SilQUE-s
Mercredi 9 Octobre 1895.
10 centimes le N°.
30 Année. N 3085
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Le Panachage.
Bienvenu soit celui qui vient
au nom du Seigneur
La Voyoucratie Yproise.
M IS?
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Question du beurre et mensonges
des journaux liberaux.
Décidément le Progrès ne veut, pas en
démordre pour celte question du beurre,
dans laquelle il a dejk entassé tant de contre-
vérités. C'est k croire que son sac k men
songes ne sera jamais épuisé.Il perfectionne
même son système; ainsi dans son dernier
numero il fait une comparaison encore plus
fausse que la première. II compare les
chiffres de la dernière semaine du mois de
septembre 1895 k ceux de lav ant dernière
semaine de 1894.
Cette manière d'agir est d'autant plus
déloyale qu'il y a pour 1894, entre les quan-
tités vendues de i'avant dernière semaine
et celles de la dernière, une différence de
mille kilos et pour le prix de 15 cent.
22 sept. 1894, 16,108 prix 2,4529
sept. 15,009 prix 2,60.
Nous sommes bien décidés k ne plus
laisser passer k ce sujet une seule des er-
reurs volontaires du Progrès, sanscomme
nous le disions mercredi dernier lui
frotter ie nez dans sa statistique.
Nous reproduisons done de nouveau les
chiffres des dernières semaines du mois
de septembre des années suivanies
1890, 27 sept, quantilés 13,942 prix 3,00
1891, 26 12,420 3,15
1892, 24 12,288 3,00
1893, 23 13,692 3,06
1894, 29 15,009 2,60
1895, 28 14,123 3,00
Sous ce titre le Bien Public consa-
cre au panachage un article qui, bien
qu'appiicable spécialement a Selec
tion communale de Gand, mérite de
fixer l'attention du publicen général.
Nous le reproduisons intégrale-
ment.
Parmi les dispositions de la loi électorale
que nous avons reproduces dans notre pré
cédent numéro, nous signalons tout spéciale
ment k l'attention des calholiques celles qui
sont relatives au calcul du chiffre électoral
de chaque liste et k la distribution des sièges
entre les divers lisies.
Dans les communes oü la majorité abso-
iue n'est pas atteinte au premier tour, il n'y
aura plus ballottage dorénavantmais les
sièges seiont répartis entre toutes les listos
qui ont au moins recueilli le quorum prévu
par l'article 44 de la loi.
Pour sa voir combien de sièges reviendront
k chacune des listes concurrentes, il faudra
préalablement déterminerla force électorale
de ces lisies.
A celte fin, il n'est tenu compte que des
bulletins valables donnés k chaque liste,
qu'il s'agisse de bulletins accordant des suf
frages k tous les candidats de la liste, ou
seulement k un ou plusieurs candidats de
cette liste.
Par conséquent, les bulletins panachés,
c'est-k-dire donnant des suffrages k des can
didats inscrits sur des lisies différentes, sont
négligés dans cette operation préliminaire.
Supposez qu'un parti, le parti catholique
par exemple, présente une liste incomplète
de 16 candidats, et que tous les électeurs
catholiques, après avoir volé pour ces seize
noms, épuissent lours droits en choisissant
dans les auu es listes les hommes qui leur
paraissent les plus convenables, II arrivera
que les catholiques n auront pas un seul élu.
11 est permis de protester contre un résul-
tat aussi étrange mais il serait absurde,
pour un parti, de manifester son méconten-
ternent en panachant tout de même il se
suiciderait.
Est-ce k dire que les bulletins panachés
soient nuls
Non, le bulletin panaché a été admis par
amendement au projet que ie gouvernement
avait déposé, mais il ne vaut que comme vote
de préférence lorsqu'il s'agit de désigner,
dans chaque liste, les candidats élus.
A première vue, il semble ressortir de lk
que tous les partis ont intérêt k présenter des
listes complètes, afin d'enlever aux électeurs
la tentation de compléter eux-mêmes, en
panachant, le nombre des candidats k élire.
Seulement, le système des listes complè
tes offre aussi des inconvénients, et des
inconvénients trés graves, au moins pour le
parti qui est certain de ne pas obtenir la
majorité absolue.
Ainsi, k Gand, les catholiques ne pour-
raient, saus fatuité, prétendre conquérir la
totalité des sièges. En tenant compte de
tous les aleas, facheux ou favorables, on
peut prédire qu'ilsauront de 10 k 16sièges,
sur 31. Dès lors, s'ils allaient au scrutin
avec 31 candidats, ils seraient assurés
d'avance d'en voir échouer 15, au moins.
Or, il se peut que, parmi les quinze sacri-
fiés, se trouvent tout juste ceux qui auraient
été le mieux k même de défendre, au sein
du conseil, les intéréts du parti et de la cité.
II se peut aussi, il est même probable, que
tous les candidats représentant telle ou telle
catégorie de citoyens, succombent. On man-
querait ainsi le but que se sont proposés les
comités élecioraux qui ont composé la liste
de manière k y représenter tous les groupes
principaux d'intérêts.
