ORGANE CATHOLIQUE D E LA R RON DISSEMEN T, SAWED! 15 Novembre 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. - NH 1448. El On s'abonne rue au Beurre, 66, k Ypres, et.it tons les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adressès franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces content 15 centimes la ljgne. Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires content 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiquefexcenté les 2 Flandretp s'adrosser a YAgrnce Havas Laffiie, etC» Bruxelles, 89, Marché aux Harbas, et a Paris, 8, Plae» d 1 la Hnursè. Resume politique. FRANCE. La prochaine reunion des Charabres tient tous les esprits dans l'attente. Les questions graves qui doivent être discutées, la crise ministérielle, qui est imminente, et tnême la crise présiden- tielle, qui peut s'ouvrir brusquement, ex- pliquent trés bien l'anxiété qui règne dans les cercles politiques. A ces raisons il taut ajouter le retour des Chambres b Paris, et cette nouveauté accroit trés justementla curiosité inquiète de l'opinion publique. Les discussions ardentes que la politique du Ministère a si imprudemment provo- quées, auront un retentissement beaucoup plus grand qu'b Versailles. Paris est le mi lieu acoustique le plus vibrant et le plus sonore, et bientót la France entière reten- tira du fracas des paroles et du choc tumul- tueux des passions. En attendant, Ie Ministère ne fait point grande figure: d'abord paree qu'il est di- visé, ensuite (ce qui est une conséquence de ses divisions) paree qu'il n'a qu'une mé diocre contiance dans sa force. II y a en effét des ministres qui ne veu- lent b aucun prix de l'amnistie; il en est d'autres qui sont prêts b vouloir tout ce qui leur couserveraleur portefeuille; il y a aussi des ministres qui regrettent amèrementla campagne inique et maladroite de Partiele 7; il en est d'autres qui, dociles au mot d'ordre des sociétés seerètes et de M. Gam- betta, ledéfendënt mordicus.. Ces divisions étaat bien eonstalées, il est trés permis de eroire que le Ministère aura grand'peine a sortir sain et sauf des rudes mèlées qui s'apprêtent; a un moment don- né il sera tiraillé si violemment en sens contraire, que, pareil b ces meubles mal ajustés et mal collés que se d sputent des collatéraux avides, le malheureux Cabinet se séparera en deux morceaux; ('un restant aux mains du Centre-Gauche. l'autre aux mains des Gauches. Dans le désarroi que causera ce piteux accident, M. Gambetta interviendra, et, tirant de rongarde-meuble un Ministère tout neuf, fraichement verni et gavanti homogène, il mettra tout le mon de d'accord b la fapon de Raminagrobis. ANGLEÏERRE. Les journaux bri- tanniques sont pleins de détails et d'appré- ciations du banquet inaugural de Guildhall. Le Daily Telegraph insiste sur la grande portéfe du langage de lord Beaconsfield re- latif au danger qui naitrait pour la paix européenne, si l'Anglelerre pratiquait la po litique insulaire et non la doctrine d'inter- vention. Mais en général, la presse exprime un certain désappointement. Elle s'étonne de tant de discretion et de réticences de la part de lord Beaconsfield, lorsque le mar quis de Salisbury, b Manchester, avait mis toutes voiles dehors et parlé avec tant d'abandon. De lb le mot: l'oracle a parlé pour ne rien dire. Ce n'est pas l'avis du Standard. II trouve l'éloquence de lord Bea consfield patriotique plutót que militante, mais digne. décisive et pacifique. Lc Times la trouve judicieuse, mais terne. Nous sommes convaincus que lord Beacons field a produit l'effet qu'il voulait produire. 11 a prouvé qu'il savait être sobre et réser vé. Aussitöt ceux qui le traitaient de politi- cieu fantasque de se récrier contre la teinte grise. Elle a du bon parfois, seulement il ne faut pas en abuser. PRUSSE. La question financière domine, en ce.moment, toutes les autres au sein des Chambres prussiennes. 11 est de fait que le gouvernement se trouve en pre sence d'un déficit de 48 millions de marcs etqu'il n'entrevoit, pour sortirdecette situa tion peu satisfaisante, d'autre issue que la promesse d'un ave.nir meilleur qu'il espère, mais qui n'est rien moins que certain. 11 compte sur l'excédant que doivent lui four nir les nouveaux impóts et la réforme des tarifs, defalcation faite des dépenses de fempire; c'est s'appuyer sur une éventualité qui n'a rien de certain. Le ministre des finances estime que les nouvelles ressources produiront une somme de 309 millions covenant au trésorde l'em- pire. C'est done dans le budget de 1880 de l'empire. qui n'est pas encore dressé, qu'il fa ud ra it ch :rcher la valeur de eet excédant problématique avaut de l'escompter comme ressource nouvelle b la décharge du budget prussien. La Gazette de Cologne dit que, d'après les relevés offioiels, le parti conservateur de la Chambre des dépuiés de Prusse compte 104 membres, les natiouaux-libéraux 101, le centre 96, les eouservateurs-libéraux 54, le parti progressiste 35, les Polonais sont, au nombfe de 19. Vingt-deux députés ne sont inscrits dans aucun groupe, et deux sièges sont vacants ALTRICHE. Le club des députés tchèques du