SilQUE-s Mercredi 9 Octobre 1895. 10 centimes le N°. 30 Année. N 3085 qR&AI\/£ Le Panachage. Bienvenu soit celui qui vient au nom du Seigneur La Voyoucratie Yproise. M IS? On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abormementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étrangor, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décernbre. Les articles et communications doivent être adresses franc de port a l'adresse ci-dessus. I Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journa pour 130 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k I'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Question du beurre et mensonges des journaux liberaux. Décidément le Progrès ne veut, pas en démordre pour celte question du beurre, dans laquelle il a dejk entassé tant de contre- vérités. C'est k croire que son sac k men songes ne sera jamais épuisé.Il perfectionne même son système; ainsi dans son dernier numero il fait une comparaison encore plus fausse que la première. II compare les chiffres de la dernière semaine du mois de septembre 1895 k ceux de lav ant dernière semaine de 1894. Cette manière d'agir est d'autant plus déloyale qu'il y a pour 1894, entre les quan- tités vendues de i'avant dernière semaine et celles de la dernière, une différence de mille kilos et pour le prix de 15 cent. 22 sept. 1894, 16,108 prix 2,4529 sept. 15,009 prix 2,60. Nous sommes bien décidés k ne plus laisser passer k ce sujet une seule des er- reurs volontaires du Progrès, sanscomme nous le disions mercredi dernier lui frotter ie nez dans sa statistique. Nous reproduisons done de nouveau les chiffres des dernières semaines du mois de septembre des années suivanies 1890, 27 sept, quantilés 13,942 prix 3,00 1891, 26 12,420 3,15 1892, 24 12,288 3,00 1893, 23 13,692 3,06 1894, 29 15,009 2,60 1895, 28 14,123 3,00 Sous ce titre le Bien Public consa- cre au panachage un article qui, bien qu'appiicable spécialement a Selec tion communale de Gand, mérite de fixer l'attention du publicen général. Nous le reproduisons intégrale- ment. Parmi les dispositions de la loi électorale que nous avons reproduces dans notre pré cédent numéro, nous signalons tout spéciale ment k l'attention des calholiques celles qui sont relatives au calcul du chiffre électoral de chaque liste et k la distribution des sièges entre les divers lisies. Dans les communes oü la majorité abso- iue n'est pas atteinte au premier tour, il n'y aura plus ballottage dorénavantmais les sièges seiont répartis entre toutes les listos qui ont au moins recueilli le quorum prévu par l'article 44 de la loi. Pour sa voir combien de sièges reviendront k chacune des listes concurrentes, il faudra préalablement déterminerla force électorale de ces lisies. A celte fin, il n'est tenu compte que des bulletins valables donnés k chaque liste, qu'il s'agisse de bulletins accordant des suf frages k tous les candidats de la liste, ou seulement k un ou plusieurs candidats de cette liste. Par conséquent, les bulletins panachés, c'est-k-dire donnant des suffrages k des can didats inscrits sur des lisies différentes, sont négligés dans cette operation préliminaire. Supposez qu'un parti, le parti catholique par exemple, présente une liste incomplète de 16 candidats, et que tous les électeurs catholiques, après avoir volé pour ces seize noms, épuissent lours droits en choisissant dans les auu es listes les hommes qui leur paraissent les plus convenables, II arrivera que les catholiques n auront pas un seul élu. 11 est permis de protester contre un résul- tat aussi étrange mais il serait absurde, pour un parti, de manifester son méconten- ternent en panachant tout de même il se suiciderait. Est-ce k dire que les bulletins panachés soient nuls Non, le bulletin panaché a été admis par amendement au projet que ie gouvernement avait déposé, mais il ne vaut que comme vote de préférence lorsqu'il s'agit de désigner, dans chaque liste, les candidats élus. A première vue, il semble ressortir de lk que tous les partis ont intérêt k présenter des listes complètes, afin d'enlever aux électeurs la tentation de compléter eux-mêmes, en panachant, le nombre des candidats k élire. Seulement, le système des listes complè tes offre aussi des inconvénients, et des inconvénients trés graves, au moins pour le parti qui est certain de ne pas obtenir la majorité absolue. Ainsi, k Gand, les catholiques ne pour- raient, saus fatuité, prétendre conquérir la totalité des sièges. En tenant compte de tous les aleas, facheux ou favorables, on peut prédire qu'ilsauront de 10 k 16sièges, sur 31. Dès lors, s'ils allaient au scrutin avec 31 candidats, ils seraient assurés d'avance d'en voir échouer 15, au moins. Or, il se peut que, parmi les quinze sacri- fiés, se trouvent tout juste ceux qui auraient été le mieux k même de défendre, au sein du conseil, les intéréts du parti et de la cité. II se peut aussi, il est même probable, que tous les candidats représentant telle ou telle catégorie de citoyens, succombent. On man- querait ainsi