Samedi 19 Octobre 1895.
10 centimes le N°.
30 Année.
N 3090
iV
Listes électorales.
Association Catholique
d'Ypres.
Annales parlementaires.
A Tceil droit du Progrès.
Correspondance.
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Le JOURNAL D'YPRES paralt le Mercredi et le Samedi.
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AVIS.
Le dernier délai pour réclamer devant
l'autorité communale expirant le 31 octobre
prochain, les élecleurs qui n'auraient pas
été inscrits ou qui ne figureraient pas sur
les listes électorales avec le nombre de votes
auquel ils ont droit, sont invités a s'adresser
sans retard au bureau de 1' Association catho-
lique et constitutionnelle, Cercle catholique.
Assemblee générale, Dimanche 20 de ce
mois, it 8 heures du soir, la Maison du
Peuple, (entrée rue des Chiens.)
Ordre du jour
Elections Communales.
Les journaux libéraux ont trouvé
un nouveau grief contre le gouverne
ment. II va de soi que M. des Giseaux
du Prngrès s'en empare immédiate-
ment pour tomber a bras raccourcis
sur lescatholiques.
Ce grief, c'est l'annonce de ['aug
mentation du prix d'abonnement aux
Annales parlementaires et au compte
rendu annalytique.
11 parait que les deux publications
eoütent plus qu'elles ne rapportent,
il est done naturel que le gouverne
ment en augmente le prix, car, pour-
quoi faire un cadeau aux uns et pas
aux autres. Si on veut en faire un
service public qu'on distribue les an
nales et le compte-rendu tout a fait
gratuitement aux éiecteurs, ou dans
le cas contraire, qu'on en fasse payer
le prix de revient,
Mais voila ce que c'est, du moment
quelegouvernement catholique prend
a coeur les intéréts du trésor public,
les libéraux crient contre sa ladrerie;
Si on avait continué a distribuer
au dessous du prix les deux publica
tions en question, on aurait bien vite
entendu les déclamations desjournaux
libéraux contre la prodigalité du gou
vernement.
Nous ne pouvons que nous rallier
aux observations suivantes de la
Patrie
Ni les Chambres ni le gouvernement
n'ont peur que le public sache ce qui se
passé au Parlement.
Mais il nest écrit nulle part qu'ils forcent
.es contribuables donner peu prés pour
rien au dit public la patée parlementaire.
Or, c'est ce qui a lieu aujourd'hui, le prix
de 1 abonnement au Compte rendu analytique
étant vraiment dérisoire.
II n'est du reste pas exact de dire que le
Compte rendu analytique donne toujours un
résumé exact et impartial des débats.
Tel qu'il sort des plumes habiles et fidèles
des fonctionnaires chargés de le rédiger,
oui, ce résumé est exact et impartial,
mais avant d'être imprimés combien de dis
cours subissent des remaniements qui les
transformentAinsi en est-il de beaucoup
de philippiques d'énergumènes socialistes
que Ton neltoie et auxquelles on enlève
leurs pataquès et leurs grossièretés, de fagon
it les rendre présentables et faire croire au
public que leurs auteurs ne sont pas aussi
ignares ni aussi mal embouchés qu'ils le
sont réellement.
II y a la un abus qui a été signalé souvent
au cours de la session dernière et nous espé-
rons bien que le bureau de la Chambre veil-
lera pendant cette session ce qu'il dispa-
raisse.
Entretemps et au risque d'agacer les nerfs
ultra-démocratiques de Ia Réforme, nous
souhaitons que le prix d'abonnement au
Compte rendu analytique soit désormais
porté un taux représentant sérieusement
les frais qu'il occasionne l'Etat.
Dépenserde l'argent pour assurer la sin-
cérité du régime représentatif, rien de
mieux mais le dépenser a l'effet de trans
former en aigles des oisons et des perro-
quets de clubs jacobins et socialistes, voilé
ce qui ne peut pas étre.
Malgré des intermitlences radico-
socialistes, le Progrès se pique d'être
un journal doctrinaire, genre Etoile
Beige qui a la pretention de passer
pour «l'organedu libéralisme tacti-
cien.
S'il osait braver les colères de ses
amis, les radicaux et les socialistes, il
prêcherait, commeautrefois, en temps
électoral, le respect de la religion de
nos pères.
Gela viendra peut-étre encore, et
vraiment nous y voila a peu prés
le prêtre ne dev^ait pas sejeter dans la
mêlée des parlis. C'est Pie IX, ce sont
des Gardinaux francais et beiges,
membres de l'épiscopat et chefs de
l'Eglise les plus autorisés, qui l'ont
proclamé dans tintérêt de la Religion.
