celte gueuserie de bas étagefort seulement de l'appui des progressistes qui cherchent leurs soutiens jusque dans les couches révo- lutionnaires, et soumis aux ordres inflexibles des loges, il est tenu de compter avec les moindres influences. N'avons nous pas vu, a propos de la nomination d'un inspecteur de l'enseignement primaire, le ministre de l'in- struction publique entrer en correspondance avec une commission dont le secrétaire se ressent toujours de ses années de jeunesse et dont le président ne se ressent pas du tout des expériences qu'il a faites dans la vie M. Van Humbeeck a-t-il voulu commettre encore une petite maliceou bien a-t-il désiré faire sentir que les vieux baissent, en annongant cette nomination, mêmeavantque le Moniteur eut parlé, non pas au nouveau ti tulaire lui-même, ni a quelque personne atta ché a l'enseignement public, mais a un indi vidu dont Femploi n'a nul rapport avec l'é- ducation morale ou intellectuelle. Vóilh oü l'on descend. On ravale ainsi 1'instruCtion publique, cette importante bran che de l'ordre social, sur laquelle le vrai libéralisme a toujours fondé ses plus belles espérances Comme cela doit avilir l'école, si elle n'est déjh totalement avilie depuis quelle est privée de son caractère religieux Que c'est consolant et édifiant pour l'institu- teur qui s'est dévoué a la noble cause de l'é- ducation de l'enfantTenir son autorité des rapports et de la protection d'un organisateur de mascara des. Un ministre de l'instruction publique, de- vrait avoir un ami assez libéral, asséz ma- lin ou même assez malicieux, pour lui faire comprendre qu'il ne convient pas a un Minis tre du Roi de s'exposer h voir sa signature, promenée dans les cabarets d'une ville et trainée sur les tables entre les choppes et lés petits verres. Monsieur Pierre Van Humbeeck, vous que l'on surnomme 1 'habile, cette fois vous avez oublié votreboite auxpetites malices Com mettre pareille imprudence, est-ce bien lh honorer et tenir avec dignité le portefeuille que S. M. confie h ses Ministres 11 faut oublier les beaux jours de Molen beek. Cependant, les jeunes gueux doivent être fiers Être en correspondance directe avec le Ministre, faire passer leur candidat ;i la barbe des vieux Allons! c'est vrai.Enfoncées les perruques. Quand nous disions que le vieux libéralis me peut encore commander h la condition d'obéir La liberie du pauvrc. Les règlements odieux par lesquels plu- sieurs bureaux de bienfaisance veulent vio- lenter la liberté de conscience et la liberté d'enseignement des parents catholiques indi gents, sont parvenus h révolter certains libé- raux eux-mêmes. A coup sur, ou n'accusera pas la Chronique d'aimer le catholicisme et les catholiques. Elle les poursuit au contraire tous les jours de ses attaques et de ses injures. Eh bien! Voici en quels termes ce journal désavouait hier l'infame système qui conver- tit le bon de pain du bureau de bienfaisance en une sorte de prime accordée a l'apostasie: La plupart des journaux libéraux di- sous tous, pour être dans le vrai, rappor tent avec beaucoup d'éloges h la clef, que le bureau de bienfaisance de Jodoigne a décidé de retirer tout secours aux parents pauvres qui n'enverront pas leurs enfants aux écoles communales. Eh bien! quoi qu'en puissent dire nos con frères libéraux, je me permets de trouver cette decision absolument contraire aux prin cipes du libéralisme. Qu'un bureau de bienfaisance subordonne l'octroi de ses secours ii l'obligation pour les parents d'envoyer leurs enfants h l'école, passe encore; mais qu'il pèse sur la conscien ce de ces gens-lh en leur imposant une école déterminée, cela est injuste et arbitraire. Ce qui doit nous différencier, nous autres libé raux, des cléricaux réactionnaires, c'est que nous sommes partisans de la liberté en tout et pour tous. Les libertés que nous réclamons pour nous, nous les voulons également pour nos adversaires, et il va h rencontre de nos principes qu'on crée des priviléges, fussent- ils en notre faveur. Nous sommes du reste, assez sürs de l'avenir pour pouvoir nous pas ser de cela. Et puis, h quoi songe-t-on done? II existe dans le pays une foule de bureaux de bienfai sance dont la majorité est cléricale. Croit-on qu'ils n'exerceront pas des représailles? Croit- on qu'ils ne s'occuperont pas activement d'a- chalander les écoles avec Dieu Et nous serons mal venus a le leur reprocher, alors que nous leur aurons montré l'exemple de 1'intolerance. Nous ne trouvons h relever dans ces lignes que la naive illusion qui porte la Chronique h invoquer les principes du libéralisme pour condamner la pression exercée sur les indi gents catholiques. Le libéralisme parle beaucoup de principes, en réalité il n'en a guère et ils sont purement négatifs. Au fond il n'est qu'une haine, la haine de l'impiété contre Jésus-Chsist, la haine de la libre-pensée contre l'Eglise et, pour s'assou- vir, cette liaine ne recule