ORGANE CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMENT. SAMEDI 23 Aoüt 1879. 10 centimes le numéro. 14" année. N* 1424. On s'abonne rue au Beurre, 66, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurhe. Le JOURNAL D'YPRES paraït le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rógularisent An Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numóros süppfér- mentaires coütent 10 francs les cent e'xemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les 2 Flandres) s'adresser a l'Agence Havas Lafjite, et Cle Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Résumé politique. ANGLETERRE. Bien qu'il ne soit nullement question d'une dissolution du Par lement britannique pour l'année courante, l'opposition anglaise engage dès maintenant toutes ses forces sur la question électorale. Partout ou a peu prés éfre désigne des can- didats et c'est un feu roulant de discours ad hoc. Pour le quart d'heure, nous avons ii signaler deux speech de ce genre, l'un pro- noncé par M. Charles Dilke, l'autre par M. Gladstone. C'est a Chester que, mardi der nier, 1'ancien leader libéral a pris la parole pour reeommander M. Reilby Lawley comme candidat libéral devant un nombreux mee ting. Inutile de dire que M. Gladstone a tout blamé, tout décrié, tout vilipendé dans la politique du gouvernement actuel. Le traité de Berlin qui, a-t-il dit, laisse la Russie plus puissante que jamais; la guerre contre les Zulus et en général tous les actes du cabinet Beaconsfield ont été passés au crible de cette critique mordante et passionnée qui caracté- rise l'éloquence du fougueux orateur libéral. Pour conclusion, M. Gladstone a exprimé l'avis que les libéraux pouvaient forcer la main au gouvernement sur la question de dissolution en poussant leurs candidats en avant. Or, nous venons de le dire, c'est ce que font les libéraux un peu partout, de sorte que Ton peut considérerle discours de Chester comme la proclamation publique d'un mót d'ordre donné depuis longtemps et déjii tra duit dans la pratique. AUTR1CHE. Tous les organes de la presse parient de la retraite prochaine du comte Andrassy avec une telle unanimité, avec un tel accent de conviction, qu'on sem- blerait venir d'un autre monde, si l'on osait encore émettre des doutes k eet égard. Tout ce que l'on sait, du reste, c'est que l'Empe- reur, au dire d'une dépêche de Vienne, n'a pas encore donné de successeur k son chan- celier. D'après les dernières nouvelles cependant, l'Empereur aurait désigné le comte Karoly, ambassadeur autrichien k Londres, pour rem- plir les fonctions de chancelier de l'Empire. FRANCE. L'Union dément en termes formels la nouvelle relative k un voyage du comte de Chambord en Angleterre ou en Suisse. Nous sommes autorisés, dit notre confrère parisien, k démentir ces bruits qui ■font aucun fondement. Les conseils généraux sont réunis. Beaucoup de discours ont été prononcés cn I honneur de la République et de la loi-Ferry, Tu l'une et l'autre ne s'en portent guère mieux. II semble même que l'agitation organisée dans ces assemblées naura pas le résultat que se promettent les meneurs. Dans un diner k Laon, M. Waddington, ministre des affaires étrangères, a chanté un air semblable. Des troubles ont eu lieu dernièrement k Lyon, k l'occasion d'un eoncert oü la Mar seillaise avait été mal accueillie. On signale un tumults au jardin du Palais Royal k Paris, oü le même air a été refusé k plusieurs individus qui en réclamaient l'exé- cution. Un terrible incendie a éclaté k Bor deaux. II gagne toujours. Déjk 15 batiments sont incendiés. Le parti bonapartiste est toujours divisé. Le Prince Jéröme Napoléon vient, dans une occasion récente, d'aceentuer la position ra dicale qu'il a prise. ALLEMAGNE. Le gouvernement aurait fait des démarches auprès de la Porte pour la cession de File de Rhodes moyennant une forte indemnité. On s'occupe beaucoup des élections. La presse ofïicieuse traite de révolutionnaires les progressistes et les nationaux-libéraux avan cés. Elle dit que renverser M. de Bismarck c'est vouloir provoquer une révolution en Allemagne. AFRIQUE. La tournure des affaires au Zoulouland reste bonne pour les Anglais. Le lieutenant Carey est arrivé en Angle terre. Le Times dit que le jugement de la cour martiale sera cassé. ITALIË. - M. Gairoli est sur le point de partir pour 1'Allemagne. M. de Bismarck désire levoir. Que sortira-t-il de cette conversation? La Ckronique k Messines. La Ckronique, qui se dit personne fort indiscrèt'c, pousse depuis quelque temps l'in- discrétion de parcourir l'arrondissement d'Y- pres et d'étudier les hommes qui y règnent ou les établissements qui y brillent. II y a quelques möis, elle étudiait la Cötö- rie Carton ét compagnie, et la dépèignait de ce style qui lui appartient; c'était vivant. La coterie apparaissait avec son caractère, ses us et ooutumes et les résultats de ses trente ou quarante ans de règne. Une ville sans commerce et sans industrie; une