ne! Qui est comme Dieu? s'écriera, un jour aussi, le peuple beige, peuple fidéle par excellence, quand, par son action et sa prière unanime, les puissances adverses se- ront confondues. A gis sons et prions. DlEU LE VEUT! C'est la parole de l'Episco- pat tout entier. A notre Evéque Tel fut en substance ce toast acclamé. Le toast au Collége St-Vincent de Paul fut porté par M. N. Meersseman, Vice-Pré- sident de l'Association. Dicté parle sentiment protond et la claire intelligence des bienfaits que cette institution a répandus sur la ville et rarrondissement d'Ypres, ce toast, qui était en même temps un touchant hommage a ceux qui ont successivement dirigé le College et l'expression des felicitations si justement mé- ritées par son chef actuel, fut souvent inter- rompu par les acclamations des convives. Nous regrettons de n'en pouvoir donner qu'une analyse décolorée.Le College fut la première pierre (je nose dire la pierre angulaire) que l'enseignement catholique, de'livré de ses entraves, a la suite des événe- ments de i83o, posa en cette ville. Dès lors ceux qui n'ont cessé de poursuivre la gueusi- fkation de la jeunesse, vouèrent au College St-Vincent de Paul une haine systématique. II grandit cependant, comme un jeune arbre, au milieu des orages, et plus la tempête fut violenteplus ses racines plongèrent plus avant dans le sol, et plus ses rameaux s'éten- dirent au loin sur les jeunes générations. En butte a d'incessantes hostilités, le Collége est depuis un demi-siècle environ, et par la foree des choses, un point de ralliement et comme un drapeau pour les tenants de l'enseigne ment libre et catholique. A cette école de guerre ils ont appris a défendre et a mainte- nirleurs droits; et la jeunesse catholique, au sortir de eet apprentissages'est trouvée prê- te a la lutte au jour qui vient de sonner oü l'ennemi démasqué toutes ses batteries contre l'enseignement catholique. Fils du Collége St-Vincent de Paul, ce titre seul est un enga gement d'honneur de se montrer partout et toujours catholiques sans peur et soldats sans faiblesse. Mais on ne saurait parler du Collége sans que la pensée ne se reporte aussitot sur les hommes de dévouement et de science, qui furent nos maitres; sur le corps professoral tout entier qui, a des époques successives, présida a nos études et a notre éducation. L'orateur a été ainsi amené a proposer un double toast au représentant de S. G. l'Evê- que de Bruges, qui a le Collége St-Vincent de Paul sous ses auspices, M. le Chanoine Boone, Doyen d'Ypres, et a M. l'abbé Hugo Verriest, le Principal actuel du Collége. Sous son intelligente et vigoureuse direc tion, le Collége a pris de nouveaux dévelop- pements et une sève plus énergique a circulé dans ses membres, et nous osons espérer que cette institution qui nous est si chère, portera des fruits de plus en plus abondants au grand avantage de la science, de la Patrie et de la Religion M. l'Abbé Verriest, Principal du Collége, répondit en buvant a la prospérité toujours croisante de l'Association. Sa parole si sympathique si bonne si élégante et si claire, ce discours, de'bordant des plus saintes vérités et des plus nobles es- pérances, fut applaudi avec enthousiasme par toute l'assistance. M. l'Avocat Biebuvck proposa ensuite la santé de M. Albert Nyssens, l'orateur de l'Assemblée générale. M. le Secrétaire remer- cia le jeune orateur, au nom de la jeunesse catholique, pour le décisif et grand exemple qu'il venait de donner. II le félicita d'avoir produit une oeuvre qui recommande autant les talents que le caractère de son auteur. Monsieur l'avocat Nyssens remercia dans les meilleurs termes, et avec une charmante modestie il reporta largement sur le Collége et en particulier sur le plus récent de ses Professeurs le mérite de ce qui venait d'être loué si abondamment et si chaudement. Au Collége St-Vincent, on travaille a faire des Chrétiens complets. A devenir Chrétien com plet on aspire et on travaille toute sa vie. Monsieur Weynandts, lauréat universitai re, but a son tour, dun coeur reconnaissant, a la collectivité du corps professoral ancien et nouveau. Monsieur le Curé Verschaeve répondit avec charme et entrain au nom de cette collectivité déja si nombreuse. La série des toasts en quelque sorte offi- ciels et obligatoires étant épuisée, les toasts d'amitié et de fantaisie prirent leur cours. Monsieur Jules Antony en porta des plus heureux, entre autres aux différents Presi dents des CEuvres catholiques. Monsieur le Baron Surmont répondit en proposant a la générosité des convives de fai re choix, chacun pour son compte, de quel que sacrifice personnel, si