3 ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. LA LOi DE MALHEUR. SAMEDI 12 Juillct 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. N0 1412. l'appeler par son nom carrément, sans péri- PHRASÉS, C'EST LE CATHOLICISMS. Le 10 Juillct 1879 sera une date néfaste dans l'histoire du pays. Ce jour-lh, le Moniteur a publié la loi sur l'Instruction primaire. Ge jour-lb, Leopold II, Roi des Beiges, a fait connaitre a tous présents et a venir I que la loi de 1842, cette loi que son auguste Père signa avec bonheur, était abrogée. II a sanctionné la loi Van Humbeeck, qui exclut des Ecoles publiques la Religion de cinq millions de Beiges. L'émotion est profonde parmi nos popula- tions si chrétiennes et si attachées a notre sainte Religion. La Franc-Macotinerie a done atteint son but. Dans quelques jours la Libre-Pensée et la Morale Indépendante tröneront dans les 3,000 écoles du gouvernement. Dieu, l'Egli- se et la Morale chrétienne en auront été chassés au mépris de nos vieilles libertés, au mépris des droits et de la volonté des pères de familie, au mépris de nos droits imprescriptibles de chrétiens et malgré les garanties de notre pacte constitutionnel. La loi entre en vigueur le dixième jour qui suit sa promulgation. L'enseignement catho- lique n'a done plus dix jours pour sprtir des écoles fondées aux frais du peuple croyant et qui représentant le fruit de prés de qua- rante années de sacrifices. Dans dix jours, plus de prêtre k l'école et plus de maitres catholiques. Catholiques, adressons plus que jamais au Dieu de misérieorde cette prièreDes mai tres sans foi et des écoles saus Dieu, déli- vrez-nous, Seigneur. Dieu protégé la Belgiquê. 11 ne nous est pas possible de reproduire le texte de la loi; l'espace nous fait défaut. Du reste ce texte est connu et, malgré ses hypocrisies calculées et sa rédaction habile, il ne peut tromper personne. La loi a été définie par son auteur lui-mê- me. M. Van Humbeeck disait en '1864, a la loge d'Anvers: «Durant tout le cours de ces travaux, je songeais k des mots échappés k un grand poète, dans un de ces jours de désespoir oü l'exil en avait fait un illustre pamphlétaire. 11 disait On a reproché k la Révolution de creu- ser un gouffre. Ce n'est pas vraila Révolu tion n'a pas ereusé de gouffre elle a creusé une fosse, elle fa creusée pour y descendre le cadavre du passé. Ce qui est vrai de la Révolution est vrai de la maeonnerie, dont la Révolution n'a été que la formule profane. Oui, un cadavre est sur le mondeil barre la route du progrès ce cadavre du passé, pour Oui, lecatholicismf. est un cadavre, non pas dans certains préceptes d'une morale sublime dont les maximes lui sont communes avec les autres sectes chrétiennes et se confondent avec celles de la morale universelle, mais dans ses dogmes oppresseurs qui paralysent partout le libre examen et ne veulent permettre au citoyen de penser que par fintermédiaire du prêtre il est cadavre aussi dans cette orga nisation astucieusemcnt combinée par des pontiles habiles pour un but de domination universelle. C'est ce cadavre, mes FF.', que nous avons aujourd'hui regardé en face. Et si nousne l'avons pasjeté dans la fosse, nous l'avons soulevé du moins de manière d ïèn rapprocher de quelques pas. C'est un grand résultat. Les commentaires des organes les plus attitrés de fopinion libérale sont clairs. II est évident que vous n'appelez le prêtre k l'école que pour qu'il refuse, disait la Flandre libérale. L'article 4 est un truc indigne d'un gou- vernement qui se respecte, écrit la Chro- nique. C'est une mesure de guerre, s'ex- clamait M. Jottrand a la Chambre. Mais nous, Catholiques, nous saurons remplir nos devoirs quelque rudes qu'ils soient. Nous serons soumis aux enseigne- ments de nos Evêques. Appuyés sur l'autorité du Saint-Siége et dociles a son ensignement; nous ont-ils dit, en union avec les Evêques de toute la catholicité, en acquit de notre charge pastorale nous dénonpons le régime scolaire que le