ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT.
MERCREDI 9 Juillet 1879.
10 centimes le numéro.
14H année. N° 1411.
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Résumé politique.
AUTRIGHE. Les élections conti-
nuent a être défavorables aux libéraux. Ceux-
ci ont perdu 33 siéges eu 266 élections.
Quatre membres du ministère ont échoué,
dontM. Stremayer, président du conseil.
ITALIË. Le Roi a chargé M. Cairoli
de former un nouveau cabinet. M, Cairoli a
accepté cette mission. La situation politique
est très-grave.
AMÉRIQUE. La guerre entre le
Chili, le Pérou et la Rolivie continue sans
incidents notoires.
Le Sénat colombien a invité le Prési
dent a offrir ses bons offices au Chili,
La ville de Port-au-Prince est en Aam-
mes. Toutes les affaires sont suspendues.
Beaucoup de quartiers ont été détruits.
Le pereement de l'isthme de» Panama
avance vers uue solution favorable. M. de
Lesseps le persévérant travailleur de l'isthme
de Suez est a la tête de l'entreprise.
ALLEMAGNE. -La discussion des
tarifs continue.
Le Prince de Bismarck a consenti it ac-
corder au centre les demandes faites par
celui-ci relatif au partage du produit des nou-
veaux impóts entre les Etats fédérés.
RUSSlE. Les incendies allumées
par les nihilistes deviennent de jour en jour
plus nombreuses. Les arrestations continuent
et la mise en état de siége se développe.
FRANCE. La Chambre a rejeté
l'amendement présenté par M. Keiler ii Tart.
7 de la loi Ferry. Gambetta voudrait presser
L'Afrique australe.
Les récents voyages du major Serpa Pinto
apportent a la science line foule de renseigne-
ments nouveaux sur les plateaux de l'Afrique
centrale, qui, quoique sitnós sous l'Equateur,
jouissent d'une temperature relativement tem-
pérée a cause de leur élévation de cinq a six mille
Pieds au-dessus du niveau de la mer. L'hydro-
graphie, doit beaucoup a ses explorations. Le
pays qu'il a parcouru s'ótend sur une étendue
approximative de 15 degrés de latitude et 10
degrés de longitude. Nous donnons, d'aprés le
Standard, la partie la plus intéressante des rócits
que le major Pinto a fait lui-mème de ses péril-
leuses pérégrinations.
Après quelques détails sur une peuplade de
marchands qui traversent, de l'Equateur a la
vdle du Cap, tout le continent africain, et qui
sent hospitaliers pour les commercants, la tribu
de Bihé, le major Serpa Pinto reprend son récit
au moment oü, ayant quitté le pays de Bihé, il
arrive au Quanza, qui coule au nord, et bientöt
au Cuito, affluent du Cuando, qui coule au sud.
-a plaine que Ton rencontre a 12 degrés 30 m. de
la discussion afin de permettre au Sénat de
voter la loi avant les vacances. De cette ma-
nière, toutes les maisons religieuses seraient
fermées au mois d'Octobre prochain.
On conserve quelqu'espoir de voir le Sénat
rejeter la loi. Mais eet espoir est petit. 11 est
fort a craindre que la Chambre haute ne rati-
lie a une légère majorité les projets du gou
vernement.
La guerre aux Jésuites et a l'Eglise est
l'ordre du jour. Les attaques deviennent cha-
que jour plus baineuses. La France es^t lancée
sur une voie néfaste avec une vitesse terrible.
L'excès du mal seulpourra ramener la paix
et la tranquillité.
La division du parti bonapartiste s'accen-
tue. D'un cóté le prince Napoléon avec ses
antécédants démagogiques et anti-religieux.
De l'autre une partie notable des Impéria-
listes avec M. Granier de Cassagnac qui veu-
lent rester conservateurs et chrétiens.
Plutót pas d'Empire que certain Empire,
e'est la devise de. la grande majorité de no-
Ire parti.
Tel est la conclusion d'un article du Pays.
