Le Journal des trottoirs. Gatisme. Nécrologie. La Musique a Ypres. Excursion de Ia Grande Fanfare a Ostende. M. de Burlet, rainistre des affaires éiran- gères. Cette objection ne tient pas. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Je m'attendais cette objection M. Picard. Voilk l'entreprise com re la liberté de conscience. M. de Burlet, ministre des affaires étran- géres. Elle existe depuis soixante-cinq ans. On n'a jamais fait autrement dans les écoles, dans les athénées.dans les colléges... M. Tournay. On a dit qu'h Liège cela ne s'est jamais fait. M. Picard. Je le répète, c'est l'entre prise que Ton fait contre la liberté de cons cience. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. Puis-je continuer, monsieur le président M. le président.C'est en vain que je demande ces messieurs de ne pas inter- rompre. Je les engage encore une fois laisser parler l'orateur. M. le baron Surmont de Volsberghe, rap porteur. C'est aux listes de proscription que vous faites allusion on en a tant parlé. Je vous rappellerai que les parents dont les enfants fréquentent l'école neutre it laquelle vous tenez tant doivent décliner leurs noms le nom de leurs enfants est porlé sur les registres de présenee et description. Ge sont des registres de proscription au- trement sérieux que ceux qui contiendront les déclarations des pères de familie. N vous eftrayez done pas de ces déclara tions Soyez sérieux et ne présentez pas des objec ions oe ce genre elles sont trop fa- ciles it réfuter. L'inscription de la religion au programme est u ie chose rationnelle. Quand la majorité de la population d'uri pays appartienl it la religion catholique, et c'est le cas pour la Belgique, il est logique que la religion soit enseignée dans les écoles le gouvernement peut done l'inscrire dans les programmes, et les Chambres peuvent donner leur approba tion itla loi. Mais la liberté de conscience des dissidents doit ètre respectée et elle l'est d'une manière absolue. Cela suffit. Est-ce it dire que l'école sera confessionnelle Abso- lument pas Si elle l'était, il faudrait non seulement que le cours de religion y fut donné, mais que Ton organisat l'inspeclion faite par le clergé. Gelui-ci devrait entrer it l'ecole titre d'autorité, surveiller l'enseignement tout en tier, les livres, tout le service: il faudrait que l'atmosphère entière de l'école fut religieuse. Mais cela n'exisle pas aujourd'hui; sous ce rapport, la situation de l'école de 1895 sera la mème que celle de 1884 et que celle de 1879. L'article 5 régie ce point; il indique les prescriptions morales que l'instituteur aura it enseigner, ce qu'il aura it respecter. Qu'on sen lienne h l'observation de l'article 5, et nous ne demandons par autre chose. Mais, dans les écoles libres, il en est autre ment; celles-lk, les nótres, nous les voulons confessionnelles. Si vous voulez des écoles rationalistes, créez-en; elles seront subsi- diées comrae les autres. Je nem'arrêterai pas it la partie de la loi ayant pour but l'amélioration de la situation des instituteurs, cette question ayant été vidée. Enfin, il y a les subsides aux écoles libres. Geci rentre absolument dans les idéés que j'ai toujours défendues. Je considère les subsides aux écoles libres comme une chose juste. Les écoles libres rendent actuellement des services iramenses en allégeant les charges des pou voirs publics. Si les écoles libres devaient être fermées du jour au lendemain, l'Etat, les provinces et les communes ne pourraient faire face h l'aug- mentalion des dépensss qui en résulterait. Les écoles fibres viennent en aide au trésor public; il est done juste que leurs services soient reconnus. J'estime qu'il n'y a pas lieu cependant de payer l'intégralité de leurs dépenses et voici pourquoi. Je ne vois pas uniquement la question dargent. Je pars d'urt point de vue plus éle- vé. Les parents c'est un devoir de con science impérieux pour eux doivent l'édu- cation et l'instruclion h leurs enfants. L'accomplissement de ce devoir entraine un sacrifice. Pour ceux h qui la fortune en donne les moyens, ce sacrifice n est pas fort lourd: beaucoup donnent plus qu'ils ne doi vent, ils payent pour ceux qui n'ont pas. Mais les pouvoirs publics out également h aider ceux