Reichsrath Autrichien a insti- tué, d'après un télégrammede Prague, deux commissions qui sont chargées delaborer des mémoires formulatit les demandes tchè ques par rapport b l'autónomie de la Bo hème et i'égalité de droits au point de vue national. Ces mémoires doivent être remis deputations. La commission qui traite la question de I'égalité de droits rédige, dit- on, quatre mémoires concernant: l'univer- sité, les écoles moyennes, les écoles pri- maires et le tchèque comme langue offi- cielle. RUSSIE. A Saint-Pétersbourg, on parait fort ému de I'attitude des Anglais on prétend qu'ils fomentent une revolution b Constantinople et méditent, b la faveur du désordre, d'occuper une station navale dans la mer Noire. ne oaf Le projet serail audacieux, la Russie en supporterait difficilement l'exécution; une guerre entre Saint-Pétersboufg et Londres sait fonder les écoles qu'avec l'argent que gnementy est. toujours d mm' nettes Le Progrès', nu j- de l'airondissement lb un étrange mais bel éloge au <v de ces écoles'congréganistes: on m s'uum- dait pas b tant de sincérité de sa part. Comme tout, autre, le tableau du Progrès a de i'oinbre: c'est la situation de i'ensei- gnement moyen des filles qui n'est pas aussi brillante II n'aperpoit que peu de villes qui possèdent une école moyenne de filles Rien d'étonnant parbleu! Oublie-t il qu'il n'y a pas de Ioi sur eet enseigne- ment et que le libéral, toujours pingrê, ne pourrait en sortir; aussi pensons-nous que le ministère Disraeli ne se hasardera pas a le poursuivre. Si la Russie est faliguée des nombreuses affaires quelle a eues sur les bras, ces temps deruiers, l'Angleterre n'est pas non plus sans éprouver de la fatigue. Les écoles moyennes de filles. Le Progrès nous annonce, dans son n° du 9 courant, que le Gouvernement s'occu- pera, dans la prochaine session, de l'en- seignement moyen des filles. Nous n'en sommes pas peiné pour le Progrèsmais il développe assez mal un si beau thème. Impuissant b prouver l'importance d'u ne pareille organisation, il en déclare la démonstration superflue. N'est-ce pas plutót, comme nous le prou- verons plus loin, l'organisation de eet en- seignament qui est superflue, tandis que l'importance en est, par consequent, si mi- nime que les libëraux s'en sont toujours passés commodément, grace aux établisse- ments soutenus par l'argent des catboliques etdirigés par les corporations religièuses, par les noruiettes, comme dit le Progrès. Pour sortir d'embarras, il nous trace, comme intermède, un tableau imaginaire de la situation de l'ensêignemënt primaire des filles grace b ses lunettes a verres plus opaques que diaphanes, il voit dans chaque vilie, dans chaque commune, des écoles spéciales, ou au moins des écoles mixtes, parfaitement orgamisées, coufiées aux soitis d'un personnel capable, connais- sant ses devoirs - et ayant le sentiment de sa responsabilitë. La vérité est que, b l'exception de trois ou quatre, toutes les écoles spéciales de fiiiêé de 1'arröndissemebt d'Ypivs out été fondées par des oorporati ms reiigieuses, étaieut commuuales on adoptees ii y a trois mois, mais sont aujourd'faui toutes fibres et la loi arrache aux contribuablês? Puis, toujours b cause du trouble de ses verres de lunettes, il n'aperpoit pas, au haut de l'organisation qu'il cherche et invo- que, ces brillants pensionnats de demoi selles, oü se donne un enseignement moyen très-développé, une education religieuse et morale très-soignée, appréciée et estimée par les libéraux, les doctrinaires, voire même les gueux, et oü, selon le Progrès,.on élève les demoiselles dans le sentiment de fervèur religieuse et de fanatique intole rance Ces deux derniers mots sont sans doute b l'adresse des dames de MM. les conseillers communaux, les membres du bureau de bienfaisance et de la commission du denier des écoles la'iques, que ces dames n'autori- sent pas par motif d'expérience sans doute- a donnet' b leurs filles, la brillante education a l'officielte. Mbl'gré l'absence de loi, le Progrès se rappelie, qu'avant le soulagemènt universel de 1870, les libéraux s'étaient vivement préoccupés de (education des filles mais il oublie d'ajouter qu'ils ne s'en sont pas occu- pés, sauf peut-être pour arriver, selon l'es- prit de cette mauvaise loi de 42, b la sepa ration des sexes dans l'école primaire separation que le Progrès deplore aujour- d'hui; il oublie encore qu'il a failu la pre sence au pouvoir d'un ministère rétrogra- de pour que deux ministres catboliques, les houorables MM. Kervyn et Delcour, aient pu soccuper de 1'orgauisation des ouvroirs ou des travaux manurls b l'école primaire de filies comme a l'éc-«»!e mixte, et tie i'auer- mentation des écoles u ai s d ist11utri- ces! it a la ntetuoirc aff.obl.e.'Ie Progrès! Mais il a le cceur c. em: fort de sou ex pénei'ittedvt^ygenerai;e-a i,-. i voit qu'elles echuppcront b la i tluence du i'ensetgoemcnt du cierge.. Le passage au pouvoir du miiiistère ac- l'empereur et au gouvernement par des atFranchies de la gueuserie, et que l'ensei- tuel en est une preuve: déjb ii se carac- a ITO

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1