Le Prince Napoléon ne peut reprendre sa pla
ce dans la cliaine de succession qu'il a brisée
lui-mème, que s'il renie la république et pro
met la liberté d'enseignement et le respect
du culte.
II faudrait uu miracle pour atteindre ce
résultat, la foi seule en fait, et le Prince n'a
ni foi ni loi.
D'après le National, M. Lepère, ministre
de l'Intérieur en France, aurait informé ses
latitude, -18 degrés de longitude est de Greenwich,
se nomme Cangala. Dans cette plaine on peut, en
quelques minutes, sans pareourir un espace plus
grand que celui d'une chambre, boire l'eau de
rivieres qui courant au nord-ouest, se jettent
dans l'Atlantique, ou qui, se dirigeant vers le
sud, se déversent dans le lac N'gami et le désert
de Calahari, ou bien encore qui se jettent a l'ouest
dans le Zabès et, de la, dans l'ocóan Indien.
Aidé par les informations que j'avais reQues
des indigénes, je réussis a trouver les sources du
Cuando. Toutes les grandes rivières du sud de
1 Afrique out leurs sources dans une immense
plaine fertile, a 1.700 metres au-dessus du niveau
de la mer, sous le 12» degré de latitude sud. La
manière dont elles prennent naissance et se for
mant, est curieuse. Au début, on peut observer
une legére humiditó, puis le faible suintement
d'une source; par degré, le courant grossit ei
tout d un coup, sans avoir recu visiblement aucun
affluent, 11 devient une énorme rivière sur la-
quelle on peut naviguer. A sa source, la Cuando
n'est qu'un petit ruisseau que j'ai vu couler sous
mes pieds; un peu plus bas je descendais sou
cours en canot avec mes deux petits nègres. La
rivière est tout a fait navigable avant de se jeter
dans le Zambèse, oü Livingston lui donne le nom
de Chobé, qui est maintenant absolument inconnu
eo Afrique,
collègues que, vu le mauvais état de la ré-
colte occasionué par les pluies, il résultait
des renseignements recueillis que Ton éva-
luait de 500 ii 600 millions les sommes qui
devraient ètre dépensées par la France pour
acheter des grains a l'étranger.
Affaires communales.
Collége échevinal et Conseil communal
s'occupent de règlementer. Pour peu que cet
te affection continue, Ypres sera la ville la
plus réglementée du pays.
Sera-t-elle mieux administrée?
Si notre bonne ville continue routiner
dans la même ornière, sans commerce, pres-
que sans industrie, voyant chaque année sa
population diminuer, ses concitoyens, en
revanche, possèderont un code complet de
règlements de police.
Les orgues de barbarie viennent d'avoir
leur tour.
La nécessité d'un règlement de l'espèce se
faisait particulièrement sentir,
A propos de musique, il parait qu'il en
manque dans les parages élevés de 1'Admi
nistration communale.
L'harmouie n'y règne pas toujours; les
jeunes et les vieux ne s'entendent guère;
Bourgmestre et échevins ne marchent pas
d'accord. Bref il faudrait peut-être un règle
ment pour endiguer les turbulences, et per
mettre aux eaux calmcs de couler ;i pleins
bords.
En attendant, citoyens d'Ypres, l'eau que
la paternelle administration de MM. Vanheu-
Cette rivière du Cuando forme beaucoup de
courbes qui retardent la navigation. Un grand
nombi'e de ses affluents sont navigables. A l'ex-
trémité de l'un d'eux existe une cataracte qui a
failli m'être fatale, paree que personne ne m'en
avait parlé. II n'y a aucune communication entre
le Cuando et le Cubango. Je traversal l'Ungo-c-
Ungo qui devait me conduire du Cuando au Zam
bèse dans sa partie supérieure. Les terrains que
je parcourus forment un immense marécage. Je
fus accompagné pendant mon passage dans une
partie de cette region par des indigénes que
m'avait donnés le chef d'une tribu amie. II n'y
avait pas de gibierl'eau couvrait toutaussi
nous eümes a supporter beaucoup de misères et
de privations.
