Générosité, moderation, prévoyance. Sa Majesté le Roi Léopold II, clans sou dis cours de Tournai, a prêché la générosité, la moderation, la prévoyance. Sa Majesté Bara ler vient de répondre a cette invitation par la circulaire suivante A nous, catholiques, dit la Patrie, d'avoir de la prévoyance, et de subvenir par une générosité sans modération aux besoins des communautés religieuses que la circulaire du ministre de Sa Majesté Léopold II menace de confiscation et de ruine. Garde Civique. Notre garde civique suit a la lctlre le fa- meux conseil de Talleyrand: surtout pas de zèle. Voici des chiffres officiels. Sur un effectif total de 28,000 pour tout le royaume il y a chaque année prés de 9,000 condam- nalions, soit le tiers, hélas! Et le mal va croissant. Ainsi en 1871, il yen a 1,569 prononcées eontradictoirement; 2,991 par défaut; 136 par opposition. En 1875, 2,484 eontradictoirement; 5,897 par défaut; 190 par opposition. En 1878 on a atteint le chiffre de 9,000. Que sera-ce quand l'effectif sera porté de 28,000 ;i 150,000, e'est-a-dire quand on noyera la crème dans le petit lait La guerre aux Prétres. Les signes du temps se multiplient en France d'une manière véritablement effrayan- te. II y a quelques jours nous enregistrions facte dit «du braconnier» de Meudon, c'est-;\- dire du scélérat qui, pour assouvir ses haines libérales, a tiré sur les séminaristes des Missions étrangères et en a blessé trois griè- vement. Dans le même numéro oü nous signalions ce crime, nous avons rapporté l'attentat de ce sous-officier de Douai qui, voyant passer un prêtre, s'était rué dessus en criant: Ti ens! tin curé, il faut que je lui coupe le cou! attaque a laquelle M. l'abbé Dayez n'a échappé que grace a fintervention de la force armée. Voici un troisième attentat du même genre, ce dernier d'une date récente: Deux prê- tres, dit 1 'Union de Paris, appartient au cler- gé de Corbeil, dont l'un agé d'environ soixan- te ans, et dont 1'aut.re, plus jeune, est un ancien apmönier militaire, descendaient la rue Keiler et se dirigeaient du cóté de la gare de Lyon, lorsqu'ils furent entourés par une bande de gamins qui se mirent ies insulter grossièrement. Bientót des femmes et des ouvriers se mêlèrent a ces enfants, une foule tumultueuse composée de plus de trois mille voyous les entoura et les insulta avec la plus lache persistance. Des gardiens de la paix intervinrent, avec une énergie que nous aimons ;i louer, pour empêcher qu'un double crime ne fut commis. Arrivée ii la Bastille, ia populace redou- bla de fureur sauvage, et les cris suivants éclatèrent: A l'eau! a l'eau! Enlevez-les! 11 rien faut plus des curés! Nous devons dire que de eourageux ci- toyens prirent parti pour, les deux prêtres, qui purent, sous la protection de douze gar diens de la paix, atteindre la gare du cbemin de fer de Lyon. L'animation de cette foule était tene ment grande, qu'un gardien de la paix se vit dans la nécessité de dégainer. Nous aimons ii signaler la conduite d'un brave sous-officier qui offirit son bras au plus agé des prêtres et le protégea ainsi contre ces bandes de mal- faiteurs. Personne dans cette foule tumultueuse ne savait pourquoi l'on insultait ces malheu- teux prêtres. G'était des prêtres, cela suffi- sait. Si ce n'est point lé de la sauvagcrie, qu'on lc dise. Qu'on nous montre dans les pages les plus néfastes de l'histoire un fait semblable celui-ci, c'est-h-dire trois mille forcenés sui- vant deux prêtres, dont l'un agé de soixante ans, et cela dans le dessein délibéré de les jeter l'eauUn tel acte n'existe pas. Du reste, les faits iriconnus même dans les plus mauvais jours de la révolution abondent. Au- jourd'hui encore la Gazette d'Auvergne nous apporte le récit d'un acte sacrilége qui a dou- loureusement impressionné la catliolique po pulation d'Aubière. «Dans lanuitdu 18 au 19 Aoüt, dit notre confrère, une croix de pierre connue sous le nom de croix des Ramacles et que la grande révolution avait respectée, a été brisée. et renversée sur le sol. La Gazette ajoute que les misérables auteurs de eet acte impie avaient dü prémédi- ter leur attentat, car e'est a l'aide de cordes qu'ils ont déterminé la chute de la croix et e'est avec des pinces qu'ils sont parvenus a détruire une partie du socle sur lequel elle reposait. Détail significatif: