(Signé) FrVan Hemelrtck. Le Progrès aurait-il la loyauté de repro- duire ce démenti? Cette mesure de rigueur, taut préconisée par l'organe liberal, soulève quelques obser vations sérieuses au point de vue de la léga- lité. Nous sommes assurés que M. Pierre an Humbeeck, tout ministre de la guerre et de l'instruction publique qu'il est, ne l'emploiera pas. II se gardera bien d'envoyer des gendar mes pour arrêter les instituteurs. Les désa- gréments légaux qui en résulteraient pour lui compenseraient et au-dela les dommages causés. C'est une vaine menace et rien de plus. Nos droits et nos devoirs. M. le doyen de Dinant vient d'adresser a ses paroissiens une circulaire pour leur rap- peler leurs droits et leurs devoirs en présence de la loi de malheur. Citons les passages sui- vants de eet excellent écrit pastoral Après avoir rappelé l'énergique condam nation portee par nos évêques contre l'ensei- gnement sécularisé, M. le doyen continue en ces termes Les elections en Prusse. Le Moniteur nous apporte la nomination d'un ministre de la guerre: Le lieutenant général Liagre remplace le lieutenant général Rcnard, décédé. Election de Louvain Une élection législative a eu hier dans l'ar- rondissement de Louvain. Les catholiques ont encore remporté dans cette importante circonscription électorale une belle et significative victoire. Sur 4,214 inscrits, M. Halflants, prési dent du Gercle catholique de Tirlemont, a été élu représentant de rarrondissement de Lou vain par 1,536 suffrages. M. Halflants était digne depuis longtemps de cette haute et Hattcuse distinction: son nom est synonyme de dévouement a la cause catholique et de charité. Président du Cercle catholique de Tirle mont, il est en même temps président de cette vaillante phalange de jeunes gens qui se dévouent au soulagement du pauvre en con tinuant l'ceuvre si populaire du St-Vincent- de-Paul. M. Halflants est d'autant plus digne d'avoir sa place a la Ghambre qu'il est personnelle- ment une victime de l'arbitraire de M. le mi nistre de la justice. Ayant droit de succession en vertu de la eoutume a la place de notaire laissée vacante par son grand-père, M. Ilara refusa de le nommcr a cause de son attachement ii la foi catholique. Honneur aux électeurs qui Font vengé glo- rieusement de ce déni de justice!. On écrit de Courtrai «Notre jeune concitoyen, MonsieurFran- pois Hagè, vient de passer avec grande distinction, devant le jury combiné de Bru- xelles,son examen en philosophic et lettres. Honneur a notre lauréat, aussi savant que modeste! Nous lui présentons nos sympa- thiques et chaleureuses felicitations. Nomination ecclésiastique. rection.est délaissóe do presque toutes les élèves. Pas mal travaillé, n'est-ce pas? Je vous prie etau besoin vous requiers d'insé- rer cette lettre dans votre plus prochain numéro. I. Nos Droits... c'est avant tout la liberté d'en- seignement, e'est-a-dire le droit d'enseigner et de faire enseigner, d'élever nos enfants comme il nous convient, ou mieux, comme Dieu et notre conscience nous l'ordonnent. Ce droit sacré n'est- il pas écrit au fond de votre nature d'homme et de chrétien, comme dans la Constitution de notre pays II. Cela étant, quels sont nos Devoirs? Notre de voir le plus sacré, comme le plus urgent, n'est-il pas de pratiquer toujours et partout, en consé- quer.ee, le droit indéniable que nous venons de rappeler? L'impossible peut étre le seul terme de nos efforts. Parents chrétiens, Ecoutez le vrai roi de vos ames, Notre-Sei- gneur Jésus-Christ: Je vous envoie, dit-il a ses Apötres a son Eglise enseignante comme mon Père m'a envoyé Allez enseigner toutes les nations; prêchez l'Evangile k toute cróa. ture! Je suis avec vous tous les jours jusqu'a la An! Qui vous écoute, m'écoute; et qui vous mé- prise, me móprise... Que celui qui n'ócoute pas l'Eglise vous soit comme un païen et un pécheur public... qui n'est pas avec moi est contre moi. Or, l'Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ vient de parler. Le 12 Juin dernier, nos Evêques beiges ont