ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT. MERCREDI 17 Septembre 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. N° 1431. On s'abonne rue au Beurrè, 66, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume Résumé politique. FRANCE. Les élections de Bordeaux n'ont pas eu le résultat qu'on en attendait généralement. Blanqui n'a pas été élu Bordeaux. Le ci- toyen Achard, le candidat de l'opportunisme, a réüssi ft l'emporter de 250 voix environ sur son compétiteur intransigeant. 250 voix de majorité et un peu plus de 4,500 voix sur 20,000 électeurs inscrits: le résultat est assez maigre, surtout après les Hots d'enore répan- dus dans les feuilles modérées pour attribuer au scrutin une importance exceptionnelle, après les adjurations pathétïqües adressées aux abstentionnistes, après les efforts déses- pérés faits a Bordeaux même par les agents du gouvernement et les émissaires de M. Gambetta, après les menaces, les promesses, les moyens de pression de tout genre aux- quels l'opportunisme aux abois a eu recours pour assurer son triornphe. L'Inclépendance dëpitée, déclare qu'on était en droit d'atlendre mieux d'un collége électoral oü l'intelligen- ce ne fait pas défaut, non plus que l'attache- ment et le dévouement a la républiqée. Au fond c'est un échec pour le gouverne ment et les faiseurs opportunistes. Au point de vue des intéréts religieux et conservateurs, l'élection du citoyen Achard est l'équivalent exact de ce qu'eüt été l'élection du citoyen Blanqui. Comme nous en faisions récemment la remarque, entre ces deux can- didats il n'y a qu'une seule différence: Blan qui est inéligible; Achard ne l'était pas. Mais cela prés, les deux citoyens, leurs tendances et leurs principes se valent. Les intransigeants, qui ont soulevé cette question, ne se tiendront pas pour déünitive- rriènt battus. Bs voudront, coüte que coüte, en dépit de la loi et a la barbe des gambettis- tes, introduire quelques-uns de leurs hommes la Chambre. Ce qui n'a pas réussi a Bor deaux, ils le tenteront ailleurs, Marseille, Lyon, a Paris. Si Blanqui se retire, n'ont-ils pas Rochcfort, Vallés, Lissagaray? A Guingamp, le gouvernement a été battu en bonne et due forme. M. Ollivier, le candi dat bonapartiste, qui avait rallié autour de son nom tous les conservateurs, l'a emporté sur M. Le Hueron, opportuniste. M. Ollivier remplacera la Chaonbre un député de la gauche. Ce qui donne a son élection une si gnification toute parti.culière, c'est qu'il s'est présenté résolüment comme défenseur de la liberté d'enseignememt menacée par les lois Ferry. L'Indépendan ce assure qu'il doit sou élection aux républi cains modérés, adversai- res de Partiele 7, q ui lui ont donné l'appoint de leurs voix. Dès lors son triornphe est un camouflet donné en pleine joue au gouver nement et auquel celui-ci sera d'autantplus sensible que les républicains ont aidé a Pen gratifier. Üisóhs enfin qu a Valence, oü deux rouges se trouvaient en présence, c'est le plus foncé, M. Bizarelli, qui a été élu. ORIENT. La question grecque a fait un pas en avant. AFGHANISTAN. Les préparatifs de guerre continuent aux Indes et en Angleter- re. Les Angiais espèrent arriver Caboul vers le 20 Novembre. Ils sont décidés infliger un chaliment sévère aux coupables. D'après les dernières nouvelles, Yacoub-Khan ne se- rait ni mort ni trait re. Lord Lytton lui a fait demander l'envoi d'une deputation pour dis- cuter avec le général Roberts les mesures prendre. La situation est très-grave. 11 parait évident aujourd'hui que la révolte est due aux instigations d'émissaires russes, qui ont dé- ployé la plus grande activité. ALLEMAGNE. c Le public allemand continue a voir dans la polémique des jour- naux russes le signe précurseur d'un grave conflit. II est certain que la situation est des plus tendues, et toutes les nouvelles qui par- viennent ne laissent pas entrevoir une heu- reuse soldtion. ROME. L'Osservatore Romano don ne le plus solennel démenti un bruit mis en circulation par la Defensed'après lequel une entrevue aurait eu lieu Gastein entre le prince de Bismark et Mgr Jacobini, nonce Vienne, ou Mgr Roncetti, nonce Munich. PAYS-BAS. La cloture de la session des Etats-Généraux a été prononcée Samedi matin. Le ministre de l'intérieur a, au nom du Roi, remercié les deux Chambres du zèle qu'elles ont apporté a examiner sérieusement les intéréts du pays. Le ministre a rappelé les principales lois votéesdans cette session. Mais il n'a faitau- cunè mention de la loi sur l'instruction pu- blique. AUTRICIIE. Les troupes autrichien- nes ont occupé le Sandjack de Novi-Bazar. Jusqu'ici aucun conflit ne s'est élevé. Les instituteurs pensionnés, d'après le Progrès. 