Les libéraux gantois, comme les catholi
ques, sont convaincus, dès k présent, qu'tls
n'aiteindroiit pas la majorité absolue, et
qu'un tiers de ieurs candidats k peine seront
proclamés élus. Le résultat des dernières
élections sénatoriales ne leur permet point
d'avoir, k ce sujet, plus d'tllusions que nous.
Cependant, ils présenterout une liste com
pléte de 31 noms. Vassociation libérale, la
Werkersverdedigingles Flamingants, etc.,
auront leur part du gateau. Mais il est vrai-
sembiable que des mesures seront prises
afin que les seuls candidats de 1 'Association
libérale soient élus. Ikiutes les végétations
parasitaires, qui ont poussé sur le tronc
pourri du doctrinarisme, auront done obte-
nu une satisfaction purement illusoire.
Le parti catholique se doit k lui-même, k
sa dignité, de ne point recourir k de sem-
blables artifices pour esquiver les revendica-
tions des groupes spéciaux. II ne présentera
pas plus de candidats qu'il ne peut décem-
ment espérer obtenir de mandats. Et il fera
place a toutes les catégories importantes
d'intérêts, de manière qu'elles soient repré-
sbritées, non seulement sur la liste, mais au
Conseil.
11 suit de lk, tout d'abord, que les catho
liques doivent rigoureusement s'interdire
d'épuiser leur puissance électorale au profit
de tel ou lel candidat inscrit sur une autre
liste.
A vouloir exercer une influence sur la
composition du groupe libéral ou socialiste
du Conseil, ils aboutiraient err premier lieu
k affaiblir le chiffre électoral de leur propre
parti.
Tous Ieurs efforts doivent viser k intro-
duire au Conseil le plus grand nombre de
candidats inscrits sur la liste commune des
catholiques, et c'est en vue de ce résultat
qu'il doivent prendre pour mot d'ordre au
scrutin de novembre
Pas de panachage
L'Evêque de Bruges, Monseigneur Waffe-
laert a fait sa joyeuseentrée dimanche passé,
dans sa bonne ville d'Ypres.
Que dire de cette fête, de cette manifesta
tion splendide des sentiments d'affection et
de respect pour le prêtre, pour le chef spiri-
tuel, pour le représentant de Dieu sur la
terre
Pour l'enfant du petit employé, devenu
grace k son talent, grkce k son travail et
grace surtout k cette intelligence supérieure
que Dieu lui a si libéralemerit octroyée, le
chef d'un de nos plus bsaux diocèses.
OuiBienvenu soit Celui qui vient au nom
du Seigneur
Mgr Waffelaert a passé k Ypres trois
journées qui resteront gravées dans la mé-
moire de nos concitoyens.
La décoration des rues, le cortège reli-
gieux et civil, le recueillement d'une foule
sympathique, lesalut solennel de Dimanche,
les réceptions, les visites de sa grandeur au
Volkshuis et aux établissements de bienfai-
sance, la consécration du maitre autel de
St Martin et de l'autel de N. D. de Tuine,
les fêtes du Collége Episcopal oü Mgr
Waffelaert fit ses études, tout cela mérite
d'être décrit et narré par le menu. Mais les
ouvriers de notre éditeur ont chomé pen
dant les fêtes, et il nous est impossible de
donner aujourd'hui un compte-rendu même
succint, des différentes solennités qui ont eu
lieu k l'occasion de l'entrée k Ypres de
l'Evêque de Bruges.
Nous ferons dans nolre prochain numéro
la relation exacte de toutes les festivités.
N'oublions pas de signaler dès aujourd'hui
la préserice de M. le Ministre Nyssens k la
Messe Pontificale célébrée k St Martin par
Mgr a 1 intention des élèves et anciens élèves
du Collége St Vincent, et au Banquet donné
dans la grande salie du collége.
Jamais nous le disons en toute sincé-
rité nous n'avons assisté k Ypres k une
série de fêtes aussi belles, aussi enthou-
siastes, aussi émouvantes. Mgr Waffelaert
s'est plu k dire et k répéter qu'il en conser
ves le meilleur souvenir.
Les fêtes qui ont eu lieu k l'occasion de la
visite de S. G. Mgr Waffelaert n'ont été con-
trariées par aucun incident facheux.
Certains individus, aussi malappris qu'ira-
béciles, ont cru pourtant que l'éclat de ces
fêtes serait amoindri par quelques polisson-
neries, que ne se permettraient pas les
derniers des voyous.
Des prêtres et des laïcs ont été insultés de
la fapon la plus grossière, devant un café de
la Grand'Place, par des individus, innom-
mables, qui semblent se faire une spécialité,
un honneur de lancer k la tête des hommes
les plus respectables et les plus respectés
des injures sortant d'un vocabulaire trempé
dans l'ordure,
Ces ignominies ne peuvent atteindre que
ceux qui s'en rendent coupables.
Faut-il parler d'un ignoble pamphlet, sorti
d'une officine socialiste, qui fait grief k
l'Evêque de toucher une indemnité de l'Etat?
Ce nest après tout qu'une indemnité que
lEtatpaie k titre de restitution des biens
volés au clergé, lors de la Révolution
franpaise.
Mais n'insistons pas.Cen'estpas29.000fr.
mais 16 000 fr. que repoit un Evêque et
I on sait que eet argent sert en grande partie
asecourir les pauvreset k soulager la misère.