grand si petit qu'il soit, en faveur du Denier des Ecoles catholi ques. Le Denier fleurit a Ypres. La graine peut en être importée, semée dans chaque familie catholique et chaque main catholique peut cultiver cette fleur et en recueillir le fruit. Les jours de fête de familie et de reu nion d'amis pourraient partout être des jours de moisson. Les grains forment l'épi, et les épis des gerbes. La charité est zélée et ingé- nieuse. La meilleure et la plus haute charité est la charité faite pour sauver les ames des enfants Cette excellente allocution, dont nous ne pouvons certifier la forme, mais dont nous certifions le fond, fut accueillie avec enthou siasme. Elle fut suivie d'une quête abondante. Enfin de beaux chants marquèrent la fin du Banquet. M.Antony, comme toujours, en fut un des plus charmants interprètes. Le Banquet se termina, comme ilavait été commencé, par la prière. De Dieu nous vient tout bien; a Dieu revient toute reconnais sance. Les conversations se prolongèrent encore longtemps et tous les convives se donnèrent un fraternel rendez-vous a la prochaine année. Les Livres des Ecoles de Monsieur Van Ilurnbeeck. Sous ce titre, nous lisons dans le journal le BeigeN° du l'Octobre: S'il est vrai, écrit M. le curé de Cliênée dans l'appel qu'il adresse a ses paroissiens, s'il est vrai que rien dans l'école officielle ne blessera la religion,' ou que Ton veuille res pecter les convictions, la morale, comment sefait-il que cette année, il se soit trouvé parmi les prix donnés aux enfants de l'école primaire, des livres niant l'existence de Dieu, niant la divinité de Jésus-Christ, niant le pé- ché origine), niant l'enfer; affirmant que le commandement qui nous ordonne d'aimer Dieu est erroné; des livres tendant ;i détruire le respect que l'on doit h ses parents et ses maitres, en déclarant que nos supérieurs sont les tyraris de la terre comme Dieu est le tyran du del? Comment se fait-il qu'on ait donué a vos enfants des livres contenant desjurons, des blasphemes, des iustoires d'une immgralité révoltante? Et si la chose vous paraissait in- croyable, a peine possible, j'ajouterais que je tiens plusieurs de ces livres a la disposition des pères de familie qui voudront venir s'as- surer par eux-mêmes de la triste réalité des laits que ma conscience m'oblige vous si gnaler. Eh bien, le contróle du prêtre, dont on ne veut plus, aurait empêché pareils scan- dales. L'indifférence religieuse. la pertedu respect pour Dieu et conséqucmmenl pour leurs parents, la perte de ce trésor si pré- cieux de la foi et finalement la perte des mceurs, voilii les effets tunestes d'une éduca tion en dehors de la religion; voilii les dan gers auxquels ces ames innocentes seront exposées dans les écoles organisées d'après la loi nouvelle. Après la constatalion de ces faits révol- tants, rappelons ces quelques alinéas de l'hy- pocrite circulaire ministérielle du 17 Juillet drnmier: Le minstre du culte peut répondre, avec une entière confiance, au voeu des families dont la loi se fait l'organe. Sa personne et son enseignement ont droit au respectle gou vernement et les autorités communales satta- cheront a 1'assurer, D'un autre cöté, la loi, par un texte formel, oblige l'instituteur a ne jamais froisser les consciences et se renfer- mer dans le domaine exclusif de l'enseigne ment scientifique et littéraire. Le second alinéa de l'article 7 porte, en effet, que l'in stituteur s'abstient, dans son enseignement, de toute attaque contre les croyances reli- gieuses des families dont les enfants lui sont confiés. Le gouvernement veillera l'exécution de cette disposition et ii la repression des in fractions qui pourraient se commettre. II veut que l'école primaire prépare a la vie sociale, en faisant d'une part, connaitre, aimer ét pratiquer les devoirs morau'x, en donnant d'autre part aux facultés de l'enfant le degré de culture nécessaire pour qu'elles soient actives et fécondes; mais il ne veut au- cutie atteinte aux enseignements religieux ree us soit au foyer domestique, soit dans les instructions données au temple ou a l'école même, par les ministres des cultes. Voilü les administrations gueuses et le gou vernement, pris la main dans le sac! Les feuillets de pareils livres sont autant de coups de pioche donnés la fosse oü le ministrè Van Humbeeck veut entereer le ca- tholicisme! II se prépare des auxiliaires, II n'y a pas que le village de Chênée oü de mauvais livres ont été donnés lors de la dis tribution des prix. Nous connaissons des vil les oü le même fait s'est passé. L'occasion se présentera d'en parler. L'article 4 n'est qu'une arme de defense. G'est sur