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Mercredi 16 Octobre 1895.
10 centimes le N°.
30 Année. IN 3089
A Toeil droit du clergé.
Au Volkshuis.
Chronique Electorale.
VV
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Sous ce titre, le Progrès copie de La Sen-
linelle un article de trois colonnes remplies
d'extraits de discours ou de mandements
d'Evêques, d'Archevêques, de Cardinaux et
même d'urie allocution de S. S. Pie IX,
rapporlé, en 1876, dans la Voce della Ke
nia.
L'espace nous manque pour reproduiretous
ces extraits que nous supposons exacts, sans
en garantir l'authenticité. Donnons néan-
moins, k titre d'exemple, le passage du dis
cours de Pie IX c'est le plus frappant et le
plus autorisé.
Les ecclésiastiques qui s'égarent dans
les labyrinthes de la politique en prenant
part aux éleclions politiques sont blama-
bles, ils fourvoient leur conscience.
En supposant que l'extrait ne vise pas les
élections législatives d'Italie auxquelles,
pour des motifs bien connus, leSaint-Père
n'a pas encore permis aux fidèles de parti-
ciper, loin de critiquer les paroles de Pie IX
nous dirons avec Lui que le prétre qui
prend une part plus ou moins directe aux
affaires politiques, compromet avec son ca-
ractère de prétre, les intéréts augustes de la
Religion.
Notre langage étonnera peut-êlre le Pro
grès.
Nous n'avons aucune autorité pour parler
au nom du clergé, mais nous croyons pou-
voir dire que nos Evêques et nos prêtres ne
parleraient pas autrement que nous.
Mais il y a politique et politique, illustre
confrère de la Sentinelle. Quand, sons pré-
texle de politique, les pouvoirs publics ou
les politiciens s'attaquent k la religion, k
ses dogmes, k sa morale, ses institutions,
le prétre a le devoir le devoir, entendez
vous? de s'occuper de politique, parceque
la politique s'occupe de choses qui ne la
regardent pas.
Si vous ne comprenez pas cela, voici des
exemples choisïs parmi les actes des chefs
les plus autorisés de l'Eglise
Pie IX, dont vous citez les paroles, tout
en défendant au clergé de s'occuper de poli
tique, a été l'un des pontifes romains qui
ont revendiqué avec le plus d'énergie les
droits de l'Eglise catholique. II a condamné
les hérésies modernes et notamment les
doctrines libérales, d'oü le socialisme devait
sortir. Rappelez vous l'Encyclique et le
Syllabus qui se sont attiré toutes les colères
du libéralisme.
Pie IX faisait-il ainsi de la politique
Le même Pontife a protesté toute sa vie,
comme le fait Léon XIII, contre la spolia
tion du pouvoir temporel. Etait-ce faire de
la politique
Les Evêques de Belgique, et notamment
NN. SS. Sterckx et Van Bommel dont vous
citez i'opinion, ont condamné l'interven-
tion du clergé dans les affaires politiques.
Cela les a-t il empêchés de flétrir les agis-
sements et les aspirations du libéralisme
ne matière scolaire
Et parmi les Evêques de France que vous
citez, n'avons-nous pas vu le Cardinal Gui-
bert, protester de toutes ses forces contre
l'expulsion des religieux et des religieuses
en vertu des fameuses lois existantes ressus-
citées par Ferry
Nous pourrions multiplier les exemples.
La vérité est que quand les pouvoirs pu
blics empiêtent sur le terrain religieux, les
prêtres font de la politique, parcequ'alors les
pouvoirs publics font de la religion ou plutót
de l'irreligion, ce qui nest pas de leur com-
pétence. Nous le répétons, si le prétre ne
faisait pas alors de la politique, il manque-
rait k ses devoirs de piêtre, il faillirait k sa
mission.
Quand il s'agit de politique vraie, de
choses publiques dans le vrai sens du mot,
les prêtres n'ont pas le droit d'intervenir et
ils n'interviennent pas comme prêtres. Bien
entendu, comme particuliers, ils ont le droit
d'avoir leur opinion, de la défendre et
même de la propager. Mais ils ne le font
guère, parcequ'il est difficile de distinguer
entre leur caractère privé et leur caractère
sacerdotal, et c'est pour cela que tous les
chefs de l'Eglise ceux d'aujourd'hui
comme ceux que le Progrès croit devoir
mettre en scène ont conseillé au clergé
et lui ont même défendu de s'embarrasser des
affaires séculair es.
La distinction qu'il y a lieu de faire entre
les matières politiques et les matières reli
gieuses ressort déjk des exemples que nous
venons de citer.
Nous avons eu sous les yeux d'autres
exemples plus récents. Lors de la révision
constitutionnelle, est-ce que le clergé est
intervenu d'une faeon quelconque dans les
polémiques qui ont précédé le vote de la
révision et des articles de la constitution
révisés
Avons-nous vu nos Evêques descendre
dans ïarène politique pour se prononcer,
comme tels, en matière militaire, en matière
économique, et même en matière scolaire
Naguère les chambres se sont occupés de
la question, toujours encore l'ordre du
jour, du service personnel. Quel est le
membre du clergé qui s'est permis seule-
ment d enoncer son opinion personnels
Ah si, comme en France, un ministre
s'était aventuré k crier aux curés: sac au dos
bien entendu que nous aurions vu une levée
de boueliers, et que nes Evêques, comme
ceux de France, auraient protesté, parcequ'il
se serait agi du recrutementmême du clergé,
et que c'est Ik une question qui touche de
prés k l'intérét religieux.
