Voici maintenant l'avis de la Gazette, or- gane le plus considerable de l'opinion libérale: Le Nord, journal libéral, est encore plus explicite On le voit, toutes ces manigances soulèvent le dégout dans le parti libéral lui-même. Le ministère est jugé par ses propres amis. Si ceux-ci, libres-penseurs et radicaux, le soutiennent encore, c'est qu'il les aide dans la guerre haineuse contrc l'Eglise catholique. Les explications fournies par M. Frère, dans la dernière séance de la Ghambre, ne modifieront en rien la situation. 11 nous est difficile d'apprécier le discours du ministre des affaires étrangères sur un résumé de journal. Mais nous croyons que M. Frère a voulu tirer de quelques phrases des conséquences qui n'y sont pas contenues. Au fond, les doctrines des mandements épiscopaux ne sont pas condamnées. La ré serve expresse en est faite dans les docu ments cités par M. Frère. Situation ministérielie. La lune de miel doctrino-gueuse touche- rait-elle ;t son dernier quartier. On le dirait, vu les impatiences de la gueuserie que le doc- trinarismó veut maitriser. M. D'Elhoungne, qui a requ de M. Frère le baiser-Lamourette, mais qui.est toujours pour le chef du cabinet l'homme masqué, a demandé s'il entre dans les intentions du gouvernement de donner a la Ghambre des explications sur l'état des relations du gou vernement beige avec le Vatican, et s'il entre dans les convenances du gouvernement de faire connaitre a la Chambre les éléments ou les résultats de la correspondance qui a été échangée entre le gouvernement beige et le Saint-Siége. A ces exigences superposées comme des dossiers d'avocat, M. Frère a répondu: Je consens volontiers a donner a la Ghambre les explications réclamées par l'honorable membre sur l'état de nos relations avec le Vatican. On le voit, le chef du cabinet ne répond rien relativement la communication des dépêches échangées, et cette réticence a vi- siblement mécontenté les radicaux, car un journal officieux annonce que dans une réu- nion de deputes tenue a Bruxelles, il a été décidé de demander Mardi h M. Frère, préa- lablement h toute explication de sa part, le dépot des pièces relatives h son échange de vues avec le Saint-Siége. Nous croyons savoir que ce sont les dépu- tés radicaux de Bruxelles qui ont comploté cette petite mutinerie contre le chef du ca binet. M. Frère voudra-t-il la tolérer Nous verrons, car on veut le placer sur la pente de la soumission ou de la démission. II résulte d'un avis officiel que les examens d'entrée h la section normale d'instituteurs a Hasselt et a l'école normale d'institutrices établie en la même ville, n'ont pu avoir lieu a l'époque lixée, faute d'un nombre suffisant descriptions. Nous sommes heureux de prendre acte de- ce nouvel échec de M. Van Humbeeck. Dès aujourd'hui la plupart des écoles com- munales sont vides d'élèves. Espérons que, dans quelques années, elles le seront aussi de maitres. L'Ami de l'Ordre assure que la désertion a l'école normale des lilies de Namur a corn- mencé dès le lendemain du jour de l'ouver- ture. Le conseil communal d'Ostende vient de suspendre de ses fonctions M. Hoste, direc teur de l'école communale gratuite, qui refuse d'enseigner le catéchisme. Et la liberté de conscience Deux cent millions. On écrit de Bruxelles h la PatrieAu département des finances, on travaille active- ment au projet de loi décrétant un emprunt de 200 millions de francs. C'est k 4 p: c. que Ie taux d'intérêt serait fixé: mais jusqu'a ce moment on n'a pas encore déterminé au moyen do quelles ressources on couvrira les frais d'amortissement et d'intérêt de ce formi- dable emprunt, car les dépenses de tout gen. re a faire sont exhorbitantes. Actes officiels. Chronique religie use Necrologie Faits divers. Le Journal de Bruxelles a raison de persiffler, et nous avouons en toute sincéritó