que la réunion annuelle des anciens profes- seurs et élèves de l'établissement d'enseigne- ment dans lequel on a fait ses études. Tous ces anciens condiciples, tous ces anciens professeurs, ou les revoit avec tant de plaisirLes uns connus comme enfants de dix ans tout au plus, on les retrouve déjk hommes faits, ayant de la barbe au menton, brillants de jeunesse et d'espoir en l'ave- nir, étudiants l'université ou au séminaire; d'autres qui sont déjk dans les rangs du clergé ou du barreau, dans le génie ou dans toute autre carrière libérale. Tant d'autres font d'exellentes affaires dans l'industrie ou le négoce. En cejouron recule de plusieurs années, on redevient presque élève comme jadis, on reconstitue en quelque sorte la situation respective que chacun occupait au collége et dont le charmant souvenir sourit dans le passé. La franche cordialité d'autres fois se retrouve, en ce jour béni oü les amitiés se retrempent et oü les coeurs s'unissent dans une liaison nouvelle... A St Martin, oü la Messe pontificale est célébrée k 9 heures, se réunissent dans le choeur les membres de l'Association, les les élèves actuels du Collége en même temps [qu'une foule d'habitants de la ville. Belle et imposante cérémonie 1 La Grande Fanfare quitte son local dix heures pour chercher les anciens et les nou- veaux élèves, qui se forment en cortège et précédant Monseigneur Waffelaert.qui pris place dans une calèche découverte avec Monsieur Houtbave et Messieurs le Ministre Nyssens et le Sénateur Eug. Struye, se ren- dent k la Salie Iweins oü a lieu l'assemblée générale. n gjuq 0!. .'isoaaiumoo cv Monsieur Struye ouvre la séance en pro- noncant un magnifique discours, souvent in- terrompu par les applaudissements et que le défaut de place ne nous permet pas de pu blier aujourd'hui, mais que nous espérons pouvoir dormer dans un prochain numéro. Un élève du Collége, M. Boone, fils de M. Cyrille Boone, présente k Monseigneur l'an- neau épiscopal et la ceinture offerts par l'association k sa Grandeur. Monseigneur Waffelaert prend la parole et en termes émus remercie tous ceux qui sont présents, des témoignages d'affection et de respect qui lui sont donnés. II rappelle en peu de mots les années qu'il a passées dans ee collége dont il a gardé le plus tou- chant sonvenir et qui l'a félicité un des pre miers quand il eut obtenu son doctorat en théologie.II donne en passant un témoignage de sa reconnaissance pour les maitres qu'il a eus, dont les legons et les exemples ont fait de lui ce qu'il est actuellement. Cette gratitude pour le passé se traduira pour moi, dit sa Grandeur, en appui dans le présent et en sollicitude dans l'avenir: Comp- tezsur moidit Monseigneur Waffelaert en terminant. Monsieur Nyssens monte k son tour sur l'estrade. L'honorable Ministre dit qu'il est fier d'etre un enfant d'Ypres et surtout un élève du Collége de cette ville qui a donné déjk tant d'hommes illustres k la patrie. Quand il a revu en ce jour ces monuments, les Halles d'Ypres et l'Eglise St Martin k l'ombre desquelles il est né, l'émolion qu'il a toujours ressentie quand il mettait les pieds dans sa chère ville natale, s'est renou- velée avec plus de force que jamais. Monsieur le Ministre remercie M. le séna teur Struye des bonnes paroles de bienvenue qu'il lui a adressées et tous les anciens amis de l'association pour les acclamations qui les ont accueillies. Quand je regarde cette splendide salie oü l'association trouve en ce moment une si gracieuse hospitalité, je me garderais bien,dit Monsieur Nyssens,d'oublier de remercier un ancien ami, que je suis heureux de rencor.trer sur les bancs de la Chambre, eet homme au cceur d'or,Monsieur Iweins d'Eeckhoutte, dont la place au palais législatif était marquée depuis longtemps. Des bravos enthousiastes acclament Mon sieur le Ministre quand il descend de l'estrade. L'assemblée se retorme ensuite en cortège et conduit Monseigneur au Collége oü un banquet est servi dans la salie des fêtes. La table d'honneur est présidée par Sa Grandeur ayant k sa droile Monsieur le Ministre Nyssens, Monsieur le Baron Sur- mont de Volsberghe, Bourgmestre, Mr le chanoine Vandewoestyne, M. Iweins d'Eeck houtte, etc.; k sa gauche, M. Eugène Struye sénateur, M. Houtbave, vicaire général, M. l'Echevin et Représentant Colaert, M. Van- werveke, etc. etc. En face de Monseigneur, M. l'abbé Beheyt et beaucoup d'autres autorités. La salie des fêtes est splendidement décorée. En