Mercredi 9 Octobre 1895.
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Echos de la visite episcopale a Ypres.
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Les journaux libéraux s'évertuent a faire
passer la joyeuse entrée de Mgr l'Eveque a
Ypres, pour une visite électorale.Zjz Lutte
induite sans doute en erreur prétend
même que M. lechevin Colaert a fait un dis
cours politique en presence du Prélat, au
Volkshuis.
Rien nest plus faux, Mgr Waffelaert a fait a
la maison ouvrière une visite analogue a celle
qu'il a faite a la Gilde der Ambachten de
Bruges. M. Seys, en sa qualité de président
a harangué l'Evêque en des termes dont toute
préocupation politique était exclue et Sa
Grandeur a répondu de même au Président et
aux membres du Volkshuis. Nous avons
du reste relaté aussi exactement que possible
les paroles qui ontété échangées.
C'est après le depart de l'Evêque que M.
Colaert a parlé. II a profité de la présence de
tous les membres de la Garde Catholique
membres actifs, honoraires et protecteurs
pour les engager a rester unis, a travailler tous
ensemble au bien-être moral et matériel de
l'ouvrier et a assister nombreux aux réunions
qui auront lieu, dés le dimanche suivant, en
vue de lelection communale.
Nous le répétons, Mgr a fait une visite au
Volkshuis comme a une société d'ouvriers ca-
tholiques, et ses paroles, comme celles de M.
Seys, n'ont eu aucune portée politique.
Est-ce que la Luttequi se pique d'etre
l'organe de la vérité, rectifiera sou allégation
erronée
Nous avons promis, dans notre précédent
numéro, de publier le magnifique discours
prononcé par M. le Sénateur Struye, président
de l'association des anciens étudiants du Col
lége St Vincentde Paul, a la réunion solennelle
du Mardi premier octobre.
Nos lecteurs nous sauront gré de reproduire
textuellement ce beau document, qui sera dis-
tribué, en brochure, aux membres de l'asso-
ciation des anciens étudiants.
Monseigneur, Monsieur le Ministre,
Messieurs,
Le premier sentiment de nos coeurs, c'est la reconnais
sance.
Monseigneur, vous avez toujours été l'honneur de cette
maison, et vous avez marqué, a toute occasion, les vifs
sentiments d'affection que vous gardiez pour elle. Aujourdhui
que vous êtes notre Evêque, Votre Grandeur a tenu a
laisser voir a tous quelle place le College St-Vincent de
Paul occupe dans son cceur. C'est le college oü vous avez
si heureusement passé toutes les premières années de votre
jeunesse, et oü vous fütes si bien préparé a marcher digne. j
ment et vaillamment dans les voies élevées, oü Dieu vous
appelait
Aujourd'hui done que la main de Dieu vous a conduit j
au haut de la montagne sainte, pour garder, régir et
bénir son people, Pontife, vous avez voulu, dès la pre-
mière heure, faire descendre la bénédiction du Ciel sur j
cette maison. Vous venez d'offrir le Sacrifice divin pour I
le College St-Vincent de Paul et pour tous ceux qui lui j
appartiennentVous êtes monté a l'Autel de Dieu, a l'Autel i
de Dieu, qui ici a réjoui votre jeunesse et la notre et qui
donne leternelle jeunesse; du Dieu qui discerne notre
I cause de celle d'un peuple, qui nest pas saint; du Dieu
fort, qui éloigne des injustices et des se'ductions des mé-
chants; vous l'avez prié de nous envoyer la plénitude de
sa lumière, cette vérité non amoindrie, qui nous écarté
des voies mauvaises et même sur la montagne sainte, oü
le regard vivifiant de Dieu re'jouit son peuple, et oü
l'on sent que le secours et le salut sont dans le nom du
Seigneur, qui a fait le Ciel et la terre (Applaudissements
Oui, nous vous remercions avant tout, Monseigneur,
du Saint Sacrifice, que vous avez offert.
Mais nous vous devons encore des remerciements póur
avoir bien voulu venir présider cette réunion générale des
élèves anciens et nouveaux et des professeurs anciens et
nouveaux; pour avoir marqué, une fois de plus, que ce
collége est bien le votre, et il l'est, Monseigneur, deux
j fois, puisqu'il vous a formé aux années décisives de l'ado-
lescence et qu'il se trouve aujourd'hui directement placé
sous vos augustes auspices.
Vous aimez votre Collége St-Vincent, c'est le collége
de votre cceur. Vous l'aimez, non seulement pour le bien
qu'il vous a fait a vous-même, mais pour le bien qu'il nous a
fait a nous tous pour le bien qu'il a fait a d'innombrables
families, a la cité, a la patrie, a Notre Mère la Sainte
i Eglise, dont les oeuvres de salut social et individuel ont
trouvé, sortant de cette maison, tant de serviteurs dévoués
Votre Collége St-Vincent de Paul est un arbre de vie,
Monseigneur, qui répand son ombre tutélaire el ses bons
1 fruits sur tout ce que vous aimez et sur tous ceux, qui
i vous vont le plus au coeur. Cet arbre du jardin du Père
de familie, c'est Votre Grandeur, qui en est maintenant
le gardien et le bon jardinier. Le Ciel en soit béni
Applaudissements
Pour être agréable a Votre Grandeur et pour nous
réjouir tous ensemble, que pourrions-nous faire de mieux,
en ce moment, que de promener nos regards sur les bien-
faits que le College a répandus autour de nous et au
loin? La présence d'un si grand nombre d'anciens maitres
j et d'anciens condisciples nous fait d'ailleurs tout naturel,
lement venir a la pensée le bien qu'ils font.
