AFGHANISTAN. Dimanche, lc gene ral Roberts a fait son entrée a Caboul, aceompagné de l'émir. Les troupes anglaises out fait la haie. L'artillerie angiaise a tiré des salves pen dant qu'on hissait le drapeau sur les portes de la ville. Deux régiments out occupé Bala Hissar. La loi de malheur. Les réflexions suivantes empruntées au Nurd, órgane liberal, réflétant la politique russe, confirme lc cri d'alarme que vient de pousser un ancien membre du Congres national. Nous les reproduisons sans nous arrêter aux qnelques réserves que nous pour- rions faire Quelles que soient les mesures que puisse provoquer, de la part de l'Etat, fattitude de f episcopat beige dans la question de l'ensei- gnement primaire, il est difficile de se laire illusion sur leurs résultats pratiques. Ces résultats seront nuls, ou peu sen faut. Que 1'onsupprime la légation de Belgique au Va tican, ou que l'on réduise le traitement du clergé, ou que l'on fasse l'un et l'autre, la situation ne s'en trouvera pas sensiblement moditiée. L'histoiredu Kulturkampf en Prusse peut servir d'enseignement a eet égard. Ce qui n'a pas réussi dans un pays protestant est a plus forte raison condamné a un échec cer tain dans un pays catholique. La Belgique est, en effet, en plein Kulturkampf. La guerre est engagée, et les journaux des deux partis en- registrent quotidiennement le chitfre des pertes essuyées de part et d'autre. Combien les écoles catholiques ont-elles enlevé d'insti- tuteurs et d'élèves aux écoles de l'Etat, et ré- ciproquement Les indications varient beau- coup suivant qu'on consulte les organes clé- ricaux ou les feuilles libérales. Mais les chit- fres sont ici de peu d'importance. Les jour naux qui proclament victorieusement l'issue de la bataille, ont-ils réfléchi aux combats douloureux, aux déchirementsquelle provo- que au sein des families? Croient-ils qu'il y ait beaucoup. d'instituteurs, beaucoup de pè- res, dont lc repos moral sorte intact de cette lutt'e entre leurs convictions religieuses et leurs devoirs, leurs droits de citoyens? Nul ne contestera que ce conflit jette un trouble profond dans les ames et que la prolongation de eet état de choses peut entrainer de graves conséquences. C'est en definitive la paix mo rale du pays qui sert de champ clos a la guerre que se font les écoles publiques et les ecoles catholiques, celles-ci munies des ar- mes ecclésiastiques que l'épiscopat met a leur service, celles-lit lortiflécs de tous les avan- tuges temporels que l'Etat peut dispenser. A 1'article du Nord ajoutons quelques ré- 1 flexions émises par le correspondant bruxel- lois du Figaro: Le ministère de M. Frère-Orban, qui a été trop loin en avant pour pouvoir reculer aujourd'hui sur cette question de l'enseigne- ment laique, regrette bien certainement cette heure l'époque oü, pendant quatorze ans, étant a la direction des affaires, il a 1 laissé tranquillement fonctionner la loi an- j cienne qui n'avait de dangers pour personne. i Ramené au pouvoir d'une fapon imprévue par les elections de 1878, il lui a fallu donner des gages ii l'opinion avancée qui ne lui a donné son appui que moyennant promesse de réviser la loi de 1842. Et voila le résultat: le pays profondément divise, une partie de la population excommu- niée, un schisme en perspective. Le correspondant du Figaro termine sa lettre par l'observation suivante dont il n'est pas bien difficile de vérifier la justesse Voila la condition actuelle de la Belgique, telle que la nouvelle loi l'a faite. Elle est sombre, .le me borne h vous l'indiquer sans commentaires. Seulement j'ajouterai que les journaux qui sont connus pour recevoir les inspirations et les confidences du gouverne ment sont, en tout ce qui touche it la ques tion de ce grand conflit religieux, d'un mutis me singulier, lis ne disent rien, se contentent de reproduire, assez timidement, les impres sions des journaux de province, d'enregis- trer les faits