porté condamnation solennelle et ab- solue contre l'école neutre, contre l'école sans prétre, sans religion et sans Dieu, école créée et imposée par la loi de malheur du ler Juillet de cette année. Tous nous derows prier, agir, donner. Ces trois moyens de nous sauver, et nos en fants, s'imposent a nous tous comme un triple devoir. Nous sommes sur un champ de ba- taille, et en face de l'ennemi; Paction décisive pour la vie, ou pour la mort de vos families, et du pays entier, a commencé; nos chefs, c'est-a-dire nos Evéques, posés par le Saint-Esprit pour gou- verner nos arnes, nous disent: En avant, Dieu le veutx Oui, en avant dans la prière, en avant dans Paction, en avant dans la voie des sacrifices Dieu le veutQuand vos Pontiles vous le erient quel est celui d'entre vous qui osera répondre' Je ne le veux pas III. Je le sais, on chercho activement a vous désar- mer, en vous répétant sur tous les tonsCal- mez-vous rien n'est changé rien Les emblèmes religieux restenton dira la prière - a défaut du prétre, le maitre, la maitresse ou une autre personne apte enseignera le caté- chisme. A ce langage insidieux et hypocrite, répondez d'abord et tout simplement: Je suis clirétien et catholique! J'écoute Notre-Seigneur Jésus-Clirist dans les Pasteurs de mon ame, dans les Evéques de notre mère l'Eglise infaillible. Répondez ensuitecomment, rien n'est chan gé? Et la loi n'est-elle pas changée, ct radieale- ment changée, et Dieu sait au milieu de quel concert infernal de blasphemes et d'outrages con tre Notre-Seigneur Jésus-Christ et son Eglise!!! Rien n'est changé l c'est le dire de l'hypocrisie s'adressant a l'ignorance et répété par elle; au contraire, tout est changé, est le langage de la vórité... Mais, le eatóchisme sera cependant enseigné, vous disent les pharisiens de la politique, et autres intéressés a répéter le truc, après avoir appjaudi des deux mains aux apostats des parle- ments qui se sont efforcés de démolir le caté- chisme lui-mème, et cela par les procédés los plus scandaleuxoui, le eatéchisme sera enseigné. Eli bien, voyons. Messieurs les convertis au eatéchisme, par qui et comment sera-t-il enseigné ce eatéchisme que vous blasphómiez hier, et que vous acclamez aujourd'hui Par qui Mais par le prétre offlciellement invité a don ner cet enscignement dans un lieu désigné. Par le prétre, oui, que vous avez chassé bruta- lement de la classe de vos enfants, et d qui, dites-vous, vous off'rez aujourd'hui un local vide. Cela est-il sórieux ou simplement hypocrite A défaut de prétre, l'enseignement religieux sera donné, disent-ils, par le maitre, la maitresse, ou une personne apte! Parents chrétiens et catholiques, répondez qu'en matière de religion, la seule personne apte a enseigner est celle qui, outre la capacité acquise, a regu de Geglise la mission nécessaire. Sous le régime de la loi dite de 42, concordat entre les deux autorités civile et religieuse, celle-ci avait permis aux maitres laics d'ensei gner le eatéchisme aux enfants, mais sous la direction du prétre. Et aujourd'hui, qu'on vient de briser violemment ce concordat, et de repous- ser la direction religieuse du prétre, on ose vous redire rien n'est changéVos maitres, vos mat tresses, et autres personnes aptes enseigneront la religion!... Et quelle religion, et avec quelle mission, s'il vous plait Oui, quelle religion Car par voie de circulaires, on dit a vos maitres, inspirez-vous de toutes Ies religions, et n'en- seignez positivement aucune religion. Ne soyez ni juif, ni catholique, ni protestant. Nous avions la morale indépendante, la morale sans base, et vraiment en l'air, aujourd'hui nous avons la dogmatique sans sommet, sans autorité, la religion en-dehors de toutes religions, c'est-a-dire le néant de religion. Inspirez-vous de toutes... et n'en prot'essez aucune... Qui pense-t-on trom- per Et la mission, d'enseigner, qui la donnera a vos maitres? Pouvez-vous penser un seul instant que l'Eglise de Jésus-Christ, toujours si jalouse de la puretó immaculée de son enseignement, le