Combien j'en voudrais saluer par leur nom pour les
remercier au nom de tous Je ne puis le faire.
j Mais vous m'en voudriez, Monseigneur et Messieurs,
I si, au nom de l'Association toute entière, je ne saluais
J ici Monsieur Albert Nyssens, ApplaudissementsMonsieur
i Nyssens, qui, dans les plus hautes positions de la Science
ou de la Politique, nous revient toujours, pour témoigner
de son attachement, et pour attester la reconnaissance
qu'il a vouée au College de sa première1 jeunesse. (Ac.
clamations
i
Monsieur le Ministre, vous que Sa Majesté le Roi a
préposé a l'organisation et a la gestion du département
du Travail et de l'Industrie, de ce département, qui est
tout spécialement appelé a faciliter la solution des plus
graves questions, qui agitent le monde, nous vous saluons
avec sympathie, avec respect et confiance. Applaudisse-
ifients.) Nous savons que vous travaillerez a les résoudre,
ces questions, avec la plus affective bienveillance pour la
classe ouvrière, avec une bienveillance fondée toute entière
sur les principes immuables de l'équité naturelle et de la
charité chrétienne. Si votre mission est grande, vos facultés
sont grandes et grand aussi est votre coeur. Applaudis-
j sements.) C'est quand IS puissance gouvernementale est en
des mains comme les vötres, et comme celles de vos
collègues qu'on peut attendre du concours de l'Etat tout
ce que ce concours peut donner, tout ce que Léon XIII
demande a l'Etat, pour empêcher notre civilisation chré-
tienne de s'abimer dans la servitude et la misère uni-
verselles, qui sout les conséquenses directes et inévitables
du socialisme. Nous avons foi en vous, Monsier le Ministre,
paree que vous avez foi en Dieu et en notre Mère la
Ste Eglise! (Applaudissements. Vous êtes un homme
de foi Sous les assises fraternelles de notre Association,
vous l'avez déja proclamé; vous nous avez dit C'es^.
ici, dans ce college, que je me suis épris des vérités de
la foi; la foi a pénétre' ici tout mon être. Et c'est
ainsi que vous vous présentez maintenant armé d'elle,
i comme d'un casque, d'un bouclier et de la plus noble
épée Que Dieu vous seconde dans le bon combat
ppplaudissements prolongés.)
Que nous eussions été heureux, Monseigneur et Mes-
1 sieurs, de pouvoir acclamer aussi en ce jour un second
i Ministre du Roi, également sorti de nos rangs, un des
fondateurs de notre Association, M. Victor Begerem, le
Ministre de la Justice.
Son coeur est avec nousson dévouement a ses devoirs
j l'a appelé a l'étranger pour étudier de plus prés les in
stitutions de correction et de rehabilitation qui sont reputées
les plus parfaites du monde. II n'a pu, au gré de ses plus
vifs désirs, hater assez son retour, pour se placer a notre
tête et fêter avec nous notre Evêque. II m'a chargé d'en
témoigner tous ses regrets a Sa Grandeur et a vous tous.
Son si sympathique souvenir nous le rend présent, accla.
mons-le de loin, et applaudissons a notre Ministre de la
Justice, dont Taction et si sage, si ferme, si expansive
dans le sens des besoins nouveaux et de tous les progrès
réalisables. (Applaudissements). Honneur a notre ancien
lauréat, a notre si cher concitoyen, a Monsieur le Ministre
Begerem (Acclamations prolongées
j Et maintenant passons rapidement a travers le vaste
I terrain d'actions de notre collége. II n'y a pas dans tout le
domaine de la société un coin que des anciens de ce collége
n'aient fait fructifier. Nous les rencontrons en nombre dans
1 toutes les carrières libérales. Les Sciences et les Arts, la
Médecine, le Droit, le Barreau, la Magistrature, l'Admi-
nistration, l'Armée, le Génie civil, l'Enseignement a tous
fes degrés, aussi bien que la Cléricature et les Ordres
religieux, comptent parmi les nótres, des plus distingués
de leurs sujets. Nos disciples se signalent dans tous les
services, qui concourent au bon ordre de la société et font
l'honneur et le bien-être d'une nation.
Si, des institutions organiques de la société, nos regards
se portent sur les initiatives privées et sur les efforts indi
viduels, qui s'appliquent a poursuivre la satisfaction de
tous les intéréts de la vie et qui font en même temps la
prospérité de la population tout entière, nous voyons que le
commerce, l'industrie et les entreprises du travail ont trouvé
chez nos condisciples de trés sérieuses et fécondes pré.
parations.
i