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ORGANE CATHOLIQUE DE L'A RRONDISSEMENT.
ÊCOLES CATHOLIQUES.
MERCREDI 8 Octobre 1879.
10 centimes le numéro.
14° année. N° 1437.
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a Ypres,
le SAMEDI, i\ OCTOBRE 1879, a 3 lieures de l'après midi,
en la Salie Saint-Sébastien
Hue au Beurre, 95, en face de l'Institut de la Sainte Familie.
Orateurs: MM. COLLINET, avocat a Liége,
DE BEUCKER, d'Anvers.
Résumé politique.
PRUSSE. Le nouveau Landtag prus-
sien ressemblera au Reichstag allemand: il
n'aura pas de majorité.
Dès mamtenant les nationaux-libéraux s'at-
tendent k sortir passablement affaiblis de
cette épreuve électorale; M. Lasker ne sera
pas réél'u ii Francfort. La National Zeituny
estime qu' en tous cas les libéraux n'auront
pas la majorité h la nouvelle Cliambre, tan
dis qu'a fancienne les divers gro.up.es de gau
che réunis l'emportaient numénquement sur
l'ensemble des autres fractions.
Le Temps recoil de Berlin la dépêche signi
ficative que voici: Autant qu'on en peut
juger par les résultats déja counus, le parti
libéral-national sortira cette fois encore le
plus nombreux des élections, mais il se trou-
vera trop affaibli pourtant pour pouvoir dé-
sormais former avec les progressistes une
majorité libérale lixe.
Les conservateurs gagneront-ils assez de
siéges pour former it eux seuls la majorité?
Lii est toute la question; très-probablement,
il arrivera ii la nouvelle Cliambre prussienne
ce qui s'est produit au Reichstag ii la suite
des dernières élections générales, it savoir
que la majorité sera déterminée par les con
servateurs et le Centre en particulier.
C'est en effet le Centre qui semble devoir
gagner le plus aux élections actuelles. Par-
tout oil il avait précédemment la majorité, il
l'a maintenue et même accrue; dans un assez
grand nombre de circonscriptions oü il était
jusqu'ici en minorité, il a obtenu la majorité.
Les conseils de la Germania ont été suivis,
a en juger par l'empressement des catholi-
ques ii exercer leurs droits électoraux, em-
Pi'essement qui aura pour résultat de donner
aa Centre dans le Parlement prussien l'im-
Portance decisive qu'il possède déja au Reich-
stag.
La Gazette de Cologne dit bien que les
Pertes subies par les partis libéraux ne seront
pas trop considérables mais on sait ce que
cela veut dire.
Le parti conservateur a eu le grand avan-
tage de marcher au scrutin avec un program-
me nettement défini; le retrait du système
Falk Les autres partis étaient émiettés,
divisés entre eux et les mots d'ordre innom-
brables.
ROME.A plusieurs reprises, on a
dü sc mettre en garde contre les nouvelles
répandues par les jonrnaux du centre, rela
tives aux négociations du c'nancelier avec
Mgr Jacobini. Cette précaution était d'autant
plus nécessaire que la nouvelle de l'échec des
négociations, répandue par ces journaux,
était en formelle contradiction avec ce que
disaient les chefs du parti du centre. Le Vati
can envisage la question d'une tout autre ma-
nière que ces journaux.
Le Pape a assuré personnellement un
ecclésiastique prussien que la conclusion de
la paix était prochaine. Les conditions sont
naturellement encorë un secret; elles ne ré-
pondront probablement ni a l'attente du cen
tre, ni ii celle de ses adversaires, mais du
moment que le ministre des cubes ne laisse
pas passer une occasion de constater le droit
historique de l'Eglise sur l'éoole, le cultur-
kampf est virtuellement clos et ne saurait
plus avoir de but.
ITALIË. Le ministère de l'intérieur
a découyert ii Catanzaro l'organisation d'un
complot d'intcrnalionalistes tendant k l'orga
nisation de bandes révolutionnaires qui de-
vaient s'étendre sur la Calabre, sur une partie
de la Sicile, et s'emparer de quelques villes
centrales.
Un certain nombres d'arrestations ont été
opérées ii Catanzaro et dans les environs.
ESPAGNE. Les télégrammes espa-
gnols de ces derniers jours signalent de nom-
breuses arrestations de républicains (parmi
lesquels plusieurs officiers), non-seulement ii
Saragosse et Terragone, mais encore dans
d'autres provinces. Ces arrestations révèlent
une situation politique des plus alarmantes.
Les correspondances de 1 'Union fontcrain-
dre un ou plusieurs pronunciamentos contre
le constilutionnel de Don Alphonse, battu en
brëche par les deux tendances libérales qui
luttcnt, de l'autre cóté des Pyrénées, depuis
la mort de Ferdinand VII: le libéralisme ca
tholique, la démocratie socialisteopinions
représentées aujourd'hui par
Les modérés historiques,
Les républicains radicaux.
Cette lutte, plus acharnée que jamais,
prouve que ni Don Alphonse personnelle
ment, ni la situation créée par le coup de
Martinez Campos, ne sont populaires.
Association des Anciens Elèves
et Professeurs
du Collége Sl-Vincent de Paul
a Ypres.
Samedi dernier, nous avons rendu compte
de la Reunion annuelle de 1 'Association des
anciens Elèves et Professeurs du Collége
St-Vincent de Paul, qui a eu lieu le 29 Sep-
tembre. Nous promettions encore a nos lec-
teurs quelques détails sur le Banquet qui a
cloture cette fête d'amis.