livre a l'ennemi aux malheureux instruments de la libre-pensée, et prostitue jamais la mission divine qu'Elle a reeue du Fils de Dieu de garder inviolé le dépot de la Foi? Et pout-on s'ingérer dans l'offlce de l'Eglise enseignante malgré elle, et alors nécessairement contre elle Croyez- vous qu'il appartienne a chacun d'enseigner la Religion tout comme la grammaire ou l'arithmé- tique Direz-vous peut-être que les maitres des écoles offlcielles enseigneront la Religion comme délé- gués des parents catholiques a) Je réponds que si les parents sont catholiques, ils enver- ront leurs enfants aux écoles catholiques, et non aux écoles condanjnées, aux écoles des Francs- Macons; b) Sans doute les pères et mores ont recu de Dieu mission particulière pour leur fa milie, MAIS NON POUR L'ÈNSEIGNEMENT PUBLIC done ils ne peuvent donner Une mission qu'ils n'ont pas. Rien n'est changé! All je comprend votre in- sistance, et l'impudence inoui'e avec laquelle vous prêchez aujourd'hui, dans toute la Belgi- que, la violation de la loi que vous votiez liier a Bruxelles. C'est que vous avez reconnu la néces- sité d'endormir et partant de tromper le people, Vous vous ötes apercu que votre loi, prati- quee a la lettre, et dans son esprit satanique, f'e- rait reculer d'horreur: il y a encore trop de sang chrétien dans les veines du peuple beige pour qu'on puisse se perruettre impunément de lui proposer la franche et brutale apostasie. Parents chrétiens, a cette audacieuse négation: rien n'est changé dans l'école, vous le compre- nez, nous devons répondre par cette affirmation: Tout est changé dans l'école. II y avait accord entre l'Etat et l'Eglise, cet accord est anéanti, et remplacé par la guerre. Les maitres laics avaient une delegation et une direction, on a re- jeté, avec violence et mépris, l'une et l'autre. Done il në lour reste plus qu'une seule mission pour enseigner le Catóchisme, celle qu'ils ont reeue d'un ministre franc-maqon. D'oü il est évident que l'enseignement religieux, s'il est donné dans les écoles offlcielles, et séparées de l'Eglise, comme elles le seront, soumises au ré gime de la nouvelle loi, sera hérétiqiiepeut-être. schismatique certainementcatholique jamais. La conclusion pratique de ce qui précède, la voici: Nécessité absolue pour tout chrétien, digne de ce nom, de participer, et cela de tout son pou- voir, a 1 'oeuvre des écoles catholiques. Pour le elergé, et pour les pères et mères de familie, c'est un devoir de justice. Nous avons charge d'ames devant Dieu, et devant la société, et nous devons, au prix de tous sacrifices, as^ surer a ces ames une education, et partant une école chrétienne. Pour tous c'est un devoir de charité, un devoir qui oblige en conscience car il y a nécessité grave, et elle sera même bien souvent extréme. Parents chrétiens, et vous tous catholiques de Dinant, sous peu de jours nous vous donnerons, chez vous-mèmo, l'occasion do pratiquer ce de voir de justice, ou do charité; y en ai la ferme confiance, ce sera avec la plus grande générosité possible que vous voudrez vous en acquitter, après avoir répété comme un seul homme avec nous le cri de no§ chefs, de nos Evêques, pères de nos ames: En avant, Dieu le veut Tbielt, en remplacement de M. De BusseW qui a donné sa dómission. II esttrès-intéressant d'observer l'attitude que Dinant, le IS Aoüt 1879. Ch. Houba, curé-doyen. Mgr l'Evêque de Bruges a nommé vieaire a Avelghem, M. De Nolf, professeur au collége de pronnent en Prusse les diverses fractions nol? tiques et le gouvernement en vue des prochainf lections pour le Landtag. Ges élections roul/ ront principalement sur deux points de la ni„ grande importance: d'une part la politique écono! mique nouvellement inaugurée par M. de Bic" marek; de 1'autre, la politique seolaire et reli gieuse consacrée par les funestes lois de mai et longtemps personnifiée par M. Falk. 