un arbre de la liberté, qui avait été planté cóté de la croix des Ramacles a été respecté. Voila done oü aboutissent les excitations du libéralisme maponnique, tant a la tribune que dans la presse. Ce n'est pas pour rien qu'on livre a la haine des brutes et a la risée des goujats tout cequi est respectable et saint; ce n'est pas pour rien qu'on crie aux foules le clériealismè, voila l'ennemiou qu'on leur jette du haut de la tribune ce sinistre mot d'ordre: Guerre aux catholicismeAu- cun de ces appels stridents au meurtre, a l'assassinat des religieux et des prêtres, au pillage et h l'incendie des couvents n'est per- du pour ceux ii qui ils s'adressent. L'orateur qui a ehauffé le meurtre des futurs ótages descend de la tribune le coeur tranquille pour recevoir les felicitations de ses amis; le jour nal qui a imprimé dans ses colonnes des mots comme celui-ci Si l'on en tuait un! ce journal arrive a son adresse paisiblement. On ne voit point ce jour-lit le sang couler. Pourtant l'excitation criminelle porte ses fruits et, un jour, il arrive qu'après une ten tative d'assassinat faite sur des prêtres, on retrouve comme ii Meudon, une bourre de fusil arrachée d'un journal libéral! Oh! les chourineurs du libéralisme, les misérables qui s'embusquent ii l'angle d'une rue, ou der rière un buisson pour de lü, féroces et laches, frapper ii mort un prêtre, ne sont pas les plus coupables! Les vrais meurtriers, e'est l'orateur mielleux et posé qui, par ses men- songes impudents et ses calomnies effron- tées, leur a instillé en bon style ses haines exécrables; e'est le journal dydactique et gourmé qui, par ses tirades bien senties, a porté aux nues ledit orateur, brochant sur sa harangue par un surcroit de haine et de ca lomnies infames. On nous crie le clériea lismè, voilii l'ennemi nous répondons: le li béralisme, voilü l'assassin Russie. Concours de peinture. Les catholiques de Lille ont ouvert un con cours de peinture en l'honneur de Pie IX. Nous rappelons les principals disposi tions qui ont déja été publiées. Le concours de peinture reste ouvert jus- qu'au 1 Juillet 1880. Les concurrents devront présenter un ta bleau rappelant la vie ou le pontificat de Pie IX, soit dans son ensemble, soit dans l'un de ses faits les plus importants ou même de ses épisodes. La commission désire, sans en faire une obligation, que les dimensions du tableau ne soient pas inférieures a une toile de 50. Deux prix seront décernés. Ils consiste- roiit Le premier en 1,500 fr. et une médaille d'or Le second en 700 fr. et une médaille de vermeil. Les tableaux devront êtrc envoyés franco, au secrétaire de la commission, rue Négrier, 43, a Lille. L'anonyme pourra être gardé par les concurrents: en ce cas, ils accompagne- ront l'envoi de leurs ceuvres d'un pli cacheté, contenant leur nom et leur adresse, qui ne sera ouvert que s'ils obtiennent un prix. Les tableaux feront partie, si la commis sion le juge propos, d'une exposition de peinture religieuse que l'on ouvrirait le 15 Juillet 1880. Pour tous les renseignements, s'adresser au seci etaire de la commission des concours rue Négrier, 43, Lille. Le concours d'Arras. La Fanfare Royale du Cercle Musical de Courtrai vient de remporter au grand con cours d'Arras un succès qu'il faut qualifier simplement de colossal. Elle a obtenu ;t i fois le prix de la division supérieure, Ie mé' des soli et le prix d'excellencee'est-u-din tous les prix quelle pouvait gagner queique chose comme loOO fr, en espèces, plus dP- objets d'art. Aussitöt que le bruit s'en est répandu en ville, les amis des vainqueurs ont décidé de leur faire un accueil triomphal. Jamais mani festation n'a été plus spontanée, pas mêmè la célèbre manifestation de Bruxelles n; plus brillante. Mardi, dès 6 \fi h. du soir, une foule com pacte, que l'on peut évaluer sans exagération ii plus de six mille personnes, se pressai't aux abords de la station. Toutes les sociétés de la ville ii l'exception toutefois de la musique de la garde civique, qui s'est abste- nue par fhorreur du clérical toutes les sociétés, dis-je, tant libérales que catholiques en uniforme et drapeau en tête, étaient lj pour féliciter la Fanfare, et lui présenter des bouquets, dont un surtout était monumental, Les acclamations les plus enthousiastes, dominéés par la Brabangonne, exécutée