l'article 4 de la loi de malheur que les libéraux s'appuient pour souteriir que rien nest change dans les écoles. Comment, rópètent-ils tous les jours, la religion serait chassée de l'école Mais lisez done l'art. 4 de la loi du ler Juillet 1879 L'enseignement religieux est laissé aux soins des families et des ministres des divers cultes. Un local dans l'école est mis a la disposition des ministres des cultes pour y donner, soit avant, soit après l'heure des classes, l'enseigne ment religieux aux enfants de leur communion fréquentant l'école. Vous le voyez, ajoutent los libéraux, le prêtre peut venir a l'école, et s'il s'y refuse, c'est par orgueil et par entêtement. On ne saurait trop le dire, les francs-, mapons, lorsqu'ils rédigeaient eet article 4, n'ignoraient point que le prêtre ne peut pas accepter l'hypocrite invitation que eet article contiènt. Dans notre opinion, écrivait 1 'Echo du Par lement, le 12 Novembre 1878, les ministres du culte catholique n'iront plus a l'école communale dès que la loi actuelle sera revisée. Le lendemain, la même feuillc disait II est impossible, de la plus absolue impossi- bilité que, dans les circonstances actuelles i elergó entre dans les écoles primaires dont' 1 local scul serait mis d sa disposition L'article 4 ne pouvait done être, dans la pensée de ses auteurs, qu'une fourberie et un mensonge. Les journaux libéraux sincères ne se gênèrent du reste pas de l'avouer. Hl est trop clair, observait la Flandre libftaU que vous n'invitez le clergé que pour qu'u r fuse, et en tachant de rendre son refus inévita La Chronique alia même jusqu'a déclarer que eet article n'est qu'uw truc indigne d'un gouvernement fort et respecté. Dans sou numéro du 27 septembre, 1'Echo du Parlement, qui n'est pas toujours le jour nal des imbeciles, reconnait de nouveau et proclame plus explicitement que jamais ce caractère frauduleux de l'art. 4. Ecoutez l'aveu - Lorsqu'il s'est agi de la révision de la loi de 1842, c est la solution radicale qui avail les fa- veurs de la plus grando partie de la presse li bérale. On est d accord aujourd'hui pour reeonnaitre que l'autre solution avait soa mérite et qu'il est heureux qu'elle ait été adoptée: L'article4 est une arme de défense donton ne conteste pas la valeur, a telle enseigne que c'est derrière eet article que s'abritent a l'heure présente les ad- - ministrations communales les plus libéralesdn pays pour repousser les attaques et les calom- mes du clergé. L'article 4 n'est qu'une arme de defense-, c'est 1'Echo du Parlement qui l'affirme, et il n a été imagine que pour donner aux libéraux les moyens de repousser les attaques du clergé c est-a-dire pour aider les mulins trompet' les imbéciles. Un bon billet. Nous sommes vraiment heureux de pou voir communiquer nos lectêurs une pièce authenlique et olïicielle qui témoigne du pro- fond ahurissement que nos adversaires res- sentent devant l'immense desertion de leurs pépinières de gueux. Sous la signature de M. Palmaerts, direc teur de l'école communale n° 1l'administra- tion communale de Louvain a fait imprimer aux frais des contribuables, naturel lenient la circulaire dont voici le texte: Messieurs, Au nom de 1 administration communale, je viens vous prier amicalement de bien voulóir venir au local de l'école rue de Tirlemont, uil des jours de la semaine prochaine, soit Ie matin de 9 heures a midi, soit l'après midi de 2 heuresaf. \ous m entendrez la vous déclarer moi-mërne qu après les vacances et a l'avenir nolre ensei gnement et nos livres classiques seront les memes qu'auparavant, et que les instituteurs et les institutnees ne recevront jamais del'autorité un autre ordre que celui d'éléver chrétienne- ment vos enfants et de leur inspirer la vertu, qu'ils n'ópargneront aucun effort pour en faire des hommes probes, moraux et intelligents. Recevez, Messieurs, l'assurance de ma haute consideration. Le directeur de l'école communale N° L L.-J. Palmaerts. Louvain, le 18 Septembre 1879. Observation. Veuillez apporter le présent billet h l'eeole ety inscrire le nom et le prénoffl de votre enfant, ainsi que la rue et le numéro. 11 est splendide, ce magister qui s'iniagitiu que du moment oü il le déclare lui-même,» tous les parents catholiques vont le croire! Ainsi les graves avertissements de nos p>'e* miers pasteurs devraient tomber devant la parole de l'infaillible M. Palmaerts et être con- sidérés comme des cor.tes bleus, bons tout au plus endormir les enfants et les vieille3 femmes!... Heureusement, nos populations flamandes n'ont perdu ni la foi ni le bon sens et elle»

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2