Mercredi 18 Septembre 1895. 10 centimes le 30 Année. N 3081 q^(xAIS/C Documents pontificaux. Prophéties et vantardises de la Lutte. L On sV me rue au Bei"~re, Ypres, et k tous Jes bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES pa Le prix de l'abonnement, payable p le pays; pour l'étranger, le por. par an pour tout 3 Mercredi et le Sarredi. a itfeipation est de 5 fr. 50 Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc de port k I'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa p our 30 centimes la ligne.Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne Lesnuméros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. ?our les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k l'Agence 1 Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Deux documents religieux et soci- aux de la plus haute importance vien- nent de paraitre C'est d'abord l'Encyclique annuelle sur le Rosaire oii lc Souverain Pon- tife invite instamment les fidèles a recourir a la puissante auxiliatrice du peuple chrétien, a la Sle Vierge Marie, en l'invoquant par la dévotion du Rosaire qui a remportc déj t de si grands triomphes. C'est ensuite une lettre collective de NN. SS. les Evêques de Belgique destinée a rétablir l'union entre les catholiques et a tracer la ligne de conduite précise qu'ils ont a suivre dans la situation difficile créée par Involution sociale. Nous regrettons que le manque d'espace ne nous permette pas de reproduire ces deux documents, sur- tout la lettre de nos Evêques Néanmoins nous croyons devoir extraire de cette lettre le passage oü nos pasteurs déflnissent Terreur soci- aliste, dans des termes aussi exacts que concis Au début de son glorieux ponctificat, Léon XIII avait déjk signalé au monde entier les progrès du socialisme. Ceux qui en font profession, disait-il réalisent la pa role des Livres Saints lis roulent leur chair dans toutes les souillures, méprisent tout ce qui s'appelle autorité et blasphèment ce quil y a deplus sacré. Poureux, rien de tout ce que Irs lois divines ou humaines ont établi pour la sécurité et le progrès de l'humanité, ne doit rester debout. lis refusent l'obéissan- ce aux autorités qui ont recu de Dieu Ie droit de commander, et auxqueiles il faut, d'après l'Apöt re, que lout ame soit soumise ils vont prêchant par tout l'égalité de tous les hom mes en matière de droits et de devoirs. Ils déclarent immorale 1'union de l'bomme et de la femme que les nations barbares elles mê- mes ont regardée comme sacrée reikcbant le lien sur lequel se fonde la société domesti- que, ils le font consister uniquement dans le caprice ou la passion. Emportés par la cu- pidité des biens tempcrels, qui est Ir murce de tous les maux et qui a fait perdre f i a plusieurs, ils s'attaquent au droit de p pué té fondé sur la loi naturelle, et, telle es leur audace, qu'en vue de pourvoir aux besoins et de donner satisfaction aux désirs de tous les hommes, ils prétendent ravirel transfor mer en propriété comune tout ce qui peut avoir été acquis, soit par droit d'hérédité lé- gitime, soit par le travail des mains ou de ^intelligence, soit par l'épargne. Ces mons- treuses tbéories, ils les proclament dans leurs assemblées, ils cherchent les démontrer dans leurs écrits, ils les propagent dans le peuple par une avalanche de journaux. Tels sont bien, N. T. C. F.les traits pi in- cipaux du socialisme, et, siquelqu'un osait taxer d'exagération ce rapide exposé du p o- gramme dont il poursuit la réalisation, il suffirait den appeler auxdéclarationsforrru- lées au sein même de nos Chambres législa- tives, il suffirait de citer ces journaux, ces publications, ces discours oü l'on na pas craint de glorifier les pages les plus sombres et les plus honteuses de l'histoire de l'huma nité. La Royauté qui personnifie I'indépen- dance de notre nation, et qui est le fonde ment de toutes les institution; auxqueiles la Belgique est redevable du rang qu'elle occupe aujourd'hui, ri'est pour le socialisme qu'un