que ce n'esl pas sans une certaine humiliation que nous con- templons la perle en question. Ceci, en effet dépasse quelque peu la mesure. Hier, le gouvernement voulait forcer le con- seil communal de Bruges a aclieter des catéchis- mes et des livres d'histoire sainte pour l'ènsei- gnement religieux; aujourd'hui, il veut contrain- dre le collége des bourgmestre et échevins de Duffel a conserver dans l'ócole des emblêmes religieux; dernain sans doute ïl forcera les insti- tuteurs a donner le cours de religion et pour le coup il ne sera. que trop vrai de dire que rien n'est cliangé! Mais il est permis de se demander si c'est bien pour en arriver-la qu'on a róvisé la loi de 1842> et solennellement proclamé la secularisation de l'enseignement primaire. Le ministro se fonde, pour justifler sa désicion, sur le voeu des pères de familie et sur ce fait que tous les enlants qui fréquentent l'école appar- tiennent a la religion catholique. Ni l'un ni l'autre de ces motifs ne soutiennent l'examen. La loi a fait la part de ce qu'il est legitime d'accorder aux voeux des pères de familie et cette part est déterminée et limitée par les ter mes de l'art. 4 de la loi. Or, eet article 4 se borne a proclamer que l'enseignement religieux est laissé aux soins des families et des ministrs des cultes pour donner l'enseignement religieux. C'est évidemment la tout ce que les pères de tamille peuvent légitimement et légalement exi- ger, et ce serait s'engager dans une voie pleine de contradiction et saus issue, que de pi ovoquer leurs voeux et d'y satisfaire, en dehors de ces limites. Je suppose, en effet, que demain tous les pères de familie d'une commune s'adressent au ministre et lui disent: Nous désirons que l'en seignement donné a nos enfants soitconfession- nel, que l'instituteur chargé de leur donner eet enseignement soit d'une orthodoxie parfaite, et que les livres employés pour eet enseignement soient au próalable approuvés par l'autorité ec- clésiastiquê; le ministre c.onsidérerait-É comme possible de satisfaire a ces voeux? Évidem ment non! Le ministre répondrait a ces pères de familie: Je ne puis vous accorder ce que vous me demandez; la loi vous donne toute facilité pour taire donner l'enseignement religieux a vos enfants dans l'école même; c'est tout ce que la loi m'oblige et me permet de faire pour vous. C'est aussi la seule réponse que le gouverne ment puisse faire, a ceux qui réclamentle main- tien dans l'école d'enblêmes religieux. La loi lui fait-elle un devoir d'écouter sur ce point les voeux des pères de familie? Bien au contraire; ellene parle pas de cetobjet spécial et les dis cussions parlementaires prouvent que sur ce point les auteurs de la loi ont voulu laisser les communes libres d'en agir comme elles l'enten- draient. Et il n'est pas douteux que si on avait voulu aller plus loin, et que si le rapporteur de la section centrale ou le ministre s'étaient avisés de dire: que les conseils communaux seraient tenus de conserver les emblêmes religieux exis- tantdans les écoles en vertu de la loi de 1842, il se serait élevé, non pas a droite, mais a gauche, de trós-vives pro.estations. Que dit, en effet, le texte même des discussions parlementaires vise dans l'arrêté royal de M. Van Humbeeck? Qui décidera du maintien ou de l'enlèvêment des emblêmes religieux? demandait M. Woeste. L'administration communale, répondait M. Van Humbeeck: Nous n'allonspas faire, ajou- tait-il, ce que n'a pas fait, l'honorable M. bel- cour, contraindre les administrations commu- nales a placer des symboles religieux dans les écoles alors qu'elles s'abstenaient quelquefois de le faire sous le règlement actuel. Le second motif invoqué par l'arrêté royal est que tous les enfants fréquentant l'école de Duffel appartiennent a la religion catholique; il nous parait aussi mauvais que le