C'est la que fis une des plus curieuses décou-
vertes de mon voyage; un jour, je remarquai
parmi mes porteurs un homme blancil apparte-
nait a une race entièrement inconuue jusqu'a ce
jour. II y a done une peuplade blanche au sud de
l'Afrique, qui porte le nom de Cassequèresces
hommes sont plus blancs que la race caucassien-
ne leur tête est couverte, au lieu de cheveux,
de petites toufïes d'une laine très-courte; ils ont
la pommette des joues proéminente et les yeux
analogues a ceux des Chinois, ils sont extréme-
ment robustesquand ils lancent une flèche
centre un éléphant, elle péqètre tout, entière dans
le et Gic vous fournit ne s'améliore pas. Elle
demeure impotable.
Avant les élections du mois d'Octobre der-
nier, il en était beaucoup question.... sur le
papier du Progrès.
On avait fait des plans.... fort beaux, des
études, très-complètes, des devis détaillés;
on allait mettre la main l'céuvre. Les
moyens financiers étaient arrêtés: un emprunt
fournissait la somme nécessaire.
En fait d'emprunt, la ville a levé 100,000
francs pour payer un agrandissement k l'éco-
le des Fricadelles, qui ne se peuple qu'au
détriment de l'école des filles.
Les laiseurs promettaient monts et mer-
veilles. Ypres serait doté d'un service d'eau
potable que l'Europe entière lui aurait envié.
Le cristal des fontaines, le nectar des dieux
de l'Olympe n'auraient été qu'une boisson
malsaine ti cóté de l'eau fournie par TAminis-
tration. Plus d'eau corrompue par les détri-
tus de toutes sortes qu'on voit dans les fossés
de la ville, ou chargée de matières organi-
ques innomables. Non, une eau pure, saine,
abondante, conduite partout dans les gran
des rues comme dans les impasses, fournie
aux pauvres comme aux riches.
Autant en emportent les flots.
Qu'a-t-on fait? Rien. Rien. Rien.
Nous en sommes encore au vieux système.
Les cureurs d'égoüts ont nettoyé ces jours
derniers les puits publics. On a pu voir la
quantité de boue et d'immondices qu'ils en
ont retirée.
Si les eaux, livrées h la consommation,
produisent des dépots aussi considerables en
le corps de l'animal. Ils vivent de racines et du
produit de la chasse, et quand ces ressources
viennent a leur manquer, ils nouent des relations
avec les peuplades voisines, les Ambuelas, et ils
obtiennent d'eux des aliments qu'ils óchangent
contre de Tivoire. G'est la seule peuplade de
l'Afrique qui ne fasse pas cuire ses aliments dans
des pots. Us voyagent par groupes de quatre a
six families sur tout le territoire qui s'étend
entre le Cuchi et le Cubango.
II semblerait que les mulatres du Sud, auquel
les Anglais donnent le nom de rödcurs des bois,
sont issus du croisement de Cassequères et de
nègres d'une autre race. Ces derniers cependant
sont d'une condition plus élevée, quoiqu'ils soient
entièrement opposés atoute civilisation.
Je fus obligé, dans le cours de mon expédition,
de jeter un pont sur une rivière a cause des
nombreux crocodiles qu'on y observe: mes nè
gres et moi nous construisimes le pont et le
passames en trois jours. Tout ce pays est désoló.
On y rencontre partout des tombeaux; j'en
reconnus un qui était celui du marchand portu-
gais Luiz Albino, natif de Lisbonne. Arrivée en ce
lieu, l'expódition resta absolument sans nourri-
ture pendant l'espace de 104 heures. Nous par-
vinmes ensuite a nous procurer un peu d'alpista
ou grains de millet, mais même alors nous eümes
des intervalles de jeune qui durèrent de 40 a 48
Journal
M. LE MA JOK SERPA PlNTO.