qui aceompagnent la rentree des classes, sans discuter, sans cönclure, sans rien révéler de la pensée du cabinet. lis se taisent; la chose est caractéristique. Ce n'est pas, d'ordinaire, de la sorte qu'on célèbre la mise en vigüeur d'une loi bonne, utile et réclamée par l'opinion publique. Les feuilles gueuses vantent les magnifi- ques résultats que la loi de malheur a obte- nus. Mais si ces résultats sont tels, si leur enseignement est si bien goiité, pourquoi ces- mêmes feuilles réclament-elles des mesures violentes contre le clergé? Pourquoi requiè- rent-elles contre lui l'amende et la prison C'est qu'elles savent fort bien que presque partout ies écoles sans Dieu sont désértes.que le nombre d'élèves que quelques-unes de ces écoles ont conservés, ne tarderont pas a les quitter. De ld leur colère, de la leurs provo cations, de la aussi les mesures rigoureuses que le ministère veut proposer aux Chambres, et que le Roi refuse, dit-on, de sanctionner. Le correspondant bruxellois de la Germa- nia annonce de bonne source que le Saint- Père a vivement approuvé l'attitude énergique prise par l'Episcopat beige contre la loi de malheur. Nous lisons dans la Paix Le rappel du ministre beige au Vatican ayant été résolu dès la fin de Juin, on s'étou- naitde lc voir ajourné, malgré l'insuccès des démarches faites par le ministère pour obte nir que notre épiscopat fut blamó a Rome. On sait aujourd'hui que la publication de la me sure a été retardée, d'abord pour ne pas ren- dre plus difficile encore la rentrée des élèves dans les écoles de l'Etat, ensuite pour ne pas compromettre davantage la candidature ma- ponnique de M. Feesteen a Bruges. Ou assure ii gauche que la publication de la volonté mi- nistérielle aura lieu par une note du Moniteur avant la fin d'Octobre. Le Nonce en a été offi- cieusemeut averti. Chambre des Représentants. La session legislative de 1879-1880 s'ou- vrira le 11 Novembre prochain. Actes olficiels. Par arrêté royal du 10 Octobre, les subsi des ci-après indiqués sur les tonds du trésor, sont accordés aux communes dont les noms suivent 1" Pour l'exécution de travaux d'assainisse- ment, savoir: Ypres, 1,694 40. Bixschote, 1,000. Houthem, 600. Dranoutre, '1,000. 2" Pour l'execution de travaux de voirie vicinale, savoir: Commission administrative de la route de Wervicq it Menin, 10,000. Commission administrative de la route du Bizet it la sta tion du chemin de fer du Touquet, 2,000. - Commission administrative de la route deCrombekeit Proven, 10,000. Fails divers. est de toute équité qu'ellent contribuent pour leur part aux charges dune congregation qui les prenda sa charge pour la vie. Mais lorsque nous reconnaissons en des lilies pauvres une vraie vocation, nous n'hésitons pas a les recevoir sans dot. Pour ce qui vous concerne, je ne crains pas de vous promettre dès a présent qu'on ne vous en demandera pas Mais les demoiselles que vous prénez sans dot sont des habiles et des savantes, qui vous en dédommageront bien. Pour moi, je 11e sais rien et ne suis bonne a rien. Vous méconnaissez vos talents. J'ai pu con- stater de mes propres yeux, ce matin même, que vous ètes bonne a quelque chose. A quoi done D'un air sérieux et convaincu A grattcr des carottes. Ne pouvant contenir un éclat de rire Ce n'est pas difficile, cela N'importe il faut encore savoir le faire et s'y prêter volontiers Or, voyez-vous, ces belles demoiselles dont vous me parliez tout a l'heure, elles mangent bien des carottes. mais elles n'ai- ment pas a en gratter. Elles préfèrent exercer la finesse de leurs doigts sur le papier, sur les ouvrages délicats, voire sur le piano. Quand elles se font sceurs, on les emploie naturellement comme mai tresses dans les écoles ou les pension- nats, et elles y mourraient bientöt de faim, si elles n'avaient auprès d'elles quelques humbles compagnes pour peler leurs légumes. Soyez tranquille, on trouvera bien quelque moyen de