premier. Le gouvernement, en effet, n'a pas a se préoc- cuper du point de savoir a quelle religion appar tiennent les enfants qui fréquentent les écoles oflicielles, et c'est précisément paree qu'il n'a pas a s'en préoceuper que son enseignement doit ètre neutre, e'est-a-dire accessible aux enfants de toutes les confessions. Tous ces enfants sont catholiques, nous dit M. Van Humbeeck; c'est possible, répondrons-nous. Mais je suppose que demain un libre-penseur ou un protestant envoie son enfant h cette même école, ferez-voas enlever les emblemed qui s'y trouvent? A tous ces points de vue, l'arrêté deM. Van Humbeeck nous parait malheureux; aussi fai- sons-nous des voeux pour qu'il reste isolé. II serait dangereux de prodiguer les perles de cette espècc. Et sur quoi l'arrêté royal se fonde-t-il pour justifler cette annulation? Sur ceci: Que la délibération du Conseil com munal de Duffel blesse Vintérêt général et mé- connaït le vceu des pères de familie? Mais si, dans toutes les communes oü la majo- rité est cléricale, les pères de familie deman- daient formellement que l'enseignement reli gieux fit de nouveau partie du programme obligatoire des cours, et que l'inspection fut ren- due aux membres du clergé, le gouvernement écouterait-il le voeu de ces pères de familie et daignerait-il y faire droit? A-t-iltenu le moindre compte des pétitions qui ont étó adressées a la Ghambre, et l'enseignement de la religion n'a-t-il pas ètó biffé du programme obligatoire des cours? II est vrai que ces pères de familie la étaient pour la plupart catholiques... Rien n'est plus comique a nos yeux, que ce ministère libre-penseur reculant devant les conséquences de la loi qu'il a proposée et se fai- sant professeur de catéchisme ct collectionneur d'images de sainteté avec un zèle pieux que n'eu- rent jamais les cléricaux les plus fanatiques. On nous a écrit de différents cótés que le caté chisme et l'histöire sainte font encore actuelle- ment partie des matières sur lesquelles portent les examens. Si absurde et si invraisemblable que cela soit, nous ne le mettons pas en doute un seul instant; le contraire même nous étonnerait fort. Une fois qu'on s'est mis entrain de donner des crocs-en-jambe it la logique, il n'yapasde raison pour s'arrêter en chemin. Le plus clairde tout cela, c'est que depuis le VJuillet 1879 le gouvernement s'est livróaun travail de Péneloppe, et qu'il s'est ingénié a défaire en détail ce que le Parlement avait vote j en gros. I Nous avons cru iutéressant de reproduire le texte complet de eet arrêté, car il montre claire- ment quelles inconséquonces on est exposé a commettre en maintenant dans la législation une disposition qu'on est déterminé a ne pas apph- quer. L'arrêté royal invoque l'article 4. Le texte de eet article, on le connait. Voici le commentaire qu'en donne M. Victor Luerquin, attaché au mi nistère de l'instruction publique, dans une bro chure consacrée a l'interprótation de la nouvelle loi sur l'enseignement primaire. Ce commentaire que la situation de son auteur permet de consi- dérer comme officiel, est ainsi concu: L'article 4 contient la disposition fondamentale de la loi, eelle qui, d Vencontre de la loi de 1842, consacre le principe de la laïcité de l'enseignement. Et c'est en se fondant sur uue disposition qui con sacre le principe de la laïcité de l'enseignement que le ministre de l'instruction publique propose au Roi d'annuler une délibération communale par laquelle avait été ordonné l'enlóvement des em blêmes religieux d'une salie d'école! Est-ce logi que? Nous croyons inutile d'ajouter que nous approuvons entièrement la tendance de l'arrêté royal; mais cette approbation est le corollaire naturel des objections que nous avons toujours faitesh l'article 4. Ge que nous ne compreuons pas, c'est que de semblables arrêtós puissent