ORGANE CATHOLIQUE DE L'A R RONDISSEMENT. ÉTRENNES PONTIFICALES. SAMEDI 27 Décembre 1879. 10 centimes le numéro. ï4e année. N08 1459 1460. On s'abonne rue au Beurre, 66, Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le 3amedi. Le prix de l'abonuementpayable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se regular-Rent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne.— Les réclames dans le corps du journal paient 30 centimes la ligno. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas, ftruxelles, 89, Marché aux Herbes, et a Paris, 8, Place de la Bourse. L'OEuvre des étrennes pontifieales est j suspendue pour l'année 1880. Le Bien public adresse b ses lecteurs un article qui expose les motifs de cette deci sion. Nous reproduisons ces considerations. Elles renferment sur les circonstances ac- tuelles des sentiments qu'on ne peut trop partager. Nous nous proposions d'ouvrir, cette année encore, la veille deNoël, notre sous- cription habituelle pour l'oeuvre si sympa- thique et si populaire des Étrennes pontifi- caks. 11 nous semblait mème que, dans les circonstances présentes, au moment oü le libéralisme gouvernemental cherchebémet- tre des doutes, plus intéressés que sincères, sur la parfaite soumission des catholiques beiges aux enseignements et aux conseilsdu Saint-Siége, les fidèles se seraient fait un devoir et une joie de témoigner, si-non par le chiffre, du moins par la multiplicité de leurs offrandes, qu'ils ont voué it S. S. Léon XIII la mème obéissance et le mème amour quit son saint et glorieux prédécesseur. Pie IX. La lutte que nous avons it soutenir contre la Franc-maconnerie d'Etat, les rigueurs de la saison qui aggravent les souffrances des pauvres imposent, il est vrai, it la charité des charges exceptionnelles; mais l'obliga- tion de l'assistance fraternelle peut parfaite- rnent se concilier avec raccomplissement des devoirs ftliaux. Plus d'une fois, les ca tholiques beiges out su le prouver, et nous sommes stirs d'etre leur organe en affirmant qu'ils étaiènt pruts it le montrer encore. Mais si la générosité chrétienne a des élaus qui félèvent it In hauteur des situations les plus critiques, l'amour paternel a, de son cöté, des délicatesses qui trouvent le moyen de s'imposer it ['adhesion et an res pect de la piété filiale. Les nécessités temporedes du Saint- Siége, sacriiégement spolié par la Involu tion, n'ont fait que s'accroitre; mais l'Eglise est une Mère et, comme toutes les mères, plus mème que toutes les mères, elle sait oublier ses propres besoins pour ne songer qu'b la détresse de ses enfants. Placé au faite de la société chrétienne, témoin des souffrances des peuples, érnu surtoul du péri! des antes, le Pape sest i inspire de ce sentiment et il s'est dit, comme autrefois N. S. Jésus-Christ lui même Misereor super turbatn line lettre, adressée au Comité des OEu- vres Pontifieales nous fait connaitre en ces termes les paternelles intentions de S. S. Léon XIII Je connais trop, écrit Son Exc. le Nonce apostolique, Mgr Vannutelli, la paternelle sollicitude du Souverain-Pontife pour ceux qui souffrent et j'ai trop de preuves de sa predilection spéciale pour ses en- fants de la Belgique, pour ne pas vous dire que le Saint-Père serait heureux d ecarter, dans les circonstances actuelles, tout ce qui pourrait ralentir d'une mattière quelconque le courant de large charité qui entraine le pays au soulagement des classes souifrantes. Je crois done être l'interprête des sen- timents du Saint-Père en vous engageant it suspendre, cette année, l'appel ordi- naire aux Étrennes Pontifieales. Nous nous inclinons respectueusement devant l'expression de ce désir souverain, bien digne de la magnanimité du Pontife qui tient, malgré la situation difficile du Saint-Siége, it donner b la Belgique catho- lique ce nouveau gage de sollicitude et d'affection. En réalité, c'est un don considé- rable que le Pape Léon XIII vient de faire, d'une manière indirecte, aux ajuvres reli- gieuses et charitables de notre pays. Les souscripteurs babituels de l'oeuvre des Étrennes Pontificates deviennent ainsi les mandataires du Souverain-Pontife auprès des maiheureux et ils s'acquitteront large- ment, nous en avons la confiance, du man dat qui leur est conféré. Ils donneront aux pauvres pour l'amour du Pape et pour l'a mour de Dien. Nous sommes persuades d'ailleurs queles recettes de l'ceuvre permanente et fonda- mentale du Denier de Saint-Pierre se ces- sentiront favorablemënt, cette année. de la suspension provisoire de feeuvredes Étren nes Pontifieales. II y a quelques jours h peine, nous avons eu la preuve magniftque que la charité des iidèles sait se multiplier et, pourvoir a tous les besoins de l'Eglise. L'entreprise colossale et si promptement réalisée de l'organisation d'un enseigue- ment primaire, catholique et libre, n'a pas empêché le Denier de