIQUE. La guerre entre le Chili, le Pérou et la Rolivie continue sans incidents notoires. Le Sénat colombien a invité le Prési dent a offrir ses bons offices au Chili, La ville de Port-au-Prince est en Aam- mes. Toutes les affaires sont suspendues. Beaucoup de quartiers ont été détruits. Le pereement de l'isthme de» Panama avance vers uue solution favorable. M. de Lesseps le persévérant travailleur de l'isthme de Suez est a la tête de l'entreprise. ALLEMAGNE. -La discussion des tarifs continue. Le Prince de Bismarck a consenti it ac- corder au centre les demandes faites par celui-ci relatif au partage du produit des nou- veaux impóts entre les Etats fédérés. RUSSlE. Les incendies allumées par les nihilistes deviennent de jour en jour plus nombreuses. Les arrestations continuent et la mise en état de siége se développe. FRANCE. La Chambre a rejeté l'amendement présenté par M. Keiler ii Tart. 7 de la loi Ferry. Gambetta voudrait presser L'Afrique australe. Les récents voyages du major Serpa Pinto apportent a la science line foule de renseigne- ments nouveaux sur les plateaux de l'Afrique centrale, qui, quoique sitnós sous l'Equateur, jouissent d'une temperature relativement tem- pérée a cause de leur élévation de cinq a six mille Pieds au-dessus du niveau de la mer. L'hydro- graphie, doit beaucoup a ses explorations. Le pays qu'il a parcouru s'ótend sur une étendue approximative de 15 degrés de latitude et 10 degrés de longitude. Nous donnons, d'aprés le Standard, la partie la plus intéressante des rócits que le major Pinto a fait lui-mème de ses péril- leuses pérégrinations. Après quelques détails sur une peuplade de marchands qui traversent, de l'Equateur a la vdle du Cap, tout le continent africain, et qui sent hospitaliers pour les commercants, la tribu de Bihé, le major Serpa Pinto reprend son récit au moment oü, ayant quitté le pays de Bihé, il arrive au Quanza, qui coule au nord, et bientöt au Cuito, affluent du Cuando, qui coule au sud. -a plaine que Ton rencontre a 12 degrés 30 m. de la discussion afin de permettre au Sénat de voter la loi avant les vacances. De cette ma- nière, toutes les maisons religieuses seraient fermées au mois d'Octobre prochain. On conserve quelqu'espoir de voir le Sénat rejeter la loi. Mais eet espoir est petit. 11 est fort a craindre que la Chambre haute ne rati- lie a une légère majorité les projets du gou vernement. La guerre aux Jésuites et a l'Eglise est l'ordre du jour. Les attaques deviennent cha- que jour plus baineuses. La France es^t lancée sur une voie néfaste avec une vitesse terrible. L'excès du mal seulpourra ramener la paix et la tranquillité. La division du parti bonapartiste s'accen- tue. D'un cóté le prince Napoléon avec ses antécédants démagogiques et anti-religieux. De l'autre une partie notable des Impéria- listes avec M. Granier de Cassagnac qui veu- lent rester conservateurs et chrétiens. Plutót pas d'Empire que certain Empire, e'est la devise de. la grande majorité de no- Ire parti. Tel est la conclusion d'un article du Pays. Le Prince Napoléon ne peut reprendre sa pla ce dans la cliaine de succession qu'il a brisée lui-mème, que s'il renie la république et pro met la liberté d'enseignement et le respect du culte. II faudrait uu miracle pour atteindre ce résultat, la foi seule en fait, et le Prince n'a ni foi ni loi. D'après le National, M. Lepère, ministre de l'Intérieur en France, aurait informé ses latitude, -18 degrés de longitude est de Greenwich, se nomme Cangala. Dans cette plaine on peut, en quelques minutes, sans pareourir un espace plus grand que celui d'une chambre, boire l'eau de rivieres qui courant au nord-ouest, se jettent dans l'Atlantique, ou qui, se dirigeant vers le sud, se déversent dans le lac N'gami et le désert de Calahari, ou bien encore qui se jettent a l'ouest dans le Zabès et, de la, dans l'ocóan Indien. Aidé par les informations que j'avais reQues des indigénes, je réussis a trouver les sources du Cuando. Toutes les grandes rivières du sud de 1 Afrique out leurs sources dans une immense plaine fertile, a 1.700 metres au-dessus du niveau de la mer, sous le 12» degré de latitude sud. La manière dont elles prennent naissance et se for mant, est curieuse. Au début, on peut observer une legére humiditó, puis le faible suintement d'une source; par degré, le courant grossit ei tout d un coup, sans avoir recu visiblement aucun affluent, 11 devient une énorme rivière sur la- quelle on peut naviguer. A sa source, la Cuando n'est qu'un petit ruisseau que j'ai vu couler sous mes pieds; un peu plus bas je descendais sou cours en canot avec mes deux petits nègres. La rivière est tout a fait navigable avant de se jeter dans le Zambèse, oü Livingston lui donne le nom de Chobé, qui est maintenant absolument inconnu eo Afrique, collègues que, vu le mauvais état de la ré- colte occasionué par les pluies, il résultait des renseignements recueillis que Ton éva- luait de 500 ii 600 millions les sommes qui devraient ètre dépensées par la France pour acheter des grains a l'étranger. Affaires communales. Collége échevinal et Conseil communal s'occupent de règlementer. Pour peu