ORGANE C ATHOLIOUE DE L'A RRONDISSEMENT.
SAME.DI 22 Novembre 1879.
10 centimes le numéro.
14 année. Nl> 1450
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Résumé politique.
ROME. La Germania de Berlin dé-
clare inexacte la nouvelle de Rome, publiée
par les joufnaux de Vienne, d'après laquelle
Mgr Jacobini aurait annoncé au Pape, que
les negotiations entamées avec l'Allemagne
avaient abouti a un beureux résultat. Le
journal al Iemand dit qu'il ne faut voir dans
re renseignement qu'uue nouvelle k sensa
tion.
ITALIË. Le ministère est en pleine
dissolution. Le Roi aappeléM. Gairoli. La
Chambre s'est ajournée.
Voilk un joli gouvernement depuis que
iTtalie s'est unifiée. Impóts écrasants,
déficit énorme et constant, agitation ré-
volutionnaire partoutaugmentation
effrayante des crimes et délits. Que vou-
iez-vous: c'cst du progrès libéral!
RUSS1E. Symptómes menagants
pour ia paix de TEurope.
Nous enregistrons quelques nouvelles
qui viennent d'arriver.
On télégraphie de Berlin, le 15 Novem
bre, k la Gazette de Cologne
Presque la moitié de l'armée russe est
concentrée en Pologne et en Lithuanie. 11
y a dans ces deux pays, k peu prés jusqu'k
la ligne de Dunabourg-Kiev, 30Ü bataillons
d'infanterie, 150 escadronsde cavalerie et
450 canons.
Le Gaulois a regu de Saint-Pétersbourg,
17 Novembre, la nouvelle grave que voici
Tous les officiers en congé ont regu ce
matin, par le télégraphe, l'ordrede revenir
a leur poste sans aucun retard.
A rapprocher d'un ordre émané du mi
nistro de ia guerre autriehien, recomman-
dant tout particulièrement aux officiers
d'état-major letude de la langu'e russe. Un
cours de russe a été ouvert depuis hier 16
Novembre k l'école de guerre, k Vienne.
11 se confirme que tous les officiers rus-
ses qui se trouvaient hors de leur pays, en
congé, ont regu l'ordre de rejoindre immé
diatement lcurs' corps respectifs. Le Moni-
teur universel donne k eet égard des détails
assez inquiétants pour la paix de l'Europe:
Ceux qui séjournaient k Paris étaient
tout partis dèsSamedi. Parmieux, on comp-
lait le général Hawenkoff, appartenant k
l'état major et chargé, dans la dernière
guerre, du commandement des opérations
de mobilisation de l'armée russe. Le dé-
part de eet officier supérieur a été si préci-
pité qu'ii s'est présenté a cinq heures, Sa-
medi, dans une maison oü il devait diner
le même soir, pour s'excuser de tie pouvoir
assister k ce re'pas. 11 avait règu k midi
une dépêche congue dans des tennes tels
qu'il parlait sans larder. Nous devonsajou-
ter que les impressions de ces officiers
étaient assez sombres.
Une lettre de Saint-Pétersbourg, adres-
sée au Daily Newsdit que lorsque M.
Layard menaca la Porte d'une demonstra
tion de la flotte anglaise, le sultan demanda
au tsar d'envoyer des cuirassés dans la
mer Noire et dans le Bosphore, en cas d'ar-
rivée de l'escadre anglaise dans les eaux
turques. Le tsar aurait consenti.
D'après le Daily News et le Morning Post,
le gouvernement ottoman pencherait lort
vers la Russie et Abdul-Hamid aurait or-
donné d'armer activement d'artillerie les
forts des Dardanelles, pour être en état de
répliquer aux cuirassés britanniques s'ils
voulaient engager les familiarités de trop
prés.
Mais les probabilités sont que l'heure de
telles extrémités n'est pas encore sonnée.
L'Angleterre ne les désire pas plus que la
Turquie.
Enfin, pour couronner cette série de nou
velles inquiétantes, vient s'ouvrir sur les
plans de M. de Bismarck une éclaircie très-
inattendue.
Signalons sous réserves et k litre de cu-
riosité une dépêche de Dresde envovée a j
YEstafette et disant que le bruit de négo-
ciations avec la maison royale de Saxe per- J
siste, malgré les démentis venant de Ber- j
lin.
II s'agit de la reconstruction de l'ancien j
duclié de Yarsovie et de son échange contre
la Saxe. Ce nouveau royaume donnékla
maison de Saxe, serait lié par une conven-
tion douanière et militaire k l'Allemagne,
et lui servirait de barrière contre la Russie,
tout en modérant la force expansive de
l'Autriche vers l'Est.
Ce serait le plan depuis longtemps arrê-
té du prince de Bismark.
FRANCE. Décidément la fameuse
jonetion des deux presidents de France n'a
produit aucun effet. Personne ne s'en occu-
pe et ne s'en préoceupe.
Le parti radical est tout aussi divisé
qu'auparavaut. Cependant ses organes ré-
clamenl la démission du Ministère et la dis
solution de la Chambre.
Voici un échaniilion de leur langage:
Qui: la dissolution! et le prochain mi
nistère doit avoir pour programme unique
de la préparer et de la hater.