11 est toujours dangereux de parler de cho- ses qu'on ne connait pas bien et quoique le Progrès soit la propriété de M. Carton,ancien commissaire d'arrondissement, et fasse partie du futur hëritage de notre jeune Ferdinand, commissaire actuel, hommes tous deux de science infuse, il arrive souvent ce journal de tomber dans cette faüté. Quand il s'y met, il choppe comme une vieille rosse. II s'en est pris Dimanche aux instituteurs pensionnés pour cause d'infirmités contrac- tées dans l'exercice de leurs fonctions. Quel- ques-uns d'entre eux sont entrés, dans l'en- seignement libre et catholique. Leurs infirmités n'étaient done, dit le Progrès, qu'une épouvantable carotte Carrotte. Voila qui fait rêver. Le mot sort positivement du légumier de Kruip in d'aarde oü le sol est des meilleurs pour la culture des plantes racine pi volante. Les concours de la société agricole d'Ypres font toujours constaté. Quoi qu'il en soit, le Progrès qui ne voit qu'une carotte demande ni plus ni moins que ces instituteurs soient déchus de leurs droits. II faut leur couper les vivres, leur supprimer le pain et le sel; pour peu qu'il soit iogique il les enverrait a la guillotine. II serait juste, dit-il, de ne pas leur con- tinuer une pension qui n'a été acquise que par la fraude et ta tromperie. OhohVoilfi de bien gros motsVoire ignorance, Progrès, vous entraine trop loin. II faut être prudent. En voulant faire retom- ber vos accusations sur les seüls instituteurs pensionnés, vous atteignez bien d'autres per- sonnes et même de vos amis. Qui ne sait que les pensions sont allouées par une commission nommée ad hoc, que cette commission est assistée dè médecins qui examine chaque fonctionnaire se préva- larit d'infirmités contractées au service, que ces médecins prêtent sërment et prësentent sous cette garantie des rapports écrits, enre- gistrés et contresignés par eux, enfin que ces médecins sont désignës la veillë ou le jour même de la séance par le Gouverneür de la province. Or, si les pensions dès instituteurs incri- minés par le Progrès ont été acquises par la fraude et la tromperie, il faut que la commis sion des pensions, les médecins en grand nombre qui font assistée, le gouverneur qui a désigné ceux-ci aient été sirioii les coau teurs du moins les complices de la fraude et de la tromperie. Et comme les instituteurs pensionnés au jourd'hui, Tont été presque tous. lorsque M. Vrambout était gouverneur, voilü l'intégrité de ce fonctionnaire rnodèle mise en suspicion par le Progrès d'Ypres. On n'est jatnais trahi que par les siens. Beaucoupd'ignorance, énormément d'aplomb, une dose de suffisance; recette excellente pour être flagellé avec ses propres verges. üe la prudence, Progrès, une prochaine fois. Si le Progrès dësïrait connaitre les motifs qui ont déterminé les instituteurs qu'ils accu sent si méchamment ;i rentrer dans l'ensei- gnement, il lui serait facile d'être renseignë. Qu'il régardé autour de lui et il compren- dra'. La loi de guérre et de malheur soulève une telle réprobation partout que ceux-lk mêmes qui avaient déjü payé leur dette au pays, veulent prendre leur part dans la lutte actuel- le. Malgré leurs maladies, leurs infirmités, leurs soufifrances, ils veulent cousacrer ce qui leur roste de force et dc dévouement h sauver l'ame de nos enfants qu'un libéralisme hai- neux et hypocrite voudrait nous ravir. Leur foi, la charitë catholique, voilé les mobiles de leur conduite. Rendons leur hommage. Et si le Progrès ne voit le dévouement que pour le conspuer qu'on le laisse a sa rage. Sa have ne peut sa- lir que ses propres amis. L'instruction obligatoire. A Arville, dans le canton de Saint-Hubert, règne un bourgmestre libéral, grand partisan des écoles saus Dieu et ennemi acharné de la soutane. Revêtu de l'écharpe tricolore, M. le mayeur, dans la maison communale, se trou- ve occuper le premier rang. Dans l'école dont il a la garde et la haute surveillance, il n'oc- cuperait, sur les bancs, qu'une des dernières places parmi lesbambins. Que Ton juge, du savoir faire de ce brillant magistrat par la lettre suivante, que nous copions textuelle- ment Après cela, il ne reste plus qu'a tirer l'é- chelle. C'est M. Rolin qui doit être fier de sembla- blables bourgmestres Journal Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. 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J'ai apris qu'il reste encore deux bancs de l'éccole primaire a l'école gardenne, je prie Tin- stitutrice communal de les faire rentre dans la dite école, déja nommd, de ma^niére que je vous donne deux fois vingt-quatre heures pour le rentre ou bien vous serez poursuivie. Recevez mes salutation sincère. Le Bourgmestre, J. Jacquemin.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1