voyant cette belle salie nous nous rappelons que la construction en est due k la généreuse initiative de Monsieur Hugo Verriest, ancien principal, dont nous remarquons avec un sensible plaisir la noble et sympathique figure, k la table d'honneur. Cet homme de talent, dont l'aménité et le cceur d'élite sont présents k la mémoire de tous regarde avec bonheur t'oeuvre qu'il a commencée si heureusement, continuée avec succès par son digne successeur, Monsieur Beheyt. Pendant le banquet, une symphonie d'amateurs a exécuté plusieurs morceaux distingués, et Monsieur Albert Van Egroo, élève au Conservatoire de Bruxelles, a prêté son gracieux concours pour rehausser la pariie musicale de la fête. La plus grande animation a regné pen dant tout le banquet. Avant les toasts, Mon sieur Adrien Lebbe, élève de réthorique, adresse en latin ses félicitations b Sa Gran deur, qui répond dans la même langue. A ce Pape, dit Sa Grandeur, objet de l'ad- miration de tous, aussi bien des infidèles et des dissidents que des catholiques! Tous sont unanimes k acclamer le Grand Pape. Au Roi, auquel tous les beiges doivent respect et fidélité! Toute autorité vient de Dieu Ayons le respect de l'autorité! La symphonie joue la Brabanponne et le Tuyiidagliecl, et dans la salie on chante Viva Leone M. Struye se léve alors pour boire b la santé de Mgr Waffelaert, digne successeur des Evêques de Bruges, qui savent toujours tenir la juste mesure et obtenir chez leurs ouailles l'obéissance et la fidélité aux prin cipes religieux. Dans l'Evêque, dit M. Struye, nous accla- mons aussi l'ancien élève, l'honneur et la gloire de notre Collége. C'est le plus noble des fils que nous voyons prendre la place du père. C'est l'élève toujours premier dans ses études et dans la pratique de la vertu, c'ont les études supérieures ont jeté et jettent en core tant d'éclat sur le collége. Docteur en théologie, savant sorti de l'Université, Mon seigneur se fit publiciste et conférencier (applaudissements). Aujourd'hui k la tête de cet important diocèse de Bruges, il professe- ra les vrais principes et par ses paroles comme par son exemple, Sa Grandeur ci- mentera l'union compléte entre les fidèles et 1 autorité. Le diocèse de Bruges deviendra le modèle de la chrétienté et sera en quelque sorte le soleil du bon Dieu éclairant le monde. Ce collége qui lui est toujours si cher, recevra ces enseignements venant de haut, et produira encore des hommes d'élite comme Sa Grandeur qui porteront partout la renom- mée de cette excellente maison d'éducation. La parole de Monseigneur qui a dit comptez sur moi ressemble b la manne céleste que Dieu promit k Mo'ise pour son peuple. M. Struye finit en faisarit des vceux pour l'Eglise, pour la ville et pour la Patrie dont le symbole est réalise dans la personne de Monseigneur Waffelaert. (Bravos répétés. On joue l'air d'Ypres). Sa Grandeur se léve de nouveau pour ré- pondre k M. Struye. J'ai dit ce matin, dit Monseigneur, comp tez sur moi et je repète ces mots, qui sortent de mon coeur, de mon racur si rempli demo tion en voyant la grande affection dont les Professeurs et élèves anciens, comme les nouveauxentourentleur Evêque. Je pardonne k M. Struye ses excès de langage envers moi (Sourires). Quand je jette les yeux autour de moi, quand je remarque dans cette salie tous ces hommes distingués qui m'entourent, le mot de Tertullien me vient k la bouehe«Nous ne sommes que d'hier et déjk nous remplis- sons tout. Aux situations nouvelles, il faut des hom mes nouveaux. C'est l'Evêque de Bruges qui est heureux en ce jour d'acclamer un de ces hommes, le Ministre du travail et de l'indus trie, un des élèves les plus distingués que notre Collége Episcopal ait produits. (Accla mations générales et qui se renouvellent de plus belle quand M. Nyssens se léve). M. le Ministre remercie également lesPro- fesseurs anciens et actuels. II excuse son collègue M. le Ministre de la justice de ne pouvoir assister k la fête. II remercie surtout Sa Grandeur pour les bonnes paroles qu'elle a eues pour lui. La vue de l'Evêque de Bruges lui rappelle le dépit qu'il ressentait jadis, comme élève, en entendant continuelle- ment sortir le nom de Waffelaert, premier, dans les proclamations. J'étais, dit M. Nys- eens porté k dire Waffelaert cesse de vaincre ou je cesse d'applaudir (Rires et bravos). Mais cependant k cóté de ce nom, nous entendions également en revenir trés souvent un autre, c'était