Nous sommes heureux de pouvoir repro-
duire intégralement le toast porté par M. le
Chanoine Boone, Doyen d'Ypres, qui avait
accepté la présidencedu Banquet.
Messieurs
J'ai l'honneur de proposer la santé de notre
Saint-Père le Pape Le'on XIII, le Pasteur
suprème, forgane infaillible et le gardien
indéfectible de la Vérité divine. Que le Sei
gneur le conserve, le vivifie, le rende heureux
sur la terre, et ne permette pas qu'il soit livré
au pouvoir de ses ennemis..
Messieurs, depuis notre dernière reunion,
oü nous eumes le bonheur d'acclamer,pour la
première fois dans cette enceinte,le nom béni
de notre Saint-Père Léon XI11, la situation
de la Papauté et de la Sainte Eglise n'est guè-
re améliorée. Hélas! non; partout la Franc-
Maconnerie, jetant le masque, marche tête
leve'e; elle soulève les dots de l'impiété contre
la barque de Pierre. Les persécuteurs actuels
de l'Eglise et de la Papauté poursuivent leur
oeuvre avec un acharnement vraiment infer
nal. On les trouve parfaitement dépeints dans
cette apostrophe du Prophéte Jérémie a l'in-
fortunée Je'rusalem, figure de l'Eglise catho-
lique: O Vierge, fille de Sion, lui dit le
Prophéte, la bouche de tous tes ennemis
s'est ouverte contre toi: ils t'ont honnie,
conspuée et grincant des dents al'excès de
leur fureur, ils font criénous te dévore-
rons.
De nos jours que font-ils? Afin d'atteindre
plus irrémédiablement Jésus-Christ et sa di
vine Epouse, les Hérodes modernes ont ré-
solu, alliant l'hypocrisie a ia cruauté, de tuer
moralement et spirituellement nos jeunes
enfants. La loi scolaire bannit de l'école le
principe et l'auteur de leur être, Dieu, qui
seul leur donne et peut leur donner la vie
spirituelle.
Par la, Messieurs, lés blessures faites a la
société par l'apostasie de la Vérité catholique
et par l'immoralité qu'elle entraine néeessai-
rement, s'ouvriront de plus en plus larges et
profondes.
Mais, it quand la fin de ces grandes et lon-
gues e'preuves? Messieurs, nous ne le savons
pas, c'est le secret de Dieu.... Cependant ne
nous décourageons pas; ne perdons jamais de
vue ce que fhistoire de plus de dix-huit siè-
cles atteste La vie de l'Eglise et de la Papau
té, c'est souffrir et triompher.
La Papauté, dit naguère dans une assem
blee memorable une de nos plus grandes célé-
brite's nationales, M. de Gerlache, la Papau
té a civilisé le monde en le rendant Chretien,
elle a sauvé le Catholicisme en le préservant
de faction dissolvante des hérésies et en
maintenant la pureté du dogme; elle a jadis
sauvé l'Europe du joug barbare des Musul-
mans. Nous sauvera-t-elle aujourd'hui d'une
autre sorte de barbares, qui font a la religion
une guerre furieuse? Nous n'en pouvons dou-
ter, Messieurs, car elto est toujours la même
et Dieu est toujours avec elle. Nous croyons
en la Divine Providence; nous croyons aux
promesses infaillibles de Jésus-Christ, le di-
vin Fondateur de l'Eglise et le Sauveur des
sociétés.
Mais soyons et demeurons unis entre nous,
comme nous le sommes dans la même ibi,
n'ayant qu'un coeur et qu'une ame, cor unum
et anima una. Messieurs, soyez et demeurez
unis a vos prêtres; vos prêtres le sont a nos
Evêques et nos Evêques le sont indissoluble-
ment a la Chaire sacrée et immuable de St-
Pierre. L'unité catholique, l'union catholique
nous sauvera et nous rendra les seuls invin-
cibles de ce monde.
Buvons done a notre Saint-Père le Pape
Léon XIII etal'Union catholique!
Le toast au Roi fut porté par M. le Baron
Sénateur Surmont, interprête du royalisme
le plus pur et le plus dévoué, sou toast, com
me le toast au Pape, fut acclamé a diverses
reprises.
M. Struye Président de l'Association
porta ensuite le toast a l'Evêque, a l'Evêque,
en qui plus que jamais tous les fidèles du dio
cese saluent et vénèrent un Père; a l'Evêque,
le Chef, d'ordre divin, dans la defense des
droits de Dieu et de l'ame chrétienne.
Pour 1 oeuvre scolaire, comme pour toute ac
tion essentiellement religieuse, serrons nos
rangs autour de notre Evêque, écoutons sa
voix, exécutons ses ordres, agissons et prions
avec Lui et avec toute la hiërarchie catholi
que Plus que jamais l'Eglise doit être
semblable a une armee rangée en bataille, et
tout chrétien doit être soldat de Dieu. Dieu
est avec son Eglise. Les soldats qui savent
obéir,savent vaincre. De même sachons obe'ir,
et la victoire est a nous! Permettez une
reminiscence. Qui est comme Dieu? s'écria,
au jour de son éternelle victoire l'Archange
St-Michel terrassant le dragon, l'Archange
St-Michel, en qui nous fêtons aujourd'hui le
Grand Protecteur de la Sainte Eglise romai-
Journal d'Ypres,