h qui manquent les ressources nécessaires; de Ih le subside, qui n'est pas seulement convenable.mais aussi absolument juste. C'est pourquoi le subside est néces saire. Done le subside vient en aide h l'enseignement libre et il est Ia compensation du service rendu it la chose publique. Danstoute cette discussion, messieurs, on a vécu un peu sur une équivoque et on a discuté beaucoup a cöté de la loi. Si nous nous en tenons au texte qui nous est présen té, tel qu'il a été voté par la Chambre, bien des objections disparaissent. On fait grand étatdu projet premier et surtoutdu rapport de la section centrale. Il n'est pas difficile de faire de longs discours la question est des ivoir si ces discours sont justifiés el s'ils s'appliquant encore h ia situation actuelle. Or, tout ce qu on a reproché h la loi au point de vue du caractère confessioneel de l'école, de 1 inspection du clergé, de la surveillance des livres, de l'assistance de l'inspecteur ec- clésiastique aux conférences, de l'obligation d inscrire l'enseignement de la religion au programme pour que l'école libre puisse être subsidiée, tout cela u disparu. Toutes les objections sont tombées paree que ces dispo sitions n'existent pas dans la loi. Dès lors, il est bien inutile de savoir ce qu'h dit le rap port de la section centrale sur les motifs de dispense pour 1 élève d'assister aux lepons de i eligion. Tenons-nous au texte qui nous est soumis. Quand nous l'aurons examiné, nous devrons reconnaitre qu'il peut être adopté dans sou entier. Je n'en doute pas il sera adopté par le Sénat. J arrête lh mes observations et,s il y a lieu, je me permettrai de reprendre la parole sur des points spéciaux. Dans un article écrit par un élève de 6rae en vacances, le Progrès, a pro pos de l'éloge que nous avons fait de la Grande Fanfare, en réponse a des attaques aussi bêtos qu'injustes que s'ctait permises le Journal de ladis- crélion, le Progrès nous appelle le Journal des trottoirs. Hola! Confrère, nous n'avons jamais fait le trottoir, ni a Ypres ni aiIleurs. Faut vraiment de I audace pour par ler ainsi de corde.... II y a iongtemps que tout le monde dit que le Progrès est devenu gateux. Eh l'age, mon Dieu Mais le gatisme a trent-cinq ans, c'est plus grave et plus rare. Quelqu'un qui se croit Ingènieux, mais qui est aussi vide d'esprit què piein de lui-mème, a obtenu de M. Des Ciseaux la permission d'insérer nn articulet dans le dernier numéro du Progrès. Nous donnons intégrale- ment sa prose: Reminiscence. Stigmatisons les noms de cinq hommes, les uns sénateurs,les autres représentants de Farrondissement M.M Le Baron Surmont Struye Berten Iweins Colaert qui n'ont pas craint de porter, de- vant la Patrie et devant l'histoire, la responsabilité du vote de la loi »de haine, de division et de malheur! Honteaccux que l'attitude si si- gnificative de M.Beernaert et le lan gage si correct de M. Lejeune n'ont pas detournés d'une fatale résolu- tion! Le Progrès n'aurait-il pas la com plaisance de produire intégralement le discours de M. Lejeune Meminisse Juvabit Qui trouvera wie femme forte Elle est d'un prix qui l'emporte sur toutes Itspier- reries. Le cceur de son époux se confie en elle, et il voit les richesses s'accroilre dans sa maison. Elle lui apporlera le bien, et non Ie mal, tous les jours de sa vie.... Elle a vu que ses oeuvres sont bonnes, sa lampe ne s'est pas éteinte durant la nuitElle a ouverl sa main aux pauvieselle a tendu ses deux mains vers I'indigentElle a veillê sur les pas des siens, et n'a pas mangé le pain de l'oisiveté. Ses fils se sont levés et l'ont appelée bienheureuseson époux s est levé el l'a comblée dé louanges. Ges paroles des SUs Ecrilures nous sont venues en mémoire h la nouvelle de la mor1 de Madame Veuve Baus-Roussel, décédée en ceite ville, le il de ce mois, aprês une courte maladie, dans la 72me année de son age. G éiait une respectable et digne femme, celle dont nous annonpons le décès, une mère de familie h la hauteur de tous ses de voirs, une pieuse et vaillanle chrétienne. Et les belles paroles que nous empruntons au Livre des Proverbes, lui sont littérallement applicables. Sa vie fut laborieuse, exemplaire et pleine do mérites. Ge qui la rendit plus belle en core, cette vie