ORGANE CATHOLIQUE DE L' A RRON DISSEMENT.
SAMEDÏ 27 Septembre 1879.
10 centimes le numéro.
14* année. N° 1434.
Oil s'abonne vue au Beurre, 6(5, a. Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume.
Résumé politique.
AUTRICHE. Le prince de Bismarck
a quitté Vienne, Mercrëdi soir, pour rentrer
a Berlin, lort satisfait, dit-on, de la réception
cordiale qu'il a repue dans la capitale de l'Au-
triche et des résultats de son entrevue avec
l'Empereur Franyois-Joseph et son ministre.
La Gazette de l'AMemagné du Nord publie
ii ce sujet un article que le télégraplie nous
signale. La feuille officieuse constate que
l'échange de vues qui a eu lieu entre les deux
chanceliers sur les points de la politique éco-
nomique oü Fentente des deux gouverne-
ments est nécessaire, a abouti a un accord
satisfaisant.
La retraite du comte Andrassy, dit-elle en
substance, .pouvait faire naitre des doutes sur
la direction qui serait. donnée par son suc-
cesseur ;i la politique de la monarchie austro-
hongroise, et il im porta it de lever ces doutes.
best ce qui a déterminé M. de Bismarck se
rendre a Vienne et a y voir personnellement
l'Empereur Francois-Joseph et son futur
ministre dirigeant, le baron de Haymeflé. 11
n'a pas a règïetter cette démarche, puisqu'elle
a dissipé toute equivoque. La Gazette de l'Al-
iJmagne du Nord insiste du reste de nouveau
sur le earactère tout paciiique de Fentente
qui s'est établie entre les deux empires.
Au nombre des résultats immédiats du
voyage, on annonce un accord douanier entre
FAllemagne et FAutriche. D'après une dépê
che de Vienne, les délégués des deux gouvor-
nements vont se réunir, pour discuter un
nouveau tarif douanier et preparer un arran
gement qui faciliterait les communications
Agriculture.
entre FAllemagne et FAutriche-Hongrie. Les
travaux de cette conférence serviraient de
base a des projets de loi qu'on soumettrail
aux Parlements des deux pays. Ce n'est évi-
demment pas une union douanière dont il est
question, mais un traité de commerce accor
dant des avantages aux deux parties eontrac-
tantes. On saura plus tard, par la lecture de
ce traité, si le chancelier allemand croit de
voir se départir de ses idéés protectionnistes
dans un intérêt politique et afin de se lier
davantage avec la cour de Vienne.
ANGLETEBBE. - La satisfaction
éprouvée par l'opinion publique en Angleter-
re sur l heureuse conclusion de la guerre
dans FAfrique méridionale est singuliëremënt
tempérée par l'inquiétude persistante que cau
se la situation en Afghanistan.
On mande de Londres au Dagblad de
Copenhague:
Le voyage du prince de Bismarck Lon
dres éveiile d'autant plus Fattèntion des cer-
cles politiques anglais que tout le monde est
couvaincu, malgré les dementis officiéux, que
les relations du chancelier allemand et du
prince Gortschakoff sont très-lendues. Les
hommes d'Etat anglais en sont Irès-contents;
car ils ne désirent rien tant que de voir la
Russie isolée, et leurs efforts ont toujours été
dinges dans ce sens.
EGYPTE. Le correspondant du Dai
ly News a Alexandrie se fait l'écho d'un bruit
qui court au Caire et d'après lequel la Tur-
quie, sur la demande du Khédive, s'apprête-
rait a intervenir dans la lutte entre 1'Egypte
et l'Abyssinie.
La possession de Massowah est une des
conditions que les Abyssiniens mettent a la
conclusion de la paix. Pour FEgypte, la per-
te de Massowah équivaudfait, de fait, a la
perte du Soudan; aussi Tewfik pacha aurait-il
appelé les troupes de la porte h son aide pour
débouter les Abyssiniens de leurs pretentions.
Ces bruits out provoqué une vive émotion
au Caire.
Ënseignement gratuit.
Voici encore une circulaire ministérielle,
elle est adressée par M. P. Van Ilumbeeck,
aux bourgmestre et échevins de la commune
de Forest
J'ai l'honneur de répondre it la lettre du
'12 Septembre courant, n° 2966, parlaquelie
vous me 'demandez si la decision prise par
le conseil communal de Forest, tëndant a ac
eorder ;i tous les enfants (indigents et sol-
vables) agés de 6 it 14 ons, la gratuite com
pléte de l'insiruction, ne rencontrera de ma
part aucune opposition.
