ORGANE CAT HOLiQUE DE L'AR RONDISSEMENT. MERCREDI 12 Novembrc 1879. 10 centimes Ie numéro. 14" année. N' 1447. On s'abonne rue au Beurre, 66, a Ypres, et k tons les bureaux de poste du royaume. Résumé politique. •FRANCE. -- I,'election sénatoriale qui a eu lieu dans deux départements francais, la Lharente et les Hautes Alpes, a donné le ré- sultat qu'on préyoyait. Le candidat républi- cain, M. G. Guiftrey, a été élu dans les Hautes Alpes: dans la Charente, c'est le maréchal Canrobert, candidat bonapartiste qui a été nommé. HGLLANDE. II parait que dans les cercles parle.mentaires néerlandais on s'oceu- pe irès-sérieusement en ce moment de la question de la défense nationale. Le budget de la guerre des Pays-Bas ne s'élevait, il y a quelques années, qu'it 10 it 12 millions de flo rins; depuis les dernières années il s'est éle- vé au chiffre très-respectable de 20 a 22 millions de llorins. Cependant. on entend tou jours répéter en Hollande que le pays nest pas en état de se défendre et que 1'armée s'y trouve ton jours dans un état deplorable de disorganisation. Les sections de la seconde Chatqbre viennent d'examiner le budget éla- boré par le nouveau ministre, M. ie colonel Reuther. De nombreuses questions lui out été posées, dont les plus intéressautes sont celles-ciLe ministre présentera-t-il bientcé nne loi sur l'organisation militaire'? Quels rapports veut-il établir ent re l'armée et la garde nationale? A quel chiffre l'armée doit- elle être portee pour être capable de défendre efficacement la neutralité du pays Les ré- ponsesdu gouvernement sont attendues avec un intérêt qui se comprend. •___ANGLETERRE. II y a eu, dans lou- te l'Agleterre et dans le pays de Galles, des élections municipales qui ont tourné pour la plupart it l'avantagc des lihéraux. La politi que, en général, n'intérvient dans le choix des corps mutiicipaux que pour une part assez faible, mais en Angleterre, com me ailleurs, chaque parti cherche it peupler ces assem- blées de ses candidats. Le triomphe des lihé raux anglais dans ces élections est done un fait a noter, d'autant plus que la victoire des eonservateurs aux élections parlementaires de 1874 avail été préeédée d'un succes ana logue, lors du renouvellement des conseiis municipaux. Le Times, qui soutieat le ministère Tory, a lui-même constaté que, dans le plus grand nombre de cas, les libéraux ont eu le dessus. La même, dit-il, oil le gain des libéraux a été insignifiant, oü une faible minorité n'a été renforcée que d'une seule voix, les espé- rances politiques du parti seront accrues par les résultats, qui seront interprétés comme signifiant que l'opiniou publique change de direction. Sans doute aussi le ministère verra dans ce résultat des élections municipales uti nou veau motif pour ne pas dissoudre le Parle ment avant l'époque oü il sera forcé de con- voquer les éleeteurs en vertu des prescrip tions constitutionnelles. IRLANDE. Le Freeman's Journal de Dublin publie le texte d'une double decla ration par laquelle le corps entier de l'épiseo- pat catholique d'lrlande et soixante-dix mem bres irlandais du Parlement anglais appcllent sérieusement l'aitention du gouvernement sur la triste situation du pays. Les évêques et ies députés déclarent entre autres resolutions qu'il est urgent d'entreprendre des travaux de secours qui, en devant être très-profita- bles au pays, offriraient a des populations sans travail et sans pain le moyen de traver ser la crise. De plus, les évêquesen félicitant les nombreux propriétairesqui ont faitbeaucoup pour lours tetfanciers, adressent toute la classe des proprjétaires un pressant appel pour que leur générosité ne se ralentisse pas; ils recómmandent. ii tonics les innombrableS victimes de la crise de ne pas s'écarter des préceptes de la foi el de la charité chrétien- nes. Les horiorables prélats en conclusion suggèrent la nécessité d'une réforme des lois foncières lois qu'ils considèrent comme la principale source des maux dont souffre l'Irlande. PRUSSE. On affirmc dans les cer cles militaires de Berlin que le gouvernement a'urait ordonné la formation de plusièurs nou- veaux bataillons de landwelir et de quatre nouvelles divisions de cavalerie. RUSSIE. - - Le corps d'expédition dans le Turkestan a repu l'ordre d'avaneer de nou veau, aussitót que les renforts seront arrivés. L'armée russe sera augmentée de deux regi ments de lanciers. Le tsar a ordonné que ces deux nouveaux regiments portent les noms de l'empereur d'Allemagne et de l'empereur d'Autriche. ITALIË. 11 parait que la situation des créanciers de Florence ne tardera pas it être réglée. La loi a instilué une commission chargée de régler cette espèce de faillite, après entente préalable avec la municipalité. Jusqu'it présent, fentente n'a pu se faire. La commission prétend que la ville peut consa- crer une annuité de 2,600,000 fr. au paie- ment de son arriéré. La municipalité dit quelle ne peut donner qu'un million. 