ORGANE CATHOLIOUE DE L'A R RON DISSEMENT.
SAMËDI 6 Décembre 1879.
10 centimes ie numéro.
1 4" année.
N" 1454.
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Journal d'Ypres pour 1880, rece
vrout le journal gratuitement de ce
jourjuscfu'aii I' Janvier.
Résumé politique.
RUSSIE. Un grave attentat vient
d'etre perpétré par les nihilistes contre la
vie de fEmpereur Alexandre. La voie ferrée
avail été mi néé prés de Moscou. Les meur-
triers ont fait éclater la inine au moment du
passage d'un train composé de voitures
impériales. C'était ie train emportant les
bagages. L'Ëinpeiviir était passé quelques
moments auparavant.
€et événement a produit une profonde
émotion. C'est ia quatrième tentative d'as-
sassinat commise a legard de ee prince.
On prépare de graudes ovations a St-Pé-
tersbourg. L'opinion générale est que eet
événement va rendre inevitable üné poüti
que de réaction de ia part du gouverne
ment.
AUTRICHE. La Chambre des de
putes a voté, par 178 voix contre 152, le
premier paragraph®du projetdu gouverne
ment lixaiit l'effectif de guerre h 800,000
homines.
Les Tchèques out déclaré que l'avenir de
VAutricbe est une question d'existenee pour
eux.
FRANCE. Le ministère est recon-
solidépour quelquu temps. M. Waddingtori
a exigé une interpellation qui a été faite
par M. Brisson. Les déclarations ministé-
nelles constituent en definitive une conces
sion nouvelle aux exigences de ia gauche.
Le personnel adrninistratif sera épuré et
on exigera de tous ies fonctionnaires, que's
qu'ils^soient, une adhesion compléte aux
princ jes répubiicains.
Un ordre du jour favorable a été adopté
par 243 voix contre 107.
Voijii M. Gambi ta tranquille pour quel
ques jpurs.
AFRIQUE Les Boers se sont soule-
vés et les troupes aiiglaises sont en marche
pour soumettre un chef Zoulou, Seccorni.
La période deS sacrifices nVst pas encore
terminée pour 1'Angleterre dans 1'Afrique
méridionale.
AFGHANISTAN. 11 se confirme que
Vacoub Khan a été reconnu coupable de
participation au massacre de Kaboul. On
eroit qu'il sera mis en jugement.
AMÉRIQUE. L'escadre chilienne
bloque Arica. Les troupes chiliennes ont été
complèleinent battues k Tarapaca.
JEAN-JOSEPH F.VIC f,
gneraent supérieur en échange du maintien
de la legation beige ïi Rome.
Dans un an, "péüt-ètre, la suppression du
budget des cultes en échange d'une nouvelle
palinodie radicale.
Une observation en passant. M. Frère
tenait obtenir du Pape quelques mots de
condam nation pour ies catholiques qui se
permetlent d'attaquer la Constitution.
En somixie il n'a rien obtenu et cette arme
s'est brisée dans ses mains.
Mais que fait-il lui-même et que'les ceu-
Chambre, la suppression du traitement du
est reclamée par les avancés, tandis que M.
Bara defend bien mollement cette prescrip
tion constitutionnelle.
Combien de temps v a-t-il que M. Janson
signalait les pierres vermnulues de l'eouvre
de 1830 ei demandait leur enlevement.
II serail t'acde de signaler bien d'autres
i répubheames de bon nombre de libéraux.
j En signialant les attaques des catholiques,
M. Frère n'a voulu que- détourner l'attention
des graves atteintes que le parti ibéi al
porte journellement d la Constilution.
v j C'est li un trait dignede Tartuffe et dont
Ypres, le 6 Décembre.
Le Progrés en convieut enfin, la division
menace le parti liberal. I! revieut done a
ia vérité.
Mais en appréciant comme il le fait la
sa carrière d'hoinmé d'Etat portera i jamais
la tache.
Les causes de cette division du parti
libera! soul des plus graves. Nous les con-
sidéroos méme comme le point dé dép irt
cause de cette division, son erreur est dime évolution nouvelle parmi les adhé-
grande. rents des principes libéraux.