fut traversée d'épreuves. A la lleur de l age encore, ei déjtt mèie d'un grand nombre d'entants en bas age, M'"c Baus peidit sou époux auquel l'unissatent ltslietis les plus forts et i'attachement le iniiux mérité, liestée seule h ia lête d'une importante maison de comineice; astreinte h tous les devoirs de Chef et de Mère de familie; alteiute ü'une giave indisposition qui plusieurs fois faillirent lui coüter la vie, M'"e Baus, mesurant ses devoirs aux grandes et multiples difficultés qu'il lui fallaitsur- wonter, déploya un courage, une vigueur d ame au-dessus de son sexe. Sa conliance en la divine Providence ne fut jamais ébran- lée, ni sa soumission ii la volonté divine ii bout de patience. Le bou Dieu la bénit en ses enfants, en ses affaires. II entoura sa vie d'estime et d'honneur. Et cependant sa vie fut de tout temps petsemée d'épreuves et atteinte dans les plus cbères affections de familie. Nous n'avons pas ii énumérer les coups que porta h Mn,e Baus la main paternelle de Dieu. Qu'il suffise de rappeler seulement la mort prématurée de deux de ses enfants, qui faisaieni son bonheur, l'une en 1882, l'autre encore cette année. Toujours elle resta calme, forte, sereine, souriante mème, dans les épreuves aussi bien que dans la prospérité, en face de la souf- france et de la mort mème. La mort ne pouvait ni l'eff'rayer.ni la surprendre; c'était l'heure des recompenses éternelles Puisse cette consolante pensée adoucir les justes regrets de ceux qui l'ont tant aimée, et qui furent de sa part l'objet de tant de sollicitude, de soinset d'affection maternelle! La bénédiction dernière et suprème de cette mère incomparable sera pour ses des cendants nous y avons foi un gage de bonheur, une force dans le chemin de la vertu, tin nouvel engagement h persévérer dans la droite voie quelle a constamment tenue. Nos leeteurs nous rendronl cette justice que, depuis plusieurs années, nous nous sommes abstenus de toute critique l'en- droit de 1'Harmonie des Anciens Pompiers. Nous avons laissé les journaux libéraux exal- ter leur musique et relater ses succès, sans songer il retrancher mème le moindre brin ii des éloges exagérés. Yproisavant tout, il ne nous déplait nul- lement d'entendre dire que Ypres possède trois corps de musique de valeur, ce qui est très rare pour u ie ville de son impor tance. Pour être justes, nous devons ajouter que, depuis quelque temps, les journaux libé raux, müsnous lecroyionsnaïvementpar le même sentiment que nous, avaient suivi rotre attitude, et ne nous donnaienl plus l'exemple de ces critiques acerbes et injustes que seuls des sentiments de haine ou d'envie peuvent inspirer. Obéissant h nous ne savons quelle con signe, les journaux libéraux de toute couleur retombent dans leur vieille habilude G'est La Grande Fanfare qui est le point de raire de leurs attaques. Pourquoi Sans doute notre Fanfare est un corps politique mais l'Harmonie des Anciens Pompiers ne l'est-elle pas Et la couleur politique d'une société musicale est elle une raison suffisanle pour permettre des procédés aussi déloyaux qu'injustes il l'égard d'une société rivale Nous ne le croyons pas. Et, voulant être Yprois avant tout, nous nous abstiendrons de critiquer h notre tour et nous tie répon- drons même plus aux injurieuses attaques de nos adversaires. Le public Yprois et étranger jugera. L'été de 1895 peut ètre complé d'ores et déjh parmi les meilleurs qu'on ait ous depuis des années. Après une période assez plu- vieuse, vers l'époque des vacances a com- mencé une longue série de beaux jours, qui dure encore etne sembleaucunémenttoucher h sa fin. Tout le monde profite de ce temps excep- tionnel, mais il n'est certainement nulle part plus favorable et aucun endroitn'en bériéficie comme les villes balnéaires. G'est une vraie fortune pour Ostende, Blankenberghe, Heyst etc. etc. On pourrait dire que les rayons dorés de Phebus s'y résolvent en écus sonnants. Les membres de la Grande Fanfare et la foule d'amiset connaissances qui les accom- pagnaient dimanche passé, ont pu s'en con- vain.ue. Ostende, ce n'est plus Ostende, c'est vrai ment Paris, Berlin, Bruxelles, en un mot c'est le rendez-vous général pour tous les

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 2