celui de M. le Con- seiller k la Cour de Gand, Van Werveke, que je suis heureux de voir k mes cötes, aujour d'hui (Applaudissements). Monseigneur l'Evêque de Bruges, a pour devise due nos que tendimuse'est-k dire excelsior. Docteur en théologie, il est mon collègue, comme professeur k l'Université. II sera la force et la gloire du Collége. De mon cóté je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour montrer ma gratitude pour les bienfaits dont je suis redevable k ce bel établissement, notre Alma mater a nous. Je me rappelle toujours avec une emotion croissante les paroles que M. Vanderhoug- straeten dit k ma mère quand elle vint me présenter comme élève Madame nous tacherons d'en faire un homme. Quand je vois aujourd'hui cet autre ancien que je vénère sous ses cheveux blancs, M. Liénart qui fut mon premier professeur, tous ces autres maites de mon enfance Samper nobiscum (rires) je me remémore les belles années de ma jeunesse passées dans ce Collége St-Vincent, sous l'égide de si excellents maitres. Plus tard j'aieu comme principal M. Hout- have, qui occupe en ce jour la première place dans le conseil de son Evêque. Du passé, dit M. Nyssens, on peut préjuger de l'avenir. Avec un homme comme son principal actuel, le Collége restera digne de son passé; je propose la santé de M. le Principal Beheyt(Applaudissements M. Beheyt répond en excellents termes a ce toast en appelant la protection de Dieu sur l'ceuvre dont il a la direction el finit en souhaitant k tous les membres de l'associa tion une longue et précieuse santé. 11 est 4 1/2 heures et on se sépare joyeu. sement en se donnant reridez vous k l'année prochaine. Ville d'Ypres. Conseil Communal Séance du Samedi 28 Septembre, La séance s'ouvre k 5 h. 10. Tous les conseillers sont présents, excep. té M. Iweins d'Eeckhoutte, qui est hors ville M. le Président annonce que les comptes- rendus des précédentes séances seroat dé- posées une autre fois et discutés si c'est nécessaire. Le collége Echevinal a regu de la part de M. Comyn, sculpteur k Bruxelles et Yprois de naissance, une demande pour que la ville lui achête sa statue Petite Mère. Le propriétaire la laisserait pour 1200 fr La question sera examinée. M. Henri Baeckelandt fait sa voir qu'il a passé son dernier examen de docteur en mé- decine avec distinction et il remercie les conseillers pour l'appui qu'ils lui ont accor- dé pendant ses études. Les administrateurs des Hospices infor- ment le Conseil que dorénavant les garpons de l'orphelinat recevront l'instruction dans l'établissement même au lieu de l'obtenir it l'Ecole Communale. M. le Doyen a demandé l'autorisation de pouvoir décorer les rues de la ville par les- quelles passera le cortège qui ira chercher Sa Grandeur Mgr l'Evêque de Bruges k la gare, le Dimanche 29 Septembre. Le Collége est d'avis d'aller présenter ses hommages k Monseigneur. II voudrait savoir si le Conseil k l'intention de se rendre en corps k la réception qui se fera au doyenné, ou si les conseillers aiment mieux s'y rendre individuellement. M. Struye, qu'a-t-on fait précédemment M. le Président,En 1848, le Conseil est allé en corps saluer Mgr Malou en 1865 on fit de même, je crois, pour Mgr Faictseule- ment je n'en suis pas certain. M. Struye. Pourquoi n'en ferions-nous pas autant. Je propose de nous rendre en corps k la réception. M. le Président. A Courtrai, k Menin, et ailleurs la même chose k été faite. Le Conseil décide par 9 voix contre 4 d'aller en corps présenter ses hommages b sa grandeur. MM. Brunfaut, Vermeulen, Poupart et Van Eeckhout votent contre. M. Gravet vote avec les catholiques. M. Vermeulen. Qui paie les ouvriers de la ville qui ornent les rues M. le président. M. le Doyen, ou plutót la Fabrique de l'Eglise. L"s nos b et 7 de l'ordre du jour sont remis k la prochaine séance. Interpellation. M. Boone. J'ai prévenu M. le Président que je l'interpellerais k propos des nombreu- ses poursuites faites pour défaut d'éehenil- lage et surtout au sujet des difficultés qu'on fait aux campagnards pour la vente de leur lait. Je voudrais bien savoir pourquoi ces me- sures sont prises, et si c'est par ordre du Collége Echevinal. M. le Président. Vous voudriez savoir si c'est moi qui ai donné l'ordre de poursui- vre et pourquoi M. Boone. Justement, M. ie Président. M. le Président. Trés bien, je tacherai de répondre k ces deux questions. ,89.'OI —r

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 2