Samedi 12 Octobre 1895
30 Année
L'Accident d'Ottignies et le
Repos Doiuinieal.
Au Volkshuis.
P
.b
m
On s'abonne rue uu Beurre, 36, a Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume.
La JOU3.SIAL. D'YPRSS parait le Mercredi et le Samedi.
Lo pi'ix do l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout
lo pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se rógularisent fin Décembre.
Les articles et communications doivent ètro adrosses franc cle port a i'adresse ci-dessus.
Les annonces coütent 15 centimes Ia ligne. Les réclames dans le corps du journa pour
30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc laligno Lesnuméros suppló-
mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et deBelgique oxceptó les 2 Flandres) s'adresser l'Agence
Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Un grand malheur est arrivé Di
manche passé sur la ligne des che-
mins defer de l'Etat prés d'Ottignies.
II y a eu collision entre un train
hondé de voyageurs et une locomo
tive de train de marchandises qu'un
machiniste devait remiser jusqu'au
lendemain dans Ia gare de Baulers et
qui est partiesansordre, ni sans faire
attention aux signaux qui lui com
mandaient d'attendre. Ii y a eu 18
moriset beaucoup de blessés.C'est un
des plus grands accidents de chemin
de fer qui soient, arrivés dans notre
pays.
La presse libérale a voulu mettre
sur lecompte du repos dominical or-
ganisé par M. le Ministre Vanden
Peereboom la cause de ce tragique
événement.
Voici lalettreque M. Vanden Peere
boom envoieaux journaux.Eileprou-
vc péremptoirement que le repos
dominical n'est pour rien dans ce
sinistre
Bruxelles, le 9 octobre 1895.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Depuis Lundi dernier, un grand nornbre
de journaux dirigent contre moi les attaques
les plus vives.
j'aurais tort de me plaindre, mais il est de
mon devoir de dire la vérité.
Une enquête vient d'etre faile par
1°) M. Gutsaert, inspecteur général 2°)
MM. Tridant, De Busschere et Flamine, chefs
de service du groupe de Bruxelles-Midi
3°) MM. Cornil, Weens et Claes, chefs de
service des groupes de Namur et de Bruxel-
les-Nord 4° MM. Cannivet, Liebrecht et
Jeanjean, chefs de service du Grand Central.
Ges lonctionnaires sont unanimes con-
stater
A. Que i'agent qui était de service h
l'excentrique Dimanche soir, faisait depuis
nombre d'années ce même service, chaquc
fois que les titulaires étaient absents pour
une cause quelconque qu'il a toujours fait
ce service d'une fapon irréprochable et qu'il
avait une connaissance compléte de la signi-
ücation des signaux et des opérations et effec-
tuer sur ie poste. IS- Que, chargés de
rechercher si l'organ sation du service du
Dimanche avait pu avoir une influence quel
conque sur l'accident, soit au point de vue
de la durée du service imposé, iis consistent
que l'accident est dü des fau'es personnel-
les qui auraient pu se produire exactement
dans les mêmes conditions un jour de la
semaine que de plus les agents indistincte-
tnent avaient eu un service normal et n'avai-
ent pas été surmenés qu'enfin les instruc
tions concernant les repos avaient été ponc-
tuellement observées.
Voilé le résultat de l'enquête dom je re-
produis textuellement les termes.
Agréez, Monsieur ie Rédacteur en chef,
l'assurance de ma considération distinguée.
J. Van den Peeredoqm.
Reproduisant la lettrede M.Vanden
Peereboom, laFlandre libérale ajoute
Nous nous sommes abstenu de doniier
notre avis au sujet des responsabilités que la
catastrophe d'Ottignies pouvait faire naitre.
Nous avons attendu le résultat de l'enquête.
Nous pensons qu'en présence du document
publié plus haut, aueune laute ne
sauralt imcomber a I'admï-
nistratïon supérieure des
chemïns de fer. La loyauté
nous oblige a le reeonnal-
tre.
Une réunion des importantes eu lieu
Dimanche passé au Volkshuis. Réunion im
portante au triple point de vue du nombre
des assistants, de la qualité des orateurs et
des résolutions adoptées..
Vers 8 heures, M. Seys, Président, ouvrit
la séance. II remercia les membres d'etre
venus si nombreux et dit que ia réunion de
ce jour était d'une importance capitale. Elle
était, on pouvait le dire, la première de cel
les qui seront organiseés en vue des elec
tions.
M. le Président annonca l'assemblée que
le conseil de l'Association, qui compte cinq
membres de la Garde Catholique, avait déci-
dé de décerner trois mandats de candidat
pour le Gonseil Gommunal trois membres
de ia Garde que ces trois candidats sei aient
désignés parmi 15 membres, choisis exciusi-
vement par les membres actifs de ia Garde,
et que les 15 candidats provisoires, élus
parmi les membres actifs, honoraires et pro-
tecteurs de la Garde Catholique, nornme-
raient les trois candidats définitifs.
Cette declaration tut accueillie par les
applaudisseraents enthousiastes de l'assem
blée.
L'élection des quinze aura lieu Dimanche
proehain, de 9 heures du matin k 3 heures
de l'après-midi.
Tous les membres actifs de la Garde sont
admis voter pour les quinze.
Après M. Seys, M. Georges Begerern prit
la parole. Rappelant l'époque pendant la-
quelle notre viHe subissait encore le joug du
libéralisme, l'orateur démontre qu'alors pour
l'ouvrier il n'existait ni droits ni liberté.
