ORGANE C ATHOLIOUE DE L'A RRONDISSEMENT. SAME.DI 22 Novembre 1879. 10 centimes le numéro. 14 année. Nl> 1450 On s'abonne rue au Beurre, 66, a Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mereredi et le Saraedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipationest de 5 fr. 50 c. par an pour tout ie pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Dócembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ei-dessus. Les annonces content 15 centimes la ligne. Les reclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 l'ranc la ligne. Les numéros supple- mentaires coiitent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptc les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Laffité, etC16 Bruxelles, 89, Marehé aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. Résumé politique. ROME. La Germania de Berlin dé- clare inexacte la nouvelle de Rome, publiée par les joufnaux de Vienne, d'après laquelle Mgr Jacobini aurait annoncé au Pape, que les negotiations entamées avec l'Allemagne avaient abouti a un beureux résultat. Le journal al Iemand dit qu'il ne faut voir dans re renseignement qu'uue nouvelle k sensa tion. ITALIË. Le ministère est en pleine dissolution. Le Roi aappeléM. Gairoli. La Chambre s'est ajournée. Voilk un joli gouvernement depuis que iTtalie s'est unifiée. Impóts écrasants, déficit énorme et constant, agitation ré- volutionnaire partoutaugmentation effrayante des crimes et délits. Que vou- iez-vous: c'cst du progrès libéral! RUSS1E. Symptómes menagants pour ia paix de TEurope. Nous enregistrons quelques nouvelles qui viennent d'arriver. On télégraphie de Berlin, le 15 Novem bre, k la Gazette de Cologne Presque la moitié de l'armée russe est concentrée en Pologne et en Lithuanie. 11 y a dans ces deux pays, k peu prés jusqu'k la ligne de Dunabourg-Kiev, 30Ü bataillons d'infanterie, 150 escadronsde cavalerie et 450 canons. Le Gaulois a regu de Saint-Pétersbourg, 17 Novembre, la nouvelle grave que voici Tous les officiers en congé ont regu ce matin, par le télégraphe, l'ordrede revenir a leur poste sans aucun retard. A rapprocher d'un ordre émané du mi nistro de ia guerre autriehien, recomman- dant tout particulièrement aux officiers d'état-major letude de la langu'e russe. Un cours de russe a été ouvert depuis hier 16 Novembre k l'école de guerre, k Vienne. 11 se confirme que tous les officiers rus- ses qui se trouvaient hors de leur pays, en congé, ont regu l'ordre de rejoindre immé diatement lcurs' corps respectifs. Le Moni- teur universel donne k eet égard des détails assez inquiétants pour la paix de l'Europe: Ceux qui séjournaient k Paris étaient tout partis dèsSamedi. Parmieux, on comp- lait le général Hawenkoff, appartenant k l'état major et chargé, dans la dernière guerre, du commandement des opérations de mobilisation de l'armée russe. Le dé- part de eet officier supérieur a été si préci- pité qu'ii s'est présenté a cinq heures, Sa- medi, dans une maison oü il devait diner le même soir, pour s'excuser de tie pouvoir assister k ce re'pas. 11 avait règu k midi une dépêche congue dans des tennes tels qu'il parlait sans larder. Nous devonsajou- ter que les impressions de ces officiers étaient assez sombres. Une lettre de Saint-Pétersbourg, adres- sée au Daily Newsdit que lorsque M. Layard menaca la Porte d'une demonstra tion de la flotte anglaise, le sultan demanda au tsar d'envoyer des cuirassés dans la mer Noire et dans le Bosphore, en cas d'ar- rivée de l'escadre anglaise dans les eaux turques. Le tsar aurait consenti. D'après le Daily News et le Morning Post, le gouvernement ottoman pencherait lort vers la Russie et Abdul-Hamid aurait or- donné d'armer activement d'artillerie les forts des Dardanelles, pour être en état de répliquer aux cuirassés britanniques s'ils voulaient engager les familiarités de trop prés. Mais les probabilités sont que l'heure de telles extrémités n'est pas encore sonnée. L'Angleterre ne les désire pas plus que la Turquie. Enfin, pour couronner cette série de nou velles inquiétantes, vient s'ouvrir sur les plans de M. de Bismarck une éclaircie très- inattendue. Signalons sous réserves et k litre de cu- riosité une dépêche de Dresde envovée a j YEstafette et disant que le bruit de négo- ciations avec la maison royale de Saxe per- J siste, malgré les démentis venant de Ber- j lin. II s'agit de la reconstruction de l'ancien j duclié de Yarsovie et de son échange contre la Saxe. Ce nouveau royaume donnékla maison de Saxe, serait lié par une conven- tion douanière et militaire k l'Allemagne, et lui servirait de barrière contre la Russie, tout en modérant la force expansive de l'Autriche vers l'Est. Ce serait le plan depuis longtemps arrê- té du prince de Bismark. FRANCE. Décidément la fameuse jonetion des deux presidents de France n'a produit aucun effet. Personne ne s'en occu- pe et ne s'en préoceupe. Le parti radical est tout aussi divisé qu'auparavaut. Cependant ses organes ré- clamenl la démission du Ministère