Dernièrement nos Evêques ont publié
une lettre qui vise l'erreur principale du jour,
le socialisme. Est-ce que en combattant cette
doctrine néfaste,enprémunissanl leurs fidèles
contre les conséquences désastreuses des
idéés socialisms, en les engageant k rester
unis pour combattre le fléau qui menace la
société, la familie, la propriété, la patrie
mème, est-ce que les Evêques ont fait de
la politique
A notre avis ils n'ont fait que leur devoir.
Tous ceux qui sont capables de réfléchir le
proclameront avec nous. Si les Evêques
n'avaient pas parlé, on le leur eut reproché
plustard, d'autant plus amèrement que, sans
l'intervention de l'Eglise, le socialisme ferait
plus d'adeptes et plus de ruines.
Mais inutile de répondre au Progrès il
ne comprendra pas on il fera semblant de
ne pas comprendre. En reproduisant l'article
de la Sentinelle, il a voulu inaugurer sa
polémique électorale en tkchant de faire
passer notre clergé comme se mêlant k la
politique, et le faire désapprouver par les
Evêques et par le Pape lui-même.
Qu'on place la lutte sur le terrain pure-
ment politique, et l'on ne verra pas le clergé
se jeter dans la melée. Mais tant qu'il s'agira
de combattre le socialisme athée ou le libé
ralisme irreligieux, le prétre aura k soute-
nir ceux qui les combattent et h combattre
ceux qui se font les propagateurs ou les
soutiens de ces sectes impies.
Enlefaisant, ils ne viseront pas les per-
sonnes, mais leurs opinions et leurs actes.
Qui peut raisonnablement les blamer de dé
fendre les principes qui sont la base de la
société et de s'efforcer de sauver l'Eglise en
même temps que l'ordre social des ruines qui
les menacent
Voilh en quel sens les Evêques et les
prêtres font de la politique. C'est, nous le
répétons, leur devoir, et tous ceux qui ont k
cceur l'intérét du bien public se rangeront du
cóté oü se placera le prétre, pour obéir k un
devoir de conscience des plus impérieux.
L'élection des candidats.
Une grande animation a regné pendant
une grande partie de la journée de Dimanche
au Volkshuis.
Les membres se pressaient fort nombreux
depuis neuf heures du matin, dans la grande
salie des fêtes oü étaient installés les deux
bureaux électoraux.
Le nombre des votants a été plus considé-
rable que l'on n'eut pu s'attendre, vu l'ab-
sence de lutte. Les votes se sont éparpillés
sur prés de cent noms différents, mais la
iiste patronnée par la commission a réuni
un grand nombre de voix, vers les 400.
Si l'on tient compte des votes obtenus
par d'autres membres, on peut évaluer k
500 le nombre des votants. C'est un trés
beau chiftre en égard k ce fait, que les
membres honoraires n'avaient pas le droit
de voter.
Lundi soir les quinze candidats provi-
soires se sont réunis pour choisir les trois
candidats définitifs. Ce sont MM. Pierre
Bouquet, Henri Fiers et Henri Vanderghote
qui ont été élus k la presqu' unanimité des
suffrages.
La grande tombola de deux cents francs de
prix, gracieusemeut offerte aux membres
actifs de la Garde par son nouvel aumönier
comme don de joyeuse entrée, a eu lieu
Dimanche soir, au milieu de la plus grande
animation.
Les mouvements de joie des heureux
gagnants et de leurs amis faisaient plaisir k
voir.
Si l'on doit en croire les bruits qui
courent en ville, malgré le désiste-
ment des socialistes, annoncé par
affiches la semaine passée, tout ne
serait pas encore roses pour les doc
trinaires Yprois. Ils se croyaient
debarassés une bonne fois de leurs
corapromettants compères du Volks
bond; maisil parait qu'après reflexion,
ces derniers ne se laisseront pas si
facilement tordre le cou, tout au
moins sans crier.
Dans tout les cas, ceci est l'affaire
de MM. Vermeulen et consorts et ne
nous regarde pas.
II est un fait, c'est qu'il n'est pas
amusant du tout, quand on a chanté
sur tous les tons, comme la Lutte l'a
fait depuis des mois, qu'on aurait vu
sur la liste libérale, a cóté des grands
hommes du parti, des personnages
si humbles si humblesde devoir se
retirer sous sa tente en boudant
comme Achille etêtre réduit pour
toute vengeance a verser ses pleurs
dans le gilet de la Réforme.
Pauvre prophéte de la Lutte, vos
déboires ne finiront done jamais
Vous qui étiez si sur de votre affaire
cependant.
Tenez, nous ne résistons pas a
l'envio de reproduire l'article du 18
Mai dernier, par lequel la Lutte an-
nonqait les candidatures ouvrières.
Op onze lijst zullen staan als kandidaten,
de mannen welke diensten bewezen hebbeu
aan de vrijzinnige partij; daarop zullen staan
nieuwe mannen gekend om hun flinke
werkkracht en flinke gedachten; daarop
zullen staan mannen van allen stand, man-