En Octobre 1890 ie parti Catholique sue
comba encore mais en Février 1891 une
ère nouvelle s'ouvrit. Définitivement en 1895
l'ouvrier iouira pleinement de ses droits et
de sa liberté. Grace une décision prise par
le comité de l'association el dont nous le
remercions, la maison desouvriers Yproi-
se pourra nommer trois candidats,qui seront
ses propres candidats, les candidats de la
garde,élus dans son sein. (Applaudissements)
M. Golaert se léve et donne plusieurs
explications fort intéressantes, afin que les
membres sachent quoi s'en tenir au sujet
des incompatibilités existant pour l'obten-
tion d'un mandat de conseiller q^mmunal.
Ainsi, dit l'honorable Echevin, deux frères
ou beaux-frères, un oncle et son neveu par
aliiance directe, ne peuvent faire partie en
même temps du conseil. Ceci est un point
important examiner afin de ne pas faire
des choix inutiles.
En ce qui regarde la question des intéréts
matériels, un conseiller communal ne peut
faire des livraisons k la ville ou occuper des
positions rélribuées par elie; mais il peut
cependant li vier aux administrations qui en
dépendent, comme aux Hospices ou au
Bureau de Bienfaisance.
M. E. Siruye ajoute encore quelques
explications d'une autre nature en disant
que pour faire en sorte que le pol de
Dimanche ait complètement ses effets, il
serait bon que ceux, qui, pour l'un ou
l'autre motif, croiraient ne pouvoir accepter
de candidature définitive, l'anonpassent, en
mettant par exempie une croix eóté de
leur nom sur la lisle qui sera affichée.
M. Cb. Vanhaverbeke en son nom et en
celui de MM. Ern. Wenes et Valère Boudry,
renoercie les électeurs qui les ont nommés
membres du comité central, mais déclare
qu'ils n'accepteront pas de candidature pour
le conseil communal, et qu'il serait inutile
par conséquent de les mettre sur la liste des
15 candidats provisoires.
Ces questions politiques et matérielies
étant épuisées, M. Seys donne la parole k
M. le Doyen Boone qui prononce un ma
gistral discours.
M. le Doyen commence par remercier les
membres de la Garde de ce qu'iis ont fait
pour honorer Monseigneur Waffelaert.
Sa Grandeur, m'a, dit l'orateur, donné
cette agréable mission qui me remplit de
joifi, tel point, que si je pouvais ressentir
quelque dépit, ce serait celui de ne pouvoir
vous remercier suffisamment.
Monseigneur serait resté plus longtemps
au milieu de vous, ajoute M. Boone, sans
ia grande fatigue qui l'accabiait. Le matiu
car il y avait grande fête Bruges éga-
lement, II avait célébré pontificalement
la grande messe. Puis le voyage et les céré-
I
monies diverses Ypres,avaient fait en sorte
qu'il était évident que Sa Grandeur avait
grand besoin de se reposer.
Puis M. le Doyen fait en excellents
termes une esquisse de la belle carrière
de Monseigneur Waffelaert. Fils d'une hum
ble familie, dans laquelle la piélé la vertu
et l'intelligence étaient l'apanage de tous,
il s'est vu élever, grace son talent et ses
qualités supérieures, k la plus haute situa
tion. Son frère aussi, qui a choisi la car
rière des armes, se distingue particulière-
ment. II est major du Génie et parviendra
certainement un jour au grade de général.
Monseigneur fut toujours un modèle de
modestie et de bonté. Vicaire k Blanken-
berghe il était l'idole des pêcheurs et des
humbles de la terre. Plus tard il fit de
brillantes études Louvain oü il obtint le
grade de docteur en théologie. Monseigneur
est done capable entre tous d'enseigner it
ses diocésains, les principes véritables de la
doctrine chrétienne.
Quand plus tard, Monseigneur Debraban-
dere le nomina Vicaire général, Sa Grandeur
brillait déjh par sa science et sa foi; aussi
est-ce unanimement que les fidèles du Dio-
cèse de Bruges, prètres et laïcs.ont applaudi
it lelévation ausiège épiscopal de Monsei
gneur Waffelaert.
On peut dire que sa Grandeur sera l'evêque
de son époque, ce sera l'Evêque du peupie
et de l'ouvrier. II prend h coeur ses intéréts
et sans la violente migraine dont il souf-
frait, mieuxque moi, dit M. le Doyen, ii eut
pu vous le dire, dimanche dernier.
Al'exemplede Jesus-Christ, grand avec
les grands, son bonheur est et sera toujours
d'aller vers les petits et de leur porter la
bonne parole, ies célestes consolations et
les principes de h vraie liberté.
Appliquez, dit M. le Doyen, les enseig-
nements de voire Evêque. Travailions tous
ensemble k garder toujours l'union dans le
bien.
Monseigneur m'a chargé de vous annon-
cer que ce n'est pas la dernière fois qu'il
viendra parmi vous et pour montrer toute
l'affection qu'il vous porte il a nommé un
aumönier de la jeune Garde, que je vous
présente en ce jour en la personne de M.
Ryckeboer, curé de la paroisse St Nicolas.
Votre aumónier, ajoute M. le Doyen, je le
connais, nous sommes de la même classeet
vous aurez eu lui un homme du plus grand
mérite, il sera pour vous un père et vous
conduira d'une main sure dans la voie du
devoir.
M. le Doyen explique ensuite le röle du
prêtre dans la société. Représentant de Dieu;
il doit diriger nos acLions dans la vie. G'est
l'ami véritable du peupie. Pourquoi existe-
t-ellecetteopposition.contrel'habit du prêtre?
Parceque le démon est l'ennemi de Dieu, qut
VI