Dans un précédent article nous
avons expliqué quand, comment et
pourquoi le prêtre a l'obligation e
$>-
s'occuper des questions politiques, et
de soutenir ou de combattre les hom
mes qui veulent revêtir des mandats
publics.
Tout le monde en conviendra, le
socialisme est athée. II est l'ennemi
non seulement de l'ordre social, mais
de la religion elle-mêmequi est la
base la plus solide de la société. Le
prêtre doit done le combattre.
Le libéralisme est-il, oui ou non,
irreligieux
De rares libéraux ont cru et croient
encore que le libéralisme ne doit pas
être la libre pensée.Un libéral de notre
ville l'a déclaré, il y a une quinzaine
d'années, sur la tombe d'un de ses
amis, et nous croyons qu'il était de
bonne foi. Mais, qu'ils le veuillent ou
non, le libéralisme est irreligiuex si
non de sa nature, du moins dans l'ap -
plication qu'il fait de ses doctrines.
On peut souhaiter qu'il en soit
autrement; mais personne ne peut
prétendre qua de rares exceptions
prés, tous les libéraux ne soient ou
ennemis de la Religion ou indifférents
vis-a-vis d'olle. Dans tous les cas, on
ne voit jamais un libéral, quelque
modéré qu'il soit, se faire le défenseur
public d'un dogme, d'un précepte,
d'une institution ou d'un ministre de
l'Eglise. Volontairement ou involon-
tairement, les libéraux sont les sup-
pöts de l'impiété
La conclusion est facileceux qui
ont la charge de diriger l'Eglise ont
aussi le devoir de combattre le libé
ralisme de toutes les nuances.
Quand done le Progrès, a la suite
de quelque autre journal, vient con-
seiller aux prêtres de ne pas s'occu
per de questions politiques, il fait un
acte d'hypocrisie calculée, que d'au-
tres journaux plus sincères désap-
prouvent.
Notre dernier article au sujet de
l'intervention du clergé dans les que-
relles politiques était publié, quand
nous avons lu un extrait d'un article
de to Chronique qui montre combien
le libéralisme est l'ennemi de la reli
gion et a quel point il est impossible
aux catholiques de s'allier au libéra
lisme ou de soutenir les candidats
libéraux. Nous nous faisons un devoir
et un plaisir de dédier au Progrès
d son oeil droit les considérations
de la trés-libérale Chronique
Si réellement, on pouvait rester dans
l'Eglise et demeurer libéral, ce serait par
fait...
Mais l'Etoile oublie ce détail que le libé
ralisme est tenu pour une hérésie et for-
mellement condamné par les papes infailli-
bles.
Qui dit libéral dit, aux yeux du clergé,
ennemi de l'Eglise et de Dieu.
Le catholique, s'il a la foi sincère et réelle,
doit naturellement se consacrer tout d'abord
au triomphe de l'Eglise et au renversement
de cette hérésie, de cette peste qui
est le libérrlisme....
Sans doute, il lui arrive de voter, sur
l'ordre du clergé, pour un négateur de la
divinité du Christ mais c'est alors que cet
impie a, pour une cause ou l'autre, rompu
avec le libéralisme et s'est placé devant lui
en adversaire.
Le catholique vote alors pour lui, ou
plutöt contre le libéralisme, non par sympa
thie pour le candidat, mais par haine pour
l'adversaire libéral.
Tactique logique, en somme, et qu'il faut
recommander aux libéraux timides qui, en
cas de lutte entre un socialiste et un clérical,
hésitent h voter pour le socialiste par peur
du drapeau rouge.
Le cléricalisme, voilk l'ennemi
La cause est entendue, nous sem-
blet-il?
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur l'Editeur,
Le Journal d'Ypres ne pourrait-il pas,
par un exemple, faire voir clairement com
ment il faut opérer en cas d'application de
la représentation proportionnelle aux élec-
tions communales II est h craindre que
beaucoup de personnes, même parmi celles
qui seront appelées h faire parti d'un bureau
électoral, ne se rendent aucun compte des
calculs it faire en pareille occurrence. Un
cas d'application nettement exposé aurait
done une réelle utilité.
Une autre difficultéque votre journal pour-
rait servir it élucider est la suivante Sup-
posons qu'une seule liste de candidats soit
présentée pour la première série. Ceux-ci
sont immédiatement déclarés élus et l'élec-
tion ne doit plus se faire que pour la
deuxième série. La couleur rose doit-elle
néanmoins être employée lors de cette
élection
Veuillez agréer, Monsieur l'Editeur, l'ex-
pression anticipée de mes remerciements et
l'assurance de ma haute estime.
Un lecteur.
Le 18 octobre 1895.
Oui, cher lecteur. Nous nous pro
posons de vous satisfaire dans notre