et la dis solution de la Chambre. Voici un échaniilion de leur langage: Qui: la dissolution! et le prochain mi nistère doit avoir pour programme unique de la préparer et de la hater. La Chambre actuelle a été nommée pour eonsolider la République; elle a été réélue, après le 14 Oetobre, pour enterrer les hommes du löMai et le maréchal Mac- Mahon. Les deux cérémonies sont termi- nées. Qu'a-t-elle k faire maintenant? Elle n en sait rien. rien. Elle n'a de programme sur 11 faut une Chambre jeune, ayant un sang nouveau, retrempée dans le suffrage universel, pour faire les réformes qui s'im- posent au pays et que la République doit accomplir pour montrer qu'elle est un meil- leur gouvernement que les gouvernements précédenls. »\Donc, en deux mots. voici le program- me qui nous parait résulter de la force des choses Un ministère Gambetta tout de suite La dissolution après la session de 1879. La dissolution, et M. Gambetta, pour faire les elections La Lanterne qui pose les deux termes du programme des radicaux opportunistes: am- nistie et dissolution, donne les raisons qui déterminent le choix oblige de M. Gambetta: En réalité, il n'y a qu'un président du conseil possible: G'est ïhomme qui a con duit la campagne des 363; qui, pendant si longtemps, a manié, trituré, fagonné la ma- jorité de la Chambre actuelle. Tout le monde le nomme! c'est M. Gambetta. Ce qu'il faut k ces répubiicains, c'est un hom me qui triture les majorités. qui sache i pétrir cette pate loute spéciale de l'électeur j et de l'élu. Avant-hier, le Petit Parisien rappelait que la majorité se pliait com ne un chiffon a tous j les caprices de M. Gambetta. Aujourd'hui, la Lanterne nous dit que c'est paree que M. Gambetta a la spécialité de la trituration dés représentants du Peu- ple Souverain, qu'il doit prendre le Pouvoir. Ce qu'il y a de plus triste, c'est que les répubiicains ont raison. Le dernier conseil des ministrs s'est oc- cupé des travaux de la session parlemen taire qui va s'ouvrir dans quelques jours. S'il faut en croirc la France, les ministres seraient résolus k déclarer qu'ils ne veulent s'oceuper que du budget, k T'exclusion de toute autre affaire si des interpellations leur sont adressées, ils en demanderont la ï-emise k six mois leur politique consistera surtout k gagner du temps, pour atteindre sans encombre la session ordinaire de 1880. Ce serait peut-être le eas de dire, en modi- fiant un peu le proverbe: Les ministres proposent et les majorités républieaines disposent. Du reste, avant quinze jours nous serons édifiés complétement sur ce point. PAYS BAS. La question de la dé- fense nationale est devenue la question brü- lante. Une brochure de l'ancien ministre de la guerre, M. den Beer, conclut k une modi fication de la Constitution de 1848 et k une réorganisatiou de l'armée, basée sur service personnel et l'abolition du rempla cement. Affaires liberates d'Ypres. Le Progrès nous apprend que l'Associa- tion libérale s'est réunie, il y a buit jours en assemblée générale. Cette fois la vaste salie de 1 'Aigle ne regorgeait pas des 130 mem bres de l'association. Les aigles seuls s'y trouvaient. Le moniteur libéral n'en dit rien. Son compte-rendu est froid du reste. II y a de quoi! Petit public et petite besogne, enfin question d'argent. On a renouvelé le mandat du délégué ef- fectif et du délégué suppléant k la fédéra- tion libérale: M. Carton un partisan de l'au- torité compléte et M. Van Merris. Morale moyenne comme dit Pierre Van Humbeeck. Le président a annoncé que les écoles officielies se peuplent k l'infiniproba- blement de places vides et d'instituteurs sans ouvrage. Une circulaire de M. Pecher recommande la verification des listes électorales. On a voté d'enthousiasme le denier de la lutte. C'est la 3me ou la 4'-ne fois que l'asso ciation libérale procédé a cette operation, sans résultat connu jusqu'ici. Enfin M. le chevalier Ferdinand deStuers, le, deuxième sénateur manqué d'Ypres, a fait un discours. II devient loquace ce joli gar- Qon. Yoilk les faits et gestes de notre associa tion libérale. Tonnez clairons, Sonnez tambours. Les brebis galeuses. Le Progrès sert deux fois par semaine k ses lecteurs trop crédules, quelques faits scandaleux plus ou moins épicés, k charge du clergé francais et beige. La feuille gueuse peut s'en vanter, elle observe admirablement le précepte de son aieul: Mentez et mentez sans cesse, il en restera toujours quelque cliose. La plupart de ces faits sont inventés ou du moins considérablement exagérés.Mais quand ils seraient vrais, on pourrait se demander quel intérêt peut avoir le Progrès k dénicher ces fruits du Périgord ou d'ailleurs. Ce n'est sans doute pas pour défendre la Religion ca- tholique; car le Progrès est un de ses agres- seurs les plus 'bas. Ce n'est pas davantage dans l'intérêt de la morale qui, moyenne ou non, ne peut se relever par ces tristes trou- Le Progrès n'a qu'un but, rendre le le j vailles

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1