population stationnaire, obligée d'émi- grer pour trouver l'ouvrage et le pain quoti- dién; des monuments splendidestémoins 'eloquents d'un passé glorieux, accusant au- jourd'hui les administrateurs qui osent se donner comme des hommes de progrès; l'herbe croissant dans les rues; les sociétés privées elles-mêmes subissant les effets d'une influence énervante; voilk ee que décrivait le journal bruxöHois avec une vérité écrasante. C'est bien lk l'état actuel de notre bonne ville d'Ypres: encroütée pour longtemps et pas même d'eau potable k boire. La Ckronique s'est rendue k Messines; elle y a vu bien des choses, pas toutes vraies par exemple,mais quelques considérations ne manquent pas de justesse. Nous ne pouvons approuver tout ce qu'elle dit. Certaines idéés même sönt absolumênt inacceptables. Que la Commission administrative se com pose de personnages orthodoxesc'est-k-dire cléricaux, et qu'un seul libéral y siége, cela n'est pas exact. M. le Chevalier Ruzette n'en fait plus par- tie depuis longtemps et M. Vandenpeereboom n'est pas le seul libéral. Sons ce rapport MM. Durutte et Carpentier se plaindront cer- tainement du correspondant de la Ckronique. Quoi qu'il en soit, le passant qui écrit au ministre de la justice se place au point de vue gouvernemental. Pour lui un établissement de l'Etat ne peut, dans la situation politique actuelle, rien avoir de religieux. A l'Etat libéral et franc-maron il faut des établisse ments ayant le même caractère. C'est logique, trop logique même pour no tre ministère cherchant en ce moment, k force d'liypocrisie,k donner le change k l'opi- nion publique sur ses projets néfastes. L'hospice de Messines est mal administré; les orphelines n'y reqoivent qu'une éducation toute d'insouciance et d'indolence, qui les rend parfaitement aptes k ne rien faire. Les mattresses, plus bigottes que de véritables religieuses, ne savent rien de rien; leur es prit, d'une étroitesse de vues extraordinaire, pèse sur Fintelligence de leurs élèves. Quand les orphelines sortent de l'établissement, k l'age de 18 ans, elles ne peuvent devenir que de médiocres femmes de chambre. Bon nom- bre d'entre elles c'est le passant qui l'af- firme, tombent au rang de trainees de 1'ég out. Et cependant l'Institut de Messines a la réputation d'etre laïque. Jusqu'au costume tout y est religieux; les institutrices qui n'ont pas fait de voeux sont affublées de l'uniforme. Comme le passant nous trouvons ce dé- guisément plus qu'étrange dans un établisse ment laïque de l'Etat. On dit que la commis sion y tient; M. Alphonse Vandenpeereboom plus que les autres. II n'a pas le caractère assez carré assure le passant. Voilk une bonne photographie. M. Alphonse n'est pas assez carré. L'arron dissement d'Ypres qui le connait ratifiera cet te appreciation. M. Alphonse est dans toute la force du terme un doctrinaire, n'ayant de doctrine qu'autant qu'un poitrinaire de poi- trine, un esprit ondoyant et divers, cher chant toujours k roster possible. Je suis oi'seau voyez mes aites, Je suis souris viveüt les rats. II finira par s'asseoir éiltre les -deöx chai ses traditionnelles. L'idée de mainteuir k Ia direction de Mes sines des laïques, car les institutrices ne sont que cela, etffe les revêtir d'un costu me de eeUgiejises, cette idéo n'émane pas de lui, maïs il y tiónt. On raconte même que toutes les prières de M. Rara l'oat laissé insensible et qu'il a menacé de donner sa démission plutót qué de consentir k supprimer c <tte anomalie. Le remëde indiqué par le passant nous parait pitoyable. Pour ceax qui connaissent l'établissement, les conséquences d'une organisation exclusi- vement laïque sont éviderites. Qu'on suppri- me l'énseignemerit religieux et l'étude du ca- téchisme, et l'on verra. Bien au contraire, selon nous il est indis pensable de fortifier l'enseignement chrétien. Messines est un établissement qui peut pro- duire une somme de bien immense et rendre des services incalculables, mais k la condi tion de laisser k l'éducation et k l'instruetion cette base sans laquelle nï l'une ivi l'autre fte peuvent donner de bons fruits, c'est-k-dire la religion catholique. Lk est la source de toute cónnaissance et de tout progrès. Lk se trouve l'exposé des devoirs envérs les créatures, et ces devoirs, ceux qui ne les savent pas et ne les remplissent pas sont une cause de désordre dans la sooiété. Sa Grandeur Mgr de Montpellier, Evêque de Liëgè, est gravément malade dëpüis quel ques jours. Son état inspire les plus vives inquietudes. Mercredi, Mgr a voulu recevoir la Ste Communion. Ce fut une scène émou- vante. L'Evêque s'était fait transporter darts sa chapelle et lk Mgr Doutreloux, aceompagné des membres du chapitre et d'un grand nom- bre de prêtres, lui apporta le St Viatique. Après avoir repu les saintes espèces, l'évê- que adressa aux personnes agenouillées au- tour de lui ses remerciements et ses adieux. Journal

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1