vous utiliser, satis compter qu'on no manquera pas de vous donner au noviciat une bonne partie de l'instruction qui vous fait défaut. Puisqu'il en est ainsi, j'y penserai, mais je ne me sens pas encore décidóe. Eh bien oui, pensez y, consultez votre con- fesseur, et priez surtout la sainte Vierge, qui n'a pas dédaignó de vous apparaitre, de vous obtenir de son divin Fils les lumières et les graces qui vous sont nécessaires. Puis, si le coeur vous en dit, vous demanderez a la mere supérieure d'en donner avis soit a la mère générale, soit a moi, et je me charge du reste. Ce fut le dernier mot de notre conversation. On ócrivait dernièrement A quel moment précis remontait la vocation religieuss de Bernadette? C'est ce que nul ne peut dire, c'est ce qu'elle-même ignorait peut1 étre. La réponse est ci-dessus, elle n'est point ail- leurs. Bernadette, je le sais, n'a jamais perdu plus que moi le souvenir de cette entrevue. II. SON NOVICIAT. Cependant une année presque entière s'écoule avant que Bernadette ne fasse donner de ses nouvelles. C'est seulement au mois d'aoüt 1864 qu'elle manifeste son désir d'entrer au noviciat et encore sa mauvaise santé ne permet-elle pas qu'on lui en ouvre les portes avant le Sjuillet 1866. Elle reste, en attendant, chez les soeurs de Lourdes. 11 y avait done prés de trois ans que je l'avais Les recettes des chemins de fer de l'Etat se sont élevées durant le mois de Juillet a fr. 8,543,727 75 e„ soit fr. 159,957-73 c. de plus que pendant le mois correspondant de 18~8. Les Postes ont rapporté fr. 58,807-43 c. en plus. Les télégraphes fr. 532 43 c. en moins. La marine fr. 15,718 73 c. en plus. On lit dans 1 'Avenir de Charleroi Pendant que les ómissaires du Vénérable vue dans cette ville, quand elle arriva a Nevers. Je ne lui avais rien fait dire depuis lors, et per sonne non plus, a ma connaissance, n'avait agi sur elle, de quelque manióre que ce lut, pour la décider a entrer dans la congrégation (1). Elle s'y détermina d'elle-même, en ayant simplement recours, pour s'éclairer, aux moyens surnaturels que je lui avais indiqués. Le fait le plus saillant de son noviciat, c'est qu'elle y garda un silence complet sur les appa ritions de Lourdes. Pour l'éprouver sur ce point, la maitresse avait ctéfendu a ses novices et pos- tulantes de lui en pai ler. Celles-ci obéirent reli- gieusement, et bien que cette défense lui fut sans douto inconnue, elle-même ne se montra pas moins discrete. Ou a toujours remarqué du reste qu'elle se taisait absolument sur Lourdes, a moins que l'obéissance ou la bienséance ne lui fit un devoir de répondre aux questions qui lui étaient adressées. II f'audrait peu conuaitre i'homme, envisage surtout au féminin, pour con'sidérer ce petit fait comme insignifiant. Je ne crains pas de le pro- clamer véritablement héroïque et de l'inserire (1) On a voulu insinuer que M. le curé Peyra- male y avait été pour quelque chose. C'est 'pos sible, mais soeur Marie-Bernard ne m'en aja- mais rien dit, et je ne me rappelle même pas qu'elle m'ait une seule fois parlé de lui depuis son arrivée h Nevers. Je crains qu'en faisant inter- venir a tout propos et souvent hors de propos ce prêtre respectable, 011 ne linisse par faire rejail- lir sur sa mémoire un ridicule innnérité. avocat des grosses bètes sillonnent la ville en tons sens, et se présentent, munis du port d'ar- mes échevinal, dans toutes les maisons afin d'en- róler les enfants sous la bannière maeonnique ies enfouisseurs dn Faubourg font la chasse aux cadavres tin de ces cor beaux laïques se présente l'autre jour chez un homme malade, et lui demande de.... lui vendre son cadavre Le brave homme s'indigne d'une proposition aussi scandaleuse et répond (Textuel). Vous me proposez. Monsieur de signer ma mort civile, afin d'avoir le béné- fice d'un enterrementje trouve la chose tout a fait insensée, car pour moi, si mon corps doit étre a la patrie, mon amedoit étre a Dieu. De plus, votre proposition est injurieuse, car vous ajoutez «1 pour avoir le bénéfice d'uu cer- cueil. Voila une belle consolation Etre assuré d'avoir 4 planches pour prison, et que ce sera la 1'unique recompense de tant de travail, de sacri fices et de souffrances. Ce n'est pas attrayant Allons, Monsieur, permettez-moi de vous de- mander si vous sortez d'une maison de fous, ou sont-ce la les belles choses qu'on encourage dans les Loges L'enfouisseur est parti, espérant mieux réussir ailleurs. On écrit de Bruxelles a la Meuse Un incident qui a causé un vif ómoi s'est pas sé Lundi dernier a Bruxelles, a l'a venue Louise. Le Roi se promenait avec deux de ses aides-de- camp, lorsqu'une femme s'est précipitée a latête du cheval de S. M. en prononcant des paroles incohérentes, parmi lesquelles on discernait des paroles injurieuses. Le Roi, piquant des deux, a passé outre, puis la femme est allée continuer ses discours, agrémentés de gestes violents, a la portière d'une voiture quf passait et dans !a- quelle se trouvait un diguitaire de la cour. La police est intervenue et a conduit au parquet ia dame en question, qui continuait a se démener comme une folie qu'elle était. Elle est actuelle- ment colloquée a la maison de santé d'Evere. C'est la veuve d'un officier de l'armée, le capi- taine M..., et sa folie ne fait pas l'objet d'un doute. On écrit de Malines: - La ville de Malines aura lebonheurdevoir demain JeudU'entrée triomphale de trois mi- nistres, MM. Rolin, Van Humbeeclt et Saincte- lette. MM. Rolin et Van Humbeeek vieunentvi siter les écoles sans Dieu et faire de la propa- gande electorale en vue des électionsde Pannés prochaine. Quant aM. Sainctelette, il vaopérera l'arsenal auprès des ouvriers réfractaires aux écoles neutres. Voila done nos ministres trans- formés en commis-voyageurs débitant leur arti cle absolument comme le citoyen Ferry, leur V.'. F.'., débite sonn°7. Savez-vous ce que coüte la visite de ces mes sieurs a l'arsenalle nettoyage seul, qui a pris 2 jours, 3,600 francs! Sous les ministres catho liques, quand ceux-ci venaient, ils arrivaienta l'improviste et cela ne coütait pas un sou, mais lesgueux c'est autre chose, il faut do l'officiel. Inutile de dire que les gueux préparent une manifestation monstre, le ban et l'arrière-ban sont appelés sous les armes et la Burgerij dit comme tel a l'actif des novices aussi bien qu'a celui de Bernadette. Vous figurez-vous d'un cöté celle-ci sortant de Lourdes, oü elle a recu des communications célestesde l'autre cóté, plus d'une centaine. de jeunes personnes ólectrisées par la célébrité de son nom, se voyant, se ren- contrant, se parlant tons les jours, pendant une année tout entière, sans que jamais S'échappe de leurs lèvres un mot, un seul mot, sur ce qui déborde évidernment de leur imagination, de leur esprit et de leur cceur Si, pour expliquer un pareil prodige, on n'estime pas nécessaire de recourir au surnaturel, on conviendra du moms que rien ne peut donner une plus haute idéé du noviciat des soeurs de Nevers. A part ce remarquable incident, on ne peut rien signaler d'extraordinaire dans l'attitude ou dans la conduite de celle qui a été l'objet des predilections de la Reine des Cieux. Elle se montre réguliere et édifianté en tout et pour tout, mais, dans l'accomplissement même de ses de voirs de piété, elle ne dépasse pas extérieure- ment le niveau commun. Point de ravissements ni d'extases, pas même de pieux exercices ou d'austérités endehors de ce que preecrit la régie on le coutumier. Elle passerait tout a fait iuaper cue, s'il était possible d'oublier l'événement nnra culeux qui l'a mise en évidence devant le monde entier. II n'en sera pas autrement après sa pro fession. Et il nous semble comprendre pourquoi Diei a voulu qu'il en fut ainsi. Elle était prédestin a servir de modèle aux multitudes innombrab es

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2