'chaque parti a lancé son manifeste avec des declarations plus ou moins significatives concernant les deux points en question. Toutes les fractions couser vatnees: vieux-conservateurs, 'cönéervatèu'rs-al Iemands, nêo-conservateurs, conservateurs-libé raux, ainsi que' le centre, se rangent avec ensem ble sous Ie drapeau de la protection du travail national-, cest-a-dire du régime douanier voté cet été par le Reichstag. Au contraire, les pr0- gressistos et les libéraux-nationaux restent fidó- les aux théories du libre-échange 'et de l'école de Manchester, théories avec fesquefles le gouver nement, appuyó par l'opinion publique, a cru de voir rompre pour venir en aide k 1'agricultu.re et ii l'industrie allerhandes. Pour ce qui concerne le Kulturkampf', toutes les fractions émettent le voeu qu'il y soit mis un terme, même celles qui ont voté et approuvó les lois de raai, même les libéraux-nationaux qui furent les instigateurs et les souteneurs fanati- ques do l'odieuse persécution déchainée contre nos frèrea de Prusse. C'est qu'il s'agit de se faire bien venir auprès des populations, fatiguéesde voir méeonnaitre les droits sacrés de la religion et de la conscience. Puis, les ravages et les at tentats du socialisme ont ouvert bien desyeux. Enfin l'Eglise réformée souffre cruellemènt du Kulturkampf, plus cruellement que l'Eglise ca tholique. Aussi dans leur programme leseon- servateurs proprement dits, les piétistes, se pro- noncent pour la paix religieuse d'uae mauière plus franche et plus catégorique que toutes les autres fractions. Toutefois, il faut bien ie reconnaitre, chez les conservateurs de toute nuance mais surtout chez les conservateurs libéraux, et a plus forte raison dans le parti national-libéral, le désir de la paix est plus platonique quo reel. O11 déclare vouloir la paix, mais a des conditions inacceptables pour 1 Eglise catholique. On réserve les droits supé rieurs et imprescriptibles de l'Etatsur les com- munautés religieuses et sur l'école; on exige la soumission de tous lescitoyens a la loi civile on distingue entre la liberté interne etla liberté externe des confessions, et si on de- mande que la première soit sauvegardée, 011 semble tout préf a laisser la seconde a la merci du pouvoir. En un mot, au lieu de reconnaitre sincórement et effiicacement l'independance de 1 Eglise catholique et son caractère de société parl'aite établie par Dieu pour le salut des indi vidu s ot des sociétés, on s'obstine a vouloir la traiter comme un simple organe de l'Etat, placé sous sa haute main et ne possédant d'autres droits que ceux qu'il veut bien lui reconnaitre. A ce prix la paix est une chimère. L'Eglise peut dans i intérêt des ames faire eertaines conces sions, renoncer a l'exercice de la plénitude de ses droits; mais elle ne peut renoncer a son in- dépendance ni reconnaitre la suprématie de l'E tat sur elle. Quant au gouvernement, son attitude manque absolument de netteté et de loyauté. Ilvoudrai bien que la question religieuse et seolaire 11'en- trat pas en ligne de compte dans la lutte électo rale. Son dófjir, c'est que les élections soient pla- cées exclusivement sur le terrain des intéréts matériels. D'après la Correspondance provin cialeun organe semi-offlcièl, il he peut s'agiren ce moment de.reaction en ce qui concerne l'E glise et l'école, mais seulement du raonopoledes chemins de fer, de l'amélioration des finances de l'Etat et de la situation économique du pays. Tout le reste doitötre remis... aux calendesgrecques. Pendant que le gouvernement évite ainsi de se prononcet' sur des questions vitales et d'une poignante actualité, il se montre d'autre part pen disposé a faire disparaitre les griefs des catho liques. Les lois de mai sont toujours exécutóes avec rigueur, même dans ce qu'elles ont de fa- eultatif. M. de Puttkamer continue les traditions de M. Falk, de manière a mériter déja le satis- fecit de Ia trés-libérale Gazette de Cologne. Les négociations avec Rome sont trainees en lon gueur au-dela de toute mesure. Puis, le gouver nement semble s'éloigner du centre pour se rap- procher de nouveau des libéraux-nationaux, ses

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2