La Chambre actuelle a été nommée
pour eonsolider la République; elle a été
réélue, après le 14 Oetobre, pour enterrer
les hommes du löMai et le maréchal Mac-
Mahon. Les deux cérémonies sont termi-
nées.
Qu'a-t-elle k faire maintenant? Elle
n en sait
rien.
rien. Elle n'a de programme sur
11 faut une Chambre jeune, ayant un
sang nouveau, retrempée dans le suffrage
universel, pour faire les réformes qui s'im-
posent au pays et que la République doit
accomplir pour montrer qu'elle est un meil-
leur gouvernement que les gouvernements
précédenls.
»\Donc, en deux mots. voici le program-
me qui nous parait résulter de la force des
choses
Un ministère Gambetta tout de suite
La dissolution après la session de
1879.
La dissolution, et M. Gambetta, pour
faire les elections
La Lanterne qui pose les deux termes du
programme des radicaux opportunistes: am-
nistie et dissolution, donne les raisons qui
déterminent le choix oblige de M. Gambetta:
En réalité, il n'y a qu'un président du
conseil possible: G'est ïhomme qui a con
duit la campagne des 363; qui, pendant si
longtemps, a manié, trituré, fagonné la ma-
jorité de la Chambre actuelle. Tout le monde
le nomme! c'est M. Gambetta.
Ce qu'il faut k ces répubiicains, c'est un
hom me qui triture les majorités. qui sache
i pétrir cette pate loute spéciale de l'électeur
j et de l'élu.
Avant-hier, le Petit Parisien rappelait que
la majorité se pliait com ne un chiffon a tous
j les caprices de M. Gambetta.
Aujourd'hui, la Lanterne nous dit que
c'est paree que M. Gambetta a la spécialité
de la trituration dés représentants du Peu-
ple Souverain, qu'il doit prendre le Pouvoir.
Ce qu'il y a de plus triste, c'est que les
répubiicains ont raison.
Le dernier conseil des ministrs s'est oc-
cupé des travaux de la session parlemen
taire qui va s'ouvrir dans quelques jours.
S'il faut en croirc la France, les ministres
seraient résolus k déclarer qu'ils ne veulent
s'oceuper que du budget, k T'exclusion de
toute autre affaire si des interpellations
leur sont adressées, ils en demanderont la
ï-emise k six mois leur politique consistera
surtout k gagner du temps, pour atteindre
sans encombre la session ordinaire de 1880.
Ce serait peut-être le eas de dire, en modi-
fiant un peu le proverbe: Les ministres
proposent et les majorités républieaines
disposent. Du reste, avant quinze jours
nous serons édifiés complétement sur ce
point.
PAYS BAS. La question de la dé-
fense nationale est devenue la question brü-
lante. Une brochure de l'ancien ministre de
la guerre, M. den Beer, conclut k une modi
fication de la Constitution de 1848 et k une
réorganisatiou de l'armée, basée sur
service personnel et l'abolition du rempla
cement.
Affaires liberates d'Ypres.
Le Progrès nous apprend que l'Associa-
tion libérale s'est réunie, il y a buit jours en
assemblée générale. Cette fois la vaste salie
de 1 'Aigle ne regorgeait pas des 130 mem
bres de l'association. Les aigles seuls s'y
trouvaient.
Le moniteur libéral n'en dit rien. Son
compte-rendu est froid du reste. II y a de
quoi! Petit public et petite besogne, enfin
question d'argent.
On a renouvelé le mandat du délégué ef-
fectif et du délégué suppléant k la fédéra-
tion libérale: M. Carton un partisan de l'au-
torité compléte et M. Van Merris. Morale
moyenne comme dit Pierre Van Humbeeck.
Le président a annoncé que les écoles
officielies se peuplent k l'infiniproba-
blement de places vides et d'instituteurs
sans ouvrage.
Une circulaire de M. Pecher recommande
la verification des listes électorales.
On a voté d'enthousiasme le denier de la
lutte. C'est la 3me ou la 4'-ne fois que l'asso
ciation libérale procédé a cette operation,
sans résultat connu jusqu'ici.
Enfin M. le chevalier Ferdinand deStuers,
le, deuxième sénateur manqué d'Ypres, a fait
un discours. II devient loquace ce joli gar-
Qon.
Yoilk les faits et gestes de notre associa
tion libérale.
Tonnez clairons,
Sonnez tambours.
Les brebis galeuses.
Le Progrès sert deux fois par semaine k
ses lecteurs trop crédules, quelques faits
scandaleux plus ou moins épicés, k charge
du clergé francais et beige.
La feuille gueuse peut s'en vanter, elle
observe admirablement le précepte de son
aieul: Mentez et mentez sans cesse, il en
restera toujours quelque cliose.
La plupart de ces faits sont inventés ou du
moins considérablement exagérés.Mais quand
ils seraient vrais, on pourrait se demander
quel intérêt peut avoir le Progrès k dénicher
ces fruits du Périgord ou d'ailleurs. Ce n'est
sans doute pas pour défendre la Religion ca-
tholique; car le Progrès est un de ses agres-
seurs les plus 'bas. Ce n'est pas davantage
dans l'intérêt de la morale qui, moyenne ou
non, ne peut se relever par ces tristes trou-
Le Progrès n'a qu'un but, rendre le
le j vailles