Résumé politique.
FRANCE. La loi-Ferry a été votée
une grande majorité et le ministre Fa im-
médiatement portée au Sénat.
11 parait que les radicaux désirent profiter
de l'absence des Bonapartistes pour faire dé-
cider Furgence et arriver ainsi au vole de la
loi avant les vacances.
L'opposition du Sénat, saus donner beau-
coup d'espoir, sera cependant sérieuse. MM.
Jules Simon et Dufaure parleront contre la
loi. lis pourraient entratner quelques mem
bres de la gauche et faire échouer ainsi les
plans de la Franc-Maponnerie.
La division existe toujours au sein du
parti impérialiste. M. Granier de Cassagnac,
au nom des conservateurs, exige des garan
ties sérieuses qu'on n'accorde qu'avec réti-
cences.
ANGLETERRE. La discussion du
bill sur l'enseignement en lrlande est remise
a l'automne prochain.
Le corps du prince impérial est arrivé
h Chislehurst. Des funérailles solennelles lui
seront faites.
ALLEMAGNE. La rupture du Prince
de Bismarck avecles libéraux est compléte.
ITALIË. On dit le nouveau ministè
re constitué sous la présidence de M. Cairoli.
ESPAGNE. Les discussions de la
Chambre sont des plus animées, parfois mê-
me tumultueuses. Certains députés attaquent
le ministère avcc une grande violence.
Quclles garanties de stabilité.
Le Progrès au Cerele commercial.
II parait qu'au Cerele commercial on fait
au rnoins autant de politique que de commer
ce, si pas plus. A lire le Progrès, on en ferait
même uniquement, et l'intérêt commercial
serait relégué a l'arrière plan.
De la lorsqu'il s'agit de reconnaitre un ser
vice ou de constater que des mandataires ont
rempli leur mandat, le libéralisme devient la
pierre de touche de la reconnaissance.
On n'a pas voulu adresser de remercie-
ments aux Sénateur et Députés actuels de
l'arrondissement. Ces témoignages out été
réservés pour MM. tel et tel qui ont agi
in petto, et obtenu sous le manteau une solu
tion.
Soit. Nous savons d'expérience que les
libéraux s'entendent h faire mousser une affai
re et it grandir leurs moyens (Faction.
II n'en est pas de même cffez leurs adver-
versaires. Ceux-ci se con tentent de rempli r
cousciencieusement le mandat que la cqnfian-
ce du corps électoral leur a donné. lis nc
rechercbent pas letapage.
Mais puisque le Progrès en prend texte
de les attaquer, rappelons quelque peu les
fa its.
On sait fort bien que le ministère précédent
avait accepté une solution qui sauvegardait
tous les droits, et apportait un aide puissant
la société propriétaire du canal, Lys-Yper-
lée.
L'ëngagement avait été pris par le gouver
nement et on n'attendait plus que la réponse
de la société pour conclure.
Les élections du 11 Juin ont renversé le
ministère et retardé la solution.
Aujourd'hui le ministère libéral qui criait
si fort a la banqueroute, jette un million de
plus dans F affaire, en attendant plus encore
parait-il.
Au point de vue des intéréts de l'arrondis
sement nous ne nous en plaignons pas.
Le canal achevé constituera pour une
grande partie de la province une voie de
transport économique, des plus importantes.
Ypres, Furnes, Nieuport, Ilixmude en pro-
fiteront. Tant mieux.
II ne nous en coüte pas de le reconnaitre.
Mais nous ne pousserons pas l'injustice jus-
qu'a dire c'est tel ou tel qui seul a tout fait.
Miscclianées.
Erratum. Une faute d'impression
s'est glissée dans notre article de Mercredi.
C'est M. F. Van Daele qui est désignépour
rempliravec M. J. Creton les fonctions d'en-
fa-nt de choeur dans les cérémonies de la fu
ture Eglise laïque d'Ypres.
Ce choix était indiqué, l'autre paraissait
très-énigmatique.
Legs d'enseignemejit religieux.
En 1865, h Ypres, M. D. Delmotte lit le
testament suivant
"Je donne et lègue a l'admimstration des hos
pices civils de la ville d'Ypres les biens immeu-
bles situés sur les communes deWarneton, Dra-
noutre, Leysele, Houthem, Wulveringhem, Pol-
linchove, Nieucappelle, Oudecappelle et Zoute-
naye, que je possède a ce moment, a la charge
d'en employer les revenus nets, ainsi que les re-
venus nets des biens immeubles légués a la mê
me administration des hospices civils de la ville
d'Ypres parmadéfunte soeur, Thérèse Delmotte,
intégralement et constamment, a Vamelioration
morale et religieuse des pauvres habitant la ville
d'Ypres, par dons de vêtements aux enfants pau-
vres habitant la ville d'Ypres qui, avant et après
leur première communion, assisteront aux le-
gons de catéchisme donnóes par les ecclésiasti-
ques des paroisses dependant de l'évêque catholi-
que romain ayant la ville d'Ypres sous sa juridic-
tion, et aux enfants pauvres qui fréquenteront
les écoles dominicales dirigées par les dits ecclé-
siastiques, et ce, a prendre cours a l'expiration
de l'usufruit de ces biens immeubles.