11 est a remarquer, messieurs, que, d'après
la loi du 1" Juillet 1879 qui régit l'enseigne-
ment primaire et l'arrêtê royal du 12 Aoüt,
pris en exécution de cette loi, il ne peut être
permis aux communes de décréter la gratui-
té d'une manière absoulue, lorsque, pour
couvrir l'augmehtatipii de dépense a en ré-
sulter, elles comptent sur l'appui financier
de la province et de l'Etat.
Mals il n'en est pas de même lorsqueles
communes décident qu'elles supporteront
sans l'intervention d'aucune caisse publique
-l'accroissement de charge provenanl de l'a-
doption de cette mesure.
En conséquence, la decision que le conseil
communal de Forest a prise dans sa séance
du 5 de ce mois, peut, ümon avis, recevoir
son exécution.
Sarrasin
Maïs
On va done donner gratuitement Finstruc-
tion aux enfants solvables A quand l'allo
cation de subsides aux élèves qui fréquente-
ront les écoles officielies Ce sera un moyen
comme un autre d'assurer la fréquentation
de ces dernières, et Monsieur l'Etat ne doit
pas y regarder de bieii prés, puisque ce sont
les contribuables qui ont. l'honneur de payer
ces largesses
L'enseignement officiel.
M. Van Ilumbeeck a pu trouvër des inspec
teurs qui iront visiter des écoles vides; même
il n'a eu que l'embarras du choix, tant il y
avait des compétiteurs gueux pour ces siné-
cures grassement rétribuées; mais ce qu'il ne
trouve pas, ce sont des instituteurs et des
institutrices, témoin les innombrables de-
mandes qui occupent tous les jours deux k
Irois colonnes du Moniteur, témoin encore sa
circulaire ou il déclare se contenter d'élèves
défaut de maitres; mais ce qui préoccupe
également Pierre le fossoyeur, c'est la com
position de ces comités scolaires, dont les
membres sont déjit baptisés en Flandredu
beautitre de speurhonden. Les commissaires
d'arrondissement chargés de raccoler ce per
sonnel, vont se heurter presque partout a des
ïefus, et ce a tel point que nous eu connais-
sons qui sont d avis de taire entrer les gar
des champêtres dans lesdits comités
Lumineuse invention Au moins M. Van
Ilumbeeck aura pour la defense nationale
des hommes armés, que certes M. Rolin lui
enviera. Mais nous connaissons des bourg-
mestres qui sont bien décidés ii ne pas tolérer
que les gardes champêtres soient détournés
Le JOURNAL, D'YPRES parait le Mercrecli et le Samedi.
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On lit dans le Journal officiel cle France.
Products de l'agriculture. Le ministère
de l'agriculture et du commerce vient de publier
des tableaux dressés et imprimós avec soin, en
graad format et sur beau papier, qui font connai-
tre les résultats les plus importants des récoltes
de l'aunée dernière, non-seulemerrt des céróales
et des pornrnes de terre, iriais des principales
plantes fourragèrès et industrielles, ainsique du
vin. Nous rassemblons ici les chiffres les plus
importants de ces tableaux
Nous cemnieiieons naturellement par le blé. Le
nombre d'hectares ensemencés en froment a été,
l'annéë dernière, de 6,843,085, au lieu de 6,976,785
en 1877. La récolte a été de 95,270,698 hectolitres,
soit 13.92 hectolitres par hectare. Eii 1877, on
avait eu 100,145,651 hectolitres de froment, soit
14.35 hectolitres par hectare. G'est toujours la
region nord qui donne les plus belles récoltes:
la on compte 1,204,419 hectares emblavés, dont le
produit a été de 24,892,297 hectolitres c'est plus
du quart de la récolte totale de la France, et le
rendement par hectare a atteint en moyenne,
dans cette region, 19.87 hectolitres l'année pré-
cédente il était allé a 21.25. Le département do la
Seine, oü le rendement par hectare avait atteint,
en 1877, 37 hectolitres par hectare, est tombé, en
1878, a 29. C'esl encore de beaueoüp le plus fort
de toute la Francemais on sait que c'est la Seine
qui présente la surface la plus exiguè cultivée en
froment,3.080 hectares seulement.