devant aucun des moyens qu'autorise la morale indépendante. II est du reste h prévoir que le désaveu de la Chronique n'arrêtera pas l'élan imprimé h la persécution libérale. .Ce matin encore, 1'Echo dn Parlement contient une apologie de ces violences. Lachasse aux ames estou- verte partout, par permission du gouverne ment. Voila comment le libéralisme traite les pauvres! On se souvient d'avoir entendu, unjour, M. Frère-Orban, oubliantsa modeste origine, parler avec un suprème dédain des manou- vriers et des valets de ferme. Ce n'est point par des paroles seulement que ces sentiments se font jour, c'est par des actes. Le mépris du pauvre est h l'ordre du jour dans le camp libéral. Ces droits de l'homme que nos Gueux exaltent souvent, on les enlève au pauvre paree qu'il est pauvre. Pour lui, plus d'autorité paternelle, plus de liberté religieuse, plus de liberté d'ensei gnement! Ses enfants même ne lui appartien- nent plus, il doit les livrer a l'enseignement libéral s'il veut avoir du pain pour eux et pour lui-même! C'est vraiment le comble de la philanthro pic! Fabrication de lïelgcs. L'Etoile annonce qu'ii l'ouverture de la pro- chaiue session législative le gouvernement se propose de déposer un nouveau projet de loi relatif ;i l'acquisition de la nationalité beige. Cette question a été traitée au Sénat dans la dernière session par M. Everaerts, député gueux d'Anvers. Le gouvernement serait dis posé h entrer dans ses vues. Voici quelle parait devoir être l'économie du projet de loi La disposition qui ne per met de conférer la grande naturalisation qu'aux étrangers ayant rendu des services éminents ii l'Etat, serait supprimée. La natio nalité beige, avec tous les droits politiques y attachés, pourrait être conférée h l'étranger marié avec une Beige et ayant des enfants, après un séjour de dix années dans le pays. On devine que par ce procédé les gueux d'Anvers vont être a même d'augmenter leur contingent électorald'un nombre considérable d'Allemands, dont l'argent seul jusqu'ici ser- vait a payer l'armée libérale. Usages parlementaires. A L'OEIL DROIT DE M. VAN SCHOOR. M. V an Schoor, sénateur et questeur, ap- prendra peut-être avec plaisir la facon dont nos voisins de Rollande apprécient certaines scènes dont le souvenir met l'énergumène bruxellois dans des colères légendaires. A la seconde Chambre des Etats-Généraux néerlandais, M. de Eieberstein, doyen d'age, en remettant la présidence a M. Dullert, s'est félicité de la courtoisie qui préside aux débats i parlementaires cliez nos voisins du nord. j 11 est trés-rare, a-t-il ajouté, quelepré- i sident doive avoir recours a la sonnette pour obtenir le silence, et il n'est jamais arrivé qu'un président ait dü quitter sa pla- ce et se colffer de sou ehapeau ou de celui d'un des secrétaires, pour suspendre la séance, afin de laisser aux députés trop ex- altés le temps de se calmer. Nous n'avons non plus besoin dans le Parlement néerlan- dais de quitter la salie des séances par une porte de derrièrepour ne pas être exposés dans la rue aux vociférations de la foule. Le dédain dads lequel l'honorable M. de Eieberstein confond les mceurs parlementai res frangaises et beiges n'est, hélas! que trop mérité. Le Bien public ajoute une observation qui n'est pas en faveur de la Relgique. Quand les radicaux frangaïs recourent a l'injure, ils ont le courage de le faire eux- mêmes et en face de leurs adversaires; nos gueux n'ont pas même cela: ils se bornent a soudoyer des voyous pour faire huer les hom mes les plus respectables. L'insulte anonyme convient mioux il ces nobles coeurs! Euseignement. Si l'enseignement chrétien est attaqué en France avec la même violence qu'en Belo-j que, il y est défendu avec la même énergie par une élite de publicistes catholiques qaj font honneur h leur pays. Voici, comme exemple, un article intéressant du Monde La presse immorale. Un des abonnés du Bien public anglais nous écrit la Iettre suivante h cc journal Londres, 22 septembre 1879. Gaboul est probablementaprès Boukhara la ville d'Asie oü le fanatisme mu,sulman atteint au plus liaut degré d'exaltation. Les mollahs y for- ment une classe nombreuse, toute-puissante, et l'on y rencontre des derviches en grand nombre. Caboul est done une véritable métropole. Dans ses bazars on voit les échantillons des nombreu- ses tribus de l'Afghanistan septentrional aussi bien que les voyageurs et les marcliands du Tur kestan, de Boukhara, de Khiva, du Cachmir, de l'Inde. Elle est florissante grace au commerce qu'y ont apporté ces nombreux voyageurs. Mais, tout singulier que cela paraisse, cesavantages cosmopolitains n'ont en rien modifié le caractère naturel de ses habitants. lis sont encore ce qu'ils ont toujours óté, les turbulents Gabouliens. On doit regretter que l'a- venir d'une ville si favorisée, a tant d'égards; ait été compromis par la fureur de sa populace, et que Facte de barbarie dont ses rues