II sera torcé de 1 avouer sous peu. Ou ne peut supposer- en eflfet que tous
Le parti libéral est profondément divisé. manquenl de trauchise ei que ceux d'entre
Pour s'en eonvaiucre, pas n'est besoin de eux qui désirent conserver qiielques-unes
chercher bien loin; la lecture de ia poiémi- des bases essentielies de la soejété ne se
que libérale de ces derniers temps suftu et serveut do leurs idéés quo comme un mas
que qui couvre ies espérauces les plus dan-
au delii.
Les radicaux, ii est vrai ont courbé i'é-
chine sous la ferule de M. Frère: mais c'est
fa mor! dans l'ame qu'ils s'exécuteront, ei,
iogicieus impitovables, ils sauronl tirer les
dernières consequences des principes doc
trinaires.
Chaque victoire de cette sorte coüte ii
l'autocrate liégeois une concession nouvel
le: la loi sur l'enseignemcnt primaire en
gereuses.
Le temps est procbe oü Ton verra se réa-
iiser cette parede de D moso G i' te/: Le
libéralisme disparaitra en retournant au
chrislianisme dont il est la negation, ou en
se confqndant avec 'ie radicalisme qui est, sa
consequence.
Tandis que ies uns, ne reculant devant
aucune énormitë, clierc teront dans !e dés-
échange du vote des anti-militaristes, urie ordre et les ruines une constilution impos-
loi sur l'enseignement moyen et sur l'ensei- 1 sible, les autres, effrayés, s'adresseroat la
Journal d'Ypres,
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Bruxelles, 89, Marchaaux Herbes, et a Paris, 8, Placode la Bourse.
Par la tniséricorde de Dieu et la grace du Saint-
Siége aposlolique, Evéque de Bruges, Prélat
domcstique de S. S le Pape et Evéque assistant
au tröne pontifical, au clergé et aux fidèles
de notre diocèse, salut et bénédiction.
Nos Très-Gbers Fröres
A la date du 20 Septembre dernier, Notre j
Trés Saint-Père, le Pape Léon XIII. aordonné
la publication du Dócret suivant, qu'il nous tar- j
dait de porter a votre connaissance
Qui d'entre nous, N. T. G. F.,qui en fümes les
beureux témolns, nese rappelle avec atteiulris-
sement le grand fait de la proclamation solen-
nelle, il y a un quart de siècle, du dogme de l'fm-
maculée Conception de la Trés Sainte Vierge j
C'était le 8 Décembre 1851. L'univers entier,
peut-on dire, s'était donné rendez-vous a Rome,
comme a la veille de l'un des plus grands évé-
nements de l'histoire. L'immense basilique de S.
Pierre ne suffisait pas a contenir la multitude des
pieux pèlerins. Plus de deux cents Evêques de
toutes les nations se tenaient debout autour du
tróne du Pontile infaillible lorsque, l'incompa-
rable Pie IX, se dressant dans toute la majesté
deson pontifical suprème proclama que - la doc-
trine qui enseigne que la Tres-Saiute Vierge
i Marie, dés le premier instant de sa conception,
j par une grace et une faveur spéciale de Dieu
tout-puissant, accordée en vue des mérites de
- Jésus Christ. Sauveur du genre humain, a été
r próservée pure et éxempte de toute tache de
péché originel; que cette doctrine est révélée,
et que par conséquent tous les fidèles sont obli-
j gés d'y croire fermeinent et toujours. Au mê-
j me instant, tous les fronts s'inelinèrent; les voü-
tes du temple résonnèrent des chants sacrés et
des bénédietions de la multitude, le canon du
chateau S. Ange annoriea la grande nouvelle a la
Ville-Eternelle, aioi's encore indépendante et
heurense, et y fit éclater les transports de la plus
vive et sainte allégresse. De Rome, les mani
festations de la joieet de la piétó se répandirent
aussitöt dans tous les dioeèses du monde Les
louanges de la Reine con?ue sans péché reten-
tirent partout comme un chant de victoire; et
jusqu'aux extr-émités de la terre, les fidèles,
s'unissant dans un méme élan avec leurs
Pasteurs, ne cessèrent de repéter en rhor.neur
de Marie: Tota pulchra es et macula non est in
te. (Cant. IV, I Vous êtes toute belle, et il n'y a
point de tache en vous
Vingt-cinq années se sont ócoulées depuis cette
rnóm irable époque et il n'est pas étonnant que
Notre Saint-Père, le Pape, Léon XIII, aussi.
grand serviteur de Marie que Pie IX, d'immor-
telle mémoire, vienne signaler, a la piété de
l'univers catholique, ce glorieux anniversaire.