pouvoir civil se propose d'appliquer a notre pays, COMME DANGEREUX ET NÜ1- S1BLE DE SA NATURE; NOUS DECLA- RONS QU'IL FAVORISE LA PROPAGATION DE L'INCRÉDL'LITÉ ET DE LTNÜIFFËREN- TISME, ET QU'IL EST UN ATTENTAT A LA FOI, A LA P1ÉTÉ ET AUX DROITS REL1- G1EUX DU PEUPLE BELGE ET, pour ces raisons, NOUS LE RËPROUVONS ET LE CONDAMNONS. En conséquence encore, nous conformant a l'enseignement du Saint-Siége, NOUS AVËR- TISSÖNS TOUS LES FIDËLES ET NOUS LEUR DÉCLARONS QUE L'ON NE PEUT EN CONSCIENCE FREQUENTER DE PA- REILLES ÉCOLES, INSTITUÉES QU'ELLES SONT CONTRE L'ÉGLISE CATHOLIQUE. (Lettre pastorale des Evêques beiges.) Ces paroles deviennent notre règle de con duite. Nous aurons k réaliser l'ceuvre entre vue par M. Adolphe Dechamps. La conséquence inévilable de la sécula- risation de l'enseignement primaire, disait eet éminent homrne d'Etat, serait LA NÉ- CESS1TË POUR LE CLERGÉ DE FON- DER, A L'INSTANT MËME, UNE ËCOLE RELIGIEUSE A COTÉ DE CHAQUE PRES- BYTÈRE ET DE CHAQUE ÉGLISE. L'école religieuse qu'on aurait suppri- mée devrait être immédiatement rétablie par les families et par les cultes. Ce serait le devoir impérieux des families croyantes et des clergés des divers cultes. Cette oeuvre, Dieu aidant, sera réaliséc. Ont vote la Mesure de guerre. A LA CHAMBRE MM. De Lexhy, de Lhoneux, de Macar, Demeur, de Rossius, Descamps, Det- huin, De Vigne, de Vrints, De Wael, Dnpont, Frère-Orban, Gilliaux, Goblet d'Alviella, Houtart, A. Jamar, E. Jamar, Janson, Jottrand, Lambert, Le Hardy deB eaulieu, Lejeune, Lescarts, Lippens, Lucq, Mallar, Maseart, Mineur, Mondez, Mouton, Neujean, Olin, Ort- mans, Orts, - Paternoster, Peltzer, Pied- boeuf, Puissant, Rogier, Rolin-Jaeque- myns, Sabatier, Saincteletto, Vandam, Van Humbeeck, Van Iseghem, Verhaeghe de Naeyer, Warnant, Warocqué, Was her, Willequet, Allard, Bara, Bergé, Bockstael, Boucquéau, Couvreur, Crom- bez, d'Andrimont, Dansaert, de Baillet- Latour, de Chimay, d'Elhoungne, De Fré, Det'uisseaux, de Hemptinne, de Kercho- ve de Denterghem, Guillery, S'est abstenu M. Pirmez. AU SÉNAT MM. le comte de Looz-Corswarem, Van Schoor, d'Andrimont, Balisaux, Biart, Bischoffsheim, Bonnet, Boyaval, Braco- nier, Brouwet, Collet,— Crocq, Delecouit, Devadder, De Wandre, Dhanis, Fran cois Dolez, Hubert Dolez, Everaerts, Flóchet, Graux, Hubert, Laoureux, Pennart, Pigeolet, Piret, comte de Re- nesse-Breidbach, Saequeleu, baron de Sé- lys-Longchamps, Tacquenier, Tercelin, chevalier Van Havre, Verheyden. S'est abstenu M. le baron de Labbeville. Ont vote contre A LA CHAMBRE MM. E. de Kerckhove, Delaet, De Lants- heere, Delcour, de Liedekerke, de Mont- blanc, de Moreau d'Andoy, de Pitteurs-Hie- gaerts, Devos, de Zerezo de Tejada, Do llet, Guyot, Jacobs, Janssens, Julliot, Kervyn de Lettenhove, Lefebvre, Ma- gherman, Malou, Meeus, Moneheur, Mulle de Terschueren, Notelteirs, Nothomb, Pety de Thozée, Reyhaert, Santkin, Sehollaert, Smolders, Struye, Tack, Thibault, Thonissen, Van Brabandt, Van- denpeereboom, Van den Steen, Van Hoorde, Van Outryve d'Ydewalle, Van Wambeke, Verbrugghen, Verwilghen, A. Visart, L. Visart, Wasseige, Woeste, Beeckman, Beernaert, Berten, Biebuyck, Coo- mans, Coremans, Gornesse, de Borch- grave. de Briey, De Bruyn, de Clercq, De Decker, de Haerne, de Jonglie d'Ardoye et De Kepper. AU SÉNAT MM. le prince de Ligne, baron d'Anethan, baron t'Kintde Roodenbeke, baron de Woel- mont, baron d'Ovérschie de Neeryssche, comte d'Aspremont-Lynden, baron Bethune, Bruneel, de Cannart d'Hamale, Casier, baron deGoninck, baron d'Huart, Janssens, de Kerckhove, Leirens, comte Philippe de Limburg-Stirum, comte Thierry de Lim- burg-Stirum, baron de Loeu d'Enschede, comte de Mérode-Westerloo, vicomte de Na- mur d'Elzée, Orban de Xivry, baron Pyeke de Peteghem, comte de Ribaucourt, Sol- vyns. baron Surmont de Volsberghe, comte d'Ursel, Van Crombrugghe, Van Vreekem, Van Willigen, vicomte Vilain XI1II et Wil- lems. Journal cTYpres ■k

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1