rouage destiné k disparaitre l'Eglise qu'un odieux fantóme barrant le chemin tous les progrès, enseignant au peuple une stupide résignation pour mieux 1 asservir aux capri ces des grandsl'autre vie, une insondable problème qu'il ne convient même pas d'abor- der c'est ici-bas qu'il fautjouir, car demain nous mourrons. Excursion de la Grande Fanfare Wervicq. La Grande Fanfare s'esl rendu Dimanche k Wervicq comme nous l'avions annoncé, pour y donner un Grande concert. La fête k laquelle elle participait était donnée en l'honneur de M' Auguste Verhae- ghe, qui célébrait son jubilé de 25 ans com me Capitaine Président de l'Harmonie com munale. A i'Arrivée, nos fanfaristes furent salués par les accents de la Brabanponne. Un beau Cortège attendait nos musicians k la gare et se mit immédiatement en marche pour se rendre k la demeure du jubilaire. Les principales sociétés de Wervicq en faisaient parti, D'abord cinq cavaliers por- teurs de drapeaux, un peloton de pompiers, la musique de Wervicq, la société Chorale o La renaissance, lesélèvesdes écoles qui devaient chanter dans la Rubens-Cantate, la Grande Fanfare d'Ypres et un peloton de Pompiers. Devant la maison du jubilaire nous enten- dimes une première exécution du Choral- Marsch de Reyns, puis le Cortège se rendit par la rue Pompe k feu vers la Place et de Ik au local de l'Harmonie Het Kapittel Plusieurs arcs de triomphe avaient été dressé portant des Chronogrammes. Les rues étaient fort bien décorées et pa- voisées. Le kiosque de la Place agrandi pour la circonstance était entouré de guirlandes, et les piliers couverts de verdure, de festons et d écussons. L harmonir e Wervicq sous la direction de M. V. Gabe s ouvrit Ie Con cert par la Marche et ba i, d'Hamlet et un Concerto pour clarinette Exécution tout k fait hors ligne et pour laquelle nous féli- citons le Directeur et ses artistes, dont la réputation est faite d'ailleurs. Puis la société Chorale La renaissance et les élèves des écoles, avec un accompag nement de 35 musiciens de l'Harmonie chan- lèrent, trés bien, sous la direction de M. Am. Hervent,d'abord le Choral-Marsch de Reyns, oeuvre k giand effet et une partie de la Rubens-Cantate de Peter Benoit. Cette oeuvre magistrale du grand compo siteur flamand a été rendue aussi bien que possible par les éléments dont on disposait, et le public a recu une excellente impression, dautant plus qu il faut prendre surtout en considération les difficultés qt-e les profes- seurs de musique doivent avoir eu sur- monter, pour apprendre k ces enfants une musique de cette force. A part quelques points de détail, c'était parfait, et nous com plimentons chaleureusement les promoteurs de l'idée et ceux qui font menée k bonne fin. La Grande Fanfare a donné ensuite un Concert d'une heure et demie. Nous n'en ferons pas de compte rendu détaillê, nous dirons simplement que des acclamations sans fin ont accueilli chaque numéro du programme. La seconde pariie surtout a été un immense succès. Pendant et après le Pot-pourri de L. Walpot L'infamie de Walpotstyle du Progrèseale public des cafés de la Place monté sur les tables et les chaises, trépignait de plaisir. A ce propos nous répéterons la conversa tion qu'k eue un de nos amis avec un fonc- tionnaire public d'une des principales com munes de l'arrondissement, et qui appartient notoirement k l'opinion libérale. Est-ce lk cette fanfare dont on écrit pis que prendre dans le Progrès, disait-il? Ecoutez, je ne suis pas profond connaisseur, mais il me semble que c'est une excellente musique. Après l'exécution de la seconde partie, notre ami le rencontre de nouveau et lui demande son avis. Mais, dit-il, avez vous aussi bien joué Courtrai Tout k fait de même «Etsont-ce lk les morceaux exécutés k Courtrai Evidemment. Eh bien dit-il, c'est tout simplement dé goutant alors d'écrire comme le Progrès, et je ne sais réellement pas ce que ces gens pensent de tromper de cette tapon leurs iecteurs. Nous ne ferons pas de commentaires au