S3 sSMv> Mercredi 16 Octobre 1895. 10 centimes le N°. 30 Année. IN 3089 A Toeil droit du clergé. Au Volkshuis. Chronique Electorale. VV On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypreo, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent dtre adrosses franc de port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps dujourna pour 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lesnuméros suppló- mentaires content 10 francs les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Sous ce titre, le Progrès copie de La Sen- linelle un article de trois colonnes remplies d'extraits de discours ou de mandements d'Evêques, d'Archevêques, de Cardinaux et même d'urie allocution de S. S. Pie IX, rapporlé, en 1876, dans la Voce della Ke nia. L'espace nous manque pour reproduiretous ces extraits que nous supposons exacts, sans en garantir l'authenticité. Donnons néan- moins, k titre d'exemple, le passage du dis cours de Pie IX c'est le plus frappant et le plus autorisé. Les ecclésiastiques qui s'égarent dans les labyrinthes de la politique en prenant part aux éleclions politiques sont blama- bles, ils fourvoient leur conscience. En supposant que l'extrait ne vise pas les élections législatives d'Italie auxquelles, pour des motifs bien connus, leSaint-Père n'a pas encore permis aux fidèles de parti- ciper, loin de critiquer les paroles de Pie IX nous dirons avec Lui que le prétre qui prend une part plus ou moins directe aux affaires politiques, compromet avec son ca- ractère de prétre, les intéréts augustes de la Religion. Notre langage étonnera peut-êlre le Pro grès. Nous n'avons aucune autorité pour parler au nom du clergé, mais nous croyons pou- voir dire que nos Evêques et nos prêtres ne parleraient pas autrement que nous. Mais il y a politique et politique, illustre confrère de la Sentinelle. Quand, sons pré- texle de politique, les pouvoirs publics ou les politiciens s'attaquent k la religion, k ses dogmes, k sa morale, ses institutions, le prétre a le devoir le devoir, entendez vous? de s'occuper de politique, parceque la politique s'occupe de choses qui ne la regardent pas. Si vous ne comprenez pas cela, voici des exemples choisïs parmi les actes des chefs les plus autorisés de l'Eglise Pie IX, dont vous citez les paroles, tout en défendant au clergé de s'occuper de poli tique, a été l'un des pontifes romains qui ont revendiqué avec le plus d'énergie les droits de l'Eglise catholique. II a condamné les hérésies modernes et notamment les doctrines libérales, d'oü le socialisme devait sortir. Rappelez vous l'Encyclique et le Syllabus qui se sont attiré toutes les colères du libéralisme. Pie IX faisait-il ainsi de la politique Le même Pontife a protesté toute sa vie, comme le fait Léon XIII, contre la spolia tion du pouvoir temporel. Etait-ce faire de la politique Les Evêques de Belgique, et notamment NN. SS. Sterckx et Van Bommel dont vous citez i'opinion, ont condamné l'interven- tion du clergé dans les affaires politiques. Cela les a-t il empêchés de flétrir les agis- sements et les aspirations du libéralisme ne matière scolaire Et parmi les Evêques de France que vous citez, n'avons-nous pas vu le Cardinal Gui- bert, protester de toutes ses forces contre l'expulsion des religieux et des religieuses en vertu des fameuses lois existantes ressus- citées par Ferry Nous pourrions multiplier les exemples. La vérité est que quand les pouvoirs pu blics empiêtent sur le terrain religieux, les prêtres font de la politique, parcequ'alors les pouvoirs publics font de la religion ou plutót de l'irreligion, ce qui nest pas de leur com- pétence. Nous le répétons, si le prétre ne faisait pas alors de la politique, il manque- rait k ses devoirs de piêtre, il faillirait k sa mission. Quand il s'agit de politique vraie, de choses publiques dans le vrai sens du mot, les prêtres n'ont pas le droit d'intervenir et ils n'interviennent pas comme prêtres. Bien entendu, comme particuliers, ils ont le droit d'avoir leur opinion, de la défendre et même de la propager. Mais ils ne le font guère, parcequ'il est difficile de distinguer entre leur caractère privé et leur caractère sacerdotal, et c'est pour cela que tous les chefs de l'Eglise ceux d'aujourd'hui comme ceux que le Progrès croit devoir mettre en scène ont conseillé au clergé et lui ont même défendu de s'embarrasser des affaires séculair es. La distinction qu'il y a lieu de faire entre les matières politiques et les matières reli gieuses ressort déjk des exemples que nous venons de citer. Nous avons eu sous les yeux d'autres exemples plus récents. Lors de la révision constitutionnelle, est-ce que le clergé est intervenu d'une faeon quelconque dans les polémiques qui ont précédé le vote de la révision et des articles de la constitution révisés Avons-nous vu nos Evêques descendre dans ïarène politique pour se prononcer, comme tels, en matière militaire, en matière économique, et même en matière scolaire Naguère les chambres se sont occupés de la question, toujours encore l'ordre du jour, du service personnel. Quel