le but que se sont proposés les comités élecioraux qui ont composé la liste de manière k y représenter tous les groupes principaux d'intérêts. Les libéraux gantois, comme les catholi ques, sont convaincus, dès k présent, qu'tls n'aiteindroiit pas la majorité absolue, et qu'un tiers de ieurs candidats k peine seront proclamés élus. Le résultat des dernières élections sénatoriales ne leur permet point d'avoir, k ce sujet, plus d'tllusions que nous. Cependant, ils présenterout une liste com pléte de 31 noms. Vassociation libérale, la Werkersverdedigingles Flamingants, etc., auront leur part du gateau. Mais il est vrai- sembiable que des mesures seront prises afin que les seuls candidats de 1 'Association libérale soient élus. Ikiutes les végétations parasitaires, qui ont poussé sur le tronc pourri du doctrinarisme, auront done obte- nu une satisfaction purement illusoire. Le parti catholique se doit k lui-même, k sa dignité, de ne point recourir k de sem- blables artifices pour esquiver les revendica- tions des groupes spéciaux. II ne présentera pas plus de candidats qu'il ne peut décem- ment espérer obtenir de mandats. Et il fera place a toutes les catégories importantes d'intérêts, de manière qu'elles soient repré- sbritées, non seulement sur la liste, mais au Conseil. 11 suit de lk, tout d'abord, que les catho liques doivent rigoureusement s'interdire d'épuiser leur puissance électorale au profit de tel ou lel candidat inscrit sur une autre liste. A vouloir exercer une influence sur la composition du groupe libéral ou socialiste du Conseil, ils aboutiraient err premier lieu k affaiblir le chiffre électoral de leur propre parti. Tous Ieurs efforts doivent viser k intro- duire au Conseil le plus grand nombre de candidats inscrits sur la liste commune des catholiques, et c'est en vue de ce résultat qu'il doivent prendre pour mot d'ordre au scrutin de novembre Pas de panachage L'Evêque de Bruges, Monseigneur Waffe- laert a fait sa joyeuseentrée dimanche passé, dans sa bonne ville d'Ypres. Que dire de cette fête, de cette manifesta tion splendide des sentiments d'affection et de respect pour le prêtre, pour le chef spiri- tuel, pour le représentant de Dieu sur la terre Pour l'enfant du petit employé, devenu grace k son talent, grkce k son travail et grace surtout k cette intelligence supérieure que Dieu lui a si libéralemerit octroyée, le chef d'un de nos plus bsaux diocèses. OuiBienvenu soit Celui qui vient au nom du Seigneur Mgr Waffelaert a passé k Ypres trois journées qui resteront gravées dans la mé- moire de nos concitoyens. La décoration des rues, le cortège reli- gieux et civil, le recueillement d'une foule sympathique, lesalut solennel de Dimanche, les réceptions, les visites de sa grandeur au Volkshuis et aux établissements de bienfai- sance, la consécration du maitre autel de St Martin et de l'autel de N. D. de Tuine, les fêtes du Collége Episcopal oü Mgr Waffelaert fit ses études, tout cela mérite d'être décrit et narré par le menu. Mais les ouvriers de notre éditeur ont chomé pen dant les fêtes, et il nous est impossible de donner aujourd'hui un compte-rendu même succint, des différentes solennités qui ont eu lieu k l'occasion de l'entrée k Ypres de l'Evêque de Bruges. Nous ferons dans nolre prochain numéro la relation exacte de toutes les festivités. N'oublions pas de signaler dès aujourd'hui la préserice de M. le Ministre Nyssens k la Messe Pontificale célébrée k St Martin par Mgr a 1 intention des élèves et anciens élèves du Collége St Vincent, et au Banquet donné dans la grande salie du collége. Jamais nous le disons en toute sincé- rité nous n'avons assisté k Ypres k une série de fêtes aussi belles, aussi enthou- siastes, aussi émouvantes. Mgr Waffelaert s'est plu k dire et k répéter qu'il en conser ves le meilleur souvenir. Les fêtes qui ont eu lieu k l'occasion de la visite de S. G. Mgr Waffelaert n'ont été con- trariées par aucun incident facheux. Certains individus, aussi malappris qu'ira- béciles, ont cru pourtant que l'éclat de ces fêtes serait amoindri par quelques polisson- neries, que ne se permettraient pas les derniers des voyous. Des prêtres et des laïcs ont été insultés de la fapon la plus grossière, devant un café de la Grand'Place, par des individus, innom- mables, qui semblent se faire une spécialité, un honneur de lancer k la tête des hommes les plus respectables et les plus respectés des injures sortant d'un vocabulaire trempé dans l'ordure, Ces ignominies ne peuvent atteindre que ceux qui s'en rendent coupables. Faut-il parler d'un ignoble pamphlet, sorti d'une officine socialiste, qui fait grief k l'Evêque de toucher une indemnité de l'Etat? Ce nest après tout qu'une indemnité que lEtatpaie k titre de restitution des biens volés au clergé, lors de la Révolution franpaise. Mais n'insistons pas.Cen'estpas29.000fr. mais 16 000 fr. que repoit un Evêque et I on sait que eet argent sert en grande partie asecourir les pauvreset k soulager la misère.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 1