ctre basés sur une disposition législative dont ils sont la compléte négation. Ce que nous ne comprenons pas, c'est qu'on ne reconnaisse pas la nécessité de modi- lier un texte législatif dont on ne cessedes'é- carter dans la pratique. ie v- cj Ordre de Leopold. Par arrêté royal du r, Novembre est nommó chevalier de l'ordre- to Van Heugen, directeur du collége communal oi de l'école moyenne d'Ypres. Par arrêté royal du 9 novembre, est pommé controleur des contributions directes, des accises et de comptabilité de 4° classe A Oostvleteren, M. P. Van den Broucke actuellement sous-contróleur dos accises dans la' même province ÉGUSE DE SAINT MARTIN. Apostolat de la prière en l'honneur de Notre- Dame de Lourdes, pour la conversion des Pé- cheurs. Vendredi2l Novembre, Présentation de laSte- Vierge, Messe solennelle a 8 heures. La Gazette de Liége nous annonce la mort de Mgr Charles Joseph-Benoit, comte de Mercy-Ar- genteau, archevêque de Tyr, décédé hier matin d Liége. agé de 93 ans l'Eglise catholique perd en lui le doven du corps episcopal du monde entier; l'Eglise dc Liége, un pomtife qu'elle a vu, pendant quarante-trois ans, pairticiper grandement a tou tes ses oeu vres et a toutes ses solennités; l'illustre familie d'Argenteau, un mombre, fidéle entre tous, aux traditions de foi. d'hbnneur et de cour toisie exquise d'une race dont l'histöire se mèle a celle de notre pays même depuis le dóuzièmé siècle. Le projet de budget du ministère de la guerre pour 1880 s'élève a la somme de44 mil lions 162 mille 700 francs. C'est une augmentation de 28,000 francs sur le projet primitif, causée par la création récente d'une école de tir et de perfectionnementpour l'infanterie. heureuse commune! L'Etoile, annonce que Laeken, comme la plupart des communes de l'agglomération bruxelloise, se voit dans la néces sité d'augmenter ses ressources ordinaires. - Cette nécessité résulte de la crise industrielle et ensuite de Vextension considerable de divers services communaux, notamment du service de l'instruction primaire et moyenne. Lj Le conseil, a Tunanimité des membres présents, a voté la proposition suivante: Augmentation des centimes additionnels de 67 a 80 et fixation du taux de la taxe sur le revenu industriel de 2 a 3 Payez, payezHabitants de Laeken, c'est au V.'. F.-. Bockstaelque vous devez cesagréments. Au diner diplomatique que M. Frère-Orban, ministre des affaires étrangères, a donné samedi, on a beaucoup admiré le superbe service de cou- teaux qui a remplacé les 19 couteaux légendaires dont M. Frère s'étaitsi vivement plaint a la Cham- bre. Les journaux ont annoncé que M. PieJ* boeuf, représentant de Liége, ótait gravement indisposé; c'est malheureusement exact. D'un autre cóté, on avait de bonnes nouvellesdeM. Delexliy; l'honorable représentant de Waremnie est eutré en convalescence. Nous lisons dans une dépêche que le Temps regoit de Londres. 14 Novembre <•- Le Courrier de l'Europe annonce l'arrivee deM. Philippart auLangham-Hötel. On va, parait-il, installer a An vers un sys- tème tout spécial d'horlogerie pour mettre les marins a même de régler leurs chronorrktres d'une facon absolument exacte. C'est le télégraphe et le canon qui former00 le mécanisme. Un fil télégraphique va relier la citadelle du Nord, a Anvers, avec l'observatoire de Bruxs les. A l'heure fixée, on touche le bouton a Bruxe les, Bourn! le canon tonne a Anvers et les ma rins règlent leur chronomètre. Pans avait le canon du Palais-Royal qui Par^ tait au soleil de midi. Nous aurons le télégrap qui sera plus stir que le soleil trop rare ene nous. I/industrie parisienne réclamait aks0^ ment le retour des amnistiés, c'est convenu. l'un des capitaines de vaisseau qui les ont inenés nous raconte ceci: f On lui en avait confié 250. Désireux de me

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2