Saint-Pierre de s'éle- ver en 1879, dans le Diocèse de Gand, b un chiffre qu'il n'avait jamais atteint. II s'o- père ainsi des compensations admirables et vraiment providentielles. La charité catho lique n'a jamais dit son dernier mot et nous sommes persuades qu'elle nous réserve de nouvelles surprises. Christo in pauperibus! C'est sa sublime et féconde devise. Elle la pratique depuis dix- huit siècles et si. elle recommit Jésus-Christ dans le pauvre, malade, ignorant, nu, dé- laissé, elle l'aperpoit et l'assiste a plus forte raison dans Celui qu'll a lui-même institué pour être, sur cette terre. son Représen tant direct, le Chef visible de son Eglise et. Pnfaillible Gardien de sa doctrine. Résumé politique. BULGAR1E. Une jolie dépêche: Son Altesse le prince Alexandre a clö- turé la session de la Chambre et a congé- dié les députés en leur coinmuniquant qu'il a iintention de gouverner dorénavant personnellement. Par le temps de pnrlemenlnrisme qui court, voila qui produira bon eftet. ALLEMAGNE. Le gouvernement allemand vient de saisir le Conseil fédéral d'un projet qui tend b restreindre considé- rablemeut les prerogatives du Parlement. Aux termes de l'art. 13 de la Constitution fédérale du 24 Juin 1867, appliquée a 1'em pire depuis les événements de 1871, la con vocation de cette assemblée doit avoir lieu annuellement. Le nouveau projet stipule que la convoca tion du Conseil fédéral et du Reichstag doit avoir lieu au moins tous les deux ans. Ainsi il deviendra facultatif au gouvernement de Berlin de ne convoquer que tous les deux ans seulement le Parlement élu, ainsi que le Conseil fédéral oil siégent les représentants des gouvernements contédérés. RUSSIE. Le czarewitcb a quitté Tzarkoë-Selo el les rapports entre le czar i et son lils soul redevenus fréquents. On at- tiibue ce rapprochement s'il est vrai qu'il y ait eu f'rpideur au fait que le czar se serait décidé a conifer au conseil de Tem 1 pire la mission d'étudier les bases d'une I réforme libérale. On compte beaucoup pour j un acheminement plus marqué vers cette i solution sur le comte Schouvvaloff et surle I ministre de la guerre, le general Milutine, ami personnel du czarewitcb. Cependant les executions continuent et la sévérité de la i justice contre les révolulionnaires s'affirme par des condamnations nouvelles. C'est ain si qua Odessa la peine capitale a été pro- noncée le 13 Décembre, contre trois accu- sés qui ont été pendus le 19. D'autres pri- sonniers ont été condamnés b des peines temporaires ou a la transportation en Sibé- rie. FRANCE. Les modifications minis- térielles ressemblent a une féerie. Cela ne manque ni d'intrigues, ui de trucs, ni de ehangements b vue. Selon que la Fee Gambetta les protégé, MM. Freycinet, Waddin'gton et Léon Say sont chargés de la formation du nouveau cabinet. Les uns veulent aller a gauche, gauche, les autres a gauche modérée. Ou n'y voil pas très-clair. Oil en est arrivé b se mettre en négocia- tions avec un Challemel-Lacour, l'auteur célèbre du Fusillez moi ces yens-la. Ou y ira plus loin sous peu. La République frangaise examine la situa tion et indique le remède. Quant b faire un ministère durable, écrit encore la République frangaisecom- me le demande si nettement, si impérieu- sement la France, la tache sera trouvée aiséeou impossible suivant qu'on se met- tra en face de la situation avec toutes ses diflicultés. Tout sera impossible si l'on ne sait pas trouver, 1b oü ils sont, les élé- ments de Ia majorité qui devra soutenir le cabinet. Tout devient facile dès qu'on s'est rendu compte que ces éléments sont dans les deux grands groupes de la gauche parlementaire. Et, sur un ton de concision vraiment cé- sarienne, elle ajoute, en manière de conclu sion, qu'il n'y a rien de plus b dire aujour- d'hui. AFGHANISTAN. Le Daily News publie la dépêche suivante de Lahore, en dale du 23: Le général Gough a fait sa jonction avec le général Roberts sans rencontrer de résistance. Ou mande de Calcutta, en date du 23, a ÏAqence Reuter: 3,000 Chilzais ont attaqué Tugdulluk le 23 Décembre; ils ont été repousses en éprouvant des pertes. AFRIQUE. Le Kraal deSeccocpni a été pris par les Anglais. Les 320 fr. du Conseil communal. Le Prugrès vient d'enlever un grand poids de notre cceur, mais en même temps nous perdons une de nos dernières illusions. Ce journal, qui avait complimenté le Conseil communal de notre ville et non les membres de cette assemblée, ce qui nest pas ia même chose, nous annonce que les 320 fr. offerts au Denier des Ecoles, proviennent d'une souscription particuliere ouverte parmi les membres du Conseil. Done la caisse communale n'a pas été saignée. Tant mieux. Au point de vue des intéréts généraux nous n'avons rien b y voir. Mais les largesses de ces MM. les libéraux som Journal d'Ypres,

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1879 | | pagina 1