sujet de cette conversation. Pour cloturer les festivités, un magnifique feu d'artifice a été tiré. En somme, cette fête a réussi de tous points et nous adressons nos sincères félici- tations d'abord au jubilaire Monsieur Auguste Verhaeghe et aux organisateurs. Nous recevons au sujet de cette belle fête la correspondance suivante de Wervicq. Wervïctj. Dimanche dernier, notre Grande Fanfare s'est rendue en cette ville, pour y donner, sur l'invitation amicale et cordiale de la commission orga nisatrice de la fête une soirée musicale, k la place St Martin. Nous tenons avant tout k remercier de tout coeur, la commission des fêtes et toute la population Wervicquoise, de l'accueil cor dial et chaleureux qu'on nous a fait. Jamais, nous le disons bien haut, nous n'avons été repus avec autant d'enthousiasme, autant de courtoisie et autant de cordialité. L'exécu tion de nos morceanx a été acclamée et applaudie frénétiquement, et bissée sans fin. Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'exécution des morceaux donnés par l'Har monie communale sous l'habile direction de M. Ad. Gabelles. La léputation de 1 Harmo nie de Wervicq est faite depuis longtemps, dans le pays et k l'étranger. Quelle fête, charmante et splendide k la fois, et comme tout y a réussi.Gertainement, Wervicq et la commission de la fête,et avant tout les exécutants de la Marche chorale et de la Rubens-cantate ont lieu d'être fiers de leur exécution. Quelle interprétation magistrale d'un des chef-d'ceuvre du célèbre maitre Peter Benoit300 exécutants, comme les programmes l'annoripaient et (nous ne pouvions presque pas y croire, avant d'avoir assisté k l'exécution ont interprêté cette oeuvre vraiment magistrale, d'une manière admirable. Honneur aux talenis des Wer- vicquois; honneur surtout au directeur de la Cantate, M. Am. Hervent, directeur de la société chorale La Renaissance honneur aussi k M. Vanden Broele, le professeur de l'école catholique, qui avec une patience et une tenacité inouie est parvenu k apprendre a 125 enfants les deux parties des sopranis et des altis d'une oeuvre musicale aussi grandiose que la Rubens-cantate. La Marche Chorale de A. Reyns aussi a été chantée d'une manière admirable. Dans bien des grandes villes, on n'oserail pas entreprendre l'exécution d'une oeuvre aussi grande, aussi majestueuse que la Can tate. En un mot, la fête de Wervicq k reussi de tous points, et nous ne craignon pas de le dire, au delk de toute prévision et de toute espérance. Et quelle cordialité, quel charme, quel enthousiasme dans cette fête Aussi, il s'agissait de célébrer le 28' an- niversaire du dévoué et bien aimé Capitaine de l'Harmonie communale, M. Aug. Ver haeghe. Nous ne voulons pas terminer notre arti- culet sans adresser encore une fois aux Wervicquois nos sincères félicitations pour leur fête et nos plus vifs remerciements, pour la cordiale réception et le chaleureux accueil dont notre Grande Fanfare été l'objet. Nous n'en finirions pas, si nous devioDS adresser nos éloges k ctiacun des membres de la commission organisatrice qui se sont dévoués pour ce succès de la fête d'une manière qui mérite tous ces eloges, nous nous resumons en adressant k Monsieur l'échevin Deva, le dévoué président de la commission nos sentiments de gratitude pour la manière courtoise dont nous avons été recus k Wervicq et pour les gracieuses pa roles de remerciement qu'il nous a adres- sées. Le souvenir de la fête de Wervicq ne s'effacera pas de si vite il restera gravé bien longtemps dans la mémoire des Wer vicquois. Nous osons espérer qu'on donnera Dimanche 22Septembreune seconde audition de la Rubens-cantate et de la Choral- marsch et nous prédisons le même succès que Dimanche dernier. Si nous avions douté un moment du ré- sultat des futures élections communales, nous serions désormais fixés. En effet, le prophéte de Tbuin et d'Oslende se livre k ses exercices ordinaires k propos d'Ypres. 3D SUS.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 1