clergé odieux et trainer le catholicisme dans la fange, en un mot écraser l'infame se- lon l'expression de l'impudent et impudique Voltaire. Entre parantlièses, Voltaire était le plus infame des hommes. 11 faudrait remonter jusqu'k Sodome ou Gomorrhe pour retrouver la trace de son origine. Mais laissons dormir ce bon libéral et son hideux sourire voltiger sur ses os décharnés! Ce qui nous frappe chaque fois que la pres- se libérale signale cette sorte de faits au pu. blic, c'est que la plupart des fois ils sont, controuvés sans que la gueuserie se rétracte. Ce qui n'est pas moins frappant, c'est que les brebis galeuses, vouées d'abord a l'exécration du monde, passent au libéralisme et devicn- nent par le fait même des gens parfaitement honnêtes. Et quoi d'étonnant? Morale libre et indé- pendante n'est-ce pas la devise du libéra lisme moderne? II y eut naguère un moine qui passait pour un affreux calotin. Depuis, le Père Hyacin- theest devenu Loyson père, et le libéralisme le compte parmi ses fidèles. S'il eüt été plus libéral il serait devenu député et quelque jour peut-être pair de France! 11 est vrai que pour obtenir la naturalisation libérale, on peut et on doit jeter le froc aux orties, répudier ses vceux, manquerk ses promesses, violerla foi donnée, se faire parjure. Grace a la mora le moyenne, un religieux deviendra un hon- nête homme dès qu'il aura pris femme. Si le eoeur lui en dit, il pourra en prendre deux ou trois, sans cesser d'être fort bon libéral. Nous disions qu'il peut y avoir des abus. Tant qu'il y aura des hommes, il y aura des abus, et les prêtres, pour être plus exposés aux dangers, sont plus exposés aussi k tom- ber. Malgré cela et grace k Dieu, les chutes sont rares; elles tendent même k disparat- tre par le temps d'épreuve et de persecution oü nous vivons. Le libéralisme a ce bon cóté; malheureusement il n'en a pas d'autres. Sur mille prêtres, y aurait-il un mauvais? Non. 11 y a done lieu den remercier le ciel, quand sur douze apötres il y eut un Judas. Or les Apötres étaient prêtres et ils devaient. être plus parfaits k cause de leur contact avec leur divin Maitre, qui était la perfection même. Cette proportion devrait frapper le Progrès qui ne voit lui dans Ie sacerdoce qu'u.ne fonc- tion, une sorte de profession. Ah! Puissions- nous dire que sur mille médecins, avocats, notaires ou industriels il n'y a qu'un seul Judas! Plflt a Dieu qu'il n'y eüt jamais eu qu'un Fontainas parmi les échevins de 1'in struction publique dans la capitale et en pro vince, et un seul Perceval parmi les membres libéraux du Parlement beige! Mais k quoi bon discuter avec des gens habitués k n'envisager que le cöté hu main des choses? lis sont devenus semblables a ce voyageur qui, trouvant a terre un fruit gaté, en conclut que l'arbre n'en porte pas d'autre. lis oublientqueles bons fruits restent attachés k l'arbre et que les mauvais seuls tombent k terre. Pour nous, nous voyons dans le sacerdoce une institution divine. II peut y pénétrer quel- quefois un intrus, comme le voleur par la fenêtre. Nous ne nions pas que le libéralisme et l'immoralité ne puissent de temps k autre y exercer leurs funestes ravages. Nous au- rons peut-être encore k déplorer la chute de quelque Luther ou Reinkens, mais au lieu d'ajouter au scandale en révélant le scandaie, nous prierons pour les brebis égarées, pour que Dieu les ramène au bercail. Dieu exauce- ra cette prière, et il donnera k ces malheu- reux la grace d'abjurer leur libérali me avant de mourir, et de revenir ainsi, un peu tard peut-être, k la bonne voie qu'ils n'auraient jamais dü quitter. En cbrétiens catholiques nous faisons la même prière pour les gens du Progrès et consorts. Chambre des Représentants. M. Frère-örban s'était préparé une ova tion. (Jne interpellation complaisaute de M. Delhougne l'homme masqué lui avait fourni ['occasion de faire un exposé des négociations avec Romè. Les journaux libéraux en attendaient iner- veille. Les catholiques allaient être écra- sés, les radicaux satisfaits et M. Frère de- vait regner en maitre absolu et incontesté. Hélas tout est évanoui! C'en est rait du triompheM. Malou s'est chargé de réduire les exploits diplomati- ques de ("honorable ministre k leur juste valeur. 