En 1866, le testateur ajouta
Si l'administration des hospices civils n'ac-
ceptait pas le legs lui fait ou ne V acceptait pas
sous les conditions énoncées au legs, je donne
alors et en ce cas tous les biens immeubles for
mant ce legs a Antoinette Dumelie et Jacques-
Louis Dumelie ou a l'unique d'eux me survi-
vant.
Ce legs était bien un legs de charité ct
d'enseignement catliolique fait en faveur des
pauvres, de leur amelioration morale et reli
gieuse, par le catéchisme et les éeoles domi
nicales.
Un arrêté royal du 20 Décembre 1865 au-
torisa la commission administrative des hos
pices d'Ypres it accepter ce legs. Mals cette
commission se déclara incompétente pour
l'accepter. Alors le bureau de bienfaisance !e
réclama.
Le légataire Dumelie protesta contre la va-
lidité du legs fait aux hospices ct contre sa
dévolution au bureau de bienfaisance.
11 est clair que l'administration des hos
pices n'acceptant pas le legs lui fait ou ne
Facceptaut pas sous les conditions énoncées,»
comme dit le testateur, sa volonté devait être
respectée avant tout. Les biens légués de-
vaient done revenir h Dumelie.
Aiusi raisonnerait un lionnête liomme.
Mais M. J. Bara, ministre de la justice, a
raisonné tont autrement. 11 s'empare du
testament et le rajeunit. II révoque l'arrêté
royal de 1865, il biffé les conditions d'amé-
lioration morale et religieuse (je catéchisme
et d'école dominicale; il se moque de la vo
lonté dn testateur, spolie littéralement le lé
gataire Dumelie ct conclut en ces termes,
dans un arrêté royal daté du 27 Juin 1879:
Considérant que la libéralité dont il s'agit
est faite au profit des pauvres pour être affec-
tée a des distributions charitables (et l'eusei-
seignement religieux et moral? N. D. L. R.);
que dès lors elle doit être dévolue au bureau
de bienfaisance, lequel représente toules les
catégories d'indigents;
Considérant que la clause por tant que ces
distributions doivent être effectuées exclusi-
vemeuten faveur des enfants qui assistent au
catéchisme ou fréquentent les écoles domini
cales, ne constitué qu'une simple condition,
iaquelle doit être réputée non écrite si eile
est contraire k la loi; et que, par conséquent,
sa suppression ne peut exercer aucune in
fluence sur la validité de la disposition prin
cipale
Considérant que I'obligation imposée aux
enfants pauvres qui ont droit a des secours,
de suivre l'enseignement d'une religion déter-
minée, n'est pas compatible avec la liberté de
conscience consacrée par l'article 15 de la
Constitution; que dès lors cette condition doit
être réputée non écriie aux termes de l'arti
cle 900 du Code civil;
En ce qui concerne la clause qui ordonne
aux hospices d'employer ie legs de la demoi
selle Thérèse Delmotte a des distributions
identiques h celles prescrites par le présent
testament;
Considérant que cette disposition contient
une condition impossible pour le bureau de
bienfaisance et contraire h la loi pour les
hospices civils, attendu qu'en effet la pre
mière administration ne peut être tenue du
fait d'un tiers et que les hospices qui out été
autorisés k accepter un legs sans affectation
spéciale ne peuvent être obligés d'assigner a
cette libéralité une destination qui n'avait pas
été prévue par la testatrice
En conséquence, le bureau de bienfaisan
ce d'Ypres est autorisé ;i accepter les im
meubles légués ci-dessus aux hospices civils
de cette localité, aux conditions imposées par
le testateur, en tant qu'elles ne soient pas
contraires aux lois.
Le coup est fait.
Avis aux personnes pieuses qui croient
pouvoir fonder cn faveur de l'enseignement
catholique et des pauvres.
Actes officiels.
Par arrêté royal du 8 juillet, M. F. Fop
pens, commis greffiera la justice de paix du
premier canton de Gand, est nommé greffler
de la justice de paix du premier canton d'Yr-
pres, cn remplacement de M. Flamand, dé-
cédé.