est le membre du clergé qui s'est permis seule- ment d enoncer son opinion personnels Ah si, comme en France, un ministre s'était aventuré k crier aux curés: sac au dos bien entendu que nous aurions vu une levée de boueliers, et que nes Evêques, comme ceux de France, auraient protesté, parcequ'il se serait agi du recrutementmême du clergé, et que c'est Ik une question qui touche de prés k l'intérét religieux. Dernièrement nos Evêques ont publié une lettre qui vise l'erreur principale du jour, le socialisme. Est-ce que en combattant cette doctrine néfaste,enprémunissanl leurs fidèles contre les conséquences désastreuses des idéés socialisms, en les engageant k rester unis pour combattre le fléau qui menace la société, la familie, la propriété, la patrie mème, est-ce que les Evêques ont fait de la politique A notre avis ils n'ont fait que leur devoir. Tous ceux qui sont capables de réfléchir le proclameront avec nous. Si les Evêques n'avaient pas parlé, on le leur eut reproché plustard, d'autant plus amèrement que, sans l'intervention de l'Eglise, le socialisme ferait plus d'adeptes et plus de ruines. Mais inutile de répondre au Progrès il ne comprendra pas on il fera semblant de ne pas comprendre. En reproduisant l'article de la Sentinelle, il a voulu inaugurer sa polémique électorale en tkchant de faire passer notre clergé comme se mêlant k la politique, et le faire désapprouver par les Evêques et par le Pape lui-même. Qu'on place la lutte sur le terrain pure- ment politique, et l'on ne verra pas le clergé se jeter dans la melée. Mais tant qu'il s'agira de combattre le socialisme athée ou le libé ralisme irreligieux, le prétre aura k soute- nir ceux qui les combattent et h combattre ceux qui se font les propagateurs ou les soutiens de ces sectes impies. Enlefaisant, ils ne viseront pas les per- sonnes, mais leurs opinions et leurs actes. Qui peut raisonnablement les blamer de dé fendre les principes qui sont la base de la société et de s'efforcer de sauver l'Eglise en même temps que l'ordre social des ruines qui les menacent Voilh en quel sens les Evêques et les prêtres font de la politique. C'est, nous le répétons, leur devoir, et tous ceux qui ont k cceur l'intérét du bien public se rangeront du cóté oü se placera le prétre, pour obéir k un devoir de conscience des plus impérieux. L'élection des candidats. Une grande animation a regné pendant une grande partie de la journée de Dimanche au Volkshuis. Les membres se pressaient fort nombreux depuis neuf heures du matin, dans la grande salie des fêtes oü étaient installés les deux bureaux électoraux. Le nombre des votants a été plus considé- rable que l'on n'eut pu s'attendre, vu l'ab- sence de lutte. Les votes se sont éparpillés sur prés de cent noms différents, mais la iiste patronnée par la commission a réuni un grand nombre de voix, vers les 400. Si l'on tient compte des votes obtenus par d'autres membres, on peut évaluer k 500 le nombre des votants. C'est un trés beau chiftre en égard k ce fait, que les membres honoraires n'avaient pas le droit de voter. Lundi soir les quinze candidats provi- soires se sont réunis pour choisir les trois candidats définitifs. Ce sont MM. Pierre Bouquet, Henri Fiers et Henri Vanderghote qui ont été élus k la presqu' unanimité des suffrages. La grande tombola de deux cents francs de prix, gracieusemeut offerte aux membres actifs de la Garde par son nouvel aumönier comme don de joyeuse entrée, a eu lieu Dimanche soir, au milieu de la plus grande animation. Les mouvements de joie des heureux gagnants et de leurs amis faisaient plaisir k voir. Si l'on doit en croire les bruits qui courent en ville, malgré le désiste- ment des socialistes, annoncé par affiches la semaine passée, tout ne serait pas encore roses pour les doc trinaires Yprois. Ils se croyaient debarassés une bonne fois de leurs corapromettants compères du Volks bond; maisil parait qu'après reflexion, ces derniers ne se laisseront pas si facilement tordre le cou, tout au moins sans crier. Dans tout les cas, ceci est l'affaire de MM. Vermeulen et consorts et ne nous regarde pas. II est un fait, c'est qu'il n'est pas amusant du tout, quand on a chanté sur tous les tons, comme la Lutte l'a fait depuis des mois, qu'on aurait vu sur la liste libérale, a cóté des grands hommes du parti, des personnages si humbles si humblesde devoir se retirer sous sa tente en boudant comme Achille etêtre réduit pour toute vengeance a verser ses pleurs dans le gilet de la Réforme. Pauvre prophéte de la Lutte, vos déboires ne finiront done jamais Vous qui étiez si sur de votre affaire cependant. Tenez, nous ne résistons pas a l'envio de reproduire l'article du 18 Mai dernier, par lequel la Lutte an- nonqait les candidatures ouvrières. Op onze lijst zullen staan als kandidaten, de mannen welke diensten bewezen hebbeu aan de vrijzinnige partij; daarop zullen staan nieuwe mannen gekend om hun flinke werkkracht en flinke gedachten; daarop zullen staan mannen van allen stand, man-

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1895 | | pagina 1