Dans la région nord-ouest, 760,696 hectares
ensemencés ont donné 9,781,052 hectolitres de
froment, ou 12.85 hectolitres seulement par hec
tare. La région nord-est a été mieux traitée c'est
elle qui, par sa fécondité, se rapproche le plus de
la région nord pour 463,364 hectares ensemen
cés, on y a obtenu 7,947,683 hectólitres, ou 17.15
hectolitres par hectare. La région ouesta fourni,
pour 1,056,323 hectares ensemencés, 12,424,217
hectolitres, soit 11.66 par hectare; la région du
centre, pour 688,736 hectares emblavés, a donné
10,640,610 hectolitres, ou 15.46 hectolitres par
hectare ce qui serait une proportion relative-
ment satisfaisante si tant d'autres contr ées n'é-
taient restóes fort au-dessous.
La Corse s'en rapproche avec ses 14.80 hectoli
tres par hectare sa superficie ensemencée était
de 34,715 hectares et sa récolte totale de 515,630
hectolitres. La région sud-est, oü 813,604 hectares
ont été ensemencés, n'a donné que 10,381,300 hec
tolitres c'est 12-75 hectolitres par hectare. La
proportion tombe a 11.24 par hectare dans les
deux regions sud-ouest et sud, et a 10.03 dans la
région est. La région sud-ouest offre, en effet,
8,616,014 hectolitres pour 766,198 hectares ense
mencés la région sud, 5,741,975 hectolitres pour
510,650 hectares et la région est, 5,420,920 hecto
litres pour 516,380 hectares ensemencés.
Quant aux autres córéales, elles out donné en
1878 les produits que le tableau suivant fait con-
naitre
Ëspèces
Nombre d'hectares
Récolte
ltecolte
ciiitTvêes.
ennemeucês.
totale
par Jiectare.
Méteil.
445,628
6,199,865
14.00
Seigle
1,804,791
24,188,485
14.40
Orge
1,010,523
16,424,778
i0.25
663,140
11,505.733
17.35
Avoine
3,326,603
77,289,789
23.23
615,073
10,538,307
17.13
Millet
50,193
744,368
14,83
L'étendue
été, en 1878,
fère peu de
hectares. II
régions
ensemencée en poihmes de terre a
de 1,264,938 lroctares. Ce chifïre dif-
celui de 1877, qui était de 1,266,642
se partage comme suit entre les dix
1. Nord-ouest.
2. Nord
3. Nord-est
4. Ouest.
5. Centre
152,240
155,493
133,572
147,349
129,633
6. Sud-est
7. Sud-ouest
8. Sud
9. Est.
10. Corse.
Hectares.
196,305
114,372
119,378
115,619
977
Les produits ont été respectivement1°
10,858,634 hectoL, ou 71.52 hectol. par hectare;
2" 18,256,991 hectol., ou 117.41 hectoL par hectare;
3° 12,800,549 hectol., ou 95.83 hectol. par heet.;
4° 11,577,400 hectol., ou 78.57 par hectare;
5° 12,331,349 hectol., ou 95.12 par hectare; 6°
15,829,076 hectol., ou 80.63 par hectare; 7»
8,827,750 hectol'., ou 77.18 par hectare; 8°
8,622,815 hectol., ou 72.39 par hectare- y>
12,986,313 hectol., ou 112.31 par hectare; 10°
(Corse) 45,919'hectol., ou 47.00 par hectare; en
tout 112,096,796 hectol. pommes de terre; ce qui
donne une moyenne de 88.61 hectol. par hectare.
Au tableau que nous venons d'analyser en est
joint un autre qui fait connaïtre- le poids moyen
par hectolitre des principales céréales (froment,
seigle, orge et avoine) récoltóes en 1878, non-
seulement pour l'ensemble des récoltes, mais
pour chaque région et pour chaque département.
Ce tableau est excellent a consulter pour les
agronomes et les agriculteurs, arnsi que pour les
■négociauts en grains. Le poids du grain donne,
en effet, la vraie mesure de sa qualité et de sa
quantité effective, de son rendementen farine.
Les poids moyens, pour toute ia France, sont
les suivants
Froment: 1™ qualité, 77.30 kilogrammes; 2»,
75.06; 3% 72.54seiglequalité, 72.02 kilo
grammes 2«, 70.043% 67.53- orge 1" qualité,