que cet te affection continue, Ypres sera la ville la plus réglementée du pays. Sera-t-elle mieux administrée? Si notre bonne ville continue routiner dans la même ornière, sans commerce, pres- que sans industrie, voyant chaque année sa population diminuer, ses concitoyens, en revanche, possèderont un code complet de règlements de police. Les orgues de barbarie viennent d'avoir leur tour. La nécessité d'un règlement de l'espèce se faisait particulièrement sentir, A propos de musique, il parait qu'il en manque dans les parages élevés de 1'Admi nistration communale. L'harmouie n'y règne pas toujours; les jeunes et les vieux ne s'entendent guère; Bourgmestre et échevins ne marchent pas d'accord. Bref il faudrait peut-être un règle ment pour endiguer les turbulences, et per mettre aux eaux calmcs de couler ;i pleins bords. En attendant, citoyens d'Ypres, l'eau que la paternelle administration de MM. Vanheu- Cette rivière du Cuando forme beaucoup de courbes qui retardent la navigation. Un grand nombi'e de ses affluents sont navigables. A l'ex- trémité de l'un d'eux existe une cataracte qui a failli m'être fatale, paree que personne ne m'en avait parlé. II n'y a aucune communication entre le Cuando et le Cubango. Je traversal l'Ungo-c- Ungo qui devait me conduire du Cuando au Zam bèse dans sa partie supérieure. Les terrains que je parcourus forment un immense marécage. Je fus accompagné pendant mon passage dans une partie de cette region par des indigénes que m'avait donnés le chef d'une tribu amie. II n'y avait pas de gibierl'eau couvrait toutaussi nous eümes a supporter beaucoup de misères et de privations. C'est la que fis une des plus curieuses décou- vertes de mon voyage; un jour, je remarquai parmi mes porteurs un homme blancil apparte- nait a une race entièrement inconuue jusqu'a ce jour. II y a done une peuplade blanche au sud de l'Afrique, qui porte le nom de Cassequèresces hommes sont plus blancs que la race caucassien- ne leur tête est couverte, au lieu de cheveux, de petites toufïes d'une laine très-courte; ils ont la pommette des joues proéminente et les yeux analogues a ceux des Chinois, ils sont extréme- ment robustesquand ils lancent une flèche centre un éléphant, elle péqètre tout, entière dans le et Gic vous fournit ne s'améliore pas. Elle demeure impotable. Avant les élections du mois d'Octobre der- nier, il en était beaucoup question.... sur le papier du Progrès. On avait fait des plans.... fort beaux, des études, très-complètes, des devis détaillés; on allait mettre la main l'céuvre. Les moyens financiers étaient arrêtés: un emprunt fournissait la somme nécessaire. En fait d'emprunt, la ville a levé 100,000 francs pour payer un agrandissement k l'éco- le des Fricadelles, qui ne se peuple qu'au détriment de l'école des filles. Les laiseurs promettaient monts et mer- veilles. Ypres serait doté d'un service d'eau potable que l'Europe entière lui aurait envié. Le cristal des fontaines, le nectar des dieux de l'Olympe n'auraient été qu'une boisson malsaine ti cóté de l'eau fournie par TAminis- tration. Plus d'eau corrompue par les détri- tus de toutes sortes qu'on voit dans les fossés de la ville, ou chargée de matières organi- ques innomables. Non, une eau pure, saine, abondante, conduite partout dans les gran des rues comme dans les impasses, fournie aux pauvres comme aux riches. Autant en emportent les flots. Qu'a-t-on fait? Rien. Rien. Rien. Nous en sommes encore au vieux système. Les cureurs d'égoüts ont nettoyé ces jours derniers les puits publics. On a pu voir la quantité de boue et d'immondices qu'ils en ont retirée. Si les eaux, livrées h la consommation, produisent des dépots aussi considerables en le corps de l'animal. Ils vivent de racines et du produit de la chasse, et quand ces ressources viennent a leur manquer, ils nouent des relations avec les peuplades voisines, les Ambuelas, et ils obtiennent d'eux des aliments qu'ils óchangent contre de Tivoire. G'est la seule peuplade de l'Afrique qui ne fasse pas cuire ses aliments dans des pots. Us voyagent par groupes de quatre a six families sur tout le territoire qui s'étend entre le Cuchi et le Cubango. II semblerait que les mulatres du Sud, auquel les Anglais donnent le nom de rödcurs des bois, sont issus du croisement de Cassequères et de nègres d'une autre race. Ces derniers cependant sont d'une condition plus élevée, quoiqu'ils soient entièrement opposés atoute civilisation. Je fus obligé, dans le cours de mon expédition, de jeter un pont sur une rivière a cause des nombreux crocodiles qu'on y observe: mes nè gres et moi nous construisimes le pont et le passames en trois jours. Tout ce pays est désoló. On y rencontre partout des tombeaux; j'en reconnus un qui était celui du marchand portu- gais Luiz Albino, natif de Lisbonne. Arrivée en ce lieu, l'expódition resta absolument sans nourri- ture pendant l'espace de 104 heures. Nous par- vinmes ensuite a nous procurer un peu d'alpista ou grains de millet, mais même alors nous eümes des intervalles de jeune qui durèrent de 40 a 48 Journal M. LE MA JOK SERPA PlNTO.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1