Les libéraux yprois n'étaient saus doute
pas assez bon teint pour faire un magistrat
selon le coeur du ministre. 11 a fallu ciiercber
a l'étrangcr.
Necrologie.
Jeudi matin est décédé dans cette ville M.
A. Vanden Rogaerde, ancien major de Ia
garde civiqne, échevin depuis quelques
années.
Le défunt avait fait partie de plusicurs ad
ministrations publiques.
Sa tin a été chrétienne.
On nous annonce la mort de M. J.-R.
D'hondt, ancien Bourgmestre de Dickebusch.
Gonseil Provincial.
Séance du 8 Juillet.
M. Breyclel, (motion d'ordre), appelle l'at-
tention du conseil sur l'état des travaux
publics, qui s'exécutent dans la province, par
suite des votes antérieurs. U est trois points
sur lesquels il demande cles explications: le
canal d'Ostende, le canal de Lissewe<%w,
régime de l'Yser. Quant au canal d'Ostena
les deux premières sections sont achev'
reste la dernière qui comprc'nd la mis^'
communication directe avec l'arrière
d'Ostende. line sait ce qui retards rex?"
tion de celle-ci. Quant au recreusemenu
petit canal de Lisseweglie, le discours?
gouverneur a fait connaltre que ce trJ
allait s'exécuter.
L'orateur demande qu'on fasse enlever ai*
sitötque possible les batardeaux qui setm
vent encore dans l'arrière port de Nieuport
et qui entravent le libre éeoulement des eaiij
M. Breydel entretient encore Ie eoiïseiid
la libre entrée du bétail d'Amérique. Ast!
yeux, cette tolérance est répréhensible; ca»
elle expose notre pays a la plus redoutajj|
maladie, au plus affreux danger, celui h
l'épizootie
L'Angleterre a donné un salutaire exempfe
des cas de contagion s'étant déclarés au dj!
barquement, elle a soumis le bétail américaia
a la quarantaine. Depuis lors l'impouj.
tion s'est dirigée vers la France et la BeK
que, oil elle ne rencontre aucune mes®
restrictive.
En finissant l'honorable conseiller demand:
s'il est vrai que le ministère de la guerres
fait venir en Belgique un chargement complet
de boeufs américains destines a être abattus.
M. le gouverneur dit que ce fait lui es
complètement ihconnu.
M. Piens, ingénieur en chef, fourniraali
prochaine séance les renseignements deman-
dés par M. Breydel.
M. Van den Abeele, désire avoir quelque1
renseignements au sujet de la possibilité d'é-
tablir un grand port maritime ii Bruges, h
projet de travaux publics déposé surle bureau'
de la Chambre, il figure une somme trés im
portante pour travaux d'amélioration au pon
d'Ostende et au canal d'Ostende ii Bruges. II
faut espérer que ces travaux ne feront pas
oublier le projet qui consiste h créer un port
de mer ii Bruges.
M. Piens, ingénieur en chef, répoiffa
dans la prochaine séance.
M. Ie président donne lecture de la propo
sition de M. Breydel.
M. le gouverneur se demande s'il ne co»-
viendrait peut-être pas, afin de mieux se F
nétrer desmesures h prendre, d'instituer une
espèce de commission d'enquête.
M. Liebaert désire savoir si la propositi»:
a pour but de demander l'établissement (Tb
droit qui tendrait h protéger l'industriedo
pays ou il s'agit uniquement d'établir des
sures préventives.
La motion sera déférée a l'examen delp1
commission.
Rapport sur la demande du cornice agp
lede Furnes, en obtention d'un secours ex
traordinaire et d'un subside annuel plust"
rapport avec sa situation. La 2" con#
sion propose d'allouer, h litre de secours
extraordinaire, un subside de IV. 3,102-1*
M. de Mulië-de-Bien s'oppose k ces con
clusions.
D'un tableau dont l'honorable membrei"
les chiffres, il résulte que les différents cr
mices agricole de la province au 31 Décet#
1878, seraient en déficit de 8,859 fr. I"1'
II y a lii quelque chose d'irrégulier.
1If. le B°" Peers trouve que la demands-
subside extraordinaire est un peu forte. >-('
conseil acueillait cette demande, il n'y
pas de raison de ne pas accueillir égale®6
celles qui pourraient être adressées de la P»
des autres cornices.
L'honorable conseiller reconnait contra^
ment a ce qu'il a prédit que le concours
étalonsqui aeulieu Samedi dernier a furD
a réussi au-delii de toutc attente.
M. Otto-de Nieulant fait observer (iuC
les cornices agricoles établissaient leurs
gets de fagon kmontrer qu'ilsont assez
gent, ils n'obtiendraient pas de subside*-,,
doivent done présenter leurs budgets en
ficit.