par la musique de Wevelghem, et par les détona- tions du canon, accueillirent les lauréats, quand le train entra dans la gare. Le cortégè se forma aussitöt, et après avoir parcouru les rues les plus importantes, il entra ii l'hötel- de-ville, oü le collége des bourgmestre et échevins lit ii la Fanfare, l'accueil le plus gracieux. M. le bourgmestre Nolf felicita chaleureusement M. Van Eeckhout, directeur, M. l'avocat Verriest, président de la Fanfare et tous les exécutants, et il les remercia de l'honneur qu'ils venaient de faire h la ville de Courtrai M. l'avocat Verriest, remercia le collége et termina en disant que c'était grace l'initia- tive du conseil communal, qui a vote, il y a quelques années, férection d'une école de musique, que l'on est parvenu former la phalange d'élite qui vient de se distinguer a Arras. L'animation a été grande dans toute la ville jusqu'a une heure avancée et en dépit du vent, beaucoup de maisons étincelaient de lumières. Actes officiels. Nominations ecclésiastiques. Funérailles cle Mgr de Liégc. Le cortége, malgré le mauvais temps, a été aussi nombreux qu'imposant. La foule était immense; son attitude, sympathique et respectue'use. Le cardinal Dechamps a présidé la céré monie funèbre. Son Eminence était assistée des évêques de Bruges et de Namur, de Mgr Doutreloux, successeur du défunt sur le siége Ministère de la Bruxelles, le 13 Aoüt, 1879. Justice. lre Direction A Monsieur le Gouverne.ur 2e bureaude la province. Na 980. Monsieur le Gouverneur, II résulte d'une communication qui m'a été faite par mon honorable collègue du départe ment de l'instruction publique qu'il existe dans certaines provinces plusieurs écoles tenues dans des batiments dépendant des bureaux de bien- faisance ou des hospices civils. Je désire que sur chacune de ces écoles vous me fassiez connaitre. par un rapport spécial, aussi détaillé que possible, quelle est la situation de l'instruction, qui en est le chef, quels sont ses rapports avec l'administration de bienfaisance, quels locaux elle occupe, si ces locaux lui sont fournis gratuitement et, dans le cas oü il y aurait un bail, si ce bail est régulier, e'est-a-dire s'il a été passé a la suite d'une adjudication publique, conformément a la loi. Si l'école tenait son origine d'une fondation, il conviendrait de mentionner le nom du fondateur ainsi que les motifs pour lesquels 1'institution n'a pas été jusqu'ici soumise a régularisation. II y a lieu d'indiquer également s'il agit d'un orphelinat, ou d'une simple école primaire. II meserait agréable, Monsieur le gouverneur, de recevoir ces renseignements dans un href délai afin que je puisse aviser aux mesures que les circonstances peuvent nécessiter. Le ministre de la justice, (Signé) J. Bara. D'après le tableau statistique publié par le Messager ofliciel, il y a en en Russie, 2,833 cas d'incendie dans le courant du mois de Juillet les pertes subies par les propriótaires des in- meubles brülés se montent a 6 millions 500 mille roubles. Les provinces de l'Est de l'empire ont le plus souffert; viennent ensuite celles du Cen tre. Sur ces 2,833 cas 521 incendies ont été dus alamalveillance; 600 sont attribués a lanégli- gence et au manque de precautions, et 1,709 cas sont dus a des causes restées inconnues. Un arrêtó ministériel fixe 1'ouverture de la chasse pour la province de la Fl^indre occiden tale, au to du mois de Septembre courant. Toutefois, la chasse au lévrier et au chien courant n'est permise qu'a dater du l"rOctobre prochain. II ne sera permis de chasser le faisan qu'a parti r de la même date. Mgr l'Evêque de Bruges a nommé Cure du Béguinage, a Bruges, M. Laumosnier, vicaire de St-Nieolas, a Ypres; Principal du Collége de Thielt, M. Busscliaert, professeur au College de Poperinghe; Chapelain de St-Joseph, a Hooglede. M. Talpe, vicaire a Ingoyghem; Vicaire a Ingoyghem, M. Callens, coadjuteur a Coxyde; Vicaire a Kemmel, M. Lambrecht, professeur au collége de Thielt; Vicaire a St-Nicolas, Ypres, M. Van Dromme, professeur au collége de Poperinghe; Vicaire a Beveren (Harelbeke) M. De Keuke- laere, coadjuteur de M. le chapelain de Sint Jo seph, a Hooglede, en remplacement de M. Du- wel, qui a donné sa demission; Coadjuteur a Coxyde, M. Bouche, prêtre au Séminaire.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2