Partout d'ailleurs, et dans notre cbóre Patrie
notamment, I'on a besion de deux graudes choses
qu'il appartienta Marie Immaculée de nous ob-
tenir la restauration des saintes móéurs et la
conservation de la Foi, dans les pénibles épéeli
ves que nous traversóns. Souvenons-nous en
bien, N. T. C. F., une partie essentielle du cults
des Saints consiste dans Limitation de leurs ver-
tus. A la vue done de l'exemption compléte de
tout péché, dans la personne de Marie, notre
Mere, appliquons nous, nous qui sommes ses
enfants, a iui ressembler: et par la fuite constante
des dangers, par des efforts généreux sur nous-
mèines, par le fréquent usage des sacrements et
par la pratique assidue de la prière, conservons
et développons en nous, ainsi qu'il sied a des
Chretiens, la puret i de l'ameet du corps. Pour
peu que nous fassions de notre eóté, Marie lera le
reste.
C'est Elle aussi qui, si nous L'en con.jurons,
sera notre lumière, notre force et notre courage,
an milieu des dilficultés présentes. Marie ne sau-
rait oubiier Rome ni l'auguste prisonnier du
Vatican. Elle n'oubliera pas davantage la Bel
gique, qui iui est plus dévouóe que jamais, et lui
conservèra ledon précieux de la Föi.
En ce qui concerne ce cher diocèse, nul doute
que des motifs spécianx ne nous engagant a ré-
pondre aux vues du Saint-Père, ei a rivaiiserdo
zêle pour prolitcr des bienlfcits spirituels qu'il
nous offre. N'est-Ce pas, en efïet, un Evéque de
Bruges, Mgr Malou, de sainte et imperissable
mémoire, qui, il y a vingt-cinq ans, briliait a
Rome, au premier rang des Evêques de lacatho-
licité? N"est-ce pas le méme illustre Prélat de
Bruges, qui éleva deux monuments en l'lionneur
de rimmaculée Conception; l'un, un livre adini-
v
rable, fruit deson rare talen* et de sa vaste éru- vres laisse-t-il exécuter par !e parti doot il
dition; l'autre, l'église monumentale de I)adi- nrëtend renter le chefN
zeele, oü toutes Ies families, Nous dirons tous les
fidèles du Diocèse ont apporté leur pierre Cette La libei'té d enseignement, inscrite dans
église s'achève et se meuble; et Nous espérons la Gonstitution, doit être remplacée par le
bien procéder a sa consécration solennelle, dans monopole de pElat et déj;( en pleine
ie cours de l'année prochaine.
Ce n'est pas sans attendrissement, N. T. C. F.,
que Nous vous remercions tous et chacun.de clerge, garanli par notre pacte fondaméntal,
votre constant et généreux concours a l'achève-
ment de cette oeuvre; et que Nous vous annon-
cons que la quéte de cette année sera ia dernióre.
Elle aura lieu, eouiiuo les années précéilentes,
dans toutes les églises et chapellos, ie Dimancbe,
•■14 Décembre, a toutes les messes et au salutet,
dans les Co igrêgations de la Sainte-Viergo, a
{'occasion de la reunion 'solennelle.
Et sera la présente lettre lue an prone, dans les
églises et oratoires publics du diocèse, le Di- prétenljons. sans oubiier les aspirations
msnp.hA. Sftdfl ftfl mftia. i 4
manche. 30 de ce mois
Donné k Bruges, le 24 Novembre 1879.
t jean-joseph,
K V IC O u E DE BRUG E S
Par mandement de Mgr VEvéque,
F. Nolf, Chan Secrót.