ont óté souil- lées pour la seconde fois soit de nature a entrai- ner pour elle la perte des privileges qu'ellen'a possédés que poür en abuser. La' plus grande punition qu'on puisse infliger aux Gabouliens sera de transferer la capitals de l'Etat la oü elle a déja óté, dans la vieille cité douranie de Can- daliar. Ou n'a pas oublié l'hilarité qui accueillit oph» proposition cle feu M. de Persigny Le préfpt pS le père de familie du départementM Bert J digne do marcher sur les traces du ministre il 1 Empire, s'écriait devant la Chambre des dink tos Qu'est-ce qu'un maitre d'ócolé c'est un m tre de familie créé par l'EtatG'est le mème i rin cipe et ia même pression. Mais comme la demi' gogie a surenchónl'Etat est devenu instituten bonne d enfant, nourrice et marchand de soune Ou ne lui a épargné aucun des titres qui peuveni en faire un remplacant avantageux de tous pères et de toutes les mères de familie Ge svs terne peut simplifier l'ótat-civiltous les enfanti sont les enfants de la patrie. - Justement h Marseillaise est a l'ordre du jour et fait partiek! la musique obligatoire. M Bert extirperait volontiers le catholicisme- la Répuolique frangaise trouve que c'est aller vite que le peuple francais y est habitué, et a 01 faudra user de précautions. A son avis done 1 Etat se fera Pontife de l'Eglise, il retranchera emondera, coupera jusqu'a ce qu'il ne reste üliii rien Pour réaliser ce plan, il ne faut pas cme 1 Eglise puisse s etendre par l'enseignement On retirera aux prêtres, aux catholiques le droit d'enseignement. Ge plan concorde avec l'mcendie des bibliothèques pendant la Commune et avec la fermeture projetée de florissantes maisons d'édu- cation. La France va tomber dans un état de marasme intellectuel qui la mettra au-dessousde toutes les grandes nations européennes Nous verrons a l'oeuvre l'Etat père de familie et insti- tuteur. Nulle part les lettres, les arts, les sciences ne sont des institutions d'Etatils sont le produit du zèle individuel et de convictions profondes. Ce qu'on demande a l'Etat, c'est de ne pas étouffer le génie et l'intelligence du peuple. Aux Etats- Ums, les académies, les séminaires, les colléges les universités sont fondós ou entretenus par l'initiative individuelle. Le gouvernement s'y associé par ses subventions, quand il lejugea propos; et dans ce cas même, il nepróteiida exercer aucun controle. Est-ce que le gouverne ment est physicien, naturaliste, homme de let tres lila besoin d'hommes instruits, mais ce n'est pas a lui a les instruire. L'école est naturellement indépendante de l'Etat. Se figure-t-on l'intelligence nationale mise en régie et administrée par un conseil de minis tres qui vit au jour le jour et n'a pas six mois d existence Nos Saint-Just et nos Dantons sup- priment tranquillement la familie et la religion. C'est la le phénomèue de notre époque. LEtat père de tamille et pontife remplace la familie et la religion. Gertes, il y a beaucoup de nialiieureux sans lainille et sans religionils sont toutefois en minorite. La grande majorité des citoyens fran- gais sont nés de mariages legitimes e't refusent de répudier leurs pères, de les troquer contre les pères de familie postiches que leur octroient MM. Bert et Persigi,3'. L'idée que l'empereur est le père universel de la nation est aussi une idéé du droit romain. MM. Bert et Persigny ne sont que des plagiaires. Ge n'est pas que nous les met- tions sur la mêmedigne M. Bert est incompara ble. César se tenait a une certaine hauteurmais nos petits césariens ne négligent aucun détail. Ils perfectionnent l'Etat maitre cle pension et marchand de soupe; M. Bert lui coniie l'éduca- tion des filles. On n'a va it pas encore vu cela. Le Dieu-Etat s'élève niajestueusement au milieu de nouscette conception que M. de Bismark essaie de réaliser en Allemagne, réussira-t-elle mieux chez nous? Personne ne le croit et la folie qui préside k tant de changements impróvus nous rassure sur leur durée. Monsieur, Je crois vous rendre un vrai service, en appe lant votre attention sur la condamnation de l'éditeur d'un journal immoral de Londres, ap- pelé le Quiz. 7,000 exemplaires de ce journal ont été saisis par la police. Compare au journalisme de trottoir qui s'étale scandaleusement a tous vos tréteaux de libraire, dans les gares et ailleurs, ce journal serait relativement convenable et modéré. Ge qui passe sans protestation de l'autoritéen Belgique et ce qui scandalise au plus haut degrt- les touristes anglais et autres, est vraiment de la dernière immoralité. MM. Besley et Tickell qui ont poursuivi l'édi teur Jean-Julien Rochfort, au nom cfe la société pour la suppression du vice, ont obtenu contre lui une condamnation de 6 mois de prison, aux travaux forcés et 1,250 fr. d'amende et l'einpri' sonnernent, jusqu'au paiement da cette amende. Je crois que la liberté de la presse est aussi

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2