11 lui a prouvé aujourd'hui que, en dépitde ses grands airs, il est revenu bre- douille de sa campagne de Rome. Surlaquestionconstitutionnelle, M. Frère a enfoncé une porte ouverte,- puisqu'en fait les catholiques n'ont cessé d'observer loya- lement le paete conclu après 1830 et l'ont défendu autant qu'ils out pu contre les violences du libéralisme. Abordant la question des écoles, M. Ma lou a démasqué avec une admirable logique et une verve impitoyablc le double jeu de M. F rère qui, après nous avoir impose une loi qu'ii a qualitiée lui-mêrne de loi de guerre. n'a pascraint d'aller solliciter l'in- tervention de Rome pour Raider k pacifier le pays catho ique. Rome n'a pas été dupe de cette audacieuse manoeuvre; h résulte des réponses même communiquées par M. Frère, et ce ne sont peut être pas les seules que sur les principes il n'y a pas l'ombre d un dissenti ment entre le Pape et nos évêques. Aussi le mouvement scolaire conlinuera- t-il, et la resistance des laïques, comme cel- le du clergé, k la tentative de déehristiani- sation par lecole sera-t-elle plus vive, plus énergique que jamais. Ge qu'elle a déjk produit, c'est une deser tion saus exemple des écoles offi.helles. M Malou a produit k ce propos uuc statist ique aussi accablante pour, les pères de la loi de malheur qu'elle est encourageante pour les caihpiiques. En definitive, a dit l'éminent député de Saint-Nicolas, il y a accord entre tous les catholiques, le Pape et l'épiscopat sur ce point que voire loi est mauvaise etdéplora- ble. El le reste ia loi de guerre el de mal beur. Nous ne la comhaltrons que par dos amies iégales, car nous ne sommes pas le parti du désordre, le parti de l'émeute, mais nous en aurons raisou nous userons de la plus grande force qui soit au monde, la li- berté au service de ia foi. M. Frère a répliqué. Après avoir fulminé de plus belle contre les évêques et contre la presse catholique, il a en quelque sorte acté lui-méme sa défaite par ces mots significa- tifs J'espérais que nous aurions vu le parti catholique se detacher des évêques. Et se sentant a bout de raisons, eet homme d'Etat a tïni par justifier la suprème vafson de son parti, l'émeute La discussion a été interrompue pour être reprise, lorsque toutes les pièces auront été livrées k l'impression. M. Janson a annoncé qu'il aurait alors, lui aussi, des vues k échanger avec le gouvernement. Le respect chez les libéraux. Nous trouvons, ce matin, dans un organe important du libéralisme, l'appréciation •suivante des négociations diplomatiques engages entre le cabinet de Bruxelles et le Vatican Le gouvernement libéral de la llelgique a été joué pareet Ilalien retors qui succède sur ie tróne de Saint-Pierre k cette vieille béte de l'ie IX. Tel est le langage dans lequel la presse libérale defend l'indépendance du pouvoir civil. Si nous nous laissions aller k l'indigna- tion naturelle de nos ccèurs. nous emploie- rions peut-être quelques qualificatifs que noire fidéle abonné M. Frère-Orban s'em presserait de signaler k S. E. le cardinal Nina, comme trop peu respectueux pour les libertés modernes en général et pour la li- berte de la presse, en particulier. Mais l'expérience nous a rendus prudents et nous nous bomerons k demander discrè- tementsi le journal en question n'a peut être pas dépassé les bornés de la civilité La liberté de la presse autorise, dit-on, toutes les manifestations de la pensee, mais enfin... il v a cei taines liinites qu'il ne faudrait peut- être pas franchit- il y a certains ópithètes qui ne devraient pas, nous semble-t-il, des- cendre sur des noms environnés du respect de tous les catholiques Nous nous trompons peut-être mais ja mais nous n'avons rangé, parmi les droits de l'homme le droit de faire la béte... par don. l'animal. (Bien public.) A Lire. LES CHEMINS DE FER DE LA FLANDRE. Nous lisons dans le Journal de Bruxelles La Patrie de Bruges a signalé la pression exercée sur les employéset ouvriers de clie- miu de ter de la Flandre