11 est probable que l'accord se fera sur le pied de 2 millions. La consequence de eet accord sera 1 que les créanciers pourront rccevoir un a compte de 33 a 3o au moyen des fonds j donnés par le gouvernement, et que sur les surplus ils recevront 2 ou 2 1/2 Le résul tat n'est pas brillant; mais les créanciers fc- rorit bie'n de l'accepter, et surtout. de ne pas s'adresser aux gens de justice qui feraient des procés pendant vingt ans et. réaliseraient a fears dépens la fable de l'Huilre el les Ptai- deurs: AFGHANISTAN, Une dépêche de Calcutta, publiée par le Times, assure que la trahison de l'émir de ('Afghanistan ne fait plus aucun doute et qu'on croit généralement. qu'il sera retenu comme prisonnier d'Etat. Saint-Martin a passé. 11 y a un peu plus d'un an que le Progrès a annoncé la publication d'un dossier écra- sant, relatif a certaine destitution d'un em ployé du commissariat de ('arrondissement d'Ypres, et peut-être aussi au renvoi farouche d'un autre employé. II parait que. l'an dernier, legrand Saint- Martin, dans sa course empressée ponrap- porter des bonbons aux enfants, a négligé de remettre le dossier fameux au patron du Pro- !)1 ès, soit par distraction, soit qu'il n'ait pu distinguer exactement entre la demeure de ce patron et le lieu d'installation des bureaux du commissariat! Cette année, parait-il, le Grand Saint aeu la main plus heureuse: il a laissc güsser l'énigmatiqué dossier par certaine cheminée de la rue des Réeollets, et le document est venu choir sur les orteils du patron du Pro- gras, qui se chauffait les pieds aux dernières étincelles de eendres de bois presque étein- tes. Heureuse trouvaille! Merci Grand Saint- Martin! Nous alions done avoir les énigmes que renferme ce dossier depuis si longtemps annoncé. Avis aux fulurs abonnés du Progrès: cc sera une bonne aubaine pour l'éditeur. Après ce dossier, nous publierons celui des magniiiques résultats obtenus par l'enseigne- ment primaire a Ypres, sous la domination singulièrement vivitïante de M. Vanbeule; les gueux diraient: sous l'éteignoir de AL Vanheule. Avis aux abonnés du Journal d'Ypres de l'an prochain. Lti manifestation de Bruges. La manifestaion, organisée Dimanche der nier en l'bonneur de M. le sénateur Aan Gc- kerhout a élé grandiose et splendide bonne et brillante pour notre opinion, et ceux qui y ont pris part en conserveront un excellent souvenir. Elle sera toujours a leurs yeux Ia virile affirmation de Ia patriotique entente qui règne a Bruges entre les catho- üques, et. un éclatant hommage rendu au devourment religieux etcivique, personnifié par M. le sénateur Van Ockerhout. A fopposite des insolences dont la gueu- sei'ie s'était montrée si prodigue lors du triórn- phe a une voix de majorité deM. Boyaval, cette manifestation a été celle des partis honnêtes, des hommes de foi et de eneur qui, après le plaisir de vairiere, n'en out pas de plus noble que d'honorer puhlique- ment lo dévouement a la cause et le courage déployé pour la faire triompher. La victoire remportée, le 14 Octobre der nier, n'est pas settlement celle des éleeteurs catholiques de farrondissement de Bruges; elle est encore un éclatant succès pour tons ceux qui, par amour pour Ja liberie et la religion, luttent, depuis environ un an, par paroles, actionsdévouement et sacriticej contre la politique gueuse du ministère des francs-maeons; elle est, en un mot, un présage encourageant pour les elections de 1880'! Mais, si tous les catholiques beiges avaient le droit de pi-endre part ;i cette manifesta tion comme pour feter leur triomphe, les i'lecteurs de farrondissement d'Ypres sur- to.ut pouvaient y figurer avec hoimeur et lierlé: c'est qu'elle était présidée par M. le chevalier Ruzette, toujours ener au coeur des catholiques Yprois, et qui a laissé taut et de si bons souvenirs Ypres comme dans tout farrondissement: quoique Gouverneur relevé, le chevalier Ruzqtte est plus que jamais en possession de la popularity, une popuiarité saine et de bon aloi, dont il a droit d'être fier! Qu'en pense M. le Procureur Heyvaert, (jui a cru, un jour, pouvoir faire oublier it Ypres son digne prédécesseur, en dotant cette bonne ville libérale du nom pompeux d'ile libérale et de futur continent il doit, savoir aujourd'hui qu'Ypres est it peine un Hot liberal, et qu'il est lui une espèce d'Hole, enyoyé it Bruges par sou maitre et seigneur Rolin, poury expier toutes les vio lences que le Ministère impopulaire de la franc-maponnerie veut faire au caractère et aux sentiments des populations ffitmaudes. Mais arrivons it la manifestation: A midi les vastos locaux de la Concorde sont encombrés de monde. Chaque train dé- verse dans la ville une foule considerable d etrangers et. sur l'heure de midi, il n'y avail plus moyen de cirouler dans la salie de re ception. Nous voyons successivement arriver MM. les sénateurs de Gannart-d'Hamale, Ca- sier-de Hemptinue, baron Réthune, baron Journal d'Ypres, he JOURNAL D'YPRES parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation, est de 5 fr. 50 c le pays; pour l'ótrangei', le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressós franc de port a l'adresse ci-dessus. pai- an pour tout Les annonces content !5 centimes la ligne. Les réelatnes dgns le corps du journal patent 30 centimes la ligne. Les insertions .judici.airesl. franc la ii'gne. Les nuinéröè'supplb- mentaires ccmtent 10 francs los cent exemplaires! Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les2 Flandres) s'adresser a YAgence Havas Laffite, et C,e Bruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1