occidentale pour les forcer k envoyer leurs enfants aux éco les ofiiciidles. Dans presque toutes les sta tions de cette ligne les mêmes menaces étaient faites. En presence de ces actes, un membre de la representation nationale, M. Ie comte de Briey, dont nous avons déjk cité la géné- reuse intervention en faveur de l'enseigne- ment catholique dans l'arrondissement de Virton, a cru qu'il lui appartenait, comme actionnaire de la Compagnie de la Flandre occidentale, de faire connaitre aux direc teurs qui habitent Londres qu'une entre- prise parement industrielle était envahie par l'esprit de parti dans ce qu'il offre de plus violent. II faisait appel au sentiment public de l'Angleterre, oü la liberté de con science et l'autorité du père de familie, ont toujours cté.également respectées et insis- tait sur cette considération que la pression était d'autant plus blamable qu'elle était exercée sur de pauvres ouvriers exposés a perdre leur salaire et le pain de leurs fa milies. Nous avons appris que la réponse de MM les directeurs a été telle que la dictaient toutes les traditions de leur noble et libre pays. Dans une première lettre. du 23 Octobre M. Smith, secrétaire du eonseil d'administra- tion, écritkM. le comte de Briey Je suis chargé par mon eonseil d'admi- nistration de vous informer qu'il partake votre opinion que la liberté de conscience p!«ine et enbère doit être laissée a nos ou vriers. Mon eonseil d'adm+nistration est aussi étonné que vous même d'apprendre que des ouvriers ont été menacés d'etre renvoyés s'ils envoyaient leurs enfants certaines écoles. II espère que ce n'est pas le casVous pouvez être assure que ce que vous avez annoncé par votre lettre n'a jamais été proposé par le eonseil d'admi nistration et. ne sera certairiement approuvé par lui. Dans une seconde lettre, du 6 Novembre, M. Smith fait connaitre que le eonseil d'ad- ministration se propose d'examiner avec soin si des mesures générales de pression ont été exercées sur les ouvriers pour entraver leur liberté de conscience et leurs droits de père de familie. L'enquête auuoncée aura pour résultal, nous l'espérous, de refréner le zèle des agents de cette compagnie qui out eule tort d'oublier que, lorsqu'on gère la chose des autres, on he peut s'en servir pour sa- tisfaire ses passions ou ses intéréts. 11 est desirable que les faits de pression exercés par d'autres compagnies de chemin de ter ou entreprises industrielies sur leurs ouvriers soient immédiatement signaléés k la presse afin que les actionliairös de ces sociétés avisent aux mesures qu'ils ont ii prendre vis-a-vis de gérants qui abusentde leur autorité. Nos colonnes sont ouvertes it toutes les reclamations de ce genre. 11 est déplorable que le mauvais exemple parte de haut et que eé soient les employés des chemius de fer de l'Etat qui le donnent. On nous signale le chef de service d'Anvers- Malines et le piqueur de Contich qui usent de tous les moyens pour arracher aux éco les libres les enfants des ouvriers du che min de fer. 11 est regrettable qu'on ne puisse faire partout comme a Yvoir. Un industrial de cette commune ayant voulu cóntraindre ses ouvriers k envoyer leurs enfants aux éco les offioielles, les ouvriers se mirent en grève et le patron fut trop heureux de les reprendre en leur laissant le droit de faire élever leurs enfants cominc leur conscience le leur commande. A la suite de ['article que nous avons pu- biié le mois dernier, de nombreux faits de pression nous ont été signalés. Nous les transmettrons k qui de droit ainsi que ceux que l'on voudra bien nous faire parvenu' encore. (Patrie.) Demain solennité de Ste-Cécile. La sociéte les Fanfares catholiques se feront entendre k l'église St-Martin, pendant la messe de M heures et demie. On nous annonce que cette excellente spciété vient de recevoir un ma- gnilique drapeau. Ces insignes seront solennellement bénis avant la messe. La société, composée de catholiques con- vaincus, veul appeler Ia protection de